Inde-Afrique: un partenariat renouvelé

C’est au Premier ministre indien Narenda Modi que l’on doit la réactivation des relations de l’Inde avec l’Afrique par ce troisième Sommet qui s’est terminé le 29 octobre. Alors qu’auparavant en 2008 et 2011, l’Inde n’avait réuni qu’une quinzaine de chefs d’Etats africains pour privilégier ses rapports avec l’Union Africaine (UA),  Narenda Modi a souhaité cette fois la bienvenue à une quarantaine de chefs d’Etats en se lançant aussi dans des relations bilatérales. “Les cœurs de 1,250 milliards d’Indiens et de 1,250 milliards d’Africains battent à l’unisson”, a-t-il déclaré. “Nous avons les jeunes pour point commun, parce que deux tiers des Indiens et des Africains sont âgés de moins de 35 ans; et si l’avenir appartient aux jeunes, alors ce seront eux qui donneront forme et construiront ce siècle”.

Mahatma Gandhi

L’Inde entretient depuis très longtemps d’intenses rapports avec le continent africain (migrations notamment), relancés au siècle dernier par l’expérience du Mahatma Gandhi en Afrique du Sud et par le Sommet de 1983 où le Mouvement des Pays Non-Alignés s’était réuni à Dehli. Ces rapports  ont été renforcés ces dernières années pour atteindre un volume des échange commerciaux d’une valeur de 72 milliards de dollars.

Antagonisme avec la Chine 

L’Inde est en compétition avec la Chine et le Japon pour les ressources du continent africain et pour le marché intérieur qu’il représente. Depuis 2008, ses investissements ont doublé pour atteindre les 72 milliards d’échanges commerciaux qui sont peu face aux 210 milliards de dollars que représente le chiffre d’affaires du commerce sino-africain… Un porte-parole du ministère indien de Affaires Etrangères, Vikas Swarup, a fait implicitement allusion à l’antagonisme asiatique : “Notre rapport avec l’Afrique ne s’articule pas sur l’exploitation ou l’extraction de matières premières de ce continent et les points de force de l’Inde”. Le Premier ministre indien a annoncé des versements de 600 millions de dollars destinés à financer des projet de développement dans la région subsaharienne et le doublement des bourses qui passe de 25 000 à 50 000 pour les cinq ans à venir. Cela a particulièrement réjoui les étudiants africains qui préfèrent les universités indiennes aux universités européennes plus cher.

C’est une bonne nouvelle pour le continent africain qui voit ainsi son commerce par trop asymétrique avec la Chine, se diversifier.

Christine von Garnier

Christine von Garnier, sociologue et journaliste, a vécu 20 ans en Namibie où elle était correspondante du Journal de Genève et de la NZZ. Elle a aussi travaillé comme sociologue dans le cadre des Eglises. Aujourd’hui, secrétaire exécutive de l’antenne suisse du Réseau Afrique Europe Foi et Justice.