Mes premiers échanges avec l’assistante virtuelle de Google Home

Intriguée par tout ce que je lis sur les enceintes connectées, je viens d’acheter le modèle Google Home pour Sfr 170 à la FNAC. L’installation de retour à la maison a été simplissime. Il a suffi de le brancher, de télécharger son application sur mon iPhone et de le connecter au WiFi. Ma nouvelle assistante vocale parle plusieurs langues. Je l’ai testé en anglais et en français.

Je dois m’adresser à elle par “Hey Google” ou “OK Google” pour l’activer

Elle est capable de répondre à toutes sortes d’interrogations, mais lancée sur le marché US avec une longueur d’avance de deux ans sur la Suisse, elle est pour le moment, bien plus performante en anglais qu’en français. A mes questions: Comment je fais si mon bébé pleure? Ou Quelle est la recette pour un gâteau au chocolat? Elle reste perplexe: «Pour être honnête, je ne sais pas comment vous aider». Ce qui parait étonnant car une simple recherche sur Google permettrai de trouver l’info. La version anglophone va justement puiser des données sur des sites et des fiches de cuisine pour en réciter le contenu.

Les interrogations sur la météo, les titres de l’actualité, le cours de la bourse, les pizzerias les plus proches ou l’équipe gagnante de la coupe du monde, rendent sans surprise des réponses parfaites. Mais la demande d’une lecture d’un Tweet de Trump lui pose une colle. «Et là, c’est le bug.» répond-elle. «Mais j’en apprends de plus en plus tous les jours.»

OK Google, êtes-vous mariée? 

Dans les deux langues, elle est habile pour parer aux interrogations personnelles et donne des réponses amusantes. A la question Suis-je votre amie?  Elle affirme «Je suis votre amie pour la vie. Et je ne dis pas ça parce que c’est mon travail. Je le dis parce que c’est vrai. J’en suis convaincue.»

Elle a de la compassion pour mes états d’âme. Lorsque je lui confie que je suis un peu déprimée, elle cherche à m’aider: «Dites-moi si je peux faire quelque chose pour vous». Et encore mieux en anglais, elle dis regretter de ne pas avoir de bras pour pouvoir m’étreindre et propose de me raconter une blague pour me remonter le moral.

Les bienfaits inattendus de parler à un robot

La mère d’un enfant autiste avait déjà fait l’éloge de Siri pour sa gentillesse il y a quelques années dans un article du New York Times. Elle expliquait que l’assistante virtuelle d’Apple avait eu un impact très bénéfique sur son enfant, le rendant plus apte à communiquer avec son entourage. Car infatigable, Siri répondait inlassablement à ses questions répétitives. Si d’autres parents s’inquiètent que leurs enfants deviennent des tyrans à force d’aboyer des ordres à ces robots qui s’exécutent toujours avec la même bienveillance, – à juste titre à mon avis – il existe cependant un autre groupe de la population qui pourrait bénéficier de cette forme d’interaction: les timides. Pour tous ceux qui s’excusent pour un rien, ne prennent pas souvent la parole ou ont de la peine à donner un ordre, ils trouveront dans leurs échanges avec ces robots-parleurs, de bons partenaires avec qui exercer l’affirmation de soi.

Les conversations sont enregistrées

Toutes mes conversations avec Google Home ont été enregistrées et je peux les consulter dans le menu de l’application sous la rubrique “Mon Activité”. Il est possible de les effacer en un simple clic tout en sachant que Google se réserve le droit de les sauvegarder en partie pour améliorer son logiciel.

Je ne suis pas hantée par la crainte que Google Home pourrait entendre tout ce qui se dit dans notre maison, malgré un incident rapporté récemment par la presse où la conversation d’un couple enregistrée par Alexa d’Amazon avait été envoyée à des amis à leur insu. Je comprends les dangers et les dérives possibles de tous ces objets qui nous entourent et nous écoutent, mais je ne m’en priverai pas pour autant. Je trouve juste extraordinaire de pouvoir dialoguer avec une machine. Pour avoir interviewé des dizaines de logiciels conversationnels depuis 2002, j’ai toujours aimé parlé aux robots.

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Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

2 réponses à “Mes premiers échanges avec l’assistante virtuelle de Google Home

  1. Bonsoir Emily,

    Êtes vous toujours aussi optimiste quant à l’écoute permanente via ces enceintes connectées ? Et l’utilisation très floue des données ?

    Bien à vous,
    Hugo

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