Race of the Human Spirit, une course pour rendre hommage à la résilience des réfugiés et des migrants

André Bélibi Eloumou est un sportif Franco-Camerounais de 34 ans qui a couru 3000 kilomètres entre Cherbourg et Rabat en 2018, puis 4’500 km en quatre mois entre Brooklyn et Los Angeles en 2019. Il a fait ces deux courses pour rendre hommage à son père qui a parcouru des milliers de kilomètres entre le Cameroun et la France dans les années septante.  Sa première course (“La Migrante”) puis la deuxième (“AndreRunUSA”) sont aussi des hommages au courage et à la résilience des réfugiés et des migrants qui parcourent souvent des milliers de kilomètres avant d’atteindre un pays sûr. Le 3 octobre prochain, André Bélibi Eloumou sera au départ d’une autre course à Genève. Il vous invite à y participer. Vous trouverez toutes les informations utiles sur la page Facebook Race of the Human Spirit. André Bélibi Eloumou est une étoile positive que rien ne semble décourager. J’ai eu l’occasion de le rencontrer. Il m’a dit ce qui l’anime.

 

André vous avez fait deux courses extrêmes en 2018 et en 2019, pouvez-vous m’expliquer comment l’idée vous est venue?

La première course de 3’000 kilomètres de Cherbourg à Rabat que j’ai appelé “La Migrante” remonte à vraiment loin. Je revenais du Canada et avec un ami on voulait faire une tournée de fitness en partant du nord de Cherbourg dans le nord de la France jusqu’en Espagne pour atteindre le Détroit de Gibraltar. On a couru le long de la côte atlantique puis le long de la côte méditerranéenne. Mais une fois arrivé à Gibraltar on voyait les montagnes de l’autre côté du détroit alors on a décidé de poursuivre vers le Maroc pour en faire une course intercontinentale.

J’ai surtout fait cette course pour rendre hommage à mon père qui était parti du Cameroun dans les années septante. Il a quitté son pays à cause de la pauvreté. Pour faire le trajet du Cameroun en Mauritanie, surtout à pieds, il a pris trois ans. Puis il a fait la traversée de Mauritanie jusqu’en Hollande et poursuivi son trajet jusqu’à Paris. Avec “La Migrante” j’ai aussi voulu rendre hommage à tous les migrants et réfugiés de la terre.

Dans la course américaine “AndréRunUSA” j’ai souhaité rendre hommage à tous les flux migratoires aux Etats-Unis, les flux historiques qui se sont produits de la côte Est à la côte Ouest, pour des raisons économiques ou à cause de tensions sociales, je pense par exemple aux mouvements migratoires des esclaves aux Etats-Unis après l’abolition de 1848. J’ai aussi voulu soutenir l’éducation des réfugiés et donc la course a permis de lever des fonds pour les programmes d’éducation des réfugiés en coopération avec USA for UNHCR

Quand avez-vous commencé à courir ?

J’ai toujours fait beaucoup de sport notamment du judo, du sprint. Mais pour ces courses là j’ai commencé un entraînement corsé fin avril 2017. J’ai eu onze mois de préparation jusqu’au 10 mars 2018 date de mon départ de Cherbourg jusqu’au Maroc.

Quelles ont été les différences et les similitudes entre ces deux courses ?

J’ai reçu beaucoup de soutien dans les deux courses mais j’ai été très positivement impressionné par l’aide et l’accueil que j’ai reçu durant mes différentes étapes aux Etats-Unis. Ainsi sur les 107 étapes j’ai dormi 70 étapes chez l’habitant grâce au “téléphone arabe”. Dans tous les Etats j’ai été bien accueilli. La police, les “state troopers” m’ont souvent proposé de l’aide.

Vous avez développé le concept “Chase Your Worthy Cause/ Cherchez votre cause digne” comment expliquez-vous ce concept ?

J’ai développé ce concept après la course “AndreRunUSA” dans le cadre de conférences et séminaires de formation que j’ai créés pour des personnes qui souhaitent développer leurs compétences sportives et professionnelles. J’ai eu envie de partager les outils mentaux qui m’ont permis d’accomplir ces courses. Ces outils peuvent servir à tous sportifs et non sportifs. En réalité, le sport représente la petite partie visible de l’iceberg, celle qui est submergée c’est la force mentale et je travaille au renforcement des deux compétences.

Vous organisez un événement sportif le 3 octobre à Genève, pouvez-vous me présenter l’événement ?

J’organise la course “Race of the Human Spirit” qui se tiendra le 3 octobre. Le départ est prévu à 10 heures devant l’horloge fleurie. Encore une fois, l’événement est organisé pour honorer la résilience des réfugiés en général. Cette fois je donne une attention spéciale aux réfugiés à mobilité réduite. Le but de cet événement est de parcourir collectivement 4’000 kilomètres (2500 miles) au cours de l’événement. Cette distance représente la distance moyenne que parcourent les migrants.

 

 

Tout le monde est invité à se joindre à moi pour aider à atteindre la distance totale. L’idée est que les participants se lancent avec moi dans un semi-marathon (21 kilomètres) entrecoupé de séances de « burpees ». Bien sûr, tout le monde n’a pas le temps ou l’envie de courir autant de kilomètres et les personnes peuvent faire la distance qu’ils ou elles souhaitent.

A cause des restrictions de Covid-19, le nombre de personnes physiquement présentes doit être limité à 30. Les inscriptions sont déjà possibles sur notre page Facebook Race of the Human Spirit, au-delà de 30 personnes inscrites, tous les participants supplémentaires sont invités à se joindre virtuellement à l’événement puis à communiquer ses résultats (kilométrage/burpees) dans un message vidéo ou photo avec le hashtag #RaceOfTheHumanSpirit avec un « tag » sur Facebook (@andrerunusa) ou sur Instagram (@andre_belibi).

Pour plus d’informations j’encourage les personnes à me contacter directement à travers ma page Facebook personnelle @andrerunusa

 

Quel message souhaitez-vous communiquer avec ces courses ?

A travers ces performances sportives j’aimerais continuer à inspirer les gens à croire en leurs rêves. Je donne des outils pour y arriver, je transmets mes compétences remportées sur le terrain pour aider les gens à y parvenir.

 

 

 

 

 

 

Jasmine Caye

Avec une expérience juridique auprès des requérants d'asile à l'aéroport de Genève, Jasmine Caye aime décrypter l'information sur les réfugiés et les questions de migration. Elle a présidé le Centre suisse pour la défense des droits des migrants (CSDM) et continue d'assister des personnes en procédure d'asile. Les articles sur ce blog paraissent en version courte sur un autre blog ForumAsile.