Cinq ou six fois dans ma vie, pour tenter de partager le plaisir de mon compagnon, j’ai essayé de regarder un match de foot du début à la fin. Je n’y suis jamais arrivée. C’est-à-dire : je suis bien restée assise sur le fauteuil jusqu’au bout, mais je n’ai rien compris et je me suis ennuyée à un tel point que mon esprit s’est tourné vers toutes sortes de pensées plus captivantes. Je ne connais pas les règles et n’ai pas envie de les connaître ; je dois chaque fois faire un effort pour me rappeler (j’espère ne pas me tromper ?) que l’équipe A, qui pendant la première mi-temps doit mettre le ballon dans le but de gauche, doit, pendant la deuxième mi-temps, le mettre dans le but de droite, alors que pour l’équipe B, c’est le contraire ; de plus, les grands gaillards baraqués ne sont pas mon type d’homme, je préfère les binoclards pas trop musclés.
Si vous n’aimez pas le foot, vous n’êtes pas obligée de vous en occuper, me dira-t-on. Erreur. Depuis que l’Eurofoot a commencé, mes médias préférés me forcent à m’en occuper. Je ne veux pas savoir si le pays X a battu le pays Y, et avec quel score, et lequel des deux est mieux placé pour participer à l’étape suivante, or je ne peux pas faire autrement que de le savoir, à moins de renoncer à m’informer sur le reste. Les copines se sont renseignées, il paraît que la première semaine, c’était la pire, et que d’ici au 10 juillet il y aura de moins en moins de matches. N’empêche, pendant un mois le foot aura colonisé mon cerveau de citoyenne intéressée par la marche du monde.
Bon, j’essaie de m’exercer à la tolérance, en pensant par exemple aux gens qui n’en ont rien à faire de la politique, dont le cerveau est sacrément colonisé pendant les périodes de votations. Et puis un mois, après tout, c’est vite passé. Sauf que, et là j’aggrave mon cas, je ne suis pas sûre de me réjouir particulièrement des Jeux Olympiques de Rio…