L’armée de bénévoles du Président Macron

La séquence filmée avait largement circulé le 1er mai. Elle se déroulait en haut de la rue Mouffetard, à Paris. Elle avait cela d’intenable de montrer de près un jeune résistant l’arrestation, plus par peur que par défiance. Un adolescent paniqué, ne comprenant pas ce qui lui tombait sur la tête. Une scène d’humiliation publique comme on peut en voir sur des films d’archives montrant des civils en prise avec la brutalité militaire.

Que la brute s’acharnant sur le jeune à terre ne soit pas un policier est peut-être plus grave que s’il l’avait été. Etant policier, on lui aurait reconnu les circonstances atténuantes, d’avoir été ce jour là insulté, raillé, étouffé par son propre gaz lacrymogène. On lui aurait accordé d’être fatigué après plusieurs jours de mobilisation, d’en avoir marre de vivre dans un fourgon, d’en avoir plus que marre des plateaux repas destinés aux CRS en mission.
On aurait reconnu dans sa hargne dangereuse, le débordement d’un homme au bout du rouleau.

Le problème, c’est que M. Benalla n’est pas un policier. Il n’est pas obligé d’être là. Il est, officiellement, en congé. Il est là pour le plaisir, pour donner un coup de main (et de pied) , il est là parce qu’il aime ça.

Ce détail, le fait que son acharnement fasse l’objet d’un plaisir recherché plutôt que d’un débordement dans le cadre d’une mission imposée, en fait un élément capable à lui seul de dissoudre le caractère démocratique de la République Française.
La rôle de Benalla aux côtés d’Emmanuel Marcon le place parmi les cadres du premier cercle. Son ethos ne peut que contaminer celui pour qui il travaille. Il est indispensable que Benalla et tous les Benalla au service d’Emmanuel Macron soient identifiés et minutieusement écartés.

Une présidence de la République n’a pas besoin de gros bras qui vont « casser du manifestant » pour le plaisir en marge des opérations de maintien de l’ordre.
Cela a existé en Grèce en 1971, au Chili, en Turquie et en Russie aujourd’hui, et partout ailleurs ou des démocraties glissent méthodiquement vers des régimes dictatoriaux. Qu’Emmanuel Macron renonce à ses « bénévoles » aux méthodes de  forces paramilitaires  s’il veut continuer se dire président d’une République.