Le Père Noël de nos policiers

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… est sans nul doute de sexe féminin, sans limite d’âge ni de taille…  en tous lieux.

Là où les comportements de repli et de surprotection compriment nos libertés et nos curiosités universelles, les polices doivent ouvrir leurs portes et leurs fenêtres, puiser de nouveaux savoirs et tisser autant de partenariats civils, culturels et scientifiques que possible.

La Suisse compte des dizaines de corporations de polices, toutes tailles confondues. Cela peut sembler trop dans le besoin de concentrer les moyens face aux menaces terroristes. Sauf que toutes les expériences physiques et sociologiques nous permettent de constater que le “nombre” est relatif et que bien souvent son taux élevé consolide le tissu social plutôt qu’il ne le prétérite. Réduire le nombre de wagons d’un train n’augmente pas (nécessairement) la sécurité des passagers. Dans bien des cas, il vaut mieux intervenir sur les flux horaires, la formation du personnel ou encore dans les technologies de freinage. Diminuer la quantité d’institutions de polices n’empêchera nullement qu’au sein de celles-ci des brigades, des unités spéciales ou des niveaux (plafonds) de responsabilités entravent la circulation des liens.

Confédération de polices

Notre confédération d’Etats est un système de régulation génial parce qu’il permet de diluer les pouvoirs néfastes et de prévenir les abus personnels.

Il en est de même pour nos polices.

Réponse équilibrée : qu’un commandant ou qu’un intendant d’instruction de police allume les peurs des citoyens ici, d’autres, là-bas, nuanceront son parti pris et maîtriseront ses excès.

Innovations de polices

Innovations et résolutions sous le sapin

de nos corporations policières

 

La somme des intelligences et la variété des points de vue favorisent l’innovation et encouragent l’ingéniosité que nous devons déployer pour contrer les manœuvres criminelles. La multiplicité des corporations ne doit pas empêcher le regroupement de certaines d’entre elles et encore moins la coordination et la juxtaposition des renseignements internationaux.

Résolution judiciaire : créer un langage commun de communication et définir au sein de chaque corps une politique stricte d’échange, de lecture, d’interprétation et de compréhension des renseignements.

Résolution opérationnelle : constituer un réservoir d’agent-e-s employables et pouvant rapidement renforcer les effectifs des autres corps lors de grands événements.

Que nos polices créent au sein de leurs corporations des espaces pluridisciplinaires de Recherche & Développement – action appliquée.

Exemple pratique et concret : ne plus confier à un sous-officier fatigué, deux ans avant sa retraite, une compilation du système radio… mais collaborer, en prestation de service, avec des Hautes écoles spécialisées.

Idée : pourquoi ne pas organiser un corps de policiers miliciens en soutien auxiliaire des titulaires dans les situations exceptionnelles ? … plutôt que de recourir à l’armée qui est soumise à un autre code pénal et à d’autres juridictions.

Cadeau : un Laboratoire d’idées !

La création d’un Laboratoire d’idées serait le cadeau 2016 le plus régénérant que l’on puisse offrir à nos polices !

Couvrez ce noir que je ne saurais voir

Le vêtement reflète les us et coutumes de l’humanité. Au cours de l’histoire, l’uniforme militaire apparaît dans le besoin de distinguer les combattants ennemis. Durant l’Ancien Régime, il sert à prévenir les désertions. On tisse, on brode. Ornements et passementeries empêchent alors les contrefaçons et autres usages inappropriés. Le statut militaire était enviable et digne de respect. L’uniforme devait impressionner les populations civiles. Les étoffes précieuses et richement décorées traduisaient les avantages sociaux de leurs détenteurs ou propriétaires. Les coiffes à plumes et épaulettes débordantes avaient pour but d’augmenter les statures physiques des officiers.

Du costume coloré à la combinaison noire

Aujourd’hui, dans la toute grande majorité des polices occidentales, l’uniforme noir, une pièce, est réservé aux unités spéciales d’intervention. Son usage poursuit deux objectifs : l’un, permettre à l’intervenant de se confondre aux environnements bâtis ou naturels, de jour comme de nuit, et l’autre, provoquer l’effroi dans la confrontation directe et physique.

 

Yuri Numerov
Yuri Numerov

 

L’habit ne fait pas le policier

 

En situation ordinaire ou d’apparat les couleurs des ordres militaires et des dignitaires religieux sont teintées de bleu ou de pourpre, parfois de vert et de gris. On porte haut les couleurs de son affiliation.

Les officiers généraux sont gantés de blanc, signe d’autorité admise et transparente, d’intention de paix, de sagesse et de confiance. Le gant noir est, à contrario, très mal perçu. Dans toutes les corporations porteuses d’armes, de sanction et d’ordre, le gant de cuir noir est réservé aux sans-grades et bourreaux à qui l’on délègue l’exécution des basses besognes, sanglantes et salissantes.

On ne badine pas avec la symbolique du noir. Le noir est sombre. Il représente la mort, la haine et le mal.

Aussi, faut-il le reconnaître, dans quelques occasions de grande solennité, il reflète également l’austérité d’une cérémonie de deuil ou l’inauguration d’une exposition d’art.

Le plus souvent, l’uniforme est la prolongation visible de l’Etat et de ses préceptes. Pas étonnant que se jouent précisément dans le déguisement et la dérision de ces attributs vestimentaires les ripostes et les grèves de certains fonctionnaires de polices. Travestir l’uniforme réglementaire reste, je suppose, assez jouissif.

En raison de ces acquis, la tenue noire est une exception. Seule une opération policière devant produire une extrême détermination face à un adversaire potentiellement dangereux justifie de se couvrir de la sorte.

 

Un policier civil, entièrement vêtu de noir, de la tête aux pieds, le long de ses journées de service n’est pas porteur de bonnes nouvelles.

 

Soit il obéit à une mission exceptionnelle, et, dans ce cas, nous sommes plutôt rassurés, soit il fomente de troubles intentions… et, dans cet autre cas, il vaudrait mieux pour tout le monde que nous découvrions quelles sont les faiblesses auxquelles il est soumis.

 

Natan Vance
Natan Vance