Comment réduire immédiatement les émissions de carbone de 7.6% par année sans causer de famine

Le confinement a provoqué un réduction d’émissions de carbone

En février et mars 2020 la moitié des habitants de la Terre était confinée à la maison, pour limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus (vidéo Paris désert). Cette décision a été prise en quelques semaines à l’échelle de la Planète, je suis encore impressionnée de ce qui s’est soudainement avéré possible. Elle a provoqué une diminution des émissions de carbone, des avions, des transports terrestres, ainsi que des usines même si certaines ont compensé par une activité accrue ensuite. De nombreux restaurants et entreprises étaient fermés, et leur chauffage ou leur climatisation ne fonctionnaient pas.

Il y a eu aussi des pertes, je me souviens des images des tulipes hollandaises jetées au sol, d’autres cultures d’exportation ont été perdues, d’autres sciemment détruites par manque d’organisation. Au niveau climatique, cependant, le confinement a peut-être évité des catastrophes plus graves.

La diminution d’émissions de carbone s’est avérée juste suffisante pour cette année. Sans cela, l’enfer se serait peut-être déchainé sur Terre, il aurait pu se présenter sous forme de tornades de feux, d’inondations furieuses, et de chaleur mortelle.

Le confinement s’est accompagné des problèmes économiques

Cependant, le confinement a aggravé la faim dans les pays pauvres. Il y a plusieurs raisons à cela, les sécheresses et les catastrophes climatiques sont aussi un facteur. Cette année est marquée par plusieurs désastres : sécheresse en Afrique, plaie des sauterelles, sécheresse et vagues de chaleur dans le delta du Mékong, mauvaise année pour le blé dans le Midwest américain suite au ‘bomb cyclone’ de l’année passée, mauvaise année dans l’Iowa dévasté par un vent inouï, mauvaise année par le blé en Europe, au Canada, en Australie à cause des vagues de chaleur et des sécheresses.

Les organisation humanitaires avertissaient qu’une grave famine se préparait en hiver, avant le début de l’épidémie.

Les restrictions ont aussi eu des conséquences graves. De nombreuses personnes se sont retrouvées sans revenu du jour au lendemain. En Europe, elles ont souvent un délai de congé de quelques mois, puis elles ont droit aux allocations chômage pendant une année environ. Ce système évite la plupart de drames humains. Seuls les plus précaires, comme les immigrants illégaux ou les femmes de ménage ont affronté un lendemain sans aucun revenu.

Aux Etats-Unis, un nombre important de citoyens a perdu leur travail du jour au lendemain. C’est aussi le cas dans les pays du Tiers-Monde, ou de nombreuses personnes ne gagnaient plus rien. Selon Action contre la Faim, cela a provoqué une augmentation inquiétante de la malnutrition. Dans certains pays, les citoyens ont reçu un versement unique qui leur a permis d’acheter à manger, parfois les loyers ont été annulés. Je me demande si dans le cas des plus démunis, le confinement sauve des vies, puisque la famine en emporte.

La solution suisse a été de continuer le travail, si possible en télétravail, tout en fermant les restaurants, les magasins non-essentiels et les lieux publics, et malheureusement les lieux de culture. L’Etat a aidé de nombreuses entreprises en difficulté.

Comment réduire les émissions de carbone sans causer la famine?

Pour sauver le climat, nous avons besoin de réduire les émissions de carbone, donc certains secteurs de l’activité économique, chaque année autant qu’en 2020. Une réduction immédiate de l’effet de serre serait une excellente idée. Il faudrait donc imposer chaque année des restrictions comparables, sans causer de famine ni de crise économique.

Je me demande à quel point les pays pauvres ont été touchés par l’arrêt de leur économie locale ou, au contraire par l’arrêt des exportations et du tourisme international.

Comment l’économie mondiale évoluerait -elle si elle était immédiatement réduite aux biens indispensables? Les conséquences climatiques seraient très bénéfiques. Comment assurer que les personnes les plus pauvres aient encore des moyens de subsistance ? Les villes devraient s’équiper de camions ou de bus pour s’approvisionner directement chez les paysans.

Peut-être les pays les plus pauvres se seraient -ils mieux portés s’ils avaient pu continuer leur économie locale, vendant des aliments, et se limitant aux bien indispensables, un peu comme la Suisse l’a fait. Ils auraient bien sûr mangé beaucoup de chocolat et de sucre, mais ils pourraient s’organiser pour fonctionner en mode local, indépendamment des pays développés. Ont-ils vraiment besoin du commerce international? J’ai l’impression que l’économie repose largement sur la consommation des pauvres et des classes moyennes, et que l’appauvrissement de ceux-ci, où la moitié de la population achèterait beaucoup moins, créerait un contre-coup important pour l’économie du pays. D’où l’intérêt d’un revenu minimum universel.

En Suisse, les compagnies aériennes, les magasins d’habits, les hôtels, les restaurants, la culture ont essuyé des grosses pertes. J’ai déjà relayé le fait que la quantité de vols et de vêtements est excessive pour la Planète (vols vêtements), et que  leur consommation augmentait très vite. Donc, une diminution de ces activités est une bonne nouvelle pour le climat et s’est immédiatement traduite par une diminution des émissions de carbone.

Alors, je crois qu’il faut trouver des solutions pour les personnes qui travaillent dans ces domaines sans sauver l’aviation par des vols gratuits ou des habits gratuits. La crise de ces secteurs a peut-être été précipitée par des prix déjà irréalistes.

Sauver les compagnies d’aviation constitue une fuite en avant. Il faudrait plutôt donner un revenu minimum ou inventer des emplois différents, écologiques pour les personnes qui étaient employées dans ces secteurs. Les hôtesses Easyjet ont par exemple été employées dans un hôpital d’urgence londonien.

Nous devons réinventer l’économie maintenant. Une des ces prochaines années, nous pourrions bien vivre un confinement d’urgence pour raisons climatiques.

Comment l’économie mondiale évoluerait -elle si la réduisait immédiatement aux biens indispensables ? Comment assurer que les personnes les plus pauvres aient encore des moyens de subsistance ?

Nous avons besoin d’un plan d’économie de base durable, où les émissions de carbone seraient immédiatement diminuées sans famine et en limitant les conséquences économiques. Il faudrait peut-être commencer par la reconversion immédiate de personnes employées actuellement dans les secteurs inutiles et nuisibles, réduire rapidement le temps de travail ou, troisième possibilité, adopter le revenu minimum universel.

Il faut un plan de réduction immédiate des émissions de carbone, qui assurerait la subsistance des plus pauvres, l’alimentation, les services de santé et le logement.

Lien sur ma courte présentation d’un plan pour le climat de The Climate Mobilization

Dorota Retelska

Dorota Retelska, décrypte les nouvelles du climat. Docteure ès Sciences de l’UNIL, auteure d’Antarctique-Ouest dans le Vide, elle alerte sur les dangers du climat depuis plusieurs années. Elle est active dans plusieurs organisations de défense du climat, entre autres l’Association Climat Genève, Greenpeace, TACA, et le Collectif Climat 2020.

32 réponses à “Comment réduire immédiatement les émissions de carbone de 7.6% par année sans causer de famine

  1. Une forêt absorbe du CO2 et libère de l’oxygène, une ville produit du CO2 et consomme de l’oxygène (moteur thermique et même respiration humaine); si on y ajoute les résidus de combustion (moteurs, chauffage, etc …) on a une bulle d’air vicié qui fragilise fortement la santé humaine. Les poumons sont une barrière de protection naturelle contre les virus, quand cette barrière est altérée par la pollution les individus sont plus fragiles, ce qui pourrait même expliquer en partie pourquoi le Covid touche plus les villes que les campagnes.

    La forêt est un écosystème autonome qui a survécut seul pendant des millions d’années, la ville n’est pas un écosystème mais une invention humaine qui a les caractéristiques opposées à la forêt, elle a un bilan climatique bien pire qu’un désert de sable et affecte gravement la santé humaine.

    la réduction des émissions de CO2 est primordiale en ville parce qu’il n’y a pas assez de végétation pour l’absorber et fournir de l’oxygène, à la campagne l’air n’est pas vicié parce que les surfaces végétales sont plus importantes que les surfaces artificialisées. Et encore une fois c’est la concentration urbaine qui pose problème !

    Les surfaces végétales baissent l’albédo des sols, évacuent la chaleur (chaleur latente), absorbent du CO2, libèrent de l’oxygène, nourrissent et protègent toute la biodiversité sur les continents … En ayant stigmatiser la consommation d’eau des plantes (et donc de l’agriculture) on détruit la vie sur terre !
    http://pasdeclimatsanseau.unblog.fr/2020/10/11/air-vicie-en-ville/

    1. Le CO2 en ville vient principalement des véhicules.

      Le secteur des transports est un des secteurs les plus émetteurs de CO2 avec la consommation de produits, l’alimentation, le logement.

      D’ailleurs, la Californie a interdit la vente de véhicules à essence et diesel dès 2035.

      En France, le développement des transports ferroviaires pour les marchandises entre les grandes villes mérite d’être vraiment soutenu car c’est un projet tout à fait réaliste selon moi. Pour les personnes qui perdraient leur emploi, un revenu minimal doit être garanti si la reconversion professionnelle s’avère impossible.

      A l’échelle humaine, manger local, végétarien ( ou réduction de notre consommation de viande ) et bio ( comme les paniers AMAP et la Ruche qui dit oui en France ), consommer le moins possible de produits, réduire la consommation énergétique de notre logement permet de réduire notablement notre empreinte écologique sachant que l’empreinte environnementale dans les pays riches est bien plus élevée que dans les pays pauvres. Si tout le monde vivait comme un Américain, il faudrait 5 planètes alors que si tout le monde vivait comme un Bangladais, il faudrait une planète.

  2. Je crois que ce que Dorota propose n’est pas réaliste dans un monde capitaliste. La majorité des pays du monde étant de nature capitaliste. Mais on peux toujours vivre d’utopie ou rêver en couleur en pensant que le revenu minimum universel deviendrait un jour une réalité dans un monde capitaliste.

    1. ce n’est pas plus réaliste dans un système capitaliste que dans un monde communiste : la Chine produit plus de CO2 que les USA et à l’époque l’URSS était plus polluante que l’Europe de l’Ouest , si on se rappelle des pluies acides qui détruisaient les forêts d’Europe de l’Est !
      Il faut se projeter vers la fin du siècle dans un monde n’utilisant plus de fossiles pour son énergie .
      Hâte toi lentement, dit le proverbe !

    2. Si la diminution de notre empreinte n’est pas possible dans un monde capitaliste, il faudra changer ce monde… ou disparaître (Dawrin).
      L’enjeu est tel que notre mode néolibéral de mener l’économie, si “naturel” et “sans autre solution” va être remis en question. Voir p.ex les travaux de Kate Raworth par exemple et l’économie du donut.
      Beaucoup de choses impossibles ont été réalisée en 2020 (plus de salon de l’auto ?!?) et ce n’est peut-être pas fini. Informations sur le climat: etatdurgence.ch

  3. « Comment l’économie mondiale évoluerait -elle si elle était immédiatement réduite aux biens indispensables? »

    Vous avez un début de réponse en observant simplement ce qu’il se passe aujourd’hui : mal

    A cela il faudra rajouter une augmentation massive des dépressions et autres problèmes psychiatriques, la famine dans les pays les plus pauvres et les privations de toutes sortes chez les plus démunis des pays occidentaux (comme vous le mentionnez), le chômage massif que les Etats ne pourront plus financer, avec pour conséquence la guerre de tous contre tous pour obtenir de la nourriture et de quoi survivre.

    Tout cela dans un monde sans culture ni divertissement pour alléger un peu la lourdeur de cette vie de privations, où l’ennui sera le moteur de toutes les révoltes.

    Toutes vos théories oublient une chose essentielle : l’humanité ne vit pas que de pain.

  4. Comment réduire immédiatement les émissions de carbone de 7.6% par année sans causer de famine ?

    C’est facile : en réduisant sur deux générations la population mondiale de 7,6 %. À l’échelle géologique, deux générations, c’est l’immédiat.

    1. Oui, mais il faut alors commencer par supprimer des riches, ils polluent beaucoup … beaucoup… beaucoup plus que les pauvres.
      Ou alors juste manger moins de viande, passer de 48kg par an à 4.8 p.ex, un bon début que l’on peut commencer … maintenant. Sans action de grande envergure, en 2027, nous aurons perdu définitivement le 1.5°C

  5. Vous savez tout comme moi que le point de basculement définitif sera la fonte du permafrost, soit 25% des sols de l’hémisphère nord. A ce moment, la quantité de CO2 dégagé sera le double de ce que pourrait dégager la combustion de toutes les forêts terrestre, sans parler du méthane. Paradoxalement, le seul moyen de retarder cela est la déforestation pour retrouver les steppes gelées et faire monter l’albédo (hypothèse de Zimov).
    D’une manière ou d’une autre, on ne coupera pas à la nécessité de réduire drastiquement nos émissions de CO2. C’est pourquoi, la solution la plus raisonnable me semble de financer la transition en commençant par remplacer la taxe CO2 par une taxe sur le gaspillage, beaucoup plus supportable pour les revenus modestes, plus incitative, plus rémunératrice dans le contexte actuel…Puis de l’affecter à la transition tout en mobilisant les énergies humaines non utilisées dans le gaspillage néolibéral pour cette tâche.

  6. Bonjour,
    les notions de “biens indispensables”, de “secteurs inutiles” ou “nuisibles”, m’interroge. Ce qui est réellement indispensable c’est “manger, boire, et avoir un toit”. Manger, c’est le monde agricole. Avoir un toit c’est le Bâtiment et les Travaux Publics. Mais derrière cela, il y a tout ce qui est machinisme, production de produits de base (ciment, isolant, bois, …). Il y a aussi tout ce qui est chauffage. Etc.
    Si on y ajoute la santé, il y a non seulement le monde hospitalier, mais aussi toute la cohorte d’ouvriers et d’ingénieurs qui conçoivent et produisent aussi bien les médicaments que le matériel médical. Et derrière le matériel médical, il y a tout ce qui est électronique. Pour cela il faut ajouter l’éducation, donc les enseignants, le personnel d’encadrement, de service, … Et de proche en proche, il devient difficile de définir des secteurs qui soient inutiles.

    En fait, les rares “secteurs inutiles” seraient “la Culture”, “le Tourisme”, “le sport”. Les deux premiers relèvent de l’enrichissement intellectuel. Le dernier relève de la relation sociale (qui, enfant, ne s’est pas fait des amis en allant pratiquer un sport?). Est-il socialement acceptable de créer une société sans cela? C’est d’ailleurs une interrogation concernant le confinement, qui reste ouverte. En effet, cette période particulière a réduit la pollution. Mais cela c’est aussi fait au détriment du lien social. Et si on trouve quelques publications concernant l’impact sur l’état psychique que cela a engendré, personnellement j’attends toujours l’étude qui analysera son impact sur la mortalité (suicides, décès des personnes âgés par isolement familial, décès dû au stress traumatique). Une telle “solution” est-elle donc viable sur le long terme?

    Finalement, ce qu’a révélé le confinement c’est:
    1- l’impact de nos déplacements du quotidien. Sur ce point, le télétravail “partiel” peut amener un plus. Mais il concerne surtout les “ingénieurs des champs”. C’est à dire les personnes diplômées qui vivent en zone péri-urbaine ou rurale, donc doivent se déplacer en voiture (souvent trop puissante), pour aller travailler. Mais cette “option” ne doit pas concerner la totalité du temps de travail. Sinon elle a un impact fort sur le lien social. Ainsi, dans ma société, nous avons eu un nouvel embauché au début du confinement. Pendant 2 mois, il n’a donc été qu’une voix pendant nos audioconférences, sans “réelle existence physique”,
    2- l’impact de notre consommation. Mais un “producteur” ne peut vivre que de la présence de consommateurs. Pour augmenter ses revenus il faut donc que ces consommateurs “sur-consomment”. Ou alors il faut mettre en place une “économie planifiée” qui limite la concurrence, mais aussi la capacité de production par ouvrier, afin d’assurer le revenu de chacun, tout en limitant la production au strict remplacement de produits usagés.
    3- L’importance de la précarité dans nos sociétés. Cette précarité s’est transformée en immense pauvreté du fait de la situation économique.

    Tout ceci, ne fait que renforcer mon opinion personnelle vers une approche “radicale”, même si elle serait humainement difficile à accepter, consistant à créer des grosses villes nouvelles, concentrant la population. Ces villes seraient résolument orientées vers l’usage de modes de transports doux (marche à pieds, vélo, …). Elles seraient composées de quartiers comprenant tous les “services usuels” (alimentation, sport, culture, nature) afin que leurs habitants limitent leurs déplacements. En dehors de ces villes, les zones libérées seraient consacrées à l’agriculture et à l’élevage, afin d’assurer une autonomie partielle par consommation de proximité. Seraient aussi conservés des “îlots historiques” correspondant à des zones à forte valeur patrimoniale. Tout ceci serait relié par des transports en commun terrestres (type rail). Et les liaisons passagers de longue distance seraient assurées non plus par l’aérien, mais par des navires à grande vitesse. Pour cela les temps de congés seraient allongés afin de maintenir une activité touristique, vecteur non seulement d’emplois, mais aussi d’échanges et d’ouvertures culturels.
    Bien sur une telle “option” entrainerait pour un temps, celui de la construction, une forte pollution. Et elle verrait une opposition forte, du fait de la nécessité de “déporter” les populations habitants dans les zones péri-urbaines et rurales alors que leur activité s’effectue en zone urbaine. Mais sinon?

    1. Très bon commentaire pertinent et réfléchi qui met une claire lumière sur l’étendu du problème. Et cela me rappelle une très ancienne remarque dans un livre pas si obscure: ‘L’homme ne vit pas du pain seulement’, mais comme vous soulignez fortement aussi des liens sociaux, de la culture de l’art.
      J’espère que vous pourriez partager vos reflexions aussi ailleurs (et ne pas seulement en réponse à un blog, que je trouve assez confus, peu ciblé, plein de sous-entendus, et où tout est son contraire est dit….)
      Joseph

  7. Pour répondre à la question comment éviter la famine, 54 % de terres arables de la Terre sont adaptées par les humains, les 46% constituent les terres sauvages telles que les forêts sauvages, montagnes, toundras, déserts.
    Parmi les 54 % de terres arables, 28 % sont consacrées aux pâturages et 10 % à l’agriculture, le restant constitue la production forestière, les zones habitées et les terres érodées. Voyez vous bien que 28 % sont consacrées aux pâturages et 10 % à l’agriculture ? Si tout le monde étant quasi végétarien, la surface des terres permettant de quoi nourrir les êtres humains serait double. De plus, cela permettrait d’augmenter la quantité de nourriture disponible. Les problèmes alimentaires dans le monde seraient beaucoup moins graves si nous changions simplement nos habitudes alimentaires.
    Quelques chiffres sur la viande : 100 kg de céréales ou de produits végétaux sont nécessaires pour produire 6 à 14 kg, pas moins de 15 m3 d’eau se cachent derrière la production seulement d’un kilo de boeuf…etc. Nous n’avons pas besoin de manger autant de viande, les personnes végétariennes ou vegan en sont la preuve.

    1. on peut doubler la production agricole juste avec de la permaculture (culture permanente) , en France ce sont les sécheresses et les sols nuls l’été qui minéralisent les terres agricoles.
      Quand on dit que les sols agricoles se minéralisent c’est qu’ils perdent leur biomasse et ils perdent leur biomasse parce qu’ils n’en fabriquent pas assez ! Sans biomasse les sols deviennent trop perméables, les eaux qui alimentent les nappes phréatiques ne sont pas assez filtrées et les cultures manquent rapidement d’eau. La période idéale pour faire de la biomasse (et donc de la photosynthèse) c’est l’été mais pour cela il faut de l’eau, comme en France on diminue les surfaces irriguées de 10% par an pour alimenter des villes qui ne recyclent pas l’eau on amplifie la désertification, on s’attaque sérieusement à notre sécurité alimentaire , on détruit la biodiversité (un sol sec c’est un sol mort) et on en arrive même à dérégler le climat.

      la terre n’a pas perdu une goutte d’eau depuis sa création, 15m3 d’eau pour 1kg de viande c’est de l’eau qui reste dans le cycle, les seuls à gaspiller l’eau sont les citadins par les rejets en rivières des pluies et des eaux usées (sommairement traitées …) ! mettez les villes aux normes (donc aucun rejet en rivière) et on ne parlera plus jamais de sécheresse !
      https://www.mediaterre.org/actu,20200503184212,1.html

      1. Il faudrait que les citadins comme les non citadins consomment de façon sobre l’eau, c’est comme l’énergie ( pour l’eau, limiter les douches et bains ). La gestion de l’eau est sûrement à revoir…car une mauvaise gestion peut créer de graves problèmes.
        Les agriculteurs doivent remédier aux problèmes de sécheresses en créant des retenues et en végétalisant leurs champs par exemple par la plantation de lignes d’arbres entre les champs de culture.

        1. vous avez raison, cependant l’eau n’est pas consommée mais utilisée et ce sont les continents qui ont besoin d’eau douce pas les mers. Je plante des arbres tous les ans, mais je le fais pour la génération d’après, il faut au moins 30 ans pour qu’un arbre soit opérationnel pour le climat. Il faut voir aussi qu’une haie demande de l’entretien tous les ans , c’est du temps et du gasoil !
          pour le long terme il faut planter des arbres pour le court terme il faut végétaliser massivement les surfaces exposées au soleil, c’est plus facile à la campagne qu’en ville à condition que les villes recyclent l’eau dans les champs au lieu des rivières, il faut donc que les villes se mettent aux normes !

          1. Moi aussi je fais planter des arbres par l’intermédiaire des associations, attention au greenwashing des groupes pétroliers qui plantent des arbres.
            Notre haie ne nous demande pas trop d’entretien car nous avons choisi des arbustes qui poussent plutôt doucement.
            Vous avez raison, les villes devraient recycler l’eau pour irriguer les champs au moins en été. Savez-vous s’il existe des lois concernant la gestion durable de l’eau usée des villes en France ? Sinon je vais me rapprocher auprès des associations, sinon autrement. Une gestion durable de l’eau est vraiment primordiale et ça réglerait au moins en grande partie le problème de la sécheresse dans les champs de culture.

          2. l’ensemble des lois sur l’eau peuvent se résumer simplement à : aucun rejet en rivière !

            tous les rejets (pluies et eaux usées) doivent être traités et infiltrés pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques, et quand les infiltrations ne sont pas possibles l’eau doit être recyclée pour des usages non domestiques comme l’arrosage. Les rivières sont le drainage naturel des sols et elles sont caractérisées uniquement par leurs sources, tous les apports supplémentaires (ruissellements, fossés et rejets de station d’épuration) amplifient le drainage naturel donc assèchent les nappes phréatiques et polluent. Contrairement aux idées reçues l’irrigation n’assèche pas les nappes phréatiques puisqu’elle contribue à l’alimentation du cycle, c’est au contraire le manque de végétation en été (après les moissons) qui coupe le cycle de l’eau ! Les villes ont enfin compris l’intérêt de la végétalisation mais il faut la généraliser partout en faisant des réserves d’eau l’hiver.

            Actuellement les rivières françaises rejettent entre 50 et 70% des précipitations (alors qu’il ne faudrait jamais dépasser les 30% …) ce qui provoque des inondations, un assèchement mathématique des bassins hydrologiques

            https://www.mediaterre.org/membres/denise_france79/

          3. Pouvez-vous m’expliquer qu’est ce que c’est l’irrigation des eaux usées ?

            Oui je dis comme vous végétalisons les villes. Petite anecdote : mon exposé dont le sujet est libre en 3ème en arts plastiques portait sur la végétalisation des villes. J’ai eu cette idée qui est en fait visionnaire sans le savoir à l’époque.
            Oui, exact les villes doivent aussi faire des réserves d’eau en hiver ou à la sortie de l’hiver pour l’été. C’est comme le jardinier amateur qui a des récupérateurs d’eau de pluie ( d’ailleurs dans certains pays posséder un récupérateur d’eau de pluie est obligatoire ) pour arroser son potager en été, mais souvent il n’y en a pas assez…
            Selon vous, comment faire en sorte que la loi sur la gestion durable d’eau usée soit appliquée ? Quel est le pourcentage de villes n’appliquent pas cette loi ??

          4. 80% des stations d’épurations françaises ne sont pas aux normes et la plupart des caniveaux des villes sont connectés directement aux rivières … Par exemple pour l’agglo de Bordeaux les pluies et les eaux usées représentent 1 millions de m3 par jour (l’équivalent de Sivens qui repart en mer tous les jours).
            ça peut paraitre anodin mais en Nouvelle Aquitaine la consommation d’eau potable et industrielle, dans les nappes phréatiques, correspond exactement aux prélèvements agricoles, donc si cette eau était recyclée pour l’arrosage (conformément au code de l’environnement) on diviserait par deux les prélèvements estivaux.
            Idem pour les ruissellements urbains, la Nouvelle Aquitaine compte 781 200 hectares artificialisées (9.3% du territoire) avec une pluviométrie moyenne de 700mm par an on obtient 5 milliards de m3 d’eau douce exploitable pour des usages non domestiques comme l’arrosage. 5 milliards de m3 c’est 3 fois la consommation TOTALE de toute la région (potable agricole et industrie) qui n’est que de 1.5 milliards, c’est 10 fois les prélèvements agricoles estivaux dans les nappes phréatiques (500 millions de m3) , c’est à dire qu’au lieu d’irriguer 400 000 hectares on pourrait en irriguer 4 millions donc la TOTALITÉ de la Surface Agricole Utile de la Nouvelle Aquitaine sans prélever une goutte dans les nappes phréatiques l’été…

  8. Comment réduire immédiatement les émissions de carbone de 7.6% par année sans causer de famine?
    En réfléchissant enfin posément, calmement et rationellement à une énergie abondante et non-émettrice de CO2: l’énergie nucléaire….
    Le New York Times y songe sérieusement et les Chinois s’y consacrent activement. Quelle folie de vouloir être sage tout seul.

  9. Vous me parlez de cycle de l’eau. Donc les villes ne retraitent pas les eaux usées pour être réutilisables par les citadins comme je croyais ??
    Supprimer des élevages d’animaux, ce qui libérerait de nombreux surfaces de pâturages la plupart cultivables pour mieux régler les problèmes alimentaires dans le monde est la solution la plus efficace contre la famine.
    Concernant l’agriculture, les terres devraient toujours être couvertes entre chaque culture , par exemple avec de l’engrais vert, et non laissées nues, en tout c’est que je fais dans mon petit potager où je pratique le paillage pour l’humus et limiter l’évaporation de l’eau et où je n’utilise aucun produit chimique, pour l’engrais j’utilise du fumier de poule.

    1. l’évaporation de l’eau absorbe 60% de l’énergie solaire reçue par les sols, c’est pour cela qu’il n’y a pas de canicule en mer et en foret, limiter l’évaporation revient à “garder” la chaleur, il faudrait au contraire rechercher le taux d’évaporation des forets de feuillus : 500mm par an soit 5000m3 à l’hectare !
      les eaux usées des villes ne sont pas recyclées mais diluées dans les rivières, c’est le plus grand massacre écologique connu en France … une enquête est en cours pour savoir pourquoi les services de l’état ont couvert ce délit : https://www.lcp.fr/actualites/face-au-risque-de-pollution-rampante-lassemblee-vote-la-revision-des-normes-des-boues

      cf https://www.mediaterre.org/actu,20200810121408,1.html

      1. pour ne pas perturber le cycle de rechargement des nappes phréatiques toute l’eau pris dans les nappes doit y retourner, c’est valable pour les particuliers avec une infiltration à la parcelle (pluie et eaux usées) mais aussi pour les villes qui ne l’ont jamais fait … les normes sont parfaitement connues des élus qui ils les imposent à toutes les nouvelles surfaces artificialisées …
        Quand l’eau ne peut pas être infiltrée elle doit être recyclée pour des usages non domestiques comme l’arrosage … ça non plus les villes ne le font pas !

        1. Les élus doivent bénéficier d’une expertise dans la gestion de l’eau durable. Il n’y a peut-être assez d’experts ou ingénieurs français en eaux pluviales et eaux usées. A mon échelle, je ne sais pas ce que je peux faire, peut-être saisir une association juridique pour que les choses avancent plus vite.

  10. Pouvez-vous me dire d’où viennent toutes vos sources sur les eaux pluviales et eaux usées ? Ok, je vais voir avec Valérie Cabanes si je peux, peut-être avec Camille Etienne sur son compte Instagram, l’association Sherpa…etc. La gestion de l’eau doit vraiment faite de façon durable.

    1. Après réflexion, je pense que Valérie Cabanes ne veut pas s’en occuper car il n’y a pas de ” réelles ” victimes. Mais cette mauvaise gestion d’eau dont personne ne parle mérite de faire grand bruit après certains maires voudront s’en occuper sérieusement. Donc il faut surtout passer par des journalistes spécialisés sur l’environnement.

      1. Irriguer les champs en été permettrait aussi de limiter les départs de feu qui se produisent souvent en été avec le réchauffement climatique.

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