Yémen : l’évêque suisse de six nations arabes…

Un Capucin suisse, Mgr Paul Hinder, a la charge des Emirats arabes unis où il réside, du Sultanat d’Oman, du Yémen, de Bahreïn, du Qatar et d’Arabie Saoudite ! Six pays pour un seul évêque, c’est la particularité de ce Vicariat. Les fidèles sont tous des étrangers, la plupart asiatiques, 900 000 dans les Emirats arabes unis qui y habitent pour des raisons professionnelles, occupant généralement des postes au bas de l’échelle sociale. Ils sont très motivés et très engagés au service de la communauté et sont animés d’un vrai génie logistique, car il y a peu d’églises (pas du tout en Arabie Saoudite) et il faut tout organiser. Elles ne doivent pas avoir de signes chrétiens extérieurs et sont toujours pleines à craquer, malgré l’enchaînement des messes chaque dimanche. La semaine avant Noël, il y avait 10 000 Philippins à chaque messe ! C’est un réconfort pour Mgr Hinder qui avoue qu’il n’aurait pas aimé être un évêque en Europe. – Dans l’ensemble, les chrétiens sont tolérés et jouissent même souvent de sympathie, car chacun sait qu’on peut compter sur eux. Paul Hinder est même reçu officiellement avec sa longue soutane blanche identique à celle des hommes musulmans. Il a demandé de nouveaux terrains pour construire de nouvelles églises, mais la réponse se fait attendre depuis 3 ans. En Suisse, il y a 150 mosquées pour une population 5 fois moins nombreuse que le nombre de chrétiens dans le Vicariat où il n’ y a que 20 églises ! Mais il reste prudemment optimiste.

Attaque contre un hospice des Sœurs de Mère Teresa

Des hommes armés ont semé la terreur le 4 mars dernier dans un hospice pour personnes âgées en tuant 16 dont 4 religieuses étrangères. A Aden des groupes djihadistes rivaux profitent du chaos dans lequel le Yémen est plongé depuis un an entre les forces sunnites gouvernementales reconnues par la communauté internationale et soutenues par l’Arabie Saoudite, et une rébellion chiite soutenue par l’Iran, les Houthis. Selon le Capucin suisse, cette attaque est liée à la religion. “Nous savions que la situation était difficile à Aden et que les Sœurs couraient un risque, mais elles avaient décidé de rester quoi qu’il arrive”. L’ONU affirme que plus de 3000 civils ont été tués depuis mars 2015, auxquels il faut ajouter au moins 3000 combattants…

Un Cheikh présent à l’inauguration d’une église à Abou Dhabi

Lors de l’inauguration de l’église St. Paul à Abou Dhabi en juillet dernier, le Ministre de la culture des Emirats, le Cheikh Nahyan ben Mubarak Al Nahyan était présent. “On ne verrait pas cela dans la France laïque, ajoute l’évêque, les gens n’ont pas peur de montrer leur identité. Je trouve que l’Europe devrait réfléchir, car on ne peut pas éliminer complètement la religion et la foi de la vie publique. Ce serait aller contre la nature de l’être humain.” Mais il y a des contraintes. Les chrétiens doivent accepter les lieux qu’on leur donne, les croix ne doivent pas être visibles, le prosélytisme est interdit. Et pourtant, en tant qu’évêque, Paul Hinder a plus de liberté dans son homélie que l’iman de la mosquée qui doit soumettre son texte aux autorités avant le vendredi ! “Nous ne sommes pas égaux, c’est vrai, mais beaucoup de choses sont quand même possibles. Quand les orthodoxes russes ont présenté leur projet d’église avec coupoles comme au Kremlin, la municipalité a dit non, mais le Cheikh a dit oui. Nous sommes le pays le plus libre de la péninsule arabique”. – Malgré tous les dangers, l’évêque suisse tient à rester. Il ne veut pas abandonner son troupeau.

Alstom construira 600 trains en Afrique du Sud

Alors que dans plusieurs pays d’Afrique centrale règne un climat de guerre civile et/ou de dictature plus ou moins latente, l’Afrique du Sud va de l’avant,  améliore ses infrastructures et ses moyens de transport déjà bien implantés. Ce 4 mars à Johannesburg, Alstom lance la production en Afrique du Sud de 600 trains X’Trapolis Mega dans sa nouvelle usine de Dunnotar qui sera inaugurée dans 18 mois et emploiera 1500 personnes. Un contrat de 4 milliards d’Euros (51 milliards de Rands) a été signé avec PRASA, l’opérateur public sud-africain responsable des transports (Passenger Rail Agency of South Africa): “Ce contrat sud-africain est le plus important jamais décroché par Alstom, avoue Gian Luca Erbacci, vice président pour le Moyen-Orient et l’Afrique. Il comprend aussi un transfert de compétences, un accompagnement technique et des pièces de rechange pour 18 ans. La construction durera 10 ans”:

Pas de renouvellement depuis 40 ans

Il est significatif de remarquer que le grand parc ferroviaire sud-africain n’a pas été renouvelé depuis 40 ans, la nouvelle Afrique du Sud sous Mandela a ainsi bénéficié des compétences de l’ancien gouvernement blanc et du savoir-faire pour la maintenance… Mais Alstom n’est pas seule. Le Canadien Bombardier a déjà construit le Gautrain, train rapide tout autour de Johannesburg. Tout porte à croire que les besoins de l’Afrique du Sud iront  en croissant. En effet,  Daech et Boko Haram ne sont pas là pour perturber la croissance de ce pays de 52 millions d’habitants dont 73 % sont chrétiens et 1,5 % musulmans d’origine indienne ou indonésienne. Donc rien à craindre de ce côté-là, du moins pour le moment…

Centrales nucléaires ?

 L’électricité fournie par la seule centrale nucléaire de Koeberg et par l’énergie du charbon dont l’Afrique du Sud est riche, ne suffit plus. Les coupures sont fréquentes. Le gouvernement sud-africain reste discret sur ses intentions de construire plusieurs centrales nucléaires. Chine, Russie, France (Areva), Corée du Sud, Etats-Unis se sont empressées de faire des offres l’année dernière. La Russie aurait la préférence pour un contrat de 8 centrales. Mais rien n’est vraiment décisif. Les protestations ont déjà commencé, avec raison, étant donné que l’énergie solaire serait plus appropriée dans ce pays très ensoleillé et où il y a beaucoup de vent, sans parler de la dangerosité. De toute manière, l’Afrique du Sud comme les autres pays émergents (Inde, Chine, Brésil, notamment) semblent se moquer de la COP21, car  selon eux, c’est aux pays industrialisés à faire le plus d’efforts, eux qui ont pollué le plus. Et qui dit multinationales en Afrique ne peut que s’inquiéter des probables dégâts sociaux et environnementaux, contestés bien sûr la main sur le cœur. Heureusement les puissants syndicats bien implantés déjà depuis les débuts du gouvernement blanc, veillent à la justice sociale. Intéressant retour des choses…