Nos recherches collectives révèlent les foyers de la pandémie

DIGITALE ATTITUDE : Le vieil adage Internet «dis-moi ce que tu recherches et je te dirai qui tu es» est toujours d’actualité car Google nous connait mieux que nous même. Mais nos recherches, collectives, liées à la santé, peuvent aussi en dire long sur la transmission de maladies contagieuses et s’avèrent être un instrument utile aux scientifiques pour détecter des foyers épidémiques. 

Des chercheurs de la Mayo Clinic de New York ont examiné les requêtes sur Google dans les semaines précédant l’apparition des premiers cas du coronavirus dans 50 États.

Ils ont constaté que les recherches d’une dizaine de mots et expressions relatifs à la pandémie, comme «symptômes covidiens» et «perte de goût» avaient explosé avant l’apparition du COVID-19 et permettaient de prédire des foyers infectieux deux semaines avant qu’elles ne se déclarent.

L’utilisation de l’internet a révolutionné l’accès aux connaissances médicales et a donné naissance à un nouveau domaine d’investigation scientifique, l’infodémiologie, qui se concentre sur les recherches de contenus liés à la santé. Elle s’appuie sur Google Trends, un outil issu de Google Labs, permettant de connaître la fréquence à laquelle un terme a été tapé dans le moteur de recherche, avec la possibilité de visualiser ces données par région.

L’étude du Mayo Clinic portait sur l’Amérique, mais dans ce pays après tout, on peut anticiper la prochaine flambée du virus en se basant tout simplement sur les déplacements de Donald Trump à ses grands rassemblement électoraux, où des milliers de supporters s’agglutinent sans masque.

Le véritable intérêt de l’analyse des recherches Google selon le journal l’ADN, «est de connaître la propagation du virus dans des pays où les gouvernements refusent de publier des données ou n’en révèlent qu’une partie.» Par exemple No puedo oler (je n’ai plus d’odorat) a été tapé dix fois plus en Équateur qu’en Espagne, alors qu’à ce moment-là l’Équateur comptait dix fois moins de cas que l’Espagne.

Mais prédire l’avenir n’est pas une science exacte, même pour le géant du Web, car il y a un peu plus d’une décennie, Google a essayé de prédire les épidémies de grippe et a échoué – de façon spectaculaire – malgré l’analyse de centaines de milliards de données.

Emily Turrettini

De nationalité américaine et suisse, Emily Turrettini publie une revue de presse sur l'actualité Internet depuis 1996 et se passionne pour les nouvelles tendances.

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