53 hommes les plus riches pourraient alimenter toute l’Afrique en énergies renouvelables

A l’approche de la Conférence de Paris sur le climat (COP21), selon un rapport de l’organisation Friends of The Earth International, les patrimoines des 782 personnes les plus riches de la Terre (0,00001% de la population totale) pourraient ensemble fournir en énergies renouvelables toute l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine jusqu’en 2030, contribuant ainsi à un développement durable. Pour l’Afrique, il suffirait de 53 personnes. La dépense totale serait de 5182 dollars.

Daech et la Cop21

Daech est une menace très grave pour le monde, mais le changement climatique encore plus. On peut même soupçonner que Daech, par ses attentats de Paris et avec sa vision apocalyptique, voulait saboter la COP21 et par là toute tentative d’améliorer la situation de l’humanité. En effet, comme nous le voyons de plus en plus, les changements climatiques en cours depuis longtemps dévastent des communautés humaines et des écosystèmes sur toute la planète. Si les délégués des 195 pays participants, dont 147 chefs d’Etats annoncés, ne prennent pas rapidement les mesures qui s’imposent pour freiner les émissions de gaz à effet de serre, “nous devrons affronter un changement catastrophique dont les impacts dépasseront tout ce à quoi nous avons assisté jusqu’à présent”, affirme Friends of The Earth.

Nicolas Hulot 

Le célèbre écologiste français Nicolas Hulot, représentant du gouvernement français pour la COP21 et qui a inspiré le pape François pour qu’il écrive son encyclique Laudato Si, est sur tous les fronts comme il a été sur tous les lieux de notre terre en danger. Il a participé récemment à une messe à Notre-Dame de Paris où, en discutant avec un jésuite économiste devant de nombreux étudiants, il a bien souligné l’urgence d’une action contraignante et les répercussions les plus graves qui se feront sentir dans les pays les plus pauvres et qui sont souvent ceux qui contribuent le moins à la pollution de l’atmosphère. Mais c’est surtout à une conversion des consciences qu’il faut arriver, a-t-il dit, si l’on veut sauver la terre à long terme. Il est donc effrayant de savoir que quelques centaines de personnes pourraient enrayer le destin tragique de nombreux pays, en Afrique surtout, et ne le font pas. A moins, il est vrai, d’un sursaut de conscience…

Les 6000 morts de Boko Haram (suite)

Pendant que nous pleurons les morts de Paris et les honorons avec des bougies et des fleurs, le nombre des victimes des terroristes de  Boko Haram (Nigeria), l’organisation la plus brutale de toutes et qui a prêté allégeance à EI, est supérieur à 6000… Chiffre cité par l’Institute for Economic and Peace (Uni. du Maryland).

Le terrorisme tue de plus en plus 

Selon le Global Terrorism Index de 2015, publié par l’Institut cité,  le terrorisme dans le monde a provoqué 32 658 morts en 2014, soit 80 % de plus qu’en 2013. Les pays les plus touchés se trouvent pour la plupart au Moyen-Orient et en Afrique: Irak, Afghanistan, Pakistan, Syrie, Nigeria, et dans une moindre mesure, la Somalie, l’Ukraine, la République Centre Africaine, le Soudan du Sud et le Cameroun. Le Nigeria est le pays où la situation se détériore le plus rapidement qu’ailleurs. Le nombre total de victimes provoquées par le terrorisme y est de 7512, ayant augmenté de 317 % en un an, dont plus de 6000 imputées à Boko Haram.

Union Européenne et Afrique du Nord

Les victimes enregistrées depuis 2000, le 11 septembre 2001 compris, s’élèvent seulement à 2,6 % du total. Une perspective à avoir en tête qui explique aussi en partie les flux de réfugiés africains. Comme mentionné dans le blog précédent, la pauvreté, la corruption, la mauvaise gouvernance, certaines multinationales qui non seulement corrompent, mais aussi mettent au chômage sans dédommagement, sont à l’origine de ces violences extrêmes. Le capitalisme tel que pratiqué depuis quelques années surtout dans ces pays,  a engendré des monstres, et détruit  notre planète terre. La Conférence de Paris sur le Climat devrait y mettre un frein brutal.

A l’heure de la mondialisation, ayons aussi une perspective globale des morts…

 

Boko Haram et les 1000 écoles détruites

Pendant que des terroristes djihadistes provoquent l’horreur à Paris, on apprend par la voix du représentant de l’ONU  pour le Sahel Toby Lanzer, que plus de 1000 écoles ont été  détruites par le groupe islamiste Boko Haram. Ceci depuis le début de l’année 2015  dans la région du Lac Tchad. Selon l’idéologie obscurantiste de ces terroristes, pas d’école, le Coran suffit. La haine de l’Occident est claire: Boko Haram veut dire: l’éducation occidentale est un péché, par extension, l’Occident est un péché. Boko Haram a aussi proclamé un” califat” en août 2014  qui s’inspire du califat de l’Etat islamique en Syrie et en Irak (EI) auquel il a prêté allégeance.

2,6 millions de personnes réfugiées

La crise provoquée par les terribles agissements de Boko Haram, – on se souvient de l’enlèvement de 276 lycéennes de Chibok dans le nord-est du Nigeria -, et la répression militaire, n’ont pas seulement affecté le droit de s’instruire. Selon l’envoyé de l’ONU, les attentats, les incursions, les violences ont contraint jusqu’à présent 2,6 millions de personnes à quitter leurs terres dans la région du Lac Tchad. A Maiduguri, capitale de l’Etat nigerian du Borno, la population locale est passée de 1,6 à 2,6 millions de personnes… Plus que les 800 000 réfugiés en Europe.

Interventions militaires

Là aussi, les nombreuses interventions militaires de l’armée nigériane, de soldats du Cameroun et du Tchad ne sont pas arrivées à juguler Boko Haram, comme les bombardements en Syrie et en Irak. Alors que faire ? Eradiquer la pauvreté, et cela commence par la corruption et la mauvaise gouvernance, forcer les multinationales à la transparence de leur revenus pour qu’elles paient des impôts. Tout un programme qui exige une prise de conscience qui ne peut surgir qu’après des décennies d’éducation…

 

 

Paris brûle… Pourquoi ?

Il n’y a pas de mots qui puissent vraiment décrire ce que nous ressentons tous, mais il y a le silence qui nous permet d’aller au-dedans de nous et de nous demander: pourquoi ? Et de tenter une ouverture sur l’innommable. Depuis les écrits de René Girard, on sait qu’il y a un lien profond entre la violence et le sacré dans toutes les sociétés et que les rites sacrificiels sont le rempart contre ce qu’on croit être le mal.

Sacrifier la jeunesse

Daech a sacrifié en priorité la jeunesse de Paris, sur le lieu de la Révolution française de 1789 qui a décrété les Droits de l’homme, qui nourrissent aujourd’hui la haine des djihadistes, parce que justement ces droits sont souvent ignorés, même bafoués par ceux qui les ont inventés: les Occidentaux, Américains compris, leurs institutions, leurs polices. Pourquoi sommes nous si détestés  dans de nombreuses parties du monde, et notamment au Moyen Orient ? Il y a l’envie, la jalousie, la frustration, l’injustice sociale, la pauvreté, l’exploitation, l’exclusion. Notre mode de vie, nos libertés sans limites, avec l’exemple de la presse, les excès de toutes sortes, surtout dans le domaine sexuel, les manipulations de la vie par les scientifiques,  tout cela est compris comme des transgressions du sacré. Nous sommes fragiles dans notre puissance, et nous ne le reconnaissons pas,  nous n’avons peut-être  pas encore compris à quel point nous sommes méprisés. La réponse des Américains à l’attentat du 11 septembre 2001 a été l’invasion de l’Irak qui a engendré un monstre, l’Etat islamique. Et depuis lors, nous n’avons fait que de bombarder, ce qui n’a fait que d’alimenter la haine et grossir les rangs des djihadistes.

Ecouter les sages de toutes les civilisations

Et si nous écoutions les sages de toutes les civilisations ? Confucius, Platon,  Jésus, Gandhi, Martin Luther King, Mandela,  etc.  Et plus près de nous, le Dalaï Lama, Aung San Suu Kyi, Mathieu Ricard,  et le pape François dont l’encyclique Laudato Si est un chemin bien plus sûr vers la paix que les bombes. Alors changeons d’orientation et à la longue, nous gagnerons. Et nos vraies valeurs démocratiques en serons renforcées.

Photo de Une: Reuters

Angela Merkel et le principe d’humanité

Evidemment, les critiques ne manquent pas à l’égard d’Angela Merkel chez elle et dans toute l’Europe. Il est vrai que trop c’est trop et qu’il faut maintenant mettre des limites au principe d’humanité. Mais soyons honnêtes : on ne peut qu’admirer le courage qu’elle a eu, de même que le peuple allemand, au début de l’arrivée des dizaines de milliers Syriens et autres réfugiés. Ils ont fait preuve de sang froid et d’une organisation remarquable, en transmettant même par portable des cours d’allemand à ceux qui marchent pendant des jours pour atteindre la terre promise… Ces réfugiés, on peut aussi les admirer, nous qui les regardons patienter des heures ou des jours dans la boue depuis notre fauteuil… Un peu d’humilité de notre part ne fait pas de mal. Entendre leurs témoignages nous ramène à l’essentiel : la liberté, le respect de l’autre, la solidarité.

Réunification et intégration réussies

Angela Merkel, fille d’un pasteur luthérien,  nous  a donné une leçon de morale, un mot qu’on n’aime pas du tout, même si par ailleurs la plupart des entrepreneurs allemands se réjouissent de cette main d’œuvre. On peut dire que les Allemands ont de “l’expérience” dans l’intégration de peuples à la recherche d’une vie meilleure. A la fin de la Deuxième guerre mondiale, ils ont dû accueillir 15 millions de réfugiés de l’est de l’Allemagne (Prusse orientale, Poméranie,  Silésie, Tchécoslovaquie). Ceci en silence, car profondément culpabilisés par les horreurs commises. Chaque famille a été obligée d’en accueillir dont beaucoup ont émigré par la suite  aux Etats-Unis et ailleurs. La “révolution des bougies”, initiée essentiellement par les Eglises luthériennes de l’ancienne RDA, a favorisé la chute du Mur de Berlin en 1989. C’est le Chancelier Helmut Kohl qui a alors tout mis en œuvre pour la réunification du peuple allemand. Une réunification et une intégration réussies même s’il existe encore plusieurs poches de pauvreté à l’est.

Identité différente respectée

Les Allemands ont de l’expérience,  acquise aussi avec leurs travailleurs turcs qui n’ont pas la même culture religieuse. Dans l’ensemble, une majorité, surtout des bénévoles, s’engagent pour que cela réussisse, respectueux de cette nouvelle identité qu’ils connaissent mal, organisant partout des cours d’allemand pour que le dialogue et une intégration soit possible rapidement. A long terme, ils réussiront, ne rechignant pas à donner des droits politiques comme ils l’ont fait avec ceux de l’est et des Turcs.  En Suisse, nous devons commencer à accorder le droit de vote et d’éligibilité à plus d’étrangers devenus suisses (après 10 ans !), si nous voulons être prêts à faire face positivement à plus de migrants.

L’Allemagne a de l’avance

Dans le chaos actuel des guerres et ses conséquences : destructions et pauvreté, il est certains que nous aurons toujours plus de réfugiés musulmans en Europe. En Algérie, le président Bouteflika a fait savoir que les revenus du pétrole ont diminué de moitié et que le peuple doit s’attendre à des privations. Un million d’enfants sont nés en 2014. Dans dix ans l’Algérie comptera 50 millions d’habitants. Autant nous y préparer partout en Europe comme le fait l’Allemagne qui a de l’avance: jeter des ponts entre les deux cultures, apprendre à mieux connaître les musulmans tout en approfondissant nos propres valeurs humanistes, chrétiennes, laïques. C’est une grande remise en cause de nos convictions (si nous en avons…), une relecture de notre passé et de ce que nous sommes aujourd’hui, la vision de ce que nous voulons devenir. Certes pas des robots consommateurs ! L’écrivain et philosophe musulman Abdennour Bidar (menacé de mort), dit bien que la pire des menaces est le vide spirituel (LT. 3 nov. 2015). Le pape François (qui a ses ennemis) dit la même chose, et le moine bouddhiste Mathieu Ricard aussi.

 

Inde-Afrique: un partenariat renouvelé

C’est au Premier ministre indien Narenda Modi que l’on doit la réactivation des relations de l’Inde avec l’Afrique par ce troisième Sommet qui s’est terminé le 29 octobre. Alors qu’auparavant en 2008 et 2011, l’Inde n’avait réuni qu’une quinzaine de chefs d’Etats africains pour privilégier ses rapports avec l’Union Africaine (UA),  Narenda Modi a souhaité cette fois la bienvenue à une quarantaine de chefs d’Etats en se lançant aussi dans des relations bilatérales. “Les cœurs de 1,250 milliards d’Indiens et de 1,250 milliards d’Africains battent à l’unisson”, a-t-il déclaré. “Nous avons les jeunes pour point commun, parce que deux tiers des Indiens et des Africains sont âgés de moins de 35 ans; et si l’avenir appartient aux jeunes, alors ce seront eux qui donneront forme et construiront ce siècle”.

Mahatma Gandhi

L’Inde entretient depuis très longtemps d’intenses rapports avec le continent africain (migrations notamment), relancés au siècle dernier par l’expérience du Mahatma Gandhi en Afrique du Sud et par le Sommet de 1983 où le Mouvement des Pays Non-Alignés s’était réuni à Dehli. Ces rapports  ont été renforcés ces dernières années pour atteindre un volume des échange commerciaux d’une valeur de 72 milliards de dollars.

Antagonisme avec la Chine 

L’Inde est en compétition avec la Chine et le Japon pour les ressources du continent africain et pour le marché intérieur qu’il représente. Depuis 2008, ses investissements ont doublé pour atteindre les 72 milliards d’échanges commerciaux qui sont peu face aux 210 milliards de dollars que représente le chiffre d’affaires du commerce sino-africain… Un porte-parole du ministère indien de Affaires Etrangères, Vikas Swarup, a fait implicitement allusion à l’antagonisme asiatique : “Notre rapport avec l’Afrique ne s’articule pas sur l’exploitation ou l’extraction de matières premières de ce continent et les points de force de l’Inde”. Le Premier ministre indien a annoncé des versements de 600 millions de dollars destinés à financer des projet de développement dans la région subsaharienne et le doublement des bourses qui passe de 25 000 à 50 000 pour les cinq ans à venir. Cela a particulièrement réjoui les étudiants africains qui préfèrent les universités indiennes aux universités européennes plus cher.

C’est une bonne nouvelle pour le continent africain qui voit ainsi son commerce par trop asymétrique avec la Chine, se diversifier.