Les tweets de Trump sous la loupe

DIGITALE ATTITUDE : Dans une dissertation intitulée «Comment Trump a refaçonné la présidence en plus de 11 000 tweets», le New York Times a décortiqué comment le 45ème président des États-Unis a exploité cette plateforme pour exercer son pouvoir.

Avant même d’avoir prêté serment, à 4 heures 31 du matin le jour de son inauguration le 20 janvier 2017, Donald J. Trump a envoyé son premier tweet présidentiel aux américains:

«Tout commence aujourd’hui! Je vous retrouve à 11 heures pour la cérémonie d’investiture. LE MOUVEMENT CONTINUE – LE TRAVAIL COMMENCE!»

Depuis, il a tweeté depuis la Maison Blanche dans un flux quasi continu.

Sur les plus de 11000 tweets qu’il a envoyé depuis son entrée en fonction pour essentiellement provoquer et faire diversion, 5889 ont été des attaques personnelles contre des cibles variées: émissions de télévision, la ville de Baltimore, Jeff Bezos, ou encore des membres de son propre gouvernement tombés en disgrâce.

Trump s’est vanté à 183 reprises de la taille des foules, il a attaqué 570 fois les immigrants, loué 132 fois des dictateurs, qualifié les médias d’ennemis du peuple 36 fois et à 16 reprises, a tweeté qu’il était «le président préféré de tous».

Sad!

Les fautes d’orthographe, l’utilisation abusive de majuscules et d’adjectifs (perfect, fantastic, tremendous, sad!) et de surnoms méprisants envers ses opposants, seraient tous des gages d’authenticité.

Selon le Times, le président rédige ses tweets le plus souvent entre 6 et 10 heures du matin depuis sa résidence, devant Fox News. Un mode de communication qui lui permet de s’adresser directement à la terre entière en contournant la presse, où ce qu’il appelle plus communément les «fake news».

En incitant à la haine et à la violence, il a violé à maintes reprises les conditions d’utilisation du réseau social, alors ce dernier a modifié ses statuts pour ne pas devoir censurer un chef d’État, au nom de l’intérêt public.

La liberté d’expression est inscrite dans la Constitution, alors un mégaphone a portée planétaire, accordé à un mégalomane narcissique pour dénigrer ses opposants, diffuser mensonges et contre-vérités est la nouvelle norme. Pourtant, si Twitter avait tiré la prise sur @realDonaldTrump, l’Amérique serait bien moins divisée aujourd’hui.

Lire aussi: 

Comment précipiter la démission de Donald Trump

La vérité selon Donald Trump

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

10 réponses à “Les tweets de Trump sous la loupe

  1. Quand on pense aux grands Présidents que les USA ont pu connaître dans le passé, on se désole que ce pays soit tombé si bas! Et certains voudraient que cela continue quatre années de plus?!

  2. Qu’on aime ou pas le Président Trump peu importe. Il faut se rendre à l’évidence : le déficit commercial (trade balance) qu’il a hérité est insoutenable à 550 milliards par an. Ces 2 prédécesseurs pendant 16 ans n’ont absolument rien fait à ce niveau, mais Trump prend la peine de s’y attaquer. Bon, le déficit après 2 années de sa présidence est toujours le même. En résumé : avec Bush fils 2 guerres à 4 trilliards et des morts en millions en Irak & en Afghanistan. Obama a facilité la naissance l’EI et l’avait laissé s’étendre sur 2 pays et il a massacré des civils par des lâches frappes par drones.
    Quelques soit le bilan du Président actuel il sera bien meilleur que celui des deux autres avant lui.

    1. A y regarder de plus près, les présidents américains, aussi puissant soient-ils, n’ont pas autant d’influence que ce que l’on veux bien croire. Si Obama n’est clairement pas responsable de la crise de 2008 (il commence sa présidence en 2009), il n’est pas non plus, selon moi responsable du redressement spectactulaire de l’économie américaine. Trump, malgré tout ses tweets d’autosatisfaction, n’est pas vraiment à la base de la bonne situation actuelle. Même la réduction massive d’impôts de l’an passé, si elle a eue un effet positif sur le court terme (sur l’économie, le reste est très discutable), son effet est déjà en train de se dissipier. Plutôt un feu de paille en fait!

      Les véritables impacts sont beaucoup plus subtiles, prennent effet sur le long terme et ignorent les gesticulation de tout les présidents du monde. Par exemple, 3 aspect (parmi d’autres) on traversé l’histoire économique mondiale ces 2 derniers siècles: l’ouverture des économie aux échanges libre, les taux d’interêts et l’évolution démographique.

      Tient, les 2 premiers points semblent être au coeur de l’actualité! Trump aurait-il donc réellement un effet durable sur la marche du monde? C’est ma crainte en tout cas!

      1. suis totalement d’accord avec vous, mais le problème est qu’à long terme nous sommes tous morts, d’où le reflex de commenter ce qui est visible à court terme

  3. Effectivement, les paroles stupides, mensongères, délirantes et finalement inutiles de Trump auraient du depuis longtemps inciter Twitter a lui couper la connection. Il ne l’a pas fait. Dommage.

  4. voici le fin de l’article d’Emily Turrettini:
    La liberté d’expression est inscrite dans la Constitution, alors un mégaphone a portée planétaire, accordé à un mégalomane narcissique pour dénigrer ses opposants, diffuser mensonges et contre-vérités est la nouvelle norme. Pourtant, si Twitter avait tiré la prise sur @realDonaldTrump, l’Amérique serait bien moins divisée aujourd’hui.
    j’attire humblement votre attention vers l’Elysée; bonne journée.

  5. Je partage l’opinion d’Emily Turrettini mais également la conclusion du commentateur “Donald”. Je crois que c’est une erreur d’attendre de Tweeter de se tirer une balle dans le pied en interdisant au président des USA l’accès au service. Après tout, Tweeter est avant tout un business et depuis le premier tweet de Trump, la fréquentation du site a explosé.
    Je crois également que la détestation envers Trump, vient du fait que ses prédécesseurs étaient “propre en ordre” ou presque et que Trump est un businessman typique américain dans toute sa vulgarité mais également efficacité. Je ne me réfère pas aux Bostoniens qui ont d’autres traditions. Un peu un Bernard Tapie US, gouailleur, vulgaire et provocateur.
    Si Trump est battu l’an prochain, il laissera une Amérique très difficile à réconcilier mais en plein emploi et militairement à nouveau à la hauteur de ce que tous en attendent, même ceux qui la critiquent hypocritement, une protection. Je vois assez Buttigieg qui sort vraiment du maigre lot démocrate…

  6. Et Robert Mercer, à l’origine du scandale de Cambridge Analytica et grand argentier apocryphe de la campagne présidentielle de Trump, le ‘padrino’ de Steve Bannon, de Breitbart News and Co, l’aurait-on oublié? A toutes fins (f)utiles, petit rappel, donc:

    https://www.arte.tv › Info et société › Décryptages

Les commentaires sont clos.