Nicolas Hulot et l’Afrique

Evidemment il y a la récupération politique de gauche et de droite, mais Nicolas Hulot c’est tout autre chose. Même si sa manière de quitter le gouvernement français est choquante, mais il est sincère. Nul mieux que lui à parcouru la planète dans tous les sens, dans les airs et dans les mers, et spécialement en Afrique dont il nous a fait découvrir les beautés époustouflantes par son émission Ushuaïa

Une société, a-t-il dit, qui est incapable de descendre dans la rue pour laisser à ses enfants une planète décente, et qui, égoïstement, assiste aux conséquences du dérèglement climatique dans les pays du Sud et notamment en Afrique par la sécheresse, sans vouloir renoncer à son confort et à son modèle de développement… Peut-on l’appeler encore « société » ?  C’est le court terme qui compte, et tant pis pour le long terme qui est « le temps de l’écologie », mais dont le politique ne veut pas entendre parler. Est-que l’éthique dont les entreprises se targuent à bon marché aujourd’hui dans leurs offres d’actions, peut encore être synonyme de responsabilité ? Non ! On ne veut pas reconnaître qu’on est en face d’un défi de civilisation qui prime sur tout. Déjà Jacques Chirac disait « la maison brûle », mais qu’est-ce qu’on fait ? Cela nous concerne tous, pas seulement un ministre et un ou deux gouvernements ou pays, mais toute l’humanité, notre « maison commune » comme le dit le pape François dans sa très intéressante encyclique Laudato Si . Mais qui l’a lue ? Les journaux préfèrent parler des abus sexuels honteux d’ecclésiastiques…

Et en Suisse on ne fait pas mieux. Le Conseil fédéral a accepté de changer la loi qui interdisait d’exporter des armes dans les pays en guerre, maintenant c’est possible ! Les entreprises d’armement sont allées pleurnicher auprès de nos institutions et ont fait un intense lobbying pour assurer le plein emploi dans ce domaine. Court terme d’abord ! Et c’est notre Coopération au développement qui assurera le service après-vente en tentant de réparer les dégâts ! Alors nos valeurs de neutralité et notre réputation de médiateurs, sous le tapis. Où sera encore notre crédibilité avec le CICR ? On détruit ce qui nous assurait la paix.

 

Un accord au Soudan du Sud ?

Parmi les réfugiés que la Suisse accueille, il y a plusieurs sud-soudanais. Pourquoi ?  Créé en 2011, le Soudan du Sud est le plus jeune Etat d’Afrique. En 2013, un conflit a éclaté entre le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar accusé d’avoir fomenté un coup d’Etat. Ils sont issus de deux groupes ethniques importants, les Dinkas et le Neuers. Ils vont s’affronter pendant 5 ans, et le pays s’enfonce dans une guerre civile qui fera fuir près d’un million de personnes en Ouganda où ils seront bien accueillis, en recevant même un lopin de terre en attendant un retour. Ils seront aidés en outre par le HCR et le PAM. (Programme Alimentaire Mondial)

Ainsi, en 2018, 7 millions de Sud-Soudanais sont encore dépendants dans leur pays de l’aide humanitaire et survivent avec peine, car la faim fait son apparition, les brigandages, les viols, la prostitution. Cela a motivé des jeunes à émigrer en Europe.

Mais coup de théâtre dimanche 5 août,  un accord sous forme de pacte est signé à Khartoum, en présence d’Omar El Béchir, entre les deux frères ennemis qui s’engagent à aboutir à un accord de paix définitif et à former un gouvernement de transition pour une durée de 3 ans avec 35 ministres  se partageant le pouvoir. « C’est du bricolage », commente un chercheur du CNRS, Roland Marchal, « mais pourquoi pas ? ». Une nième tentative visant à établir la paix au Soudan du Sud  où tant d’êtres humains luttent pour leur survie. On a même pu voir ces jours à la TV des enfants-soldats démobilisés…

Cette fois-ci, on est vraiment tenté d’y croire à cause de l’arrivée au pouvoir du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en avril 2018 qui a fait la paix avec l’Erythrée et vise la stabilisation de toute la région. Un exemple à suivre donc et il semble que les deux rivaux sud-soudanais y soient prêts. A suivre…