En Europe de l’Est, Telegram est l’application de messagerie la plus populaire et se révèle indispensable tant aux Ukrainiens qu’aux Russes, pour accéder à une information en direct et non filtrée.
Une des spécificités de la plateforme est d’offrir des chaînes dédiées pour diffuser textes et vidéos qui peuvent avoir un nombre illimité d’abonnés. Lors de ce conflit, ils sont particulièrement populaires auprès des journalistes, des citoyens et des travailleurs humanitaires. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky émet lui-même au quotidien sur son propre canal.
The Kyiv Independent est un nouveau média en anglais qui publie des dépêches depuis le terrain. Lancé il y a quelques mois seulement, il est suivi par 50’000 personnes.
Une autre chaîne dédiée à la recherche des proches disparus, lancée début mars, compte plus de 80’000 membres.
Aujourd’hui en sécurité en France avec son épouse et trois de ses enfants, le réfugié ukrainien Artem Kliuchnikov a expliqué sur la radio NPR qu’il fait défiler Telegram pour s’informer des frappes sur son pays. «Comme le bombardement de la maternité de Marioupol, avant même qu’il ne fasse la une des journaux, les vidéos paraissent sur les chaînes Telegram». Il ajoute : «L’application est devenue ma principale source d’information».
Et la plateforme est devenu l’un des rares endroits où des millions de Russes peuvent accéder à des nouvelles qui ne sont pas dictées par le Kremlin.
Les délégués humanitaires utilisent des groupes privés pour coordonner les caravanes de réfugiés se dirigeant vers la frontière polonaise.
En plus de ces options de connexion collectives, Telegram permet aux utilisateurs d’envoyer des messages individuels, avec une option pour les crypter de bout en bout.
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Telegram a toutefois une réputation sulfureuse. Un article du journal allemand Der Spiegel a récemment qualifié l’application de «darknet dans sa poche», car son fondateur Pavel Dourov refuse tout type de censure. Il héberge des complotistes, des extrémistes et des vendeurs de drogues. Un constat qui n’enlève rien à l’importance de cet outil en ce moment.
Sources : The Atlantic / NPR