Pourquoi notre politique climatique est un échec en matière de mobilité

Les transports sont responsables de plus du tiers de nos émissions de CO2, et deux tiers de cette part correspondent au trafic individuel motorisé. Or, dans ce domaine si important, les mesures de politique climatique échouent de longue date. Voyez plutôt : alors que les émissions de CO2 liées à notre mobilité auraient dû, dans le cadre du Protocole de Kyoto, être réduites de 8 % d’ici à 2012[1], elles ont au contraire augmenté de 13 % ! Et cela ne s’améliore pas depuis. Pourquoi ? Peut-être parce que les décisions prises jusqu’ici ont omis un point important : les technologies ne font pas tout, il faut aussi considérer l’usage qu’on en fait. Derrière toute technologie se cachent… des êtres humains, dont on ne peut négliger ni les choix, ni les comportements.

Des prescriptions techniques à la rescousse

A partir de 2012 et en réponse à l’initiative des Jeunes Verts dite « anti 4×4 », la Suisse a fixé des prescriptions pour les émissions de CO2 des voitures nouvellement admises sur le marché. Il s’agit depuis lors de notre principale mesure de politique climatique pour le trafic individuel motorisé. L’objectif était de réduire les émissions moyennes des nouveaux véhicules à 130 g de CO2/km[2], comme cela se fait aussi dans l’Union européenne. La Suisse avait du chemin à faire, puisqu’elle possédait déjà l’un des parcs automobiles les plus polluants d’Europe, avec une moyenne de 149 g de CO2/km pour les nouvelles voitures immatriculées en 2012[3].

A l’issue de la première phase de mise en œuvre, les résultats de cette mesure sont doublement un échec, comme le montre un rapport récemment publié par l’OFEN[4]. Tout d’abord, les importateurs n’ont pas atteint les objectifs qui leur ont été fixés. En 2015, les voitures nouvellement immatriculées ont certes vu leurs émissions réduites, mais à 135 g de CO2/km seulement, 5 g au dessus de la cible[5]. Par ailleurs, et c’est bien plus grave, les émissions de CO2 globalement liées aux transports continuent à excéder les exigences fixées par la loi sur le CO2 : en 2014, les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation de carburants en Suisse étaient encore à 8 % de plus qu’en 1990, alors que l’objectif pour 2015 était de les stabiliser au niveau de 1990. Les derniers chiffres sortis depuis la publication de l’étude montrent que l’objectif n’a effectivement pas été atteint.

Les raisons d’un échec

Comment expliquer de si mauvais résultats ? La réalité est que les prescriptions techniques ne font pas tout. Il ne sert pas à grand-chose d’avoir des véhicules plus efficients, si leurs gains en matière d’efficience sont annulés par la croissance de leur nombre et du nombre des kilomètres parcourus. La moyenne de CO2 émis par les nouveaux véhicules importés en Suisse a certes quelque peu baissé entre 2012 et 2015. Mais comme, durant la même période, le nombre de véhicules et celui des kilomètres parcourus ont augmenté de 7 % chacun, il n’est pas étonnant que nous échouions, une fois de plus, à tenir nos engagements.

D’autres mesures sont nécessaires

Contre l’augmentation du nombre de véhicules et des kilomètres parcourus, les prescriptions sur l’efficience sont impuissantes. Il ne s’agit en effet pas d’un problème technique, mais d’un enjeu de comportement. Pour agir à ce niveau, d’autres instruments existent. Ils sont bien connus et d’autres pays, en particulier au Nord de l’Europe, disposent déjà d’expériences probantes en la matière. On peut ainsi :

  • renchérir le prix de l’essence et la fiscalité sur les automobiles à essence, pour décourager leur achat comme leur usage excessif, voire exclure l’immatriculation de nouveaux véhicules à essence, lorsque l’offre en voitures électriques est assez diversifiée et abordable ;
  • favoriser l’achat et l’usage durable, via des possibilités de recharge adéquates et en électricité verte, des voitures électriques ;
  • encourager les transports publics, pour les rendre encore plus performants et attractifs ;
  • valoriser la mobilité douce, qui a encore un potentiel de développement considérable ;
  • promouvoir la flexibilité des horaires de travail et le travail à distance, ainsi qu’un aménagement du territoire plus durable, pour mieux maîtriser notre mobilité ;
  • mettre en place un système de mobility-pricing ou « tarification de la mobilité », afin d’optimiser l’utilisation de nos infrastructures ;
  • évaluer le potentiel de la numérisation de notre économie et de notre société pour une mobilité plus durable (véhicules autonomes, par exemple) et l’exploiter systématiquement.

Un véritable projet de société

La plupart de ces mesures ne bénéficie pour le moment de majorité ni au Conseil fédéral, ni au parlement. Et il faut admettre que leur mise en œuvre, qui devrait être coordonnée et crédible, constitue un défi autrement plus complexe que l’imposition de simples prescriptions techniques. Cependant, il faudra bien affronter ce défi, si nous voulons un jour remplir nos engagements internes et internationaux en matière climatique et, en particulier, appliquer correctement l’accord de Paris sur le climat. La transition vers une mobilité durable ne constitue pas seulement un changement technique. Elle doit s’inscrire dans un nouveau projet, transversal et commun, de société.

[1] Toujours par rapport à la référence de 1990.

[2] Il faut savoir que ces objectifs sont des valeurs normalisées, mesurées en banc d’essai, qui ne reflètent pas les émissions réelles, lors de l’usage du véhicule. Or l’écart entre les estimations d’émissions normalisées et celles en usage peut être considérable, de l’ordre de 40 %…

[3] La même année, la moyenne des émissions des nouvelles voitures immatriculées en Europe était de 132 g de CO2/km.

[4] https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-65066.html

[5] Manifestement, les sanctions financières prévues lors du non-respect de ces objectifs ne sont pas assez élevées pour que les importateurs fassent plus d’efforts. Par ailleurs, il faut savoir que les améliorations en termes d’efficience des moteurs sont en partie annulées par le poids croissant des véhicules vendus.

Adèle Thorens Goumaz

Adèle Thorens Goumaz est conseillère aux Etats verte vaudoise. Elle a coprésidé les Verts suisses entre 2012 et 2016 et siégé au Conseil national entre 2007 et 2019. Philosophe et politologue de formation, elle a obtenu un certificat postgrade en politiques de l’environnement et de la durabilité à l’IDHEAP. Elle a ensuite fait de la recherche et de l’enseignement en éthique et en gestion durable des ressources, puis travaillé comme responsable de la formation au WWF Suisse. Elle siège actuellement à la commission de l’économie, à la commission des finances et à la commission de l’environnement du Conseil des États. Ses dossiers de prédilection sont l'économie circulaire, la finance durable, la transition énergétique, la préservation du climat, l’agriculture et la biodiversité. Plus d’informations sur www.adelethorens.ch

14 réponses à “Pourquoi notre politique climatique est un échec en matière de mobilité

  1. Je suis dejà rentré dans le cadre à l’écolo René Longet sur ce blog, en lui expliquant pourquoi je pense que les “verts” sont en train de se planter et pourquoi ils ne vont pas refaire surface. Mais jusqu’ici j’avais une assez bonne idée de Mme Thorens-Goumaz. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être que je me disais qu’étant issue d’une famille d’industriels qui a produit les meilleurs tourne-disques du monde, elle ne pouvait pas être tout à fait mauvaise. Mais là quand je lis ça, je me dis qu’elle est joliment partie la miss Thorens, quoique de bonne famille. Avec des raisonnements comme ça les verts ne vont pas remonter la pente. C’est sur. On ne veut pas de cette société puritaine répressive anti bagnole. Non mais allo quoi? Allo quoi?
    Et puis une autre chose aussi dont on ne veut pas, c’est d’être gouvernés par des diplômés de l’IDHEAP. Les Français ont déjà fait l’expérience avec les diplômés de l’ENA. On ne va pas les imiter. On ne veut pas de cette mentalité aberrante, administrative, bureaucratique, idéologique, mondialiste, complètement déconnectée de la vraie vie.

    1. Je suis navrée de vous avoir déçu mais je ne crois pas qu’il s’agisse là d’une société puritaine, répressive ou anti-bagnole. Il y aura encore des voitures à l’avenir, simplement, ce seront des voitures électriques et probablement souvent des voitures autonomes. On ne peut pas installer des transports publics partout, ce ne serait pas rentable, en particulier dans les zones périphériques. Les personnes qui resteront dépendantes des voitures conduiront simplement des voitures électriques, plus légères et efficientes, qui sont très confortables, silencieuses et agréables, ou se feront conduire par des voitures autonomes utilisées en partage, qui optimiseront leur trajet. Les gens travailleront de temps en temps à la maison lorsque leur job s’y prête, ce qui est super pour la vie familiale et la coordination avec le temps libre. Ils auront peut-être aussi des horaires plus flexibles quand ils se rendront au travail, pour éviter les heures de pointe, tant sur les routes que sur le rail. Dans les villes, il y aura moins de voitures, donc plus d’espace pour des lieux de rencontre et des jardins. Les véhicules qui resteront seront silencieux et n’émettront plus de gaz toxique. Je pense donc au contraire que nous allons vers une société à haute qualité de vie, durable et surtout responsable.
      Je viens effectivement d’une famille d’entrepreneurs, libérale. C’est précisément dans cette perspective que je pense que la politique doit encourager l’autonomie ET la responsabilité. En effet, il n’y a pas de liberté sans responsabilité. C’est ainsi que je conçois mon engagement écologiste.
      Enfin, les diplômés de l’IDHEAP ne sont pas très nombreux à Berne (je ne sais même pas s’il y en a d’autres que moi à vrai dire). Par contre il y a beaucoup d’avocats et de professions libérales, et surtout de personnes payées par des lobbies (assurances, banques, syndicats, etc). Je trouve cela bien plus inquiétant pour la démocratie.
      Enfin, je ne pense pas avoir une mentalité administrative, bureaucratique et idéologique. Les Verts ne sont pas étatistes et nous avons même parmi nous des personnalités qui sont très libertaires. Mais oui, vous avez raison, je suis une mondialiste. Parce que c’est ça la vraie vie: la Suisse n’est pas une île. Nous sommes effectivement dans l’Europe et dans le monde. Nous devons réguler nos échanges avec l’Europe et avec le monde, plutôt que nous isoler.

      1. Hé bé, au moins voilà une jeune femme bien éduquée qui prend la peine de répondre à ses correspondants. C’est bien appréciable et ça mérite un petit coup de chapeau.
        J’apprécie aussi votre franchise de vous déclarer mondialiste. Au moins vous assumez vos positions. Ca me plait même si je suis allergique au mondialisme et je trouve cette argumentation tout à fait gnangnan : “c’est la vraie vie: la Suisse n’est pas une île. Nous sommes effectivement dans l’Europe et dans le monde. Nous devons réguler nos échanges avec l’Europe et avec le monde, plutôt que de nous isoler”. Bla bla bla…

        Je ne vous en veux pas, vous commencez même à m’être plutôt sympathique. Mais convenez que des tautologies pareilles sont irritantes à lire et n’apportent absolument rien au débat.

        La Suisse n’a jamais été une île et elle a toujours régule ses relations avec l’Europe et le monde. Mais elle a toujours eu le souci aussi de sa dignité et de sa souveraineté, tout en sachant qu’un petit pays ne peut pas éviter de composer avec les pressions, toujours insupportables en soi, des grandes puissances. Mais c’est notre culture politique historique de savoir esquiver ces pressions indues et maximiser notre espace de liberté en défendant nos intérêts, ce qu’on ne fait absolument plus depuis environ 30 ans.

        Aujourd’hui on se vautre aux pieds des pouvoirs européens supranationaux, et mondiaux, totalement illégitimes et en échec sur toute la ligne, on leur lèche les bottes, on va au devant de leurs prétentions dominatrices les plus folles et les plus odieuses. C’est comme si entre 1939 et 1945 au lieu d’avoir été gouvernés par des hommes prudents comme Pilet-Golaz et le général Guisan, on avait eu des jusqu’au-boutistes de l’ordre nouveau du genre du colonel Fonjallaz ou de Georges Oltramare qui se seraient prosternés devant Hitler comme aujourd’hui nos dirigeants se prosternent devant l’Union Européenne, l’ONU et autres institutions de domination impériale stupides et arrogantes qui ont dejà grignoté nos libertés plus qu’à moitié et qui exigent désormais que nous abandonnions définitivement notre démocratie directe pour donner la primauté aux lois étrangères et aux juges étrangers. C’est insupportable et nous ne pouvons plus supporter cette humiliation permanente du fait, non du pouvoir étranger abusif, mais de nos propres dirigeants qui se mettent au service de ce pouvoir étranger haï.

        Vos aïeux ont été capables de vendre des boîtes à musique puis des tourne-disques dans le monde entier, donc la Suisse n’était pas une île pour eux. Mais ils l’ont fait en partant d’une Suisse qui avait encore un minimum de dignité. Ils doivent se retourner dans leurs tombes aujourd’hui en voyant notre Conseil fédéral actuel.

        En ce qui concerne la protection de l’environnement je suis pour. Mais j’estime que par principe notre pays devrait refuser de signer le moindre traité multilatéral impliquant des contraintes pour la Suisse, et en même temps il devrait poursuivre une politique écologique allant beaucoup plus loin que les mesurettes actuelles. Ca, ce serait une politique dont nous pourrions être fiers!

      2. A part ça je dois dire quand-même que des “voitures autonomes” qu’elles soient électriques ou pas c’est en soi dejà un cauchemar de science-fiction dont je ne pourrais absolument pas supporter qu’on veuille nous l’imposer. Pourquoi ? Parce que qui dit voiture autonome dit que le conducteur n’est plus maître de son véhicule. C’est à dire qu’en cas de danger d’accident, et il y aura toujours des dangers de ce type, même causés par des forces de la nature, il est livré pieds et poings liés à des mécanismes automatiques ou électroniques qui vont prendre des décisions à sa place, pouvant entraîner sa survie mais aussi sa mort. Si je dérape sur une plaque de verglas, ou si je dois réagir parçe qu’un chevreuil traverse brusquement l’autoroute, je veux pouvoir réagir avec mes réflexes de conducteur expérimenté et ne pas confier ma vie à un ordinateur de bord qui peut être en panne ou prendre une fausse décision. Il est très curieux que vous ne soyez pas sensible à cet aspect des choses. Nous vivons déjà dans une société où nous sommes cernés en permanence par une informatique intrusive comme si nous étions du bétail ou des esclaves dont toutes les conversations et faits et gestes sont surveillés. Saviez-vous par exemple que ces nouveaux compteurs d’électricité prévus par cette loi de “transition énergétique” dont vous vous êtes tellement félicitée de l’adoption parce qu’on sortait du nucléaire (sur ce point précis on peut être d’accord avec vous) peuvent également être utilisés pour espionner les usagers? Même si on nous dit que ce n’est pas le but, le seul fait que ce soit possible est déjà en soi insupportable. Votre enthousiasme pour la voiture autonome me parait donc inquiétant car il annonce des évolutions sociales qui vont nous transformer en bétail dans une sorte de stabulation collective (même pas libre). Je me demande si cet amour de la vie automatisée pourrait s’expliquer par votre tradition familiale de fabricants d’automates à Sainte-Croix. Mais les magnifiques automates que l’on voit au musée de l’Auberson étaient des machines de luxe pour divertir les gens. De même pour les platines Thorens, si regrettées. On ne leur confiait pas le droit de vie ou de mort sur nous. Je trouve excessivement inquiétante la petspective d’une société ou les gestes quotidiens seraient monitorés par des machines. C’est une vision de cauchemar, orwellienne.

        1. Merci pour vos remarques. Oui, c’est vrai, l’automatisation n’est pas sans risque et il faut veiller à ce que chacun garde son libre arbitre. Il n’est en tous les cas pas question d’imposer les véhicules automatisés ou leurs fonctions automatisées aux utilisateurs. Ces fonctions sont en général facultatives, d’ailleurs. Par exemple, l’aide automatisée pour garer votre voiture peut être activée, mais vous pouvez toujours parquer vous-mêmes votre véhicule si vous le souhaitez. Il en est de même de l’aide à la conduite sur l’autoroute: c’est vous qui la branchez, si vous le souhaitez. Pour le moment, la situation me semble donc acceptable. Pour ce qui est des risques de la surveillance, les Verts sont certainement le parti le plus attentif à la sauvegarde de la sphère privée face à un Etat ou à des entreprises trop intrusifs. Nous sommes notamment intervenus sur l’utilisation du “big data” et sommes, en général, très actifs sur la protection des données et des libertés fondamentales. Nous sommes dès lors conscients du fait qu’il faut être très vigilants avec les objets connectés, dont évidemment les véhicules. Il faudra peut-être légiférer sur le sujet si des abus peuvent être commis et nous sommes prêts à le faire. Je suis comme vous: je n’ai aucune envie de vivre dans une société gérée par des machines. Celles-ci doivent être au service d’un mieux-être des êtres humains et augmenter leurs libertés. Dans le cas contraire, elles deviennent contre-productives. Les machines sont conçues par les êtres humains et pour les êtres humains, puis utilisées par eux. La responsabilité est toujours de notre côté. A nous de l’exercer pour garantir le maintien de nos libertés fondamentales. Pour finir sur une note plus légère et positive: l’aviation a connu une forte automatisation, mais on a toujours besoin de pilotes. Il en est de même pour certains transports publics terrestres. Le métro M2, à Lausanne, fonctionne sans conducteur dans les rames et présente donc un plus haut degré d’automatisation que d’autres métros dans le monde. Les rames restent cependant sous contrôle d’opérateurs humains. Bref, la numérisation et la robotisation de nos sociétés et de notre économie sont en cours, mais elles ne signifient pas la disparition du facteur humain. Finalement, je pense que le vrai danger est plus dans l’usage que font les êtres humains de certaines technologies, que dans les technologies elles-mêmes.

          1. Je suis également contre les voitures autonomes, c’est un risque trop important et compter sur la sagesse de l’utilisateur me paraît en l’état surréaliste, pour que l’humain soit responsable, il faudra encore quelques centaines d’années. D’accord avec les voitures électriques si l’infrastructure de recharge est présente avant et non pas après, comme c’est généralement le cas dans notre pays 😉 Mais qu’en est-il des véhicules utilitaires, comme les ambulances, transports adaptés pour personnes à mobilité réduite, camions de livraisons des super-marchés etc… ? Ceux-ci font des centaines de km par jour et les industries de fabrication de véhicules ne sont pas prêtes à cela. Ne mettons pas la charrue avant les boeufs. Mais continuez à vous battre, vous êtes l’une des meilleures à défendre ces causes. Si ce n’est la meilleure.

          2. Merci pour votre soutien. Concernant les voitures autonomes: je ne suis pas contre. Des voitures électriques autonomes utilisées en partage permettraient d’économiser beaucoup d’énergie et de ressources et de créer un pont entre transports publics et individuels. Les voitures actuelles, conduites par des êtres humains, sont à l’origine d’un nombre élevé d’accidents. Je pense qu’on peut assurer une meilleure sécurité avec des systèmes numériques à relativement court terme (dix ou vingt ans). Ce qui m’inquiète plus, c’est la protection des données et les risques de piratage de ces systèmes. Pour le reste, vous avez raison, il faudrait inclure tous les véhicules dans la transition, y compris les véhicules utilitaires, ceux qui assurent les transports de marchandises (il y a des premiers camions électriques qui sortent en ce moment) et ceux qui sont adaptés pour les personnes à mobilité réduite. Il y a encore du travail. Et cela ne nous dispense évidemment pas de continuer à investir dans la mobilité douce et les transports publics, car un embouteillage de voitures électriques (voire même de voitures autonomes) reste un embouteillage.

  2. Bonjour,
    Je trouve votre article intéressant et je me pose une question: Pourquoi est-il très peu question des actions à mener pour les pollueurs du 2/3 restant? Il y aurait là aussi du potentiel, non?
    J’ai l’impression que c’est plus facile de serrer la vis à la classe moyenne (moins bien organisée sous la coupole) qu’aux cimentiers, je me trompe? 🙂
    Belle soirée ensoleillée

    1. Les deux tiers restants sont liés au bâtiments, à l’économie et à l’alimentation. Les mesures pour le bâtiment ne marchent pas si mal. Il y a une taxe CO2 sur le mazout (contrairement à l’essence) dont une partie des recettes est investie pour soutenir l’assainissement énergétique des bâtiments. Cette part a été augmentée grâce à la Stratégie énergétique votée le 21 mai dernier. Pour le moment, le rythme est cependant trop lent: il faudra un siècle pour assainir l’ensemble du bâti existant. Pour l’économie, il y a notamment des soutiens pour l’efficience et des conventions d’objectifs pour les gros émetteurs de CO2, qui devraient bientôt être généralisées. Pour autant que l’on fixe des objectifs assez ambitieux (à voir…), ça peut marcher. L’alimentation est pour le moment peu traitée, il y a un gros potentiel d’efficience à exploiter dans l’agriculture, mais aussi dans nos habitudes de consommation (manger moins de viande, plus de produits locaux et de saison). Si on peut agir sur l’agriculture, il est plus difficile de le faire sur les choix alimentaires de la population: il faut sensibiliser et espérer que les gens vont suivre. Enfin, il y a l’aviation (16 % de nos émissions) et les investissements (rien que la BNS génère l’équivalent de l’ensemble de nos émissions avec ses investissements à l’étranger dans la “bulle carbone”. Là, tout est à faire: les trajets en avion ne coûtent rien et les Suisses en profitent énormément. Et il n’y a aucune volonté politique pour agir à ce niveau pour le moment. Pareil pour les investissements: le secteur bancaire et des caisses de pensions ne veut rien entendre pour le moment et les politiques ne sont visiblement pas prêts à les contraindre.

  3. bonjour; merci de rappeler encore et encore qu’il y a urgence; proposition N° un: remettre en cause la “bagnole” comme on dit en France ( objet de standing plus qu’utilitaire dans les mentalités, donc renouvelé dés la sortie d’un nouveau modèle; 4×4 inutile comparativement à un véhicule de taille plus modeste; durée de vie pas assez conséquente donc gaspillage énorme d’énergie à chaque nouveau véhicule construit (ma vieille 205 diesel pollue, soit, mais largement moins que la fabrication d’un véhicule neuf) proposition 2: vitesse limitée drastiquement, avec interdiction d’accélération, interdiction de doubler, etc…proposition 3: stimuler la convivialité plutôt que la compétitivité afin que les usagers des transports publics s’y sentent encore mieux; proposition 4: définir les convois ferrovières, urbains et autres par abonnement des usagers, s’engageant ainsi à les utiliser systématiquement; etc…cela aurait l’avantage de faire bouger les mentalités, plutôt que de laisser cela entre les mains des intérêts financiers qui sont incapables, par paresse intellectuelle de remettre en cause l’actuel système, qui nous fait aller droit dans le mur;
    cordialement.

  4. Excellent article, un cas en particulier qui pourrait être intéressant est de voir comment l’Inde à reussi a largement résolu ce problème. À la place d’utiliser de l’essence tous les transports publics utilise de gaz naturel. Même si ce n’est pas une solution complètement écologique cela à reussi a nettement fait baisser les émissions des gaz de serre durant une grosse expansion économique du pays.

  5. Si simplement des parkings gratuits aux rentrées d’autorautes étaient â disposition des contribuables pour y laisser sa voiture immatriculée . Cela permettrait de se retrouver à plusieurs personnes pour covoiturer. A l’heure actuelle, bien souvent, cela devient moins cher de rouler avec sa voiture que de rester parqué. Pas besoin de voiture moins polluantes et de normes bidons. simplement le bon sens de nos politiques et pas un état confisquatoire qui pose encore plus de taxes pour dissuader l’honnête travailleur. CQFD. Tout le monde s’y retrouverrait. Moins de pollution, un trafic plus fluide, des économies pour le citoyen et cet argent économisé serait de toute façons dépensé à d’autres occasions et l’état aurait sa TVA au passage.

  6. Pourquoi les frais et le temps de déplacement n’est pas aussi en partie à la charge des entreprises… cela aiderait à éviter des déplacements. Actuellement ils sont souvent entièrement à la charge des employés… ce qui ne motive pas les entreprises à développer le télé-travail, les engagements locaux. une meilleure distribution des places de travail sur le canton.

    Sinon une limitation de la croissance de population ou des entreprises qu’on attire. (Je ne suis pas pour, mais quand on attire des entreprises, qu’il faut des employés pour ces entreprises, c’est normal qu’on voit les déplacements croître).

    Permettre de construire, bétonner proche des entreprises… J’ai des collègues qui viennent du Valais car ils n’ont rien trouvé d’abordable sur Vaud par exemple.

  7. Bonjour. N.B. : c’ est de France que j’ écris, précision qui peut être utile pour la bonne compréhension de la suite de mon propos. Je demeure persuadé que l’ énergie la moins nocive pour l’ environnement donc les espèces vivantes dont l’ être humain, est celle, quelle que soit son origine, qui n’ est pas consommée. S’ agissant de faire circuler les automobiles à l’ électricité, par exemple : l’ origine de cette électricité, quelle est/sera – t – elle et n’ a(ura) – t – elle aucune répercussion négative sur l’ environnement ? J’ en doute fort, hélas ! J’ en viens à évoquer une problématique française et – peut – être aussi, je l’ ignore, suisse ; mais les frontières ont – elles encore un sens après les catastrophes naturelles de grande ampleur + Tchernobyl, Fukushima ? – Voici : dans l’ Hexagone, 5 mois par an, nos montres avancent d’ 1 heure sur le soleil mais, pire encore, nous sommes en ” avance ” de 2 heures sur ” lui ” pendant les 7 autres mois de l’ année, du dernier week – end de mars au dernier week – end d’ octobre ! C’ est le ” choc pétrolier ” de 1973 qui fut à l’ origine d’ une détérioration, déjà amorcée auparavant, de notre désynchronisation vis – à – vis de nos rythmes chrono – biologiques. Nous n’ avons fait que ” reculer ” pour être obligés de ” sauter ” désormais : raréfaction des énergies fossiles, obligations de se tourner vers le renouvelable et les économies d’ énergie ! Pour moi, une évidence s’ impose pourtant. En effet, ces décalages entre horaires ” officiels et légaux ” , d’ une part, l’ horaire réel du soleil, d’ autre part, concourent largement à la pollution aux conséquences désormais de plus en plus mortelles de par le monde, au réchauffement climatique, indubitable lui aussi ! J’ explique. Avoir fait ainsi correspondre ainsi l’ essentiel des activités anthropiques – ayant des conséquences directes sur ces 2 facteurs liés et pré – cités – avec les horaires de plus fortes chaleurs dues à l’ ensoleillement est une pure et simple aberration bien simple à comprendre ! En France en effet, du début du mois d’ avril à début novembre – donc notamment pendant la période estivale… – , vous effectuez, par exemple, votre trajet travail – domicile à partir de 18h00 – à l’ horaire ” officiel et légal ” , tout au moins – mais ce n’ est, en RÉALITÉ, qu’ à partir de 04H00 de l’ après – midi…au soleil, l’ astre solaire se moquant éperdument de nos ” petits arrangements d’ humains ” ! Conséquence ? La chaleur due à l’ ensoleillement est bien celle de 04H00 de l’ après – midi donc indéniablement & infiniment plus forte que celle qu’ elle serait à…06H00 de l’ après – midi ! Et
    à cette chaleur naturelle vient s’ ajouter celle liée notamment aux transports, les gaz à ” effets de serre ” ! Il y a URGENCE à adapter nos rythmes de vie donc de travail et de transport à l’ EVOLUTION ÉCOLOGIQUE : le réchauffement ne peut pas attendre que nos moyens de transports ne soient plus aussi désastreux en termes d’ impacts environnementaux en évoluant dans le bon sens. En effet, ce type d’ évolution ne peut, pour des questions économiques et sociales, que ce faire que trop lentement par rapport aux bouleversements environnementaux déjà largement amorcés, eux ! A moins d’ imaginer, pure inconscience, que ” par 1 coup de baguette magique ” , on puisse ” du jour au lendemain ” n’ utiliser que des modes de transport – sans compter ceux de production… – dépourvus de retombées négatives sur la Planète ! Non. Pour l’ instant, voici la situation : que ce soit les automobiles, les bus qui roulent eux aussi et encore majoritairement – surtout en France, au diesel – , la chaleur dégagée par les moteurs, leurs gaz d’ échappement accrus par le déclenchement des systèmes de refroidissement des moteurs – Logique ! – et, plus encore, l’ utilisation des climatisations – C’ est le ” serpent qui se mord la queue. ” – , tout ceci fait exploser les températures & les durées de périodes de canicules, comme les Français – parmi d’ autres – viennent à nouveau de devoir le constater. A noter que le différentiel de consommation entre rouler ” sans ” et rouler ” avec ” la climatisation serait, d’ après une étude que j’ avais lu sur internet, encore plus conséquent avec 1 moteur diesel qu’ avec 1 ” essence ” . LA solution facile à mettre en place consiste donc bel et bien à revenir à la raison, en n’ oubliant pas au passage que nous sommes plus proches des autres espèces – encore – vivantes que nous n’ avons pas encore contribué à détruire, liés que nous sommes, nous – autres humains et quel que subterfuge qui soit mis en place pour essayer d’ échapper à notre ” condition ” , plus proches donc de tout le VIVANT que des machines et autres robots qui ne sont que nos créations. Car en effet, c’ était bien rabaisser la CONDITION HUMAiNE à celle des machines et autres robots que d’ imaginer qu’ un changement bi – annuel d’ horaire ” officiel et légal ” n’ aurait aucune répercussion sur notre santé, directement ainsi que par répercussions environnementales ! Avec cette aberration des horaires ” légaux et officiels ” déconnectés de nos rythmes chrono – biologiques, on nous a subrepticement et insensiblement fait admettre l’ idée que nous pouvions, 2 fois l’ an, ” tourner les boutons de nos horloges biologiques ” impunément ! Non, nous ne sommes ni des machines ni des robots ni des ordinateurs : nous sommes des êtres VIVANTS, par conséquent connectés avec le reste de l’ univers, les rythmes naturels, ce qui en reste tout du moins : le soleil, la lune, etc. Je termine sur une note que j’ espère humoristique : à quelqu’ un qui, face à moi, s’ émerveillait des avancées fulgurantes de la technologie, je répondis jadis que, d’ une part, elle n’ est que le fruit de la création humaine, directement ou indirectement, et que, d’ autre part, je préférerai toujours ressembler à 1 miroir plutôt qu’ à 1 ordinateur. En effet, je ne pourrai jamais égaler leur puissance de calcul, par exemple, mais comme 1 miroir et sans l’ aide d’ aucune création humaine, moi – ainsi que tous les autres humains qui souhaitent le demeurer plutôt que se ” robotiser ” – , je pourrai continuer… à réfléchir ! La France vous ” observe ” comme le démontrent, par exemple, des réactions face à la dénucléarisation programmée, chez vous ! Des idées ” transitant ” par votre territoire peuvent être mieux reçues en ” retour ” que lorsqu’ elles sont formulées ” de l’ intérieur ” : c’ est stupide de la part d’ un certain nombre de mes concitoyens, j’ en conviens, mais je suis persuadé que c’ est une réalité, ” historique ” aussi semble – t -il… Bien cordialement, à mes proches voisins Suisses !

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