Depuis la décision populaire du 9 février 2014, tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut mobiliser les capacités de travail locales, quelle que soit la solution trouvée pour appliquer le nouvel article constitutionnel sur l’immigration. Plusieurs pistes ont été évoquées : faciliter une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, afin de permettre aux mères qui le souhaiteraient de reprendre le travail plus rapidement ou d’augmenter leur taux d’occupation, encourager une meilleure intégration sur le marché du travail des personnes de plus de 50 ans, ou encore lancer une offensive de formation pour que les employeurs puissent trouver dans nos frontières les collaborateurs hautement qualifiés qu’ils recherchent.
Nous votons le 14 juin prochain sur l’initiative sur les bourses d’études, qui vise à harmoniser les montants ainsi que les critères d’octroi des bourses au niveau fédéral. Le texte demande en outre que les montants des bourses d’études garantissent un niveau de vie minimal aux étudiants. Cette initiative doit être soutenue, aujourd’hui plus que jamais. Il est absurde et inéquitable que nos étudiants, aujourd’hui très mobiles, soient soumis à des conditions inégales en matière de bourses d’études, en fonction de leur canton d’origine. Dans certains cantons, par ailleurs, les bourses proposées sont d’un montant presque symbolique, en comparaison avec les coûts réels des études. Elles ne jouent donc pas leur rôle, forçant des jeunes doués à renoncer à leurs études ou à hypothéquer leur succès en travaillant d’arrache pied pour se financer. Enfin, de moins en moins d’étudiants sont effectivement soutenus: en 20 ans, leur pourcentage est passé de 12 à 7 %. Ce n’est pas ainsi que nous formerons efficacement nos jeunes, afin de répondre aux besoins pressants de notre économie.
Bien sûr, un accès équitable à la formation a un coût. Mais nous ne dépensons pas cet argent à fonds perdu. Il s’agit d’un investissement indispensable pour l’avenir de la Suisse, qui n’a pour seule ressource que sa capacité d’innovation et la grande qualité de son offre de formation. Nos hautes écoles et leurs étudiants doivent être considérés comme une source de richesse et non comme une charge. Enfin, alors que les initiatives et les propositions les plus diverses se multiplient pour soulager les familles, il faut considérer les difficultés de celles qui doivent financer les études, parfois fort longues et toujours coûteuses, de leurs grands enfants. Octroyer des bourses correctes aux jeunes qui en ont besoin est de fait un instrument très efficace pour aider les familles, tout en répondant, à long terme, aux besoins de notre économie en personnel hautement qualifié. Tout le monde y gagne donc.