Cher LinkedIn, surtout restez comme vous êtes

A 19 ans, LinkedIn est le grand-père des réseaux sociaux. Créé en 2002, soit deux ans avant Facebook (4 ans avant Twitter, 8 ans avant Instagram et 14 ans avant TikTok), il est présent dans plus de 200 pays.

Depuis 2018, LinkedIn a ajouté environ 200 millions  nouveaux utilisateurs pour passer le cap des 700 millions de comptes et ses revenus annuels ont presque doublé pour atteindre 10 milliards de dollars. «Il s’agit d’une croissance comparable à celle de Facebook» fait remarquer le Financial Times, qui lui rend hommage dans un article intitulé «LinkedIn est peut-être le réseau social le plus ringard, mais sa stratégie fonctionne».

Alors que Twitter, Facebook et Instagram sont dans le point de mire des gouvernements pour avoir favorisé entre autres comportements toxiques: l’addiction, la désinformation, l’incitation à la violence et d’avoir un effet néfaste sur la santé mentale des jeunes filles, LinkedIn ne fait de mal à personne.

Un véritable marché de l’emploi

Ce ne sont pas des photos de vacances, des théories «antivax» ou des vidéos gag que l’on publie sur cette plateforme dédiée aux ressources humaines, mais son CV. Celle-ci est prisée par les chasseurs de têtes à la recherche de profils d’exception et offre aux chercheurs d’emploi une visibilité pour être recrutés. Elle facilite les contacts entre les membres d’un même réseau.

LinkedIn n’a pas été sciemment conçue pour rendre ses utilisateurs dépendants à ses services, comme ailleurs, où des astuces de technologie persuasive les incitent à rafraîchir leur page sans cesse (Instagram) ou faire défiler leur fil d’actualité sans fin (Twitter, TikTok). Si l’on s’y rend tous les jours, c’est pour lire les articles d’intérêt partagés non pas par ses followers, mais par ses connexions.

Les nouvelles fonctionnalités

LinkedIn en voulant se rajeunir a tenté de s’aligner sur ses concurrents en proposant des contenus éphémères (LinkedIn Stories), une fonctionnalité qui a été abandonnée, mais la semaine dernière, après des annonces similaires par Facebook, Instagram et YouTube, LinkedIn a annoncé à son tour la création d’un fonds doté de 25 millions de dollars – destiné à une centaine de créateurs de contenu, pour susciter des conversations et créer des communautés.

Des vidéos courtes seraient en préparation et LinkedIn lancera bientôt sa propre version de l’application audio Clubhouse, pour permettre des groupes de discussion. Il teste également l’idée de faire payer les utilisateurs pour les événements virtuels organisés sur sa plateforme.

Le défi pour l’entreprise sera d’encourager les personnes possédant des connaissances précieuses à les partager et de favoriser l’engagement – mais sans tomber dans les travers de ses concurrents.

Sources : FT / Siècle Digital / TechCrunch / Hollywood Reporter

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

5 réponses à “Cher LinkedIn, surtout restez comme vous êtes

  1. Hélas il y a aussi trop de dérive sur LinkedIn : On y voit des propos antivax , et des publications polémiques, dont la seule motivation est de faire le Buzz …
    Donc au titre “Cher LinkedIn, surtout restez comme vous êtes” je dirais : c’est trop tard 🙁

    1. Totalement d’accord.
      L’autrice de l’article ne doit pas souvent consulter son compte.
      La dérive “facebookienne ” a commencé il y a déjà quelques années et pris un essor considérable depuis le début de la pandémie et LinkedIn est effectivement devenue une plateforme pour un ramassis de négationnistes.
      Quant à l’utilité d’y poster son CV, des études ont bien montré que l’efficacité de la mesure était minime.
      Par contre, c’est un excellent moyen de garder contact avec son réseau professionnel.

      1. Bonjour, je consulte LinkedIn tous les jours et je n’ai jamais croisé de propos haineux ou antivax, de même que j’ai jamais croisé d’articles qui déplorent ces comportement. Je vais faire des recherches. Merci de me l’avoir signalé.

  2. Ce qui est bien c’est que le service des impôts arrivent vite à croiser les infos trouvées sur Linkedin avec ce qui est réellement déclaré par l’employé!!! Idem pour l’ AVS qui compare les durées d’engagement avec les déclarations effectives de l’employeur sur ses employés. Que dire de l’assurance maladie qui trouvera les failles et autres périodes de non ´employement ´.
    En informatique nous développons ce genre d’outils super précis sur les data de Linkedin !
    Mettre toutes ses informations est complètement dingue de la part de tout le monde

Les commentaires sont clos.