Après le ballet et l’opéra, la «cancel culture» s’attaque à l’art russe
Les plus grandes maisons de ventes aux enchères ont supprimé leurs rendez-vous annuels consacrés à l’art russe, s’alignant sur les sanctions des pays occidentaux à l’égard de la super puissance soviétique.
Dans un communiqué, Sotheby’s a annoncé que la semaine de l’art russe à Londres du mois de juin n’aurait pas lieu cette année: «Nous respectons avec la plus grande rigueur les sanctions actuelles et nous surveillons de près toute mise à jour des listes».
Citant l’incertitude de la guerre et les exigences logistiques et juridiques complexes liées aux sanctions, Christie’s a annulé les ventes à son tour en déclarant: «Bien que le marché actuel des ventes pour Christie’s en Russie dans son ensemble soit relativement petit, nous avons la responsabilité de réagir aux événements géopolitiques qui sont hors de notre contrôle».
Selon The Guardian, malgré ces mesures, il est peu probable que le marché international de l’art dans son ensemble soit affecté, car le nombre d’acheteurs soviétiques a fortement diminué depuis le krach financier de 2008.
La russophobie
Pour l’instant, les œuvres prêtées par la Russie pour de grandes expositions en cours – dont celle de Fabergé au Musée Victoria et Albert (jusqu’au 8 mai) et la collection d’art moderne des frères Morozov à la Fondation Louis Vuitton (jusqu’au 3 avril) ne sont pas annulées. Mais des personnalités et des institutions demandent l’interdiction des participants russes à la Biennale de Venise (10 avril – 1er mai), Art Basel (16 -19 juin) et la Documenta à Kassel (18 juin – 20 septembre).
Le boycott de l’art russe pourrait bénéficier à l’art ukrainien
Les marchands d’art se sont précipités à Kiev pour sauver des toiles des bombardements russes. Par ailleurs, des artistes courageux continueraient à travailler dans leur pays assiégé, rapporte The Times.
En raison des événements, la galerie du collectionneur James Buttterwik à Mayfair, accessible sur invitation uniquement, relance son exposition en ligne de trois artistes ukrainiens et met en vente des oeuvres du plus grand des avant-gardistes, Oleksandr Bohomazov. Les prix devraient grimper en flèche, notamment parce que la moitié de l’argent récolté sera reversée à l’aide humanitaire.
Sources : The Guardian / The Times / Bloomberg Quint
C’est tellement ridicule !