China First en Afrique

 

La migration chinoise vers l’Afrique inquiète l’Occident qui voit la Chine prendre la place des anciennes puissances coloniales et des Etats-Unis. En effet, elle tend à devenir une puissance dominatrice postcoloniale, un néocolonialisme en quelque sorte, qu’elle réfute. Et pourtant ! Un coup d’œil sur la carte du continent africain avec ses Routes de la Soie qui mènent presque toutes à de nombreux port à l’est et à l’ouest, qu’elle a améliorés ou construits pour l’exportation, est très suggestif. C’est une toile d’araignée pensée et planifiée il y a déjà 30 ans au moins. L’ensemble de ce projet d’infrastructures sera terminé en 2049. Il coûtera 1000 milliards de dollars, soit 1,3 % du PIB mondial et impliquera 126 pays donc aussi le sud de l’Europe et quelques pays en Asie (Global 2019/2020).Il n’y a pas que des financements chinois dans ces infrastructures, mais aussi américains et européens dont la Suisse, des pays arabes, des secteurs privés, et bien sûr les banques de développement dont on espère qu’elles suivent les Objectifs du Développement Durable (ODD). On y lit toutes les ressources principales dont la Chine a besoin pour son développement : divers métaux, uranium, cobalt, pétrole, gaz, bois, etc.), avec aussi, entre autres, des voies ferrées, des pipelines, un câble sous-marin reliant l’Europe et le Pakistan. Impressionnant ! Mais il y a le piège de l’endettement pour plusieurs pays africains…

Contrairement à ce qu’on pense, la Chine n’est pas totalement étrangère au continent africain. On a découvert des céramiques chinoises à Tombouctou, une carte chinoise datant de 1389 (Infoguerre, février 2020). Il y a eu d’autres contacts plus tard avec la grande flotte de 200 bateaux de l’amiral Zheng He en Afrique du l’Est. Mais c’est sous Mao que l’immigration moderne a commencé pour diffuser l’idéologie communiste et par solidarité avec les peuples qui luttaient pour leur indépendance. L’idéologie communiste a été une façade. Ces peuples, surtout en Afrique australe, l‘ont utilisée pour se libérer des colonisateurs, mais leurs valeurs tribales et religieuses ne s’y sont pas accommodé.

Aujourd’hui, selon Jeune Afrique (11.02.20), 2.5 millions de « passagers » se rendent chaque année en Afrique depuis la Chine ce qui montre l’intensité des échanges commerciaux. Il y a aussi plusieurs milliers d’étudiants Africains en Chine qui n’y sont pas toujours bien accueillis. Cependant le Chinois le plus connu et apprécié dans toute l’Afrique est Jack Ma, le fondateur du site d’achat en ligne Alibaba dont il s’est retiré pour créer sa propre fondation. C’est un Bill Gates chinois qui veut faire du bien. Dès l’arrivée de l’épidémie du coronavirus, il a décidé de livrer un million de kits de tests et 6 millions de masques à l’ensemble des pays africains. Il s’entend bien avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (aussi prix Nobel de la paix) qui laisse les avions chinois atterrir à Addis Abeba. L’OMS ne les a pas interdits malgré la pandémie, autorité chinoise oblige…De là, Ethiopian Airlines dispatche ses cargaisons dans chacun des pays du continent, corona virus ou pas.

Jack Ma joue la carte de la solidarité entre nations émergentes et affirme que « l’Afrique peut faire encore mieux que la Chine ! ». Alors que Bill Gates subventionne les institutions (OMS, Unicef, ONU) en milliards de dollars et aussi pour la recherche d’un vaccin, Jack Ma, membre du parti communiste chinois, se fonde sur l’urgence du coronavirus et sur l’entreprenariat, « où l’on doit se battre et rester créatif ». Plusieurs chefs d’Etat africains et ministres n’ont pas résisté aux généreuses offres pécuniaires offertes par des Chinois pour s’installer et acheter des mines, forêts, droits de superficie, ce que font d’ailleurs aussi les multinationales. Il y aurait plus de 10 000 entreprises chinoises implantées, surtout privées, opérant dans des secteurs diversifiés. Elles occupent surtout des Chinois pas forcément qualifiés, qui ne retournent pas chez eux, si ce n’est pour chercher une femme chinoise, car ils se mélangent peu avec la population. Des organisations locales de commerçants et d’industriels voient la présence chinoise comme une menace et dénoncent une concurrence déloyale. C’est un fait, les Chinois ne savent pas ce que sont les droits d l’homme – où l’auraient-ils appris- et n’ont jamais vu fonctionner une démocratie. Et ce n’est pas le président Trump qui va le leur apprendre… Par contre, dans certains pays, ils ont à faire à des Africains qui ont lutté contre les anciens colonisateurs en invoquant les droits de l’homme et qui les connaissent mieux qu’eux. Ils parlent d’une invasion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                           « China First » en Afrique….

La migration chinoise vers l’Afrique inquiète l’Occident qui voit la Chine prendre la place des anciennes puissances coloniales et des Etats-Unis. En effet, elle tend à devenir une puissance dominatrice postcoloniale, un néocolonialisme en quelque sorte, qu’elle réfute. Et pourtant ! Un coup d’œil sur la carte du continent africain avec ses Routes de la Soie qui mènent presque toutes à de nombreux port à l’est et à l’ouest, qu’elle a améliorés ou construits pour l’exportation, est très suggestif. C’est une toile d’araignée pensée et planifiée il y a déjà 30 ans au moins. L’ensemble de ce projet d’infrastructures sera terminé en 2049. Il coûtera 1000 milliards de dollars, soit 1,3 % du PIB mondial et impliquera 126 pays donc aussi le sud de l’Europe et quelques pays en Asie (Global 2019/2020).Il n’y a pas que des financements chinois dans ces infrastructures, mais aussi américains et européens dont la Suisse, des pays arabes, des secteurs privés, et bien sûr les banques de développement dont on espère qu’elles suivent les Objectifs du Développement Durable (ODD). On y lit toutes les ressources principales dont la Chine a besoin pour son développement : divers métaux, uranium, cobalt, pétrole, gaz, bois, etc.), avec aussi, entre autres, des voies ferrées, des pipelines, un câble sous-marin reliant l’Europe et le Pakistan. Impressionnant ! Mais il y a le piège de l’endettement pour plusieurs pays africains…

Contrairement à ce qu’on pense, la Chine n’est pas totalement étrangère au continent africain. On a découvert des céramiques chinoises à Tombouctou, une carte chinoise datant de 1389 (Infoguerre, février 2020). Il y a eu d’autres contacts plus tard avec la grande flotte de 200 bateaux de l’amiral Zheng He en Afrique du l’Est. Mais c’est sous Mao que l’immigration moderne a commencé pour diffuser l’idéologie communiste et par solidarité avec les peuples qui luttaient pour leur indépendance. L’idéologie communiste a été une façade. Ces peuples, surtout en Afrique australe, l‘ont utilisée pour se libérer des colonisateurs, mais leurs valeurs tribales et religieuses ne s’y sont pas accommodé.

Aujourd’hui, selon Jeune Afrique (11.02.20), 2.5 millions de « passagers » se rendent chaque année en Afrique depuis la Chine ce qui montre l’intensité des échanges commerciaux. Il y a aussi plusieurs milliers d’étudiants Africains en Chine qui n’y sont pas toujours bien accueillis. Cependant le Chinois le plus connu et apprécié dans toute l’Afrique est Jack Ma, le fondateur du site d’achat en ligne Alibaba dont il s’est retiré pour créer sa propre fondation. C’est un Bill Gates chinois qui veut faire du bien. Dès l’arrivée de l’épidémie du coronavirus, il a décidé de livrer un million de kits de tests et 6 millions de masques à l’ensemble des pays africains. Il s’entend bien avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (aussi prix Nobel de la paix) qui laisse les avions chinois atterrir à Addis Abeba. L’OMS ne les a pas interdits malgré la pandémie, autorité chinoise oblige…De là, Ethiopian Airlines dispatche ses cargaisons dans chacun des pays du continent, corona virus ou pas.

Jack Ma joue la carte de la solidarité entre nations émergentes et affirme que « l’Afrique peut faire encore mieux que la Chine ! ». Alors que Bill Gates subventionne les institutions (OMS, Unicef, ONU) en milliards de dollars et aussi pour la recherche d’un vaccin, Jack Ma, membre du parti communiste chinois, se fonde sur l’urgence du coronavirus et sur l’entreprenariat, « où l’on doit se battre et rester créatif ». Plusieurs chefs d’Etat africains et ministres n’ont pas résisté aux généreuses offres pécuniaires offertes par des Chinois pour s’installer et acheter des mines, forêts, droits de superficie, ce que font d’ailleurs aussi les multinationales. Il y aurait plus de 10 000 entreprises chinoises implantées, surtout privées, opérant dans des secteurs diversifiés. Elles occupent surtout des Chinois pas forcément qualifiés, qui ne retournent pas chez eux, si ce n’est pour chercher une femme chinoise, car ils se mélangent peu avec la population. Des organisations locales de commerçants et d’industriels voient la présence chinoise comme une menace et dénoncent une concurrence déloyale. C’est un fait, les Chinois ne savent pas ce que sont les droits d l’homme – où l’auraient-ils appris- et n’ont jamais vu fonctionner une démocratie. Et ce n’est pas le président Trump qui va le leur apprendre… Par contre, dans certains pays, ils ont à faire à des Africains qui ont lutté contre les anciens colonisateurs en invoquant les droits de l’homme et qui les connaissent mieux qu’eux. Ils parlent d’une invasion. Christine von Garnier, Dr. en sociologie politique, 27 avril 2020

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                           « China First » en Afrique….

La migration chinoise vers l’Afrique inquiète l’Occident qui voit la Chine prendre la place des anciennes puissances coloniales et des Etats-Unis. En effet, elle tend à devenir une puissance dominatrice postcoloniale, un néocolonialisme en quelque sorte, qu’elle réfute. Et pourtant ! Un coup d’œil sur la carte du continent africain avec ses Routes de la Soie qui mènent presque toutes à de nombreux port à l’est et à l’ouest, qu’elle a améliorés ou construits pour l’exportation, est très suggestif. C’est une toile d’araignée pensée et planifiée il y a déjà 30 ans au moins. L’ensemble de ce projet d’infrastructures sera terminé en 2049. Il coûtera 1000 milliards de dollars, soit 1,3 % du PIB mondial et impliquera 126 pays donc aussi le sud de l’Europe et quelques pays en Asie (Global 2019/2020).Il n’y a pas que des financements chinois dans ces infrastructures, mais aussi américains et européens dont la Suisse, des pays arabes, des secteurs privés, et bien sûr les banques de développement dont on espère qu’elles suivent les Objectifs du Développement Durable (ODD). On y lit toutes les ressources principales dont la Chine a besoin pour son développement : divers métaux, uranium, cobalt, pétrole, gaz, bois, etc.), avec aussi, entre autres, des voies ferrées, des pipelines, un câble sous-marin reliant l’Europe et le Pakistan. Impressionnant ! Mais il y a le piège de l’endettement pour plusieurs pays africains…

Contrairement à ce qu’on pense, la Chine n’est pas totalement étrangère au continent africain. On a découvert des céramiques chinoises à Tombouctou, une carte chinoise datant de 1389 (Infoguerre, février 2020). Il y a eu d’autres contacts plus tard avec la grande flotte de 200 bateaux de l’amiral Zheng He en Afrique du l’Est. Mais c’est sous Mao que l’immigration moderne a commencé pour diffuser l’idéologie communiste et par solidarité avec les peuples qui luttaient pour leur indépendance. L’idéologie communiste a été une façade. Ces peuples, surtout en Afrique australe, l‘ont utilisée pour se libérer des colonisateurs, mais leurs valeurs tribales et religieuses ne s’y sont pas accommodé.

Aujourd’hui, selon Jeune Afrique (11.02.20), 2.5 millions de « passagers » se rendent chaque année en Afrique depuis la Chine ce qui montre l’intensité des échanges commerciaux. Il y a aussi plusieurs milliers d’étudiants Africains en Chine qui n’y sont pas toujours bien accueillis. Cependant le Chinois le plus connu et apprécié dans toute l’Afrique est Jack Ma, le fondateur du site d’achat en ligne Alibaba dont il s’est retiré pour créer sa propre fondation. C’est un Bill Gates chinois qui veut faire du bien. Dès l’arrivée de l’épidémie du coronavirus, il a décidé de livrer un million de kits de tests et 6 millions de masques à l’ensemble des pays africains. Il s’entend bien avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed (aussi prix Nobel de la paix) qui laisse les avions chinois atterrir à Addis Abeba. L’OMS ne les a pas interdits malgré la pandémie, autorité chinoise oblige…De là, Ethiopian Airlines dispatche ses cargaisons dans chacun des pays du continent, corona virus ou pas.

Jack Ma joue la carte de la solidarité entre nations émergentes et affirme que « l’Afrique peut faire encore mieux que la Chine ! ». Alors que Bill Gates subventionne les institutions (OMS, Unicef, ONU) en milliards de dollars et aussi pour la recherche d’un vaccin, Jack Ma, membre du parti communiste chinois, se fonde sur l’urgence du coronavirus et sur l’entreprenariat, « où l’on doit se battre et rester créatif ». Plusieurs chefs d’Etat africains et ministres n’ont pas résisté aux généreuses offres pécuniaires offertes par des Chinois pour s’installer et acheter des mines, forêts, droits de superficie, ce que font d’ailleurs aussi les multinationales. Il y aurait plus de 10 000 entreprises chinoises implantées, surtout privées, opérant dans des secteurs diversifiés. Elles occupent surtout des Chinois pas forcément qualifiés, qui ne retournent pas chez eux, si ce n’est pour chercher une femme chinoise, car ils se mélangent peu avec la population. Des organisations locales de commerçants et d’industriels voient la présence chinoise comme une menace et dénoncent une concurrence déloyale. C’est un fait, les Chinois ne savent pas ce que sont les droits d l’homme – où l’auraient-ils appris- et n’ont jamais vu fonctionner une démocratie. Et ce n’est pas le président Trump qui va le leur apprendre… Par contre, dans certains pays, ils ont à faire à des Africains qui ont lutté contre les anciens colonisateurs en invoquant les droits de l’homme et qui les connaissent mieux qu’eux. Ils parlent d’une invasion. Christine von Garnier, Dr. en sociologie politique, 27 avril 2020