L’ONG Trial International ou encore Public Eye s’apparentent à de véritables organismes policiers indépendants.
(2 minutes de lecture – le féminin est compris dans le texte)
La récente distinction universitaire du fondateur de TRIAL International, Philip Grant (Dr – Unige), nous rappelle l’œuvre courageuse et laborieuse qu’accomplit l’organisation qu’il dirige. Une telle organisation est comparable à une Startup de police.
Cinq régies définissent le travail policier
Les principes de base – hormis les exceptions dictées par le pouvoir judiciaire ou quelque forme d’état d’urgence et de préservation de la sécurité de l’État – qui régissent les missions de toute police d’État de Droit sont :
- Respect de la présomption d’innocence. Seule l’autorité judiciaire statue la culpabilité.
- Respect de la sphère privée.
- Conduite au procès le plus équitable possible. C’est la raison pour laquelle les polices sont chargées d’établir, par le travail d’enquête, les faits, les preuves et de définir les meilleurs signalements, indices, arguments et dossiers à l’adresse des juges.
- Énoncé des motifs de l’interpellation ou de l’arrestation momentanée, appelée garde-à-vue en France.
- Respect inconditionnel de l’intégrité physique, psychique et morale de tout individu en toutes circonstances.
En Suisse, il existe déjà une très large diversité policière
Toute autorité reconnue et assermentée qui applique l’une ou plusieurs de ces cinq régies engendre un acte policier. Que ce soit par le contrat privé d’une assurance, l’autorisation de construire un bien immobilier, la régulation d’un territoire et d’une temporalité de chasse de la faune, la préservation d’un patrimoine, la protection des eaux, l’officialité civile d’un mariage, la conduite d’un véhicule à usage public, le respect des normes d’hygiène ou encore l’inspection du droit au travail. Toutes ces prestations, non exhaustives, sont délivrées par des officiers d’État civil ou des notaires ou des inspecteurs assermentés et dotés de pouvoirs policiers et de représentation des autorités. Selon les cantons, ces fonctionnaires sont d’ailleurs dénommés officiers ou agents de police. Tous portent sur eux une carte de légitimation policière aux prérogatives plus ou moins étendues.
Les ONGs apparentées aux polices
Qu’en est-il des ONGs telles que Trial International ou Public Eye, qui, pour partie, agissent dans l’intérêt des régies policières décrites plus haut ?
Sont-elles apparentées aux polices usuelles ?
Selon moi, il ne fait aucun doute que de telles organisations contribuent de manière existentielle au travail de nos polices. Lorsque l’organisation TRIAL porte plainte contre l’ancien chef de la police du Guatemala ou que Public Eye dresse un dossier circonstancié sur les agissements douteux d’une société de négoce, l’une comme l’autre favorisent et facilitent la tenue de procès équitables et, in fine, le maintien de la justice et de la paix.
Félicitations à ces équipes performantes qui agissent comme de véritables polices !