Dans le récent rapport de Greenpeace (12.07.2016), Irène Wabiba Betoko, responsable Forêts de Greenpeace en RDC, demande aux autorités congolaises d’annuler immédiatement trois contrats attribuant des concessions forestières à deux sociétés à capitaux chinois (Somifor et Codeco) délivrés dans le secret et l’illégalité, ceci en violation d’un moratoire de la RDC depuis 2002. L’organisation écologiste accuse l’ex-ministre de l’environnement Bienvenu Liyota Ndjoli d’avoir attribué les trois concessions en août 2015. Elles sont détenues par des investisseurs chinois et couvrent une superficie de 650 000 hectares !
Bien sûr, selon M. Liyota, il n’existe aucune restriction légale interdisant à un ministre de l’environnement d’attribuer des concessions forestières, expliquant en outre que “ces concessions n’étaient pas concernées par le moratoire”. Irène Betoko soupçonne aussi l’actuel ministre de l’environnement Robert Bopolo d’avoir “cautionné ces contrats illégaux”. Ces concessions concernent les régions Equateur,Tsuapa et Tsopo.
Silence ministériel
Le ministre n’a pas souhaité s’exprimer malgré l’insistance de Greenpeace de s’assurer que les officiels impliqués soient punis. La RDC doit bénéficier ces prochaines années d’un ambitieux programme de 200 millions de dollars par la Cafi (Initiative pour la forêt en Afrique centrale) qui regroupe des bailleurs bilatéraux tels la France et l’Union Européenne. A cette occasion le moratoire pourrait être levé, mais, exige Greenpeace “que cela soit fait dans des conditions définies par la loi et par un processus consultatif”. En fait, grâce à la corruption, les Chinois ont toujours quelques années d’avance…C’est tout le drame de l’Afrique et de beaucoup de ses fonctionnaires qui n’ont pas à coeur le bien commun de leur pays, mais leur enrichissement personnel. Et les vautours sont vite là pour détruire ce qui a été construit dans la concertation démocratique du pays.
Rappelons que la RDC concentre 60 % des forêts denses du bassin du Congo, deuxième massif forestier après l’Amazonie… L’humanité a besoin de ces poumons et non pas de rapaces avides de bois. Et le peuple congolais de plus de justice de la part de certains officiels. Il est certain que Boko Haram n’est pas loin.