En août 2017, plus de 740’000 Rohingyas ont dû fuir le Myanmar et se réfugier au Bangladesh après une offensive sanglante de l’armée birmane. Des centaines de villages ont été incendiés et détruits, les femmes violées, les bébés jeter vivant dans les flammes sous les yeux des familles. Aujourd’hui, près de 915’000 réfugiés rohinghyas résident dans des conditions difficiles au Bangladesh.
Deux ans après l’exode massif de 2017, le journaliste Gwenlaouen Le Gouil sort un documentaire émouvant intitulé “Rohyingya, la mécanique du crime” qui décrit la planification et l’exécution d’un immense nettoyage ethnique orchestré depuis longtemps par les militaires birmans avec l’étroite collaboration de civils et de moines sur fond de discours racistes du moine Ashin Wirathu dont l’influence haineuse reste importante aujourd’hui. Plusieurs indices laissaient présager les horreurs de 2017. Un cas d’école de nettoyage ethnique dont les généraux effacent aujourd’hui les traces. Cet acte génocidaire d’août 2017 a été politiquement planifié. C’est ce que démontre le nouveau reportage de Gwenlaouen Le Gouil qui revient sur les lieux du crime et met au jour les signes avant-coureurs du massacre.
Cliquez sur l’image ci-dessous pour accéder au reportage complet.
Il est accessible sur ARTE jusqu’au 20 novembre 2019.
En septembre, le dernier rapport de la Mission d’enquête internationale indépendante sur le Myanmar a révélé que la menace de génocide subsiste pour les 600’000 Rohingyas restés au Myanmar. Devant ce constat, il recommandait que la cause soit jugée par la Cour internationale de justice (CIJ) pour manquement à la Convention sur le génocide de 1948, l’un des rares instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme que le Myanmar a ratifié. Bonne nouvelle: la Gambie, au nom de l’Organisation de la coopération islamique, vient de déposer une requête auprès de la Cour internationale de justice (CIJ) accusant le Myanmar de crime de génocide.
La procédure pour crime contre l’humanité à la Cour Pénale Internationale (CPI) et initiée par le Bangladesh suit son cours. Une enquête a été ouverte en juillet sur les crimes présumés commis depuis le 9 octobre 2016. Les victimes peuvent désormais soumettre leurs situations aux juges de la CPI.
Autres liens:
Rohingya, un génocide à huis clos de Gwenlaouen Le Gouil couronné du grand prix au Figra.
Interview de Gwenlaouen Le Gouil sur France Inte
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