Le HCR estime qu’un million huit cent mille personnes soit 5 % de la population totale quittera le pays en 2018. Cette crise migratoire est sans précédent dans l’histoire récente de la région. C’est surtout le triste résultat de la déchéance politique et économique du pays depuis la mort d’Hugo Chavez en 2013. Secoué par des grèves et des manifestations importantes depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolás Maduro, le pays enregistre le pire taux d’inflation au monde, conséquence direct de la baisse continue du prix du baril depuis 2016. Si le Venezuela détient les plus importantes réserves pétrolières au monde, la chute des revenus du pétrole a réduit les importations, provoquant des pénuries alimentaires importantes, l’impossibilité de fournir des médicaments à la population qui est aussi en manque régulier d’électricité.
A cause de la crise mais pas seulement, le pays souffre aussi d’une criminalité extrême . Maduro est accusé d’avoir manipulé les élections qui l’ont porté au pouvoir et d’être lui-même à l’origine d’une impunité généralisée.
Ainsi entre avril et juillet 2017 la répression des manifestants a été particulièrement violente et disproportionnée comme le montrent les images recueillies par l’organisation Human Rights Watch et aucun responsable n’a été poursuivi. Les nombreux rapports et témoignages soumis à la Cour pénale internationale ont motivé l’ouverture d’ un examen préliminaire sur l’analyse de crimes commis au Venezuela durant cette prériode.
Le Venezuela subit depuis 2014 les sanctions des Etats-Unis (1). L’Union européenne et maintenant la Suisse ont suivi. Embargo sur les armes et sanctions à l’encontre de personnalités ciblées, ces mesures ont été prises en réponse aux fraudes électorales et aux violences qui ont succédé les élections régionales d’octobre 2017.