Depuis le temps que j’avais envie d’inventer moi aussi une fake news…
Après le refus de la Municipalité de Lausanne d’accorder la citoyenneté à un couple dont les deux membres refusaient de serrer la main aux personnes de sexe opposé, un autre cas lausannois de rejet de candidature à la naturalisation vient défrayer la chronique. Les situations sont différentes, mais le motif est le même : le candidat prouve clairement par son comportement qu’il n’adhère pas au principe de l’égalité entre femmes et hommes, «principe fondamental de notre Constitution et pilier de notre société», selon le municipal lausannois qui s’était exprimé dans le cadre de la précédente affaire.
Il s’agit cette fois d’un ressortissant autrichien, H.S., récemment nommé à la tête d’une PME vaudoise, résidant dans la commune depuis onze ans, maîtrisant parfaitement le français et désireux d’acquérir la nationalité de son pays d’accueil. La commission de naturalisation a rejeté sa demande après avoir pris connaissance d’un article écrit par H.S. dans le bulletin professionnel de sa branche, où il se déclare opposé à l’introduction en Suisse d’un congé de paternité réglementé par la loi. Une telle prise de position, a estimé la commission, revient à soutenir que l’éducation des enfants est exclusivement l’affaire des femmes et constitue dès lors un obstacle rédhibitoire à la naturalisation, dans une société où le niveau d’intégration culturelle des étrangers se mesure désormais aussi à la fermeté de leur rejet de toute discrimination liée au sexe.