De nombreuses anomalies sont constatées dans la statistique en matière d’asile

D’étranges procédés dans la statistique mensuelle et annuelle en matière d’asile donnent, depuis des années, une fausse idée du nombre réel de demandes en Suisse.

Dans une communication du 28 avril 2020, le SEM expliquait que les demandes d’asile sont différenciées entre les demandes primaires déposées directement par un requérant (dans un aéroport, à la frontière, dans un centre fédéral), les demandes secondaires, enregistrées à la suite de demandes présentées antérieurement en Suisse (naissances, regroupements familiaux, demandes multiples) et les relocalisations depuis un autre pays européen. 

 

Des statistiques “gonflées”

Une enquête de l’équipe de Vivre Ensemble montre que des personnes qui n’ont rien à voir avec la procédure d’asile sont comptabilisées comme requérants d’asile. L’article de Sophie Malka (1) intitulé Les bébés de réfugié-e-s gonflent les statistiques des demandes d’asile est sidérant. Voici un extrait. 

Lorsque, dans son dernier communiqué de presse sur les statistiques de l’asile, le Secrétariat d’État aux migrations indique que «les principaux pays de provenance des requérants d’asile dont les demandes ont été enregistrées au mois de mai sont l’Érythrée, l’Afghanistan, la Syrie», personne ne peut imaginer que sur les 102 demandes érythréennes, 98 sont le fait de nouveau-nés, que 16 des 50 demandes afghanes ou 24 des 48 demandes syriennes sont juste des naissances. Ce qui est encore plus surprenant, c’est que ce ne sont pas seulement les enfants de demandeurs d’asile qui sont ainsi comptabilisés. Mais aussi ceux des réfugiés ou titulaires d’une admission provisoire établis en Suisse depuis des années !”

L’enquête révèle d’autres originalités qui exagèrent les demandes d’asile en Suisse. Ainsi les regroupements familiaux de personnes admises à titre provisoire (permis F) et de réfugiés statutaires (permis B) comptent comme nouvelles demandes d’asile alors que beaucoup n’en déposent jamais. En effet, les parents, conjoints ou enfants venus rejoindre un membre de la famille titulaire d’une admission provisoire (permis F) sont souvent directement inclus dans l’admission provisoire de leur proche dans le cadre d’une procédure cantonale relevant de la Loi sur les étrangers et l’intégration (LEI). Cette formalité n’a rien à voir avec la procédure d’asile. Si elles peuvent déposer une demande d’asile, la majorité ne le fait pas.

 

17 à 30% des demandes d’asile sont des naissances et des regroupements familiaux

Selon Sophie Malka, depuis 2005 les naissances et regroupements familiaux représentent en moyenne 17% du total des demandes d’asile. Cette part augmente au fil des années, dépassant les 30% depuis 2017. En outre, 69% des demandes d’asile secondaires sont des naissances.

L’exemple érythréen est impressionnant. Depuis des années cette communauté est en tête de liste du nombre officiel de “demandeurs d’asile” mais en réalité, sauf pour 2014 et 2015, leur nombre a été surestimé par l’inclusion des naissances et regroupements familiaux. Depuis 2017, naissances et regroupements familiaux constituent même plus de 80 % de la statistique des demandes érythréennes.

 

Une vérification de la Commission de la statistique fédérale s’impose

Malheureusement, ces données biaisées donnent une fausse idée de la situation réelle dans ce domaine et ont aussi conduit aux durcissements politiques et législatifs que l’on a vu ces dernières années en Suisse. 

Dans sa communication d’avril, le SEM précisait que “les statistiques en matière d’asile ont été complétées par le nouveau tableau 7-21, qui met en évidence la répartition des demandes d’asile dans les catégories susmentionnées. Le tableau 7-21 est disponible pour l’année entière depuis 1994 et pour chaque mois depuis le 1 er janvier 2019.” Pourtant les commentaires statistiques annuels, comme celui de 2019, ne donnent pas d’informations claires sur ces catégories. Quelques lignes dans deux tableaux différents sans aucunes précisions sèment la confusion.

                            SEM, statistique en matière d’asile 2019, p. 10. 

Plus loin….

 

SEM, statistique en matière d’asile 2019, p. 11.

 

Malgré une communication séparée récente sur les demandes d’asile des personnes en provenance d’Erythrée expliquant que le nombre d’arrivées avait beaucoup diminué ces dernières années (3), le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) publie une statistique trimestrielle et annuelle qui n’inclut pas autant de détails et cela doit changer.  On s’attend de l’administration fédérale qu’elle communique clairement sur ces données qui doivent être compréhensibles pour le commun des mortels. Les organisations travaillant dans le domaine de l’asile n’ont pas les moyens de financer des lobbyistes et l’asile n’est pas un domaine qui intéresse au sein des partis. Beaucoup de conseillers nationaux et de conseillers aux Etats font confiance à l’administration fédérale dans ce domaine et méritent de pouvoir se fier à une statistique fiable et compréhensible permettant une planification saine des budgets et des décisions législatives intelligentes.

La Commission de la statistique fédérale devrait examiner la situation afin de permettre à la population suisse, aux partis politiques et à ceux qui font nos lois (fonctionnaires compris) d’avoir une idée claire et juste du nombre de requérants d’asile déposant effectivement une demande et passant par une véritable procédure d’examen ou de considération de la demande (2). La pratique du SEM ne me semble pas du tout conforme à la Loi fédérale sur la statistique (LSF 431.01). Celle-ci exige une statistique qui permette une comparabilité internationale (art. 10 LSF) et renseigne correctement (art. 22 LSF). 

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(1) Coordinatrice et rédactrice responsable de la revue Vivre Ensemble.

(2) Le SEM n’entre pas en matière sur certaines demandes d’asile. Parmi elles se trouvent les demandes émanant de requérants qui peuvent être transférés dans un Etat tiers sûr ou compétent  en vertu des Accords de Dublin. Ces personnes bénéficient du droit d’être entendu et peuvent motiver, lors d’un entretien, les raisons qui s’opposeraient à un renvoi. Elles ne bénéficient pas d’une procédure d’examen de leur demande (art. 31a LAsi). L’examen de leur demande se fera dans un autre pays “Dublin” ou pas du tout.

(3) “De moins en moins de personnes en provenance d’Erythrée sont entrées en Suisse depuis 2017 pour déposer une demande d’asile. En 2017, sur un total de 3375 nouvelles demandes, 1389 étaient des naissances en Suisse, 797 étaient des regroupements familiaux et 63 demandes étaient des demandes dites multiples (2e demande d’asile après rejet). 615 personnes sont venues légalement en Suisse dans le cadre du programme de relocalisation. Cette tendance s’est également manifestée en 2018. Au total, 2825 demandes d’asile ont été enregistrées en 2018. Parmi ces demandes d’asile, 491 (17,4%) étaient de nouvelles demandes d’asile pour “entrée illégale” en Suisse. En termes de nombre de nouvelles demandes d’asile, l’Érythrée n’était pas la première mais la sixième en 2018 par rapport aux autres pays d’origine. Cette tendance s’est poursuivie jusqu’au 30 septembre 2019. 214 (9,5%) d’un total de 2255 nouvelles demandes ont été soumises après l’entrée illégale de travailleurs indépendants.” Communication du SEM et tableau accessible ici: https://www.sem.admin.ch/sem/de/home/asyl/eritrea.html

 

 

Jasmine Caye

Avec une expérience juridique auprès des requérants d'asile à l'aéroport de Genève, Jasmine Caye aime décrypter l'information sur les réfugiés et les questions de migration. Elle a présidé le Centre suisse pour la défense des droits des migrants (CSDM) et continue d'assister des personnes en procédure d'asile. Les articles sur ce blog paraissent en version courte sur un autre blog ForumAsile.

14 réponses à “De nombreuses anomalies sont constatées dans la statistique en matière d’asile

  1. Votre argument est spécieux.

    Il est tout à fait normal que les nouveaux nés et toutes les personnes ayant vocation à s’installer en Suisse à la faveur du regroupement familial soient mentionnées dans la statistique des demandeurs d’asile. Car si un couple érythréens par exemple demande l’asile, et qu’en raison de l’acceptation de leur demande, une ribambelle d’enfants, 8 par exemple, s’intalle en Suisse, la moindre des choses est que le public soit informé que la demande d’asile concerne en réalité 10 personnes et non deux.

    Au fond, votre théorie consiste à demander que l’on cache au public la partie immergée de l’iceberg. Vous voulez qu’existe un chiffre noir occulte, non dit, faussant la réalité des statistiques. C’est donc vous, et cette association Vivre Ensemble, qui voulez fausser les statistiques, et non le SEM.

  2. A ce que j’ai lu sur internet, il s’agit d’une demande constante des œuvres d’entraide.

    -A la création du numéro N, chaque membre de la famille était enregistré par l’ODR sous un numéro différent. La statistique était claire.

    – Puis, à la demande des ONGs (et pour faire comme l’UE), chaque membre de la famille “au moment du dépôt de la demande d’asile” fut enregistré par l’ODM sous un même numéro N. Il y a donc eu une baisse (artificielle) des demandes d’asile dès 2002 ou 2003…

    – Maintenant, il faudrait que le SEM étende le même numéro N à chaque (nouveau) membre de la famille ? … ce qui renforcerait encore le côté artificiel des statistiques…

    Pour moi, ce sont donc les oeuvres d’entraide qui veulent masquer le nombre réel de personnes relevant de l’asile. Car le plus simple et le plus juste serait de donner un numéro N unique pour chaque membre de la famille et de publier cette statistique. Car ces personnes existent et relèvent effectivement de l’asile… je ne comprends pas votre “qui n’ont rien à voir avec la procédure d’asile”. Bien sûr qu’un enfant, fût-il un bébé, doit bénéficier de la protection de l’asile familial (tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas naturalisé suisse). Ne seriez-vous pas la première à dénoncer un déni de justice s’il ne pouvait pas bénéficier des mesures d’intégration en faveur des personnes relevant de l’asile (juste parce qu’il est né après le dépôt de la demande d’asile de sa mère) ?

    Vouloir cacher leur existence serait donc un non-sens… Le TAF a de surcroît rappelé encore récemment l’existence de circonstances particulières pouvant s’opposer à l’octroi de l’asile familial. Ce sont donc bien des demandes d’asile (en principe) séparées.

    https://www.bvger.ch/bvger/fr/home/medias/medienmitteilungen-2020/faireverfahrenbetreffendfamilienasyl.html

    La fin de votre argumentation sur l’art 22 LSF est erronée à mon avis. Ces tableaux statistiques sont destinés à l’information du public, pas à l’OFS (ou à des buts statustiques). La LSF ne leur est donc pas applicable.

    Après, oui, les statistiques publiées par le SEM gagneraient à être mieux expliquées et illustrées…

    Sincèrement, pour finir, je pense que la rédactrice de l’article (je pense au journal Voix d’exil) aurait dû soumettre ses hypothèses au SEM pour dissiper les malentendus, et publier intégralement sa réponse.

    Je ne travaille pas au SEM, ni dans l’asile. Mais les contresens de l’article me semblaient suffisamment manifestes pour que je rédige ce commentaire, au risque de me tromper. Je ne dis pas que j’ai raison. Sans la prise de position du SEM, c’est opinion contre opinion. Mais, moi, je ne souhaite pas faire disparaître des personnes de la statistique officielle. La prochaine étape est de les faire disparaître des photos officielles ? (= plaisanterie, vu le côté communiste du journal en question) 🙂

    1. Monsieur,
      Votre commentaire comporte des erreurs.

      1. Le numéro N est en effet le même pour une famille nucléaire – couple avec enfants mineurs. Mais chaque membre d’une même famille est intégré un à un dans la statistique. Ainsi deux parents et deux enfants feront quatre demandeurs d’asile. En outre, les arguments en faveur d’une meilleure transparence vont dans l’intérêt du contribuable suisse avant tout et aussi dans l’intérêt de ceux qui votent et débattent de nos lois.

      2. Votre point sur la Loi fédérale sur la statistique (LSF) est erroné. Je vous invite à relire simplement l’article 1 et 2 de la loi ici: https://www.admin.ch/opc/fr/classified-compilation/19920252/200004010000/431.01.pdf et vous constaterez votre erreur. La LSF s’applique à la Statistique en matière d’asile.

      Par ailleurs, vous me demander qui sont “les personnes qui n’ont rien à voir avec la procédure d’asile”. Et bien ce sont celles qui, comme je l’explique dans les lignes qui précèdent, rejoignent leur famille en Suisse en vertu du regroupement familial mais ne déposent pas de demandes d’asile. Aucune auditions d’asile pour ces personnes, aucun recours au TAF, aucune aide juridique de première instance nécessaire pour ces personnes.

      Je souhaite aussi vous dire que Sophie Malka, dont l’intégrité est sans faille, a bien eu des échanges avec le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) qui a pris le temps de répondre à toutes ses questions relatives à la manière de compiler certaines données. C’est la pratique et Madame Emmanuelle Jacquet von Sury, porte parole du Secrétariat aux migrations (SEM) répond très volontiers aux questions.

      Pour terminer, je me permets de vous faire une phrase du SEM “votre crédibilité est entachée”. Et tiens! J’hésite vraiment à approuver vos prochains commentaires. J’hésite car vous dites une chose de sensé “les statistiques publiées par le SEM gagneraient à être mieux expliquées”. Dire votre sentiment c’est une chose mais donner de fausses informations sur un sujet qui ne semble pas être votre domaine en est une autre. A méditer…

  3. Monsieur,
    Lorsque les autorités annoncent qu’en mai 2020, il y a eu 102 demandes d’asile déposées en Suisse par des ressortissants érythréens, pour reprendre votre exemple, je peux vous garantir qu’aucune personne normalement constituée ne s’imagine qu’il s’agit de 98 naissances. Et que ce ne sont pas seulement les nouveaux-nés des “demandeurs d’asile” qui sont comptés, mais aussi ceux dont les parents ont un statut de réfugié depuis parfois plusieurs années. Et ça c’est surprenant. Faites le test autour de vous… Lorsqu’on évoque un demandeur d’asile auprès d’une personne normalement informée, celle-ci va la définir comme quelqu’un qui franchit nos frontières pour déposer une demande de protection. Dès lors, ce que demande Vivre Ensemble et l’auteure de ce blog, c’est un discours statistique transparent et clair, n’induisant pas la population en erreur, ni les acteurs politiques (et non pas de “cacher” la réalité).
    La statistique est sensée permettre à ces derniers de prendre des décisions, voter des budgets. Vous n’êtes sans doute pas sans ignorer combien les chiffres des demandes d’asile sont utilisées politiquement, évoquant plus souvent qu’à leur tour le besoin de “protéger les frontières”, etc. Que dire du budget “sécuritaire” si celui-ci n’est pas basé sur une réalité statistique? Ce qu’a fait Vivre Ensemble dans son enquête, c’est avant tout révéler et donner au public l’information complète sur comment se décomposent les chiffres des “nouvelles demandes d’asile”.

    1. Les deux jumeaux de cette femme sont comptés au nombre des demandeurs d’asile en Suisse; ou est le problème? Cet enregistrement leur donne une légitimité de séjour en Suisse, avec la prise en charge sociale qui en découle (frais d’hébergement, frais médicaux, frais de subsistance). Les milieux de défense du droit d’asile ont le travers de toujours communiquer “à charge” et cherchent à démanteler le “grand complot” du SEM. Ce complot est imaginaire et il vaudrait la peine parfois de regarder en face, avec respect, la prise en charge responsable et intense fournie à la population des réfugiés et requérants d’asile. A la différence de quelques plumes qui se sont exprimées avant moi, je travaille dans une administration cantonale vouée à l’accueil des requérants. Souvent, je commence ma journée en “saluant” les nouveaux requérants arrivés dans mon canton apparaissant sur mon écran d’ordinateur, dont ces fameux bébés, nés sur terre suisse, de parents mongols, afghans, syriens. C’est profondément émouvant : ils seront dans quelques années les copains d’école de nos enfants. Ensemble, il s’agit de créer un “nouveau nous”, comme l’appelle de ses vœux la commission fédérale des migrations. Pour y arriver, il faudra bien dépasser un jour les visions partisanes. Le SEM n’est pas le grand méchant. Et j’invite les milieux suractifs de la défense du droit d’asile à enterrer la hache de guerre. Une question : si ces deux bébés étaient nés prématurés, nécessitant les services de pointe d’un hôpital universitaire, ne vaut-il pas mieux pour eux d’avoir une “carte d’identité”, d’être identifiés comme des hôtes de la Suisse, suite au dépôt de la demande d’asile de leurs parents? Le mot “requérant d’asile” semble infamant uniquement chez les acharnés du droit d’asile, il y a manifestement quelque chose à creuser et comprendre de ce côté.

      1. Madame merci pour votre commentaire utile. Je pense comme Sophie Malka que la statistique en matière d’asile doit être plus claire et plus lisible. Il n’est pas question de complot ni de prise de position partisane ou de hache de guerre car il est surtout question d’informer avec transparence les personnes qui votent des lois, les fonctionnaires qui planifient des budgets.

        Le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) est d’ailleurs conscient du problème. Sa communication récente sur les érythréens le montre (voir: https://www.sem.admin.ch/sem/de/home/asyl/eritrea.html).

        En outre, de nombreux réfugiés statutaires (37%) ont une activité lucrative et sont indépendants de l’aide sociale, leurs enfants ne devraient pas figurer dans la catégorie “nouvelles demandes d’asile”
        (voir https://www.sem.admin.ch/sem/fr/home/publiservice/statistik/asylstatistik/archiv/2020/05.html).

        Ces enfants là naissent dans nos hôpitaux certes mais ne passent pas d’auditions, ne dorment ni ne mangent pas dans des centres fédéraux, n’ont pas besoin d’aide juridique, ne recourent pas au Tribunal administratif fédéral. Ils ne devraient jamais apparaître dans la catégorie “demandes d’asile”, les y placer induit les gens, les médias, les politiciens en erreur et cultive les arguments des personnes qui prétendent constamment que “la barque est pleine” en s’inspirant d’une statistique difficile à déchiffrer et imprécise.

        1. Je ne comprends pas en quoi l’indépendance financière permettrait à une famille de “s’affranchir” du statut de réfugié ? Surtout qu’il n’y a aucune garantie de la pérennité de l’activité lucrative, et que les familles avec des (nombreux) enfants sont davantage exposées au risque de pauvreté, de la même manière que les familles suisses.

          Quant à l’argument sur la pertinence budgétaire, j’ai de la peine à imaginer que les fonctionnaires se basent sur ces statistiques générales pour décider si l’on ferme ou non des centre fédéraux. Ils regardent directement l’évolution des chiffres que les centres fédéraux entretiennent eux-mêmes. Pareil pour le TAF. Ou alors, ci ce n’est pas le cas (peu probable), c’est qu’il y a un manque grave de transparence dans ces institutions.

          Après sur le fond, je suis tout à fait d’accord avec vous : les chiffres publiés par le SEM devraient être beaucoup plus détaillés et précis afin d’améliorer la transparence.

          Par contre je ne suis pas sûr que dans ce cas précis, cela serve votre idéologie. Les personnes qui prétendent constamment que “la barque est pleine” trouveront probablement scandaleux l’ampleur du regroupement familial.

          1. Une information récente concernant la suppression de dizaines de postes au SEM https://www.letemps.ch/suisse/secretariat-aux-migrations-supprime-45-postes me suggère que le budget du SEM est étroitement lié aux demandes d’asile au contraire et si le SEM souhaite garantir un certain nombre de poste pour 2021 et 2022 pour assurer un travail de qualité et des décisions qui ne sont pas remise en question en deuxième instance (recours TAF) ce qui coûte aussi, alors il doit rendre sa statistique plus détaillée et lisible afin de “sécuriser” ou “rassurer” ceux qui seraient tentés d’accuser le SEM de maintenir les demandes d’asile artificiellement élevée pour préserver les postes dans ce département, régulièrement sous pression. Dans les prochains mois, chaque département fédéral devra se battre pour maintenir le niveau des budgets pour 2021/2022 et tous les arguments seront bons pour dire “on a moins de demandes d’asile” pas besoin d’autant de fonctionnaires. En rendant sa statistique transparente et lisible, le SEM pourra mieux expliquer ses coûts. Une demande d’asile est une demande d’asile qui exige une procédure très complexe, un bébé né en 2020 de parents réfugiés statutaire depuis 2015 doit figuré dans la rubrique “nombre de réfugiés reconnus” (Tableau 1) et non pas dans celle des demandeurs d’asile.

          2. Je prends des vacances et congé de ce site.

            Bonne santé à tous!
            N’oubliez pas: l’isolement social tue, comme le covid. Le retraité que je suis ne peut que vous encourager à visiter vos proches cet été ou de participer à des mesures de soutien envers les réfugiés.

            Pour ma part, je renonce à me maintenir en forme via des discussions sur les forums du Temps et vais essayer d’imposer ma présence physique à mes petits-enfants. Souhaitez-moi bonne chance, après tant de temps de séparation.

    2. @Sophie (Malka?)

      Donc votre propos est très clair. Il est explicite. Vous voulez éviter, pour des raisons politiques, vous le dites vous-mêmes (crainte de l’exploitation politique que certains “populistes” pourraient en faire), de dire la vérité des chiffres. A savoir que pour une demande d’asile formelle, il faut compter en réalité cinq à dix personnes qui vont s’établir dans notre pays: nouveaux nés ou bénéficiaires du regroupement familial.

      Vous voulez donc tromper le public en minimisant l’impact migratoire de ces demandes d’asile, dont il a été constaté d’ailleurs que de nombreux bénéficiaires étaient tellement danger dans leurs pays d’origine qu’ils y retournaient par la suite régulièrement pour les vacances.

      Ayez donc l’honnêteté d’assumer vos intentions.

      Vous pensez qu’il est préférable de ne pas dire la vérité. Vous avez tort. Le public sent très bien qu’on lui ment pour cacher l’ampleur du phénomène, ce qui cause un profond malaise. Et c’est précisément cela qui cause les réactions xénophobes que vous déplorez.

      Si les statistiques montrent pour chaque demandeur d’asile le nombre total de personnes composant la smala qui suivra inévitablement, c’est choquant, certes, surtout quand on apprend les abus de droit qui sont tolérés par une administration complaisante ou laxiste, mais cela vaut mieux. Car au moins, il n’y a pas tromperie. Ainsi on évite de créer un malaise profond et le sentiment, justifié, que des gens malhonnêtes tentent d’abuser le public.

      Vous n’êtes pas sans connaître la manie des médias de cacher l’identité des nombreux délinquants commettant des crimes et délits, souvent très graves, quand ils sont “issus de la migration”. Cette pratique malhonnête, qui se prévaut toujours de bons sentiments comme les vôtres, est cause du fait que la vapeur monte dans la marmite à pression de l’opinion. Mieux vaudrait être transparent. Les dégâts seraient cent fois moins graves.

      En France, on a eu cette affaire Adama Traoré, où un clan de migrants multi délinquants et récidivistes, qui ont été soutenus par des milieux comparables à l’association suisse Vivre Ensemble, a lancé une opération monstre de guerre psychologique contre le peuple français sur un argumentaire d’agit prop “anti raciste” (en réalité racialiste ou “racisé”) inspiré par l’opération Black Live Matters montée par la gauche américaine, dont des terroristes condamnés comme Susan Rosenberg.

      Mais quand un chauffeur de bus de Bayonne, Philippe Monguillot, a été battu à mort par un groupe de voyous issus de l’immigration, les médias ont réagi exactement dans l’esprit que vous préconisez. Ils ont tenté de cacher l’origine ethnique des assassins.

      Le résultat est désastreux. Car en réalité personne n’est dupe. Le scandale causé dans l’opinion par le deux poids deux mesures dans le traitement médiatique des affaires Traoré et Monguillot a donc été tellement énorme que le premier ministre Jean Castex a dû publiquement exprimer son indignation et se rendre aux obsèques de Monguillot (du moins le ministre de l’intérieur Darmanin y est allé).

      Le moment est venu pour les organisateurs professionnels de migrations, et les manipulateurs professionnels d’émotions, comme cette association Vivre Ensemble, de prendre conscience de la réalité. Le public a parfaitement compris leur manège. Personne n’est dupe. Ca ne prend plus. Il faut changer de disque sans quoi la colère contre ce genre de manipulations cyniques va atteindre un niveau préoccupant.

      Mme Jasmine Caye a involontairement levé ce lièvre. Il faudrait l’en remercier, car cela aura informé des gens qui peut-être l’ignoraient, au sujet d’une tentative profondément déshonnête de la part de l’association Vivre Ensemble, pour exercer un chantage moral malhonnête sur le Secrétariat d’Etat aux Migrations, afin qu’il consente à truquer la statistique pour minimiser les chiffres des migrations dues à l’asile. Et ce faisant Vivre Ensemble vise à bander les yeux du public suisse, pour lui faire ignorer la véritable ampleur de l’abus d’asile de la part surtout de familles érythréennes. Cette association pousse même la Chuouzpah jusqu’à accuser le SEM de commettre des “anomalies”, alors que c’est elle qui exige qu’on truque les statistiques pour cacher les vrais chiffres.

      C’est insupportable. Le peuple Suisse n’est pas xénophobe. Il a bon coeur et désire venir en aide aux personnes vraiment menacées. Mais il n’aime pas qu’on abuse ses bons sentiments comme le font de nombreux Érythréens qui mentent sur le danger qu’ils courent vraiment, et s’empressent d’aller passer leurs vacances grâce à l’argent payé par la Suisse, dans le pays qui prétendument les persécutait. Le peuple suisse n’apprécie pas non plus les manipulateurs qui font du chantage moral et demandent au SEM de truquer les statistiques pour cacher la réalité du phénomène et l’ampleur des abus.

      Il va falloir que les citoyens suisses aient a l’œil les agissements coupables de ce genre d’associations moralement déshonnêtes et sans scrupules. Elles ne doivent pas pouvoir se prévaloir d’une légitimité morale pour perpétrer leurs forfaits.

      Il y a de quoi être indigné.

      1. Bonjour,
        Contrairement à ce que vous penser j’ai volontairement “levé le lièvre” comme vous dites. Je suis redevable à Vivre Ensemble dont la Plateforme d’information sur l’asile est un véritable “Think Tank” spécialisé dans l’information sur les questions migratoires et aux premières loges. Une association respectée aussi bien par le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) que par les organisations juridiques spécialisées qui viennent en aide aux requérants d’asile. Merci de ne plus poster de commentaires diffamatoires (punit par le code pénal (art 173 CP) qui ne seront pas approuver.

        1. Une chose que je ne mets pas en doute est votre bonne foi. Je vous crois donc quand vous dites que vous avez volontairement levé ce lièvre. Mais de fait vous avez ainsi révélé une manoeuvre pour le moins contestable de cette organisation Vivre Ensemble. Si vous n’en aviez pas parlé, beaucoup de gens n’auraient pas eu connaissance de cette forme de pression politique.

          Je précise que je suis juriste et qu’il n’y a rien de diffamatoire dans mes propos, certes un peu vifs. Concernant l’association Vivre Ensemble, c’est surement une association honorable et respectée puisque vous le dites. Je ne la connaissais pas et je n’aurais pas dû m’emporter contre elle. Mais je trouve critiquable sa démarche dont vous nous parlez, consistant à demander aux autorités compétentes de minimiser les chiffres de la migration liée à l’asile

          Sur la question de fond, probablement tout le monde serait d’accord que dans la statistique de l’asile, les arrivées en Suisse par suite de regroupement familial ou de naissances pourraient faire l’objet d’une rubrique séparée. Mais ces chiffres doivent figurer dans la statistique de l’asile, et pas ailleurs. Sinon, il s’agirait d’un mensonge d’état par omission, visant à cacher l’ampleur du phénomène migratoire lié à l’afflux de demandeurs d’asile.

          J’ai fait allusion à un certain contexte en mentionnant des affaires récentes qui ont remué l’opinion internationale. Ceci fait partie d’un débat politique normal, car c’est lié à la problématique de la migration et de l’asile. Tout citoyen a le droit de s’interroger devant la tournure que prennent les évènements. Quand on apprend que des organisations qui se veulent humanitaires demandent aux autorités de présenter les statistiques d’une façon qui minimise les chiffres réels d’afflux de populations migrantes liées à l’asile, on est en droit de critiquer cette position politique. On peut meme en toute bonne foi être un peu en colère.

          On peut aussi se demander – et là je ne fais allusion ni à vous ni à Vivre Ensemble – si certains ne souhaitent pas faire venir dans des pays européens comme la France ou la Suisse, un maximum de personnes comme Assa et Adama Traoré qui sont en Europe par suite du regroupement familial. Si on ne pouvait plus débattre librement de ce genre de choses, on ne serait plus en démocratie.

          Ceci dit, je vais suivre votre conseil. Je vais m’abstenir de commenter vos articles à l’avenir. Je dois reconnaître que vous êtes très sincère dans votre démarche, mais de vous lire me met trop souvent en colère et je risquerais alors de m’emporter à nouveau. Car il me semble que vous avez trop tendance à vous préoccuper uniquement des intérêts des migrants, qui ne sont pas toujours des anges. Mais il me semble que vous ne vous souciez pas autant de ceux du peuple suisse qui doit recueillir tous ces gens. Il faudrait pourtant s’en préoccuper aussi, car nous voyons dans des pays voisins, comme la France notamment, les conséquences terribles d’une politique d’immigration irresponsable car trop peu restrictive. On croit favoriser le vivre ensemble et finalement on se retrouve avec des conflits violents.

  4. Vu le ton des propos de celui qui se cache derrière “la transparence est préférable” (!) et “en toute bonne foi” pour parler de manipulation de la part de notre association “Vivre Ensemble”, je ne peux que faire le constat que ce monsieur ou cette dame n’a pas lu l’article en question, qui vise justement à plus de transparence et de détails dans les chiffres! Notre démarche vise non pas à “minimiser” quoi que ce soit, mais à donner au grand public des clés de compréhension de ce qu’ils recouvrent afin que celui-ci se fasse sa propre opinion. La vôtre vous appartient. Pour le reste, je renvoie à mon commentaire précédent.

Les commentaires sont clos.