Début décembre, le troisième Forum international de Dakar pour la Paix et la Sécurité s’est achevé par une constatation plutôt inédite : la nécessité d’un discours théologique solide.
La rencontre informelle de deux jours a réuni plusieurs centaines d’experts de haut niveau, des chefs d’Etats, des hommes politiques, des militaires, des chefs d’entreprises, des journalistes et des chercheurs. Plusieurs mécanismes et stratégies de luttes contre le terrorisme, plus précisément contre l’extrémisme violent, ont été identifiés, a indiqué le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye. Et il a ajouté : « Sur la radicalisation et l’extrémisme violent, le besoin d’un discours théologique solide, dynamique et populaire, apparaît très important pour discréditer la propagande des groupes terroristes et rassurer les populations, en particulier la jeunesse. » Les participants ont aussi donné l’alerte sur le danger du numérique en Afrique, – 300 millions d’utilisateurs – , en soulignant que les Etats africains doivent avoir la volonté de contrôler ces flux et de lutter contre la cybercriminalité. « Mais c’est difficile, a ajouté le ministre Ndiaye, si on veut respecter le liberté d’expression et la vie privée. »
Il n’y a pas de doute que les Eglises, notamment l’Eglise catholique, peuvent jouer un très grand rôle dans certains pays, pour contrer la propagande terroriste. D’ailleurs, elle a repris son rôle de médiation en République Démocratique du Congo qu’elle avait abandonné à cause des tueries perpétrées par le gouvernement Kabila contre les opposants. Le ministre de la Défense français Jean-Yves Le Drian, a expliqué que les réponses au terrorisme doivent être innovantes et surtout basées sur une approche régionale. « La France sera toujours aux côtés de l’Afrique pour combattre les nouveaux défis posés par le terrorisme »… Les chefs d’Etat ont aussi plaidé pour une approche globale contre la radicalisation et pour des échanges de renseignements qui sont essentiels a plaidé le président du Nigéria Muhammadu Buhari.
La Suisse, l’Union Européenne, la Chine et d’autres pays ont financé cette rencontre annuelle de Dakar. On peut se réjouir de ces initiatives.