Covid-19: L’édition 2020 du FIFDH est annulée – Toutes les projections publiques du Festival sont annulées. Le FIFDH maintient sa mission sous une forme repensée.
“Suite à la décision du Conseil fédéral d’annuler toute manifestation de plus de 1000 personnes et en concertation avec les autorités sanitaires du Canton de Genève, le Conseil de Fondation, la Direction et l’équipe du FIFDH ont pris la décision d’annuler la 18ème édition du Festival, qui devait se tenir du 6 au 15 mars 2020 dans 65 lieux de Genève et ses environs. Cette décision signifie que toutes les projections publiques du Festival sont annulées et les billets déjà achetés remboursés sur demande (les détails de la procédure sont disponibles sur la page billetterie). Toutefois, l’équipe est au travail pour proposer une offre qui respecte sa mission au service des droits humains, en utilisant notamment les outils numériques. Des précisions à ce sujet seront apportées dans les prochains jours.” Communiqué du FIFDH.
Pour vous mettre à jour sur la nouvelle offre, veuillez vérifier régulièrement le site du FIFDH ici.
Néanmoins pour connaître les films et événements sur la migration qui pourraient être maintenus et projetés directement sur son site je maintiens l’article initial qui présente certains films importants.
Du 6 et 15 mars, le 18 ème Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH) vous permettra de “plonger au coeur d’un monde en ébullition”. Le Festival se tiendra, comme chaque année, en même temps que la session ordinaire du Conseil des droits de l’homme, et proposera durant 10 jours des films suivis de débats pour dénoncer les violations des droits humains dans le monde. Pour la deuxième fois, il propose de réunir cinéastes, producteurs, ONG et fondations lors du “Impact Day”, une journée permettant aux participants de trouver des alliances et des stratégies afin d’améliorer la qualité et les résultats de leurs campagnes d’impact.
Participer au FIFDH est l’occasion de découvrir et mieux comprendre les thèmes brûlants de l’urgence climatique, des révoltes civiles pour la démocratie, de la protection des femmes et des journalistes, de la protection de nos données personnelles dans le monde des médias sociaux, de la protection aussi de celles et ceux qui défendent l’environnement et de celles et ceux qui viennent en aide aux personnes migrantes.
Le Festival est aussi l’opportunité pour les “diplomates, ONG, victimes, artistes, financiers, militants, journalistes et le grand public” de confronter leurs points de vue lors des débats organisés dans le cadre du Forum. Et si vous n’êtes pas en mesure d’y participer, vous pourrez les suivre depuis votre canapé puisqu’ils seront retransmis en live sur la chaîne YouTube. Une sélection de débats sera également visible en live sur la page Facebook.
En 2019, plus de 50 pays ont connu des mouvements de révoltes citoyennes hors des mobilisations pour le climat. “Le monde est en révolte (…)Face aux fractures, cette édition du FIFDH met en lumière la voix de la jeunesse, les projets qui nourrissent l’imaginaire collectif, le courage, et les succès qui rassemblent autour du cap à tenir : la justice sociale et climatique. Nous refusons le fatalisme” rappelle Isabelle Gattiker, directrice du FIFDH. Le Forum du FIFDH, dont on doit l’édition à Caroline Abu Sa’da et son équipe, s’interrogera sur la nature de ces révoltes et leur ampleur.
Le FIFDH est aussi devenu un “laboratoire culturel qui rayonne”. Le 13 février, le Festival est parti à la rencontre des publics dans des centres de détention, en milieu hospitalier ou dans les centres d’hébergement pour personnes migrantes et a ouvert ses débats à des personnes en situation de précarité.
La migration toujours un thème important
Cette année le FIFDH organise de nouveau de nombreuses projections, événements et expositions qui traitent de la migration et en particulier des difficultés rencontrées par les personnes venant en aide aux migrants, des souffrances et du courage de celles et ceux qui doivent fuir leur pays d’origine, du rôle joué par les stars, porte-paroles célèbres qui s’indignent au Conseil de sécurité au risque de rendre les victimes invisibles.
Films
Le documentaire suisse “Délit de Solidarité” de Pietro Broschetti et Franck Preiswerk est présenté en première mondiale et sera suivi d’une discussion “Autour du délit de solidarité: les zones d’ombres de la Suisse humanitaire” avec la participation de la militante Anni Lanz et du pasteur Norbert Valley, protagonistes du film et tous les deux victimes de poursuites judiciaires en Suisse pour avoir aidé une personne migrante en situation irrégulière. Le documentaire de la RTS est une enquête sur la notion de “délit de solidarité”.
Compétition Grand reportage. Un film RTS, le 10 mars 2020 à 18h30 à la Comédie de Genève. Attention, pour cette projection et la discussion qui suivra les billets doivent être réservés à la Comédie de Genève directement en cliquant sur ce lien Délit de solidarité, Comédie de Genève ou en appelant le 41 22 320 50 01 ou en réservant par email: [email protected].
Le documentaire “Numéro 387 disparu en Méditerranée” de Madeleine Leroyer est l’histoire d’une Italienne qui se bat depuis 15 ans pour “faire parler les corps”. Une lettre, des photos, un pantalon, une ceinture… Sont les objets qui ont appartenu au « numéro 387 », l’un des 800 migrants morts en avril 2015, entre la Libye et l’Italie, après le naufrage du bateau fantôme qui les transportait.
Les protagonistes de ce film cherchent à réunir les disparus avec leurs familles, et à leur restituer une identité. Selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), 5 350 personnes ont trouvé la mort en 2015 en tentant de rejoindre l’Europe par la mer. Ce documentaire nous montre une quête passionnante de l’identité et le travail admirable des médecins, parents, volontaires permettant les recherches.
Compétition Grand reportage. Un film ARTE. C’est vendredi 6 mars à 18h45 au Grütli et mardi 10 mars à 18h30 (en présence de la réalisatrice) à l’Espace Pitoëff – Théâtre.
Le documentaire “Maisonneuve, à l’école du vivre ensemble” de Nicolas Wadimoff et Emmanuelle Walter présente le projet de “Vivre ensemble” du Collège Maisonneuve au Québec après le départ en 2016 de dix étudiants partis faire le djihad en Syrie. Ce projet innovant mêle ateliers, prises de parole et projets libres. Maisonneuve compte 45% de lycéens issus de l’immigration, et des communautés cloisonnées se sont formées entre élèves, rendant le dialogue difficile. Pendant une année scolaire, les cinéastes Nicolas Wadimoff et Emmanuelle Walter ont donner la parole aux élèves, aux professeurs et aux animateurs. Un petit avant-goût avec cet extrait Maisonneuve_extrait3_60sec
Compétition Grand reportage. Un film RTS et Arte en présence du réalisateur à toutes les séances. C’est mardi 10 mars à 20h30 à l’Espace Pitoëff, samedi 14 mars à 13h30 au Grütli, samedi 14 mars à 19h aux Bains des Pâquis, dimanche 15 mars à 17.30 à la Maison de quartier des Eaux-Vives.
“Love child” de Eva Mulvad est un documentaire qui raconte un amour adultère entre deux iraniens déjà mariés, Sahand et Leila, qui ont un enfant ensemble. En Iran ils risquent la peine de mort pour infidélité et décident de fuir en Turquie avec leur fils Mani de quatre ans. Ils se retrouvent piégés dans une procédure d’asile compliquée en Turquie. Pour faire ce film, la danoise Eva Mulvad a alterné entre des images tournées sur le vif et des séquences tournées par la famille pour rendre compte avec finesse six ans d’attente et d’espoir.
Compétition Documentaire de création. C’est lundi 9 mars à 20h45 au Grütli et jeudi 12 mars à 20h30 au Grütli, en présence de la réalisatrice Eva Mulvad.
“Lost and found” est un court métrage du cinéaste oscarisé Orlando von Einsiedel (The White Helmets, Virunga). Le documentaire décrit le travail de Kamal Hossain, réfugié Rohingya, dévoué à la recherche d’enfants perdu dans le camp de Kutupalong au Bangladesh pour les réunir avec leur famille. Le film sera projeté avec “What they took with them” court-métrage de Jenifer Toksving dans le cadre du Forum “Les voix des sans voix: quand les stars font leur cinéma.” Ce dernier court métrage a récolté des critiques de personnes qui reprochent aux célébrités de profiter des crises humanitaires pour se mettre en avant tout en rendant les victimes finalement invisibles.
Hors compétition, film thématique. Mercredi 11 mars à 20h30, Espace Pitoëff.
Dans le cadre du programme pédagogique réservé aux école, il y a “Enfant de l’exil” de Claire Billet & Olivier Jobard. Ce documentaire raconte l’histoire de Ghorban parti seul d’Afghanistan à l’âge de 12 ans. Les réalisateurs suivent son parcours durant 8 ans. Olivier Jobard, photographe, a rencontré Ghorban en 2010 alors qu’il n’avait que 13 ans au Parc Villemin à Paris. “A cette époque il dormait dans la rue et mangeait à la soupe populaire. Il faisait partie d’un groupe de jeunes afghans non accompagnés. Ils n’étaient pas pris en charge et ils étaient livrés à eux-même”, raconte Olivier Jobart dans une l’émission Social Club. Le film suit son passage à l’âge adulte et son long parcours de requérant d’asile. A sa majorité il obtient son bac et devient français. Il retourne en Afghanistan pour revoir sa mère et se rend compte de l’immense fossé qui le sépare de sa famille. C’est mardi 10 mars à 13h30 au Grütli.
Autres événements sur le thème de la migration
A côté des films, ne manquez pas la table ronde “Social en lecture: quelle intégration en Suisse avec un statut précaire?” qui se penchera sur les statuts précaires existants en Suisse après la fin des statuts saisonniers. Avec Elisabeth Chardon, Anne-Laure Bertrand, Claudio Bolzman, Giadda de Coulon et Anne Lavanchy. C’est samedi 14 mars à 16h à l’Espace Pitoëff – Café Babel.
Laissez-vous tenter par une session de réalité virtuelle “Un autre regard sur la migration”. Cette immersion dans le quotidien des personnes déplacées dans le monde. Elle vous est proposée par Médecins Sans Frontières et sera l’occasion de visualiser différents contextes migratoires comme si vous y étiez, de la mer Méditerranée au Sud Soudan, aux Balkans et à la République centrafricaine. C’est samedi 7 mars de 16h à 18h et jeudi 12 mars de 17h30 à 20h. Espace Pitoëff, Café Babel.
Parmi les expositions, il y a Voyage vers l’espoir, en partenariat avec le Grand Théâtre de Genève et l’ESBDI. Du 6 au 15 mars 2020, Maison des Arts du Grütli, Couloir Hornung. Il y a aussi Géographies perdues de François Burland qui expose une immense gravure composée par le plasticien suisse François Burland installé au Cairn à Meyrin avec un groupe de cinq jeunes migrants mineurs non-accompagnés (MNA) qui sont en Suisse depuis quelques mois. La gravure montre la carte de leurs périples pour arriver vers leur terre d’asile (du 6 au 15 mars 2020, Espace Pitoëff, Café Babel).
Sinon il y a l’exposition d’illustrations de Joe Sacco dans le cadre d’un atelier à l’École supérieure de bande dessinée et d’illustration de Genève (ESBDI). Le dessinateur a présenté son travail de BD journalisme aux étudiants puis les a accompagnés dans un foyer pour interviewer des personnes migrants. Ils et elles en ont fait une bande dessinée. Les planches originales seront visibles à la salle d’exposition du CFP Arts (du 12 au 13 mars 2020, Salle d’exposition du CFP Arts).
Et encore faites un détour pour l’exposition Lettres ouvertes de Katharine Dominicé montre les premières expériences de vie des travailleurs saisonniers à Genève et l’impact que ce statut en Suisse a eu sur leurs histoires familiales (du 6 au 15 mars 2020, Espace Pitoëff, 1er étage).
Enfin l’installation à ne pas manquer est Beyrouth : entre solidarité et engagement citoyen, parcours de réfugié·es syrien·nes, en partenariat avec la Haute école de travail social de Genève (HETS-Genève). Trois étudiants de la HETS-Genève racontent comment ils ont vécu l’accueil en tant que réfugiés syriens au Liban. En parallèle, la HETS organise une discussion intitulée Donner la parole par l’image– regards croisés sur deux expériences de médiation auprès d’enfants et de jeunes migrants qui réunira les étudiants et les chercheurs de l’école ayant mené une analyse des besoins des requérants d’asile mineurs non accompagnés à Genève (du 7 au 22 mars 2020 à La Galerie et discussion le lundi 9 mars, 18h dans la salle A006 de la HETS-Genève).
Je vous invite à consulter le programme explosif et riche du FIFDH ici. Et si vous voulez bénéficier d’avantages importants, je vous invite à soutenir le FIFDH en devenant membre du Cercle des Amis.