Copcast

Les podcasts Basilea Copcast de la Police cantonale Bâle-Ville inaugurent-ils de nouvelles méthodes de communication de la part des polices suisses ?

Tel était le sens de la question de Madame Joëlle Cachin, correspondante RTS à Zurich, cette fin de mois d’août 2021.

 

  1. Réalisations originales

Depuis une décennie, j’observe des initiatives et réalisations très intéressantes à l’exemple de :

Il s’agit-là d’un réel travail de police de proximité mais opéré sur le terrain numérique. Les deux agents zurichois dévoilent leurs identités. Ils sont connus de leurs interlocuteurs et tissent des liens durables.

Ou encore les vidéos de…

 

  1. Plus manifeste en Suisse alémanique ?

Certainement, par le nombre important de villes alémaniques impliquées, notamment au sein de la Conférence des directrices et directeurs de la sécurité des villes suisses. Mis à part Lausanne, trop peu de – voire aucune – villes romandes s’y engagent, malheureusement. Peut-être y discerne-t-on aussi une approche culturelle différente ? L’héritage policier romand est perçu comme plus frontal, moins coopératif, moins interdisciplinaire.

 

 

  1. L’intérêt de tels procédés ?

Développer une pratique policière de concertation, adaptée aux besoins des citoyens plutôt qu’une force d’opposition, de sanction ou de punition.

Dans les podcasts Basilea de Kantonspolizei Basel-Stadt on y trouve, en plus de témoignages de résidents, le conseil et l’expertise de policières et policiers, dont on communique le prénom et le nom et avec lesquels l’auditeur peut se familiariser. On n’est plus dans un rapport de vis-à-vis mais plutôt de côte à côte. D’ordinaire, le policier est mon vis-à-vis alors que dans ces posts, podcasts et autres vidéos, il manifeste compréhension pour mes éventuelles difficultés et devient, en les circonstances, un confident, un conseiller, un “côte à côte”. En matière de prévention, cette posture change tout quant aux conditions d’écoute, de perception et de réciprocité.

Tout en respectant la sphère privée des individus, ce qui compte, pour n’importe quelle police, c’est de mieux connaître les attentes des résidents (au sein de sa juridiction territoriale).

 

  1. Accueillir les plaintes

Je note, enfin, l’importance des plaintes rapportées à la police, même celles qui paraissent anodines. Car elles renseignent, donnent à comprendre et à connaître les besoins d’une population, surtout de ses membres les plus vulnérables.

La dimension pédagogique de ces podcasts audios et capsules vidéos est capitale. Ils réduisent, pour beaucoup de personnes, la distance, les appréhensions et les peurs d’approcher la police ; sans compter les facilités de reproduction et de diffusion en classes scolaires, dans le train, etc.

 

Le reportage de Joëlle Cachin, correspondante RTS en Suisse-alémanique, publié le 24 août 2021 sur La Première radio.

Références :

Le site web de Prévention Suisse de la Criminalité

Les vidéos Courage civique sur Youtube

Le portail de la Conférence des directrices et directeurs de la sécurité des villes suisses

Post sur les initiatives de la Police municipale de Crans-Montana

 

 

Urgence climatique et police

1ère partie sur 3

(2 minutes de lecture – le féminin est compris dans le texte)

Ce 112ème post inaugure la rentrée automnale 2021.

Je prévois trois épisodes pour traiter l’urgence climatique en relation à nos polices.

1ère partie :  une nécessité

2ème partie : une anecdote

3ème partie : une nouvelle police

Ces trois posts seront entrecoupés d’autres commentant l’actualité et de l’interview d’un ancien policier ayant rédigé (édité et publié) les faits marquants de sa carrière.

Une nécessité

La police, dans le sens de sa définition originelle, est la force que le peuple organise, rémunère et délègue à des agents légitimés et assermentés.

But : préserver la paix, le bien commun, l’intégrité et les avoirs privés de tout un chacun.

Où ? Au cœur des cités comme dans les contrées les plus éloignées, habitées ou non.

Comment ? Par coercition et opportunité discrétionnaire ; cette dernière faculté s’adaptant au gré des besoins et des évolutions sociétales.

La nature policière

La police s’apparente à une prise de conscience assortie d’une évaluation permanente des situations ; ce, par le truchement de l’enquête, des auditions de témoins et du recueil des indices et des preuves. Une police qui, par ses initiatives de prévention, de régulation et de sanction doit faire face aux nécessités.

Quelles nécessités ?

Celles que nous, membres du peuple des migrants, des touristes, des résidents et des citoyens ne pouvons pas résoudre nous-même.

Pourquoi ?

Parce que le risque de détérioration serait trop grand. Les statuts de victime, de témoin ou d’auteur d’une exaction comme d’une infraction ne permettent pas de les résoudre. Trop impliqué, le mélange des postures – juge et partie – ne produit que déformation, rancœur et vengeance. La récolte des informations comme leur arbitrage nécessitent une distanciation et une délégation à des tiers, neutres, objectifs et assermentés. La police est donc née. Une police qui se chargera ensuite de présenter ses résultats au pouvoir judiciaire. Organe séparé, le judiciaire réunira les conditions du jugement.

Les contours sociologiques d’une époque et l’évolution de nos polices

Les notions de criminalité se définissent dans les âges, les mœurs et les coutumes. Au fil du temps, il en ressort d’étranges compromissions à l’image de ces normes qui conditionnent les humains ou inversement soulèvent d’improbables révolutions. Avant-hier, en bon pays catholique, renier la foi de ses pairs vous condamnait immanquablement aux pires châtiments. Aujourd’hui, ce crime poussiéreux, jadis placé au sommet de l’échelle des péchés, s’est totalement dilué pour ne provoquer, sous nos latitudes, plus aucun sourcillement. Les dépénalisations et les libéralisations progressives des drogues douces en Europe sont les démonstrations du phénomène des transformations et perceptions criminologiques. Notre société baisse la garde d’un côté pour la lever de l’autre ; notamment face à de nouvelles formes de criminalités économiques, numériques, génétiques et… écologiques.

L’urgence climatique

Le dernier rapport des experts du climat GIEC, présenté le 9 août passé (2021) à Genève, est cinglant. Il détaille les désordres, à grande échelle, occasionnés par le réchauffement. « Il est sans équivoque que l’influence humaine a réchauffé l’atmosphère, l’océan et l’eau. » peut-on lire dès les premières lignes du rapport. Son contenu est limpide, il confirme la « relation quasi linéaire entre les émissions anthropogéniques de CO2 et le réchauffement qu’elles entraînent.»

Agir c’est “policer” !

Il ne fait aucun doute que les activités humaines néfastes à l’environnement naturel doivent être régulées par de nouvelles polices à naître. Nous (voyons) verrons alors apparaître des brigades spécialisées en surveillance de la gestion des déchets – plusieurs employés de commune s’y emploient déjà – . D’autres polices enquêteront, au long cours, et remonteront les filières d’extraction des produits naturels, veilleront aux sources d’eau potable, arpenteront nos forêts jusqu’aux terminaux portuaires.

à suivre…

Articles en lien avec la sortie du nouveau rapport GIEC et parus dans le quotidien Le Temps :

… un nouveau coup de semonce…

En Suisse, l’inertie climatique

Blogs de l’observatoire des polices, antérieurs, sur le climat et l’environnement :

Les crimes contre l’environnement

La police environnementale