Les silences s’ébruitent

Enfin.

Je note.

Je note omissions, paresses et quelques lâchetés de plusieurs hiérarchies face aux exactions, harcèlements et autres intimidations sévissant dans leurs entreprises ; tous domaines professionnels et types d’organisations confondus.

Après les scandales révélés au sein de l’église catholique romaine, ceux du sport, notamment en gymnastique féminine, du show-biz et quelques-unes de ses fractions, de certaines polices, de certains établissements hospitaliers, etc. nous voici plongés dans les entrailles du plus grand média suisse de service public.

L’enquête du quotidien Le Temps La loi du silence du 31 octobre 2020.

Je note le rôle existentiel de ces mêmes médias d’intérêt public – tel Le Temps – dans la sauvegarde de nos enjeux sociétaux. Ce dernier, qui, par ses investigations indépendantes, peut encore convaincre les abstentionnistes à vouloir changer de camp et peut-être grossir les rangs des acteurs de la démocratie active.

Je prie longue vie d’une telle presse et appelle à la soutenir davantage.

Je note que tous les humains – nul n’est à l’abri – sont vulnérables et peuvent basculer dans l’indécence et l’indignité. Et, qu’il est donc nécessaire de prévoir, au sein des entreprises, des administrations et des institutions, des cellules organiques de contre-pouvoir, de prévention, de traitement, de gestion et de réhabilitation (si pas trop tard… avant le volet pénal…) ; libres, indépendantes et pluridisciplinaires avec alternance et rotation des responsabilités ; à l’image de ce que nous savons faire en Confédération helvétique depuis des siècles.

En police aussi, ce qui n’est pas communiqué n’est pas connu.

Je note que la direction du CHUV, la fédération suisse de gymnastique, l’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg mais aussi la RTS, par son directeur et ses actions consécutives, reconnaissent les problèmes, se remettent en question et présentent publiquement la volonté d’améliorer leurs outils. Pour autant, la réputation et la notoriété des professions médicales exerçant au CHUV, par exemple, ne sont pas entachées.

Je note qu’en polices, à ma connaissance, les initiatives tardent.

J’attends toujours que les directions et/ou commandements de nos polices concernées annoncent leurs dispositions. Elles, qui sont chargées de recueillir les plaintes, de regrouper les témoignages et de vérifier les faits. Avez-vous déjà entendu un commandant de police reconnaître les dysfonctionnements et les harcèlements ayant cours au sein de son organisation ?

La démonstration par l’exemple nous rassurerait.

Harcèlement sexuel, une omerta policière

Interview du DRH du CHUV

Suggestion littéraire