Les campagnes qui ont boosté les dons d’organes

DIGITALE ATTITUDE : Accorder de la reconnaissance aux donneurs potentiels en leur attribuant un badge d’honneur: un petit coeur rouge sur leur carte d’identité, leur rendre hommage à l’hôpital le jour où cette décision se concrétise, sont des pratiques courantes aux Etats-Unis.   

Ajouter le statut «donneur d’organes» sur son profile, une initiative lancée par Facebook en 2012, a permis aux utilisateurs de s’inscrire dans les registres officiels.

Le premier jour où cette option a été activée, l’enregistrement en ligne des donneurs potentiels a été multiplié par 21. Un engouement qui s’est poursuivi pendant 15 jours. «La réponse à court terme a été spectaculaire, comme nous n’avons jamais constaté auparavant pour aucune autre campagne”, a déclaré le Professeur de Chirurgie Andrew Cameron de l’université Johns Hopkins dans un communiqué en 2013.

Si «l’effet Facebook» ne fait plus la une des journaux, le réseau social a démontré son efficacité à sensibiliser les usagers à la question et a été responsable de l’inscription d’innombrables donateurs potentiels.

Tout comme le service américain des automobiles et de la navigation, le DMV, qui permet de cocher la case «donneur d’organes» lors du renouvellement de son permis, obligatoire tous les huit ans. Un petit cœur rouge se rajoute alors sur ce document qui fait office de pièce d’identité.

Mais depuis quelques mois, un nouveau rituel prend forme dans les hôpitaux du pays, qui ne manquera pas de sensibiliser encore d’avantage les citoyens. Celui du «walk of honor» ou haie d’honneur. Le patient (mort cliniquement) sur une civière est accompagné par sa famille dans la dernière ligne droite qui le mène au bloc opératoire, défilant ainsi au milieu du personnel hospitalier – médecins, techniciens, infirmiers – convoqué pour rendre ce dernier hommage. Ces scènes très émouvantes, filmées et diffusées par les médias font grimper les inscriptions et ont même été reprises dans un épisode de la série télé à succès The Good Doctor.

En Suisse, le premier registre national, Swisstransplant, n’a a été lancé qu’en 2018, et permet de consigner sa décision sur Internet. Soutenu par la Confédération, il se fait connaître par le biais des réseaux sociaux, d’événements, de clips vidéo et un spot TV.

Mais une initiative populaire pour instaurer un «consentement présumé», a été déposé à Berne le 22 mars dernier par la Jeune Chambre Internationale (JCI )de la Riviera, pour que tout citoyen soit considéré comme donneur à moins de s’y être formellement opposé. Alors on peut s’attendre à de nouvelles campagnes de sensibilisation autour de nous jusqu’aux votations. Il y aurait des idées à prendre des États-Unis.

La revente de baskets, un marché en plein boom

Sur GOAT, un site qui offre un marché secondaire pour l’achat et la vente de baskets, les chaussures se négocient comme une action en bourse et peuvent s’échanger pour $60’000.

GOAT offre le plus grand marché pour la revente de baskets, avec plus de 35’000 modèles uniques disponibles depuis son site Web et son application mobile. Selon CNBC, la marque a même signé un contrat de sponsoring avec un des plus grands joueurs de la NBA, l’attaquant des Los Angeles Lakers, Kyle Kuzma:

«GOAT m’a inspiré à collectionner plus sérieusement et à construire mon style autour des baskets», a déclaré Kuzma dans un communiqué de presse. «Les gens supposent qu’en tant qu’athlète de la NBA, vous avez accès à tout ce que vous voulez. En réalité, il est difficile d’obtenir le dernier modèle exclusif tout en étant rassuré qu’il ne s’agit pas d’une contrefaçon. GOAT me donne une seconde chance non seulement pour acquérir une paire de chaussures en série limitée que j’aurai raté, mais aussi pour acheter un modèle que je n’ai pas  pu m’offrir dans mon enfance.»

Les amateurs de baskets campent devant les magasins spécialisés lorsqu’un nouveau produit est annoncé. Ils consultent de façon compulsive l’application SNKRS de Nike, hantent les sites de revente tels que StockX, GOAT, Flight Club et Stadium Goods où les baskets sont authentifiés.

La plupart d’entre eux sont des entrepreneurs qui espèrent gagner un peu d’argent de poche en achetant une ou deux paires. Mais pour d’autres, comme Johann Aguirre, interviewé dans le Los Angeles Times, c’est une activité qui lui rapporte un revenu secondaire important. Aguirre a réalisé un chiffre d’affaires de $50’000 en revendant des baskets l’an dernier pour un profit de $7’000: «La paire doit être originale et neuve, sans plis, sans éraflures et sans jamais avoir été portée. Et elle doit venir dans sa boîte d’origine», précise encore Aguirre. «J’ai vendu plus de 1’000 paires de chaussures sur StockX en moins de deux ans. Je ne vois pas de ralentissement pour l’offre et la demande. C’est un marché qui explose.»

Les revendeurs de baskets existent depuis des décennies, mais il a fallu des sites comme Ebay, Craig’s List, Facebook et Instagram pour créer cette nouvelle dynamique, explique Matt Powell, vice-président de la société de recherche NPD Group, dans le LA Times:

«Le marché mondial des reventes de baskets, est estimé là 1 milliard de dollars pour  2016, pour atteindre 3 milliards de dollars aujourd’hui selon Powell, tout en précisant «personne ne sait vraiment».

À titre de comparaison, l’industrie des baskets au détail affiche des ventes mondiales d’environ 100 milliards de dollars, comparativement à 55 milliards de dollars en 2016.

 

Détenus ou employés, tous sous surveillance

DIGITALE ATTITUDE : La prison chinoise de haute sécurité de Yancheng, au Nord-Est du pays à la frontière avec la Corée du Nord, est en train de mettre en place un système basé sur l’intelligence artificielle (IA) pour gouverner les détenus.

Selon le South China Morning Post, ce nouveau régime de surveillance géré directement par le ministère de la Justice, consiste en un réseau de caméras et de capteurs de mouvement qui s’étendent comme des «fibres neuronales» à travers tous les recoins de l’établissement carcérale, jusque dans les cellules. Ainsi chaque geste de chaque détenu sera observé en permanence puis analysé afin de signaler aux gardiens tout comportement suspect.

Si l’objectif du gouvernement Chinois est de parer à toute tentative d’évasion et de dissuader les actes de violence parmi les prisonniers, en Angleterre, une dizaine d’entreprises utilisent une intelligence artificielle pour surveiller les employés et analyser leur productivité.

Avec qui le salarié prend-il rendez-vous? À qui envoie-t-il des courriels? A quels fichiers a-t-il accédé? Depuis combien de temps n’-a-t-il pas posé les mains sur son clavier?

L’IA d’Isaak recueille des données sur plus d’un milliard d’actions pour identifier les «individus centraux au sein d’un réseau» et mieux répartir la charge de travail et les responsabilités.

Elle peut également comparer l’activité d’un salarié avec l’évaluation qualitative dans son dossier RH et le chiffre d’affaire qu’il a réalisé sur le terrain, donnant ainsi une indication mesurée sur la façon dont son comportement affecte sa capacité de rendement.

Pour la société londonienne Status Today, développeur du système, Isaak devrait «réduire le stress et le surmenage et permettre aux dirigeants d’entreprises d’évaluer les performances par l’analyse des données».

Pour ses critiques qui s’expriment dans le Guardian, un tel système ne peut qu’accroître la pression sur les employés qui vont craindre le jugement de l’algorithme. Qu’ils prennent une pause ou lâchent leur clavier pour réfléchir – seront tous deux des actions enregistrées indifféremment comme des moments d’inactivité.

Il ne manque plus que des caméras soient parsemées dans les bureaux pour que les employés de la City soient au même régime que les détenus de Yancheng.

Sans Forgetica, une police qui stimule la mémoire

DIGITALE ATTITUDE : Une nouvelle police de caractère, Sans Forgetica, booste la mémoire pour permettre aux étudiants de mieux retenir leurs cours.

Issue d’une collaboration entre des chercheurs de l’Institut Royal de Technologie de Melbourne (RIMT), des psychologues et des spécialistes en conception graphique, cette fonte va à l’encontre de la première règle en typographie: être lisible. San Forgetica est à l’opposé, presque indéchiffrable avec ses lettres découpées en italique inversé.

Mais c’est justement parce qu’elles sont incomplètes que le lecteur doit se concentrer davantage pour déchiffrer un mot, permettant une meilleure rétention de sa lecture. Une étude menée auprès de 400 étudiants universitaires a révélé des résultats de mémorisation plus élevés avec la police Sans Forgetica qu’avec d’autres types de caractères classiques, comme Arial.

Sans Forgetica serait la première police créée pour mieux assimiler l’information, selon les chercheurs du RIMT, mais Janneke Blijlevens, qui a participé à son développement, a souligné dans le Washington Post qu’il faut l’utiliser avec parcimonie pour qu’elle reste efficace. «Nous pensons qu’il est préférable de s’en servir pour mettre en avant des parties clés d’un document, plutôt que de nombreuses pages à la suite ou un livre en entier».

La typographie a pour objectif premier de renforcer l’efficacité d’un message, elle joue un rôle important dans la persuasion publicitaire et elle peut aussi faire valoir une opinion juridique, comme l’a démontré un avocat américain dans son livre à succès intitulé «Typography for Lawyers». Mais elle peut également avoir une action de sensibilisation, c’est le cas d’une fonte baptisée Common Sens qui lutte contre les préjugés liés à l’immigration. En tapant «réfugié» sur son clavier, un correcteur automatique le remplace par le mot «humain».

Elle peut même avoir un impact sur l’environnement. La police de caractère durable, Ryman Eco, utilise un tiers moins d’encre et de toner à l’impression que les traditionnelles Times, Georgia ou Verdana. Selon son développeur, si tout le monde l’utilisait, elle permettrait d’économiser plus de 490 millions de cartouches d’encre et de réduire les émissions de CO2 de plus de 6,5 millions de tonnes.