Les parents d’une adolescente de 15 ans, décédée après avoir été percutée par une rame de métro à Berlin, ont poursuivi Facebook en justice pour accéder à l’historique de ses échanges. Cinq ans après le drame, le couple n’a toujours pas compris si sa chute était accidentelle ou un suicide. Leur fille avait-elle exprimé l’envie de mettre fin à ses jours? Avait-elle fait l’objet de cyber harcèlement?
L’option «commémoration» de Facebook
Ses parents connaissaient son mot de passe, mais Facebook, ayant été informé de sa mort par un ami, a gelé ou ”commémoré” son compte, rendant l’accès impossible.
L’option « mémorial » proposée par le réseau social bloque l’accès aux données afin de protéger la confidentialité des utilisateurs en cas de décès.
Dans une première décision en 2015, le tribunal régional de Berlin avait statué en faveur des parents, argumentant que tout comme des lettres ou un journal intime, les messages électroniques de l’adolescente revenait de droit à ses héritiers.
Facebook évoque la protection de la vie privée
Mais Facebook évoquant la protection de la vie privée de la jeune fille et de ses correspondants, a fait recours contre ce jugement et la cours d’appel a donné raison au géant américain. «Une verdict qui a pris en compte les droits de succession, le droit de la famille et le «secret des télécommunications garanti par la Loi fondamentale» qui s’applique également aux échanges sur Internet. Ce dernier point étant «au centre de notre décision» a déclaré le juge Björn Retzlaff au tribunal, soulignant en même temps que la sentence avait été difficile.
D’autres exemples
L’affaire rappelle celle d’un architecte italien qui avait fait appel au patron d’Apple, Tim Cook, pour accéder aux photos de son fils décédé de 13 ans, sauvegardées dans son iPhone verrouillé. Ou encore le mouvement de solidarité en-ligne pour une mère anglaise, lorsque Facebook avait bloqué le compte de sa fille décédé de 19 ans, où elle aimait se rendre pour relire ses messages.
Tout en respectant le droit à la protection des données des utilisateurs, Apple et Facebook devraient offrir des solutions pour des cas exceptionnels.
En Allemagne la loi a été appliquée à la lettre, mais justice n’a pas été rendue. On ne peut qu’imaginer la révolte et la tristesse que doivent ressentir les parents.