Les grandes entreprises mondiales du pétrole au Vatican…

 

Avec les attaques contre les pétroliers au large du détroit d’Ormuz, nous devenons de plus en plus conscients de la fragilité de notre économie reposant sur le pétrole. Et voilà que le gentil Nounours Pompeo veut nous faire avaler un serpent dangereux : c’est l’Iran qui en est responsable ! C’est justement le moment choisi par le pape François pour s’adresser aux géants mondiaux du pétrole pour les exhorter à agir d’urgence sur le réchauffement climatique. Il utilise le même vocabulaire que le scientifique allemand Carl Friedrich von Weizsäcker il y a plus de 30 ans pour conjurer le danger de l’escalade nucléaire : le temps presse, et qui nous avait été bénéfique au delà de tout espoir.

Oui, le temps presse, a insisté le pape François, en conclusion d’une session de dialogue à l’Université pontificale devant les entreprises mondiales de l’énergie. « Pendant trop longtemps nous avons collectivement ignoré les fruits des analystes scientifiques, mais désormais les prévisions catastrophiques ne peuvent plus être regardées avec ironie et mépris. Ne rien faire serait une grave injustice vis-à-vis des pauvres et des générations futures… Il y a de l’espérance et  il reste du temps pour éviter les pires impacts du changement climatique, à condition qu’il y ait une action prompte et résolue. »

Les responsables des géants du pétrole se sont ainsi retrouvés au Vatican ces derniers jours et se sont prononcés sur la nécessité de fixer un prix du carbone pour permettre de réduire les émissions et sur une plus grande transparence concernant leur action et ses conséquences sur le climat. « Les entreprises devraient clairement indiquer aux investisseurs comment ils envisagent et investissent dans la transition énergétique. Cela inclut la publication d’éléments fournissant des informations matérielles et significatives conformes à leurs obligations de déclaration dans leurs juridictions respectives, reconnaissent ces entreprises. »

Parmi les signataires de cette déclaration inédite et qui participaient à cette rencontre au Vatican, figurent, entre autres, les PDGs de Shell, BP, Chevron, ExxonMobil, Eni, et Total.  C’est vrai qu’on peut se réjouir prudemment de cette avancée, mais il y aura toujours ceux qui pensent comme l’UDC dans son tout ménage du 14 juin, que le changement climatique est une idéologie. Un langage méprisant qui rappelle une dictature.

 

 

Le nord du Mozambique mis à feu et à sang par des djihadistes

 

A peine remis du passage dévastateur de l’ouragan Kenneth en avril dernier, le nord du Mozambique, constitué essentiellement de Musulmans, et riche en gaz,  doit faire face à des djihadistes radicaux qui veulent instaurer la loi islamique. Depuis plus d’un an et demi, plus de 200 personnes ont été tuées, surtout à la machette, ou brûlées vives dans leurs cases incendiées dans des villages ou des embuscades. Jusqu’à présent, l’identité de ce groupe est restée mystérieuse.

Mais pour la première fois, à fin mai, le groupe EI (Etat Islamique) explique opérer au Mozambique : « Les soldats du califat ont pu repousser une attaque de l’armée mozambicaine des croisés dans le village de Metudi (nord). Ils les ont affrontés avec une variété d’armes tuant et blessant un certain nombre d’entre eux… Les moujahidines ont saisi des armes, des munitions, des roquettes comme butin. » La police mozambicaine a démenti ces affirmations : « Les forces de sécurité sont présentes sur tout le territoire. L’armée et la police ont nettement renforcé leur présence dans la province de Cabo Delgado (nord), région où opèrent les islamistes, pour les mettre hors d’état de nuire. Sans succès. Pour le seul mois de mai ce mystérieux groupe que la population locale appelle  « Al Shabab (les jeunes) a tué au moins 40 personnes, blessés des dizaines d’autres, et incendiés des centaines de maisons (AFP).

Les informations dans le nord du Mozambique sont très difficiles à obtenir à cause de la répression contre les journalistes par les autorités mozambicaines. Mais des experts ont dénoncé une propagande : « Il est normal d’entendre de telles revendications, a estimé Fernando Jorge Cardoso (Institut universitaire de Lisbonne), c’est bon pour l’EI de dire qu’ils s’étendent, et c’est bon pour le groupe au nord du Mozambique qui se sent faire partie d’un groupe plus important. C’est de la propagande. » Un autre expert qui ne souhaite pas dire son nom, explique : «  L’EI n’est pas au Mozambique mais il a peut-être des liens au Mozambique. Dans son communiqué, il fait une grave erreur géographique. Le village de Matudi où auraient eu lieu les affrontements se situe dans la région de Mocimboa. Or Matudi est dans le district de Quissanga à une centaine de kilomètre de Mocimboa.  En plus la date du communiqué n’est pas anodine, elle coïncide avec l’Aïd qui marque la fin du ramadan. »

« C’est vrai que depuis la disparition de son califat autoproclamé en Syrie et en Irak, l’EI essaye de montrer qu’il a des liens ailleurs et tente de compenser son absence sur internet. Ils ont toujours un site internet  et veulent montrer qu’ils sont toujours là. »,  expliquent encore les deux experts.

Il est aussi préoccupant de constater que les djihadistes essayent de s’infiltrer au Burkina Faso, et dans d’autres pays de l’ouest africain où ils sont combattus au Mali par l’armée française aidée par des coups de mains américains.  Au Mozambique ils ont l’appui des shababs de Somalie. Inquiétantes déstabilisations…