DIGITALE ATTITUDE : La France est le premier pays à avoir intégré le «droit à la déconnexion» dans les textes de loi, mais voilà qu’un élu de la ville de New York propose à son tour une telle mesure.
Le projet de loi français annoncé en 2014 pour un droit à la déconnexion – accordant aux salariés le choix de ne pas répondre aux courriers électroniques après les heures de bureau – avait fait en son temps l’objet de nombreuses moqueries dans la presse anglophone: «Pas d’e-mails après 18 heures, SVP, nous sommes Français!» ironisait le site Engadget.com. «Après les 35 heures et les longs déjeuners bien arrosés, la dolce vita est maintenant un mandat national en France!» s’amusait encore le Guardian.

Mais voilà que quatre ans après, les Américains envisagent à leur tour une législation similaire. Le «Right to Disconnect Bill», proposé par le conseiller municipal de Brooklyn Rafael L. Espinal Jr., vise à réglementer les échanges dans les entreprises comptant plus de 10 personnes, afin d’éviter que les collaborateurs ne soient sollicités à tout moment. «Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée est indispensable», explique Espinal dans le New York Times, en précisant que la loi n’interdirait pas aux employeurs et employés de communiquer à leur guise, mais qu’elle cherche plutôt à les protéger du phénomène d’épuisement professionnel et à leur assurer un cadre juridique en cas de litige.
Le fameux droit à la déconnexion en France est entré en vigueur le 1er janvier 2017, et des consignes similaires ont été instituées en Allemagne, en Italie et aux Philippines. Mais New York est la première ville des Etats-Unis à le proposer.
En Corée du Sud, le gouvernement tire la prise
Le phénomène du burnout est aussi une préoccupation en Corée du Sud, apprend-t-on dans un article de la BBC, où la culture des heures supplémentaires a pris une telle ampleur qu’une nouvelle initiative du gouvernement préconise de tirer les prises des ordinateurs le vendredi à 19 heures, afin de forcer les fonctionnaires à quitter leurs bureaux. Un nouveau décret vient d’ailleurs aussi de réduire le nombre maximal d’heures de travail hebdomadaire autorisé de 68 à 52, dans ce pays où les employés comptabilisent, par année, plus de 1000 heures de plus qu’ailleurs.
Mais comme pour le droit à la déconnexion en France l’idée de débrancher ne fait pas l’unanimité. 67% des salariés sud-coréens ont demandé d’être dispensés de cette extinction des feux forcée.