En 2023, l’UIA, la vaste Union internationale des architectes, célèbrera son 75e anniversaire. Lausanne, en partenariat avec les principaux pôles urbains du bassin lémanique, propose d’en accueillir le 28e congrès. Le thème central de l’événement serait alors l’architecture et l’eau.
La compétition est rude. Contre l’approche qui consiste à vendre son identité urbaine comme un produit marketing, Lausanne a choisi la voie de l’intégrité et de la sobriété. Face à des candidatures mobilisant des professionnels du branding urbain, elle mobilise sa matière grise. Elle met en avant ce qui se fait de mieux dans la région en matière de recherche et s’efforce de faire entrer l’événement dans ce qui existe déjà.
La candidature lémanique à l’organisation du 28e congrès de l’UIA n’est pas une affaire gagnée d’avance. Mais quelle que soit l’issue de la sélection qui se déroule ces jours-ci à Séoul, elle a le mérite d’avoir tenté de réfléchir et d’apporter une réponse intelligente à un évènement dont l’ampleur constituerait déjà un défi pour des villes dix fois plus grandes.
La candidature lausannoise a donc un double mérite. La capitale olympique répond au Citius, Altius, Fortius par un dispositif de coopération flexible, extensible, capable de préfigurer des solutions qui vont orienter le développement de la région. Elle inscrit le projet dans une coopération qui constitue d’office une mise en œuvre de ce qu’elle proclame.
Last but not least, elle répond au défi d’un méga évènement par un authentique projet de planification urbaine et d’architecture, et non par de la logistique organisationnelle.
Loin des formules préconçues et des formatages de l’industrie de l’évènementiel, capable de fournir clés en main l’infrastructure pour n’importe quelle manifestation, Lausanne veut générer du concret autour de ce possible rendez-vous.
Faisant cela, elle inscrit le développement de la métropole lémanique dans une modération et une finesse qui pourrait constituer un nouveau chapitre dans l’histoire mondiale de la planification urbaine. Conjurant les peurs injustifiées et réactionnaires face à la croissance lémanique, la candidature fait au contraire du devenir métropolitain un horizon souhaitable.
Le dernier numéro de Tracés est largement consacré à cette candidature.