La «dysmorphie de Snapchat» inquiète

Des chirurgiens esthétiques s’inquiètent d’un phénomène qui prend de l’ampleur, celui des patients qui cherchent à ressembler à des versions filtrées d’eux-mêmes. Si autrefois, ils venaient en consultation avec une photo d’une célébrité à qui ils voulaient ressembler, aujourd’hui, ils viennent avec un selfie retouché. «Cela crée des attentes irréalistes pour les patients parce qu’ils essaient de ressembler à une version fantasmée d’eux-mêmes”, explique le Dr Neelam Vashi, directeur du département de chirurgie esthétique du Boston Medical.

Dans un article publié dans la revue JAMA Facial Plastic Surgery, des médecins ont qualifié ce phénomène de «Snapchat dysmorphia» et ils affirment que les filtres embellissants – rendant un visage plus mince, plus symétrique et sans défaut – pouvaient avoir un impact désastreux sur l’estime de soi, entraînant une obsession démesurée sur son physique voir même de véritables troubles psychiatriques.

Dans un article titré «Bientôt les personnes les plus belles du monde ne seront pas humaines», le Washington Post décrit le succès d’une mannequin virtuelle noire appelée Shudu Gram, l’œuvre du photographe londonien, Cameron-James Wilson. Ce super model numérique a plus d’une centaine de milliers de followers sur Instagram et a été choisi par Rihanna en février pour représenter sa gamme de maquillage.

Les canons de beauté n’ont cessé d’évoluer au cours des siècles, notre époque sera-t-elle connue pour avoir idéalisé des êtres numérisés?

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

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