Refoulements illicites vers la Libye, comment punir les Etats responsables?

Photo © UNHCR/Ahmed Ben Madi

 

Depuis le mois de janvier 6’500 requérants d’asile (1) et migrants interceptés en mer Méditerranée ont été refoulés en Libye où la guerre civile et la crise du coronavirus ont encore aggravé leur  situation.

 

La «politique des ports fermés» et la criminalisation progressive des organisations civiles de sauvetage, leur blocage dans les ports italiens, associés au retrait des missions de l’Union européenne de recherche et de sauvetage ont créé le vide en mer Méditerranée où principalement deux acteurs sont présents: les garde-côtes libyens et les navires marchands. Les sauvetages et refoulements opérés par les navires marchands Nivin (novembre 2018) et Panther (janvier 2020)  en sont les exemples parfaits.

 

Renouvellement de l’accord entre l’Italie et la Libye

 

Malgré l’aggravation de la situation humanitaire, l’Italie (soutenue par l’UE) a renouvelé le mémorandum d’entente de 2017 avec la Libye. Avec ce deuxième volet entré en vigueur en février 2020 et durant ces trois prochaines années, l’Italie et l’UE continueront de financer les équipements, les activités et les formations des gardes-côtes libyens afin de juguler les arrivées depuis la Libye.

 

Depuis 2017, l’UE a accordé plus de 300 millions d’euros pour soutenir des projets de sécurisation de la frontière avec la Libye et 41 millions d’euros viennent d’être alloués en décembre 2019. Cette politique migratoire a permis une baisse importante des arrivées sur les côtes italiennes et maltaises mais le coût humain est énorme et des observateurs constatent qu’elle alimente les factions armées en chair à canon.

 

Graphique: The New Humanitarian

 

L’Europe finance la guerre civile en Libye

 

Fin juillet, le meurtre de trois jeunes soudanais commis par des membres d’une milice proche des gardes-côtes, et ce juste après avoir été interceptés en mer, a encouragé l’Organisation internationale des migrations (OIM) à sortir de son silence en avouant que la moitié des personnes refoulées en Libye depuis janvier, soit 3’000 ont littéralement disparu des radars. Parmi elles il y aurait des centaines de femmes et d’enfants.

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Avec “Stateless” Netflix s’en prend aux violences contre les requérants d’asile en Australie

“Stateless” (Apatrides) est une série fiction basée sur des faits réels. Co-créée par Cate Blanchett, Tony Ayres et Elise McCredie, l’histoire se déroule dans un centre australien de détention administrative. Elle raconte, entre autres, la détention de Cornelia Rau (Sophie), une jeune allemande mentalement fragile effectivement enfermée durant 10 mois dans le centre de détention administrative de Baxter où elle a subi les mêmes mauvais traitements que les requérants d’asile qui s’y trouvaient.

Comment Cornelia Rau a atterri là et quelles ont été ses conditions de détention? La série évoque son incroyable parcours en croisant son histoire ahurissante et surréaliste avec celle de quelques autres personnages: Ameer un réfugié afghan fuyant les talibans, Cam un agent de sécurité australien et Clare, responsable du département de l’immigration en charge d’examiner les demandes d’asile. Tous trois doivent faire des choix cornéliens pour survivre et défendre leurs positions. 

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