Afrique: la faim n’est pas une fatalité…

Selon l’ONG Oxfam, il y aurait 27 millions de personnes qui souffrent de la faim en Afrique de l’Ouest, et le CICR estime à 346 millions d’Africains souffrant globalement d’une faim alarmante ; il déplore cette crise alimentaire «inaperçue», parce que nous sommes capturés par les évènements à l’Est de l’Europe. Les grands bailleurs de fonds ne sont pas au rendez-vous, alors que les besoins augmentent du fait de la hausse des prix sur les marchés mondiaux à cause de la guerre. La folie d’un tsar et ses acolytes, qui veulent reconstituer l’ancien empire russe (URSS), a des répercussions dramatiques sur le continent africain où règne une sécheresse implacable, notamment dans la Corne de l’Afrique. Aujourd’hui, avec la mondialisation des marchés, tout est lié. Une erreur à un point de la terre se répercute durement ailleurs. Les ONGs et le CICR agitent la sonnette d’alarme pour éviter que ne se répète la catastrophe de 2011 en Somalie où 250.000 personnes étaient mortes de faim… Elles citent 2017 l’année pendant laquelle la mobilisation internationale avait permis d’éviter la famine. La preuve que la faim n’est pas une fatalité !

Aujourd’hui nous sommes tous paralysés par les images en Ukraine de destructions massives et les aides affluent, y compris en matériel de guerre. C’est le prix de la démocratie, un système politique qui fait si peur aux dirigeants russes, mais aussi chinois. Les récoltes africaines sont déjà perdues et le bétail meure, faute d’eau. Il y a urgence pour l’Ethiopie, la Somalie, le Kenya et le Soudan du Sud. Si les êtres humains ne sont pas directement responsables de la sécheresse, il n’en va pas de même avec les inondations catastrophiques en Afrique du Sud, dans la région de Durban. La corruption pratiquée par l’ancien président Zuma aidé par une famille hindoue les Gupta, a beaucoup affaibli le pays qui, grâce à Mandela et à des Blancs éclairés, était un espoir pour tout le continent. Le président actuel Cyril Ramaphosa fait ce qu’il peut. Il y a déjà de nombreux morts (500) et l’est du pays mettra beaucoup de temps pour s’en remettre faute de moyens et de structures qui n’existent plus…

Il est hautement regrettable qu’il faille 6 rapports des experts du GIEC pour faire pendre conscience aux principaux dirigeants des pays qu’ils jouent avec le destin de l’humanité. Il a été prévu que les catastrophes climatiques seraient extrêmes, et nous y voilà ! Que va faire la Suisse qui compte sur d’autres pays pauvres pour calculer ses émissions permises de CO2, qui sont bien réelles de toute manière ? Nous devrions avoir honte.

Christine von Garnier

Christine von Garnier, sociologue et journaliste, a vécu 20 ans en Namibie où elle était correspondante du Journal de Genève et de la NZZ. Elle a aussi travaillé comme sociologue dans le cadre des Eglises. Aujourd’hui, secrétaire exécutive de l’antenne suisse du Réseau Afrique Europe Foi et Justice.

4 réponses à “Afrique: la faim n’est pas une fatalité…

  1. “Si les êtres humains ne sont pas directement responsables de la sécheresse,…”

    Ce n’est pas vrai.
    Il est possible d’agir.

    1. Scolariser les filles;
    2. Planning familial;
    3. Grands travaux publics pour faire un meilleur usage du peu d’eau des pluies;
    4. Lutter contre la corruption.

  2. Avant tout:
    0. Reinstaurer et revaloriser. la paysannerie de subsistance à petite échelle (partout dans le monde). Stopper les politiques de dumping des denrées alimentaires exportés par les pays riches.

    1. Entièrement d’accord avec vous!
      L’agriculture vivrière locale doit être une priorité de long terme.
      En effet, avec la fin du monde pétrolier, il faut absolument recréer des circuits plus courts, non mondialisé, mais régionaux.
      C’est une question de survie dans de nombreuses parties du monde.

  3. Bonjour Madame von Garnier,
    Je regrette cette manie médiatique contemporaine d’attribuer la faim dans le monde à l’activité humaine qui modifie le climat et crée la famine en Afrique notamment.
    Je me permets de vous rappeler l’exemple de l’agriculture israélienne qui dans un environnement climatique similaire à celui de l’Afrique a fait passer la superficie des terres agricoles cultivées de 165000 à 435000 hectares. J’ ajoute que la colonisation française à augmenter la surface des terres cultivées en Algérie de 2 750 000 hectares.
    Votre discours de rendre coupable l’activité humaine est partial et ne donne aucun espoir à l’humanité sauf à réduire celle-ci, qui met , paradoxalement encore plus en péril les populations qui souffrent de la faim.
    Bien cordialement
    Alain Mirepoix

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