Le régionalisme prend de l’importance dans le commerce mondial (CNUCED)

Je publie ici des notes de la réunion CNUCED de la Barbade. Mes notes ne sont pas très précises ni complètes, vous pouvez certainement contacter l’organisation directement pour des éclaircissements,  mais je relève quelques éléments  sur l’économie actuelle et future.

Le monde assiste à une reprise inégale, les pays développés récupèrent beaucoup mieux, huit dollars investis dans la reprise sur dix le sont dans les pays développés.

Récemment, la pandémie a poussé 120 millions de personnes dans l’extrême pauvreté, la Barbade a perdu 70% du tourisme.

Le commerce régional vit un rapide développement.

Le nombre d’accords commerciaux régionaux a doublé, déjà avant la pandémie.

Une part croissante des échanges s’effectue entre partenaires régionaux.

Les infrastructures construites pour le commerce mondial sont moins rentables.

Les accords régionaux comprennent des clauses innovantes sur le genre, la durabilité, les petites entreprises.

L’intégration régionale peut réduire le protectionnisme aux frontières et les tarifs.

Le coût moyen des mesures non tarifaires est désormais deux à trois fois plus élevé que les mesures tarifaires.

L’UNCTAD suggère de réduire les politiques commerciales restrictives en Afrique, par exemple de créer un mécanisme en ligne pour signaler les obstacles au commerce.

Le régionalisme est nécessaire pour un flux de commerce et de production, rendre la nourriture plus disponible. Le nationalisme y fait obstacle (Prof Eleanor Fox,  professeure en régulation commerciale).

La région a besoin de ferries régionaux, de meilleurs transports, des bateaux qui transportent des personnes et des voitures (Marsha Caddle, Barbade).

L’Asie a-t-elle besoin de plus d’intégration régionale ?
On a vu des pénuries, des problèmes de transports, des disparitions d’entreprises. Une seule source peut nuire gravement à l’économie..
Un soutien international renouvelé est nécessaire pour les pays en développement, les vaccins…(Minister of trade, Kishore, India ).

La numérisation sera  importante :il faut des approches régionales pour développer les capacités numériques (Patricia Scott (Secrétariat du Commonwealth)).

Dans les marchés communs plus proches, il y a beaucoup de collaboration, mais Le régionalisme n’est pas facile.

Au Portugal,  l’engagement pour le régionalisme a permis d’améliorer des indicateurs économiques (regionalism discussions).

En tant que citoyens du monde, nous sommes tous vulnérables à la pandémie et le climat est une crise des biens communs mondiaux.  Elle interpelle tout le monde pour une vision partagée d’un monde interconnecté, d’un avenir meilleur.

Nous devons être conscients de nos approches en matière de financement…dans cette crise,  les problèmes de PIB des pays en voie de développement ne sont pas de leur faute.

Le représentant d’Iran estime que leur droit au développement est menacé, et qu’il ont besoin d’accéder à nos actifs étrangers pour obtenir des médicaments, etc.

Cuba déclare qu’ils continuent d’être victime d’un blocus vieux de 60 ans, violation flagrante des droits du peuple cubain, obstacle au commerce et au développement, qui affecte tous les aspects de la vie et qui s’est aggravé lorsque Donald Trump était au pouvoir.

Une dizaine d’intervenants de différents pays ont déploré l’inégalité dans l’accès aux vaccins et les problèmes qu’elle leur crée.

Les membres de la CNUCED ont souligné la nécessité de définir un récit de développement sur les problèmes affectant le commerce mondial.

La CNUCED s’occupera de la logistique, de la crise des transports.

Elle veut aussi combattre le protectionnisme, maintenir le commerce ouvert… pour assurer le flux de matériel.

D’autre part, Mme Grynspan déclare que si les indicateurs sont erronés, nous ne mesurons pas bien, nous prenons les mauvaises décisions. Nous devons surmonter les mauvais indicateurs, et considérer aussi la santé, les catastrophes.  D’autres personnes ont souligné la nécessité de remplacer l’indicateur de PIB, et plusieurs intervenants sont revenus sur le problème de la dette.

Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, a suggéré une analyse indépendante de la durabilité de la dette pour chaque pays, et de la ramener à un niveau durable (sustainable). Il propose de reformer l’architecture globale de la dette (plus sur le problème et la discussion de la dette ici).

Pour promouvoir le commerce, La CNUCED propose de:

1. Transformer l’économie par la diversification
3. Améliorer le mode de financement du développement
4. Promouvoir le multilatéralisme en revitalisant la CNUCED

“Une reprise différente doit être inventée. Nous reconstruirons différemment et ensemble. “

L’assemblée a adopté l’engagement de Bridgetown.

Je crois que le régionalisme peut vraiment contribuer à un développement économique durable, et limiter les distances de transport. Je remarque que le discours dominant fait toujours allusion à la croissance, alors que j’aimerais voir des théorie d’économie sans croissance matérielle. Par contre, l’indicateur du PIB et les dettes sont remises en question par des nombreux orateurs.

Image par ArtTower Pixabay

 

L’arrêt des avions a limité le réchauffement

Les avions en vol rejettent des résidus du carburant consommé. Ces particules favorisent la condensation de  cirrus, fins nuages vaporeux, qui se forment dans certaines conditions atmosphériques.  Ils empêchent la chaleur de se dissiper et contribuent au réchauffement climatique.

En 2020, la circulation aérienne a été fortement limitée par les mesures de confinement.  Durant cette période, le ciel a été plus dégagé. En absence d’avions, le nombre de nuages cirrus a été réduit de 9%, et ceux qui se sont formés étaient un peu moins denses.

L’arrêt des avions a donc eu un effet bénéfique immédiat sur le réchauffement climatique. Sans ces nuages et leur effet chauffant,  la température de la Planète pourrait diminuer un peu (phys.org). Au contraire, un arrêt brusque de la consommation du charbon au sol a pu augmenter légèrement les températures (blog). A long terme bien sûr, l’arrêt de l’aviation actuelle, aussi bien que celui de la consommation du charbon limite l’effet de serre pour les années futures.

Nous pouvons donc limiter l’aviation quasi-immédiatement, enfin dès que les personnes en déplacement seront rentrées à la maison.  Des restrictions de vols pourraient constituer une solution valable de sauvetage d’urgence du climat. Au minimum, il faut mettre en place des améliorations telles que  des vols sans escale, et des connections en train.

Avant la crise covid, l’aviation connaissait un essor rapide.  Si cette évolution se poursuivait, les émissions de carbone des avions augmenteraient beaucoup le réchauffement climatique. De plus, ils provoqueraient la formation de plus de cirrus, et l’effet de serre provoqué par ceux-ci pourrait tripler vers 2050 (phys2). Il faut absolument le juguler avant, et en tenir compte dans conception de nouveaux carburants.  Des combustibles plus propres pourraient limiter la condensation des nuages, mais les émissions de CO2 aéronautiques devraient aussi aussi être sérieusement limitées.

Image par Kaoru Yamaoka de Pixabay

Image de couverture  par PublicDomainPictures de Pixabay

 

 

Comment réduire immédiatement les émissions de carbone de 7.6% par année sans causer de famine

Le confinement a provoqué un réduction d’émissions de carbone

En février et mars 2020 la moitié des habitants de la Terre était confinée à la maison, pour limiter la propagation de l’épidémie de coronavirus (vidéo Paris désert). Cette décision a été prise en quelques semaines à l’échelle de la Planète, je suis encore impressionnée de ce qui s’est soudainement avéré possible. Elle a provoqué une diminution des émissions de carbone, des avions, des transports terrestres, ainsi que des usines même si certaines ont compensé par une activité accrue ensuite. De nombreux restaurants et entreprises étaient fermés, et leur chauffage ou leur climatisation ne fonctionnaient pas.

Il y a eu aussi des pertes, je me souviens des images des tulipes hollandaises jetées au sol, d’autres cultures d’exportation ont été perdues, d’autres sciemment détruites par manque d’organisation. Au niveau climatique, cependant, le confinement a peut-être évité des catastrophes plus graves.

La diminution d’émissions de carbone s’est avérée juste suffisante pour cette année. Sans cela, l’enfer se serait peut-être déchainé sur Terre, il aurait pu se présenter sous forme de tornades de feux, d’inondations furieuses, et de chaleur mortelle.

Le confinement s’est accompagné des problèmes économiques

Cependant, le confinement a aggravé la faim dans les pays pauvres. Il y a plusieurs raisons à cela, les sécheresses et les catastrophes climatiques sont aussi un facteur. Cette année est marquée par plusieurs désastres : sécheresse en Afrique, plaie des sauterelles, sécheresse et vagues de chaleur dans le delta du Mékong, mauvaise année pour le blé dans le Midwest américain suite au ‘bomb cyclone’ de l’année passée, mauvaise année dans l’Iowa dévasté par un vent inouï, mauvaise année par le blé en Europe, au Canada, en Australie à cause des vagues de chaleur et des sécheresses.

Les organisation humanitaires avertissaient qu’une grave famine se préparait en hiver, avant le début de l’épidémie.

Les restrictions ont aussi eu des conséquences graves. De nombreuses personnes se sont retrouvées sans revenu du jour au lendemain. En Europe, elles ont souvent un délai de congé de quelques mois, puis elles ont droit aux allocations chômage pendant une année environ. Ce système évite la plupart de drames humains. Seuls les plus précaires, comme les immigrants illégaux ou les femmes de ménage ont affronté un lendemain sans aucun revenu.

Aux Etats-Unis, un nombre important de citoyens a perdu leur travail du jour au lendemain. C’est aussi le cas dans les pays du Tiers-Monde, ou de nombreuses personnes ne gagnaient plus rien. Selon Action contre la Faim, cela a provoqué une augmentation inquiétante de la malnutrition. Dans certains pays, les citoyens ont reçu un versement unique qui leur a permis d’acheter à manger, parfois les loyers ont été annulés. Je me demande si dans le cas des plus démunis, le confinement sauve des vies, puisque la famine en emporte.

La solution suisse a été de continuer le travail, si possible en télétravail, tout en fermant les restaurants, les magasins non-essentiels et les lieux publics, et malheureusement les lieux de culture. L’Etat a aidé de nombreuses entreprises en difficulté.

Comment réduire les émissions de carbone sans causer la famine?

Pour sauver le climat, nous avons besoin de réduire les émissions de carbone, donc certains secteurs de l’activité économique, chaque année autant qu’en 2020. Une réduction immédiate de l’effet de serre serait une excellente idée. Il faudrait donc imposer chaque année des restrictions comparables, sans causer de famine ni de crise économique.

Je me demande à quel point les pays pauvres ont été touchés par l’arrêt de leur économie locale ou, au contraire par l’arrêt des exportations et du tourisme international.

Comment l’économie mondiale évoluerait -elle si elle était immédiatement réduite aux biens indispensables? Les conséquences climatiques seraient très bénéfiques. Comment assurer que les personnes les plus pauvres aient encore des moyens de subsistance ? Les villes devraient s’équiper de camions ou de bus pour s’approvisionner directement chez les paysans.

Peut-être les pays les plus pauvres se seraient -ils mieux portés s’ils avaient pu continuer leur économie locale, vendant des aliments, et se limitant aux bien indispensables, un peu comme la Suisse l’a fait. Ils auraient bien sûr mangé beaucoup de chocolat et de sucre, mais ils pourraient s’organiser pour fonctionner en mode local, indépendamment des pays développés. Ont-ils vraiment besoin du commerce international? J’ai l’impression que l’économie repose largement sur la consommation des pauvres et des classes moyennes, et que l’appauvrissement de ceux-ci, où la moitié de la population achèterait beaucoup moins, créerait un contre-coup important pour l’économie du pays. D’où l’intérêt d’un revenu minimum universel.

En Suisse, les compagnies aériennes, les magasins d’habits, les hôtels, les restaurants, la culture ont essuyé des grosses pertes. J’ai déjà relayé le fait que la quantité de vols et de vêtements est excessive pour la Planète (vols vêtements), et que  leur consommation augmentait très vite. Donc, une diminution de ces activités est une bonne nouvelle pour le climat et s’est immédiatement traduite par une diminution des émissions de carbone.

Alors, je crois qu’il faut trouver des solutions pour les personnes qui travaillent dans ces domaines sans sauver l’aviation par des vols gratuits ou des habits gratuits. La crise de ces secteurs a peut-être été précipitée par des prix déjà irréalistes.

Sauver les compagnies d’aviation constitue une fuite en avant. Il faudrait plutôt donner un revenu minimum ou inventer des emplois différents, écologiques pour les personnes qui étaient employées dans ces secteurs. Les hôtesses Easyjet ont par exemple été employées dans un hôpital d’urgence londonien.

Nous devons réinventer l’économie maintenant. Une des ces prochaines années, nous pourrions bien vivre un confinement d’urgence pour raisons climatiques.

Comment l’économie mondiale évoluerait -elle si la réduisait immédiatement aux biens indispensables ? Comment assurer que les personnes les plus pauvres aient encore des moyens de subsistance ?

Nous avons besoin d’un plan d’économie de base durable, où les émissions de carbone seraient immédiatement diminuées sans famine et en limitant les conséquences économiques. Il faudrait peut-être commencer par la reconversion immédiate de personnes employées actuellement dans les secteurs inutiles et nuisibles, réduire rapidement le temps de travail ou, troisième possibilité, adopter le revenu minimum universel.

Il faut un plan de réduction immédiate des émissions de carbone, qui assurerait la subsistance des plus pauvres, l’alimentation, les services de santé et le logement.

Lien sur ma courte présentation d’un plan pour le climat de The Climate Mobilization

Le coronavirus et le climat sont banalisés par les mêmes organes de propagande

Le coronavirus, ce n’est rien du tout? Mais qui vous dit ça?

L’organisation Desmog, qui enquête sur la désinformation organisée en matière du climat, a identifié 70 personnes et groupes qui mettent en doute le danger du coronavirus.  Ils citent Alex Jones, le Heartland Institute,  James Delingpole.  Le Heartland Institute est vraiment un grand organisme de désinformation qui propage des fausses découvertes sur le climat depuis des années.  Desmog montre qu’à un point surprenant, les mêmes personnes nient les dangers du climat,  refusent le confinement et mettent en doute la gravité du virus.

Le confinement est réellement difficile à accepter. Il a eu un effet énorme sur l’économie, le prix du pétrole est tombé sous 0 dollars. Aux Etats-Unis, une proportion importante de la population a perdu leur travail du jour au lendemain, et ils ont peu de filet social. Ils se retrouvent sans ressources. Plusieurs experts nous alertaient depuis des mois qu’un effondrement économique était inéluctable, mais l’épidémie l’a précipité. Certaines personnes perdent des sommes faramineuses, un responsable d’une compagnie d’aviation disait qu’il perd un million par jour. Il aurait un grand intérêt financier à payer des articles, un journal, un Heartland Institute entier pour répandre l’idée que le virus est inoffensif.

Il faut en être conscient. Malheureusement, de nombreuses personnes qui ne sont pas payées pour répandre des fausses informations le font aussi.

Je vois que des particuliers ou des penseurs qui souhaitent la continuité de l’économie choisissent et répercutent souvent les articles disant que le virus est sans gravité. Certains de mes amis personnels ne sont probablement pas payés pour désinformer, mais choisissent des faits faux car ils constituent des arguments dans leur sens, pour sauver l’économie.

Nous devons tous nous surveiller et faire attention à ne pas choisir les nouvelles qui nous conviennent.  La presse a un grand travail d’information à faire, et devrait inclure des scientifiques et pouvoir communiquer des informations complexes au public.

Qu’en est -il vraiment?

Je reprends ce que je sais sur le coronavirus le 10 mai 2020. Il s’agit bien sûr d’une épidémie nouvelle qui est étudiée en direct, sa connaissance est fragmentaire et évolue encore. Une pneumonie causée par un nouveau virus a été formellement identifiée en janvier à Wuhan. Elle cause environ 3% de mortalité chez les personnes infectées (3,4% données de l’OMS en mars). L’épidémie a explosé sur certains bateaux de croisière où la présence du virus a été testée pour tout le bateau. Elle a causé des symptômes de maladie chez la moitié des personnes infectées, et les décès d’environ 3% d’entre elles. (mon article dans LinkedIn).
Dans d’autres situations, sur un bateau militaire, un lycée en France, il y a eu beaucoup moins de décès. Dans ces deux derniers cas, il n’y avait pas de personnes âgées. Celles-ci sont beaucoup plus à risque, la mortalité est de 8% entre 70 et 79 ans, et de 15% après 80 ans, de 1% chez les quinquagénaires et de 0,3% chez les quadragénaires (Lancet, cité par Temps). La pollution, l’obésité aggravent aussi la maladie.  Elle prend parfois la forme d’une inflammation vasculaire et cause des accidents vasculaires.

La présence du virus est détectée par des tests PCR. D’autres tests, immunologiques, détectent des anticorps contre le virus qui se forment dans le corps d’une personne infectée quelques jours après infection et persistent plusieurs mois après infection. Ces derniers ont parfois détecté plus de personnes positives que la recherche du virus par PCR.

Une étude de l’Institut Pasteur estimait que 5% de personnes seront infectées en France le 11 mai, un chiffre similaire de 5% a été publié suite à une étude immunologique à Genève. J’ai signalé à l’Institut Pasteur deux sources d’erreurs possibles dans leur étude, qui pourraient mener à une sous-estimation de la maladie. Leurs anticorps détectaient parfois la maladie chez des personnes non-infectées, et ils ont choisi un bateau de croisière où peu de décès ont été observés. Je me demande si leur test avait été formellement accepté avant l’étude.  Les critères d’acceptation sont généralement plus stricts.  Il est aussi possible que le test immunologique détecte une infection antérieure par le coronavirus.

Alors quand l’épidémie a-t-elle vraiment commencé?

Le virus évolue assez vite. En étudiant l’évolution des séquences du virus prélevées chez les patients, Forster a établi sa généalogie, Il trouve que le virus humain est très proche de celui de chauve-souris, qu’il a probablement infecté l’homme quelques mois avant janvier 2020, qu’il était d’abord présent au Sud de la Chine sous une forme moins dangereuse qui se retrouve en Californie et en Australie, puis a muté pour donner forme plus sévère de la maladie, responsable de l’épidémie de Wuhan, d’Europe et de New York. Une étude chinoise donne des résultats similaires (lien).

La Dépêche française rapporte que des athlètes militaires, jeunes et d’une exceptionnelle constitution (champions de sport), ont attrapé une grosse grippe – pneumonie en Octobre à Wuhan, où la municipalité désinfectait déjà les rues. C’est un article isolé, qui pourrait être un bavardage d’une seule personne, mais il est cohérent avec l’étude phylogénétique, j’ y crois.  L’identification d’une nouvelle maladie est difficile et aurait pu prendre du temps.

Le virus a été retrouvé dans un échantillon du 27 décembre à Paris. C’est la preuve formelle qu’il y était déjà. Des nombreuses pneumonies ont été constatées dans le Nord de l’Italie et en France en novembre 2019, les médecins français disent maintenant qu’il circulait déjà dans le Grand Est.

Si c’est le cas, les tests immunologiques détectent des personnes qui ont été malades il y a quelques mois, et sous-estiment les décès de cette période et la gravité de la maladie. La détection du virus par PCR, possible pendant l’infection seulement, est plus fiable.

Par contre, si les malades ont été touchés par des virus qui se trouvaient là un peu plus tôt, la maladie est probablement un peu moins contagieuse et plus facile à éviter.

Les gouvernements suisse, suédois, et anglais le savaient-ils déjà? Cela expliquerait pourquoi ils ont dit qu’ils ne pourraient pas éviter l’épidémie.

Aux Etats-Unis les différences sont plus grandes. Des tests immunologiques auraient montré que, par exemple dans une prison, la plupart des personnes ont des anticorps, ont été exposées au virus mais seraient en parfaite santé, sans aucun symptôme. Là, c’est très bizarre. Les drones ont montré des fosses communes à New York, des camions des corps, des morgues surchargées. Les anticorps détectent peut-être une infection antérieure, ou certains endroits seraient touchés par un virus muté vers une forme inoffensive, mais il pourrait justement s’agir de fausses études, de fausses informations, de désinformation pure.

Addendum le 11 mai: Une étude dans le Lancet pourrait être une bonne base pour des statistiques: Les contacts des personnes arrivant de Wuhan ont tous été testés pour le virus. Env 1280 contacts . Là c’est bien planifié, tous les contacts sont testés sans idée préconçue, on peut calculer combien deviennent des cas graves. 291 étaient positifs pour le virus. Quasiment tous ont eu des symptômes de mal de gorge et vomissements, du mal à respirer, conjonctivite, la moitié toussaient, 28 (10%) sont décrits comme cas sévères, mais le nombre de décès manque. Est-ce cohérent avec ce que nous voyons en Europe? Plus de 99% ont les mêmes symptômes. Détails dans l’information supplémentaire de l’article : https://www.thelancet.com/cms/10.1016/S1473-3099(20)30287-5/attachment/ea5a8f0b-2b26-442b-bc1e-f1af145c5806/mmc2.pdf

Addendum le 12 mai: Un excès clair de mortalité est visible en Europe au printemps dans le graphique en lien, cela malgré les mesures de confinement qui ont réduit la mortalité de plusieurs fois. Je me demande même s’il y a un peu plus de mortalité en novembre 2019 Mortalité en Europe

Enfin, aujourd’hui, les nouvelles infections en Suisse se raréfient, il se pourrait que le problème appartienne déjà au passé, à condition de prendre les mesures hygiéniques conseillées.

 

 

La situation actuelle est un laboratoire de villes écologiques

L’épidémie de coronavirus a provoqué de nombreuses restrictions. Dans certaines villes, les restaurants, les lieux publics ainsi que des nombreux lieux de travail étaient à l’arrêt, de nombreux employés en télétravail. Les enfants n’allaient plus à l’école.  En Suisse, les commerces non-essentiels étaient fermés, et dans ceux qui restaient ouverts, les rayons de jouets, d’habits, de teinture à cheveux et de bricolage, je crois, étaient supprimés car non-essentiels. La Suisse a justement décidé de privilégier l’approvisionnement en biens essentiels.

Aux Etats-Unis, la situation a réduit la consommation d’essence par les voitures de 40% et la consommation du fuel par les avions de 60%. Les émissions de carbone planétaires en ont baissé de 5%, jusqu’à 15% si la situation continue toute l’année (lien).

En Chine, en Italie du Nord, à Paris, la pollution a diminué, ce qui a évité de nombreux morts.  Le bruit de la circulation s’est aussi allégé dans certaines villes. Aux Etats-Unis, un tiers de la population a perdu son travail et n’a pas payé son loyer.

Ces dernières semaines, les villes ont vu éclore des suspensions d’expulsions, des suppressions de loyers, des services nationalisés, le transport et les soins médicaux gratuits,  un revenu minimum temporaire par endroits.  De nombreuses solutions sociales rêvées sont soudainement devenues réalité,  elles se sont imposées face à la crise actuelle.

Aujourd’hui, nous voyons que de nombreux changements sont possibles. Nous pouvons changer radicalement très vite. Nous pouvons aussi améliorer durablement l’organisation de nos villes grâce à cette expérience. Nous pouvons visiblement nous passer facilement de l’avion et de nombreux trajets individuels.  Nous voulons chauffer nos appartements, être approvisionnés en alimentation et en sécurité.

Les villes sans voiture, parcourues par des piétons et des vélos sont bien plus agréables. Nous pouvons optimiser durablement les transports. La réduction du trafic, jusqu’à 60%,  peut s’avérer essentielle pour réduire le réchauffement climatique. Nous devrions renoncer à la voiture au cours de cette décennie (Paul Chatterton). Le mieux, actuellement, est de réduire nos déplacements au maximum et d’adopter le vélo.

Nous pouvons aussi améliorer l’économie locale, développer des coopératives, une distribution locale, les jardins communautaires, l’énergie locale.

Nous pouvons gagner en bien-être en réduisant nos déplacements et la pollution, en dégageant du temps et des espaces de loisirs.

 

Paul Chatterton suggère les axes suivants pour améliorer durablement nos villes:

  1. Se réapproprier les routes pour l’exercice et les déplacements actifs
  2. Offrir des transports publics gratuits aux employés essentiels
  3. Créer des revenus minimum pour éviter les laissés pour compte
  4.  Introduire des subsides pour la production utile pour la société
  5.  Assurer des logements convenables lors des prochaines crises
  6. Destiner l’espace libre à l’exercice, aux loisirs, à la nature et à la biodiversité
  7. Augmenter la production locale d’aliments et les entreprises communautaires
  8.  Réduire la vitesse sur les routes pour réduire les accidents de circulation
  9. Soutenir les entreprises et les magasins locaux
  10. Créer des indicateurs pour prendre en compte les employés essentiels,  les soins nécessaires donnés gratuitement, la qualité de la vie, et la protection de l’environnement.

http://www.unlockingsustainablecities.org/

http://www.unlockingsustainablecities.org/climate-emergency.htm

Le climat, comme la pandémie, doit être maîtrisé le plus vite possible

Un monde déstabilisé

Enfant, j’ai appris le monde qui m’entourait. Les mois se succédaient, attendus, des hivers blancs, des printemps fleuris, des étés aux nombreux jours frais et pluvieux. Je croyais vivre sur une Planète où le cycle des saisons était immuable, mais ces dernières années j’ai vu des températures de presque vingt degrés en hiver, des pluies tropicales, des chaleurs sans précédent, des automnes qui d’attardent jusqu’à Noël.

Je ne veux pas de cette Terre-là, je veux de la neige en hiver comme par le passé. Je ne veux pas de ce film de science-fiction où une phalange en combinaison étanche répand un nuage de désinfectant dans la rue.

J’aimerais surtout que le monde soit constant et prévisible comme il semblait l’être auparavant.

J’aimerais pouvoir planifier mes prochaines vacances et sorties sans prendre en compte les épidémies, les catastrophes climatiques, les frontières fermées.

Malheureusement, cela deviendra de plus en plus rare, puis quasiment impossible. Nous avons atteint plusieurs limites du système planétaire: la disparition d’écosystèmes, la déforestation, la pollution des sols, le réchauffement climatique (Stockholm Resilience Center) empêcheront désormais la vie sur Terre de se dérouler comme elle l’a fait jusqu’à présent. Des catastrophes et des états d’urgence de plus en plus fréquents nous attendent, et pourraient devenir extrêmement graves.

Nous entrons dans une période de turbulences. L’Etat doit organiser l’alimentation, la santé, la sécurité face aux différents dangers qui nous menacent. Il doit mieux les anticiper et préparer des plans d’urgence pour toutes les catastrophes prévues par les experts.

Au niveau personnel, nous devons peut-être aussi inventer un nouveau mode de vie adapté à ces circonstances. Il faudra désormais nous focaliser sur la survie et sur l’essentiel.

Pas ce monde-là                                             Ce monde

Mieux vaut prévenir que guérir

Lors de l’épidémie actuelle, nous voyons défiler en accéléré quarante ans de politique climatique. Les experts ont prévu le changement climatique, mais très peu a été fait jusqu’à ce que ses effets se fassent réellement sentir.

Les scientifiques chinois ont prédit la pandémie et son évolution.  Le gouvernement a peut-être sous-estimé tout d’abord la gravité de la situation, puis, confronté à la multiplication rapide du nombre de cas, a pris des mesures pour l’arrêter. Dans l’allocution du vendredi treize par exemple, le Conseil Fédéral avait annoncé qu’il agirait en fonction de l’évolution de la situation, à mesure que des nouveau cas se présenteraient.

Pourtant, la suite des événements était déjà prévue et annoncée par certains experts, je l’ai lu dans les journaux.  Au tout début, il aurait probablement été possible d’isoler seulement les personnes qui sont entrées en contact avec les malades. Une semaine plus tard, le virus a contaminé bien fois plus de Suisses, et tout le pays finit en semi-isolation. Les hôpitaux se remplissent actuellement de patients contaminés avant l’instauration des mesures actuelles (écoles fermées, télétravail généralisé, interdiction de réunion de plus de cinq personnes). Espérons que celles-ci portent leur fruits et que la contagion s’arrête bientôt.  Elles devraient éviter qu’il n’y dix fois plus de malades à la fin de la semaine prochaine, et cent fois plus dans deux semaines.

Et encore, la prise de conscience de l’épidémie de covid-10 a été incomparablement plus rapide que celle du climat, qui est attendue depuis quarante ans.  Comme pour le coronavirus, la situation doit être maîtrisée très vite car elle deviendra de plus en plus difficile à contrôler. Plus les mesures tardent, plus l’action devra être énergique. Récemment, nous avons déjà perdu quelques personnes dans des rivières en crue, dans des forts orages et dans des grandes avalanches. Que ferons-nous quand il y aura plus de victimes du climat? Selon l’ONU, il nous reste environ un an pour mettre en place des solutions efficaces pour la réduction des émissions de carbone.  Si nous tergiversons quelques années encore, le problème deviendra si grave qu’il faudra alors par exemple recourir à l’arrêt de toutes les voitures et du chauffage des appartements pour rester en vie.

Nous devons tout de suite mettre en place plusieurs solutions pour réduire l’effet de serre et pour maîtriser le réchauffement climatique. Il nous reste peu de temps, mais nous pouvons encore y parvenir.

 

 

 

 

 

L’épidémie de coronavirus exige des mesures plus énergiques

Un million de malades dans trois ou quatre semaines?

Le coronavirus s’installe très vite en Suisse. Milan, un des foyers de l’épidémie, est très proche, et l’infection s’est rapidement répandue dans plusieurs villes de Suisse. Le nombre de malades  augmente rapidement, exponentiellement, comme en Italie (rts info,  Prof Mark Handley, UCL (lien).  Selon son graphique, le nombre d’infectés serait multiplié par dix tous les huit jours, et la Suisse suivrait le destin de l’Italie avec treize jours de retard.  Si cette transmission exponentielle se poursuit de la même façon, le virus touchera un million de personnes dans quatre semaines. Aujourd’hui, Franziska Meinherz mentionne même que le nombre de malades doublerait tous les deux jours, ce qui rendrait la progression de la maladie plus rapide encore.

Les mesures actuelles sont insuffisantes

La Suisse a pris deux décisions différemment des autres pays: d’une part, elle permet aux frontaliers italiens venant des zones en quarantaine de venir travailler tous les jours en Suisse, ce qui pourrait favoriser la transmission de la maladie de la zone touchée en Italie à la Suisse.

D’autre part, nous autorités ont considéré que seuls des malades présentant des symptômes visibles, de la toux et de la fièvre, sont contagieux, et doivent s’isoler. Or aujourd’hui, un article du Guardian rapporte des nouvelles études qui indiquent la majorité (les deux-tiers ou les trois-quarts) de malades ont été infectés par des personnes qui ne présentaient pas encore de symptômes et qui paraissaient en bonne santé.

Un autre article du Guardian explique que l’augmentation rapide, exponentielle des infections a seulement été arrêtée par le confinement de toute la ville de Wuhan. Les nouveaux cas ont diminué peu après, et la Chine célèbre aujourd’hui la victoire sur le virus.

Par contre, si la ville de Wuhan tout entière n’avait pas été mise  en quarantaine, le pays aurait été confronté à 67 fois plus de cas, près de sept millions de malades, à 67 fois plus de cas graves, et au moins autant de décès.

Des problèmes subséquents d’approvisionnement, de congestion d’hôpitaux pourraient provoquer plus de morts encore.

En Suisse également, les mesures actuelles ne suffisent pas à empêcher la propagation du virus, il se répandra probablement de plus en plus vite et pourrait toucher une grande partie de la population.

Je m’en sortirai probablement, j’espère que ce ne sera pas trop grave, mais cette politique sacrifie de nombreuses vies.  Des personnes âgées ou de santé fragile pourraient y laisser leur peau.

La moitié des professionnels de la santé au moins sera bientôt malade, et tous les autres problèmes de santé, parfois très graves, devront attendre.

Pourquoi?

Cette approche me rend perplexe.  Pourquoi sacrifier nos aînés? La Chine a annoncé publiquement comment se transmet cette épidémie, c’était dans la presse,  nous disposions de leur expérience et nous pouvions en profiter.

Notre gouvernement pense-t-il que les virus se transmettent différemment en Suisse qu’en Chine?

Ou la politique actuelle est-elle causée par l’envie de maintenir le fonctionnement de l’économie qui s’écroule de toute façon de toutes parts?

Je ne sais pas si c’est un bon calcul. Au niveau financier, le salaire moyen journalier est probablement inférieur au coût d’une journée d’hospitalisation, donc financièrement ça vaudrait la peine d’éviter ces coûts. Les assurances maladies pourraient, auraient pu y contribuer. Il aurait été encore plus rentable de contenir le virus dès le début, là chaque personne isolée éviterait plusieurs hospitalisations.

Je suis aussi surprise que l’école ne soit pas considérée comme un lieu de contagion. Il me semble qu’elle en est un foyer important, et que les enfants se passent énormément de maladies à l’école.

Des mesures plus efficaces

Pour arrêter l’épidémie, il faudrait isoler toutes les personnes ayant eu un contact avec un contaminé identifié pour une ou deux semaines. Si un enfant dans une école est positif, ou un employé dans une entreprise,  il faut renvoyer à la maison tous les enfants, tous les employés de l’étage, et leurs familles.

La Corée du Sud annonce la maîtrise de l’épidémie grâce à des très nombreux tests gratuits, y compris en drive-in. Je crois qu’ils ont justement consigné à domicile tous ceux qui ont eu un contact avec des personnes infectées.

Avant-hier il a été annoncé que la Suisse ne testera plus systématiquement et ne suivra pas la progression du virus dans la  population, pour laisser la place à l’hôpital aux cas graves. Cela me fait penser qu’il y a beaucoup de personnes infectées. Là, pour endiguer la maladie, il faudrait peut-être, comme à Wuhan, consigner des villes entières à domicile.

Pendant ce temps chez les voisins

Les pays voisins prennent pêle-mêle des décisions amusantes et somme toute plus responsables.

L’Italie interdit les baisers, ferme les écoles et les restaurants, et les italiens sont limités au déplacements nécessaires.  Elle soulage la crise économique en suspendant provisoirement les hypothèques, des loyers ainsi que d’autres factures.

L’Allemagne interdit et arrête immédiatement l’exportation de matériel médical, elle a retenu hier un bateau de matériel médical commandé par la Suisse, et crée des postes dans la santé pour éviter la surcharge des hôpitaux et la crise économique à la fois.   Le matériel médical, ainsi que le personnel, seront certainement très utiles bientôt.

Sérieusement,  cela ressemble furieusement au problème du climat. Nous sommes prévenus, nous savons ce qui va se produire, nous savons comment l’éviter et nous décidons trop tard des mesures, qui, prises à temps, auraient résolu le problème.

Addendum le 20 mars: Dans les jours suivant ce blog, la Suisse a pris de nombreuses mesures pour réduire les contacts humains et l’ampleur de l’épidémie: dès le 16 mars, les écoles et les restaurants sont fermés, une grande partie des Suisses travaillent à domicile. Le nombre des malades augmente rapidement, aujourd’hui plus de 5000 pour la Suisse dont plus de 1000 dans le canton de Vaud, mais les mesures de confinement devraient bientôt porter leurs fruits. L’épidémie touchera donc beaucoup moins de personnes que je ne l’ai craint initialement.

Addendum le 17 mars: Une nouvelle étude publiée dans Science sur la propagation de l’épidémie en Chine établit que 86% des personnes infectées n’avaient pas été identifiées (elles n’avaient probablement pas de symptômes graves), et qu’elles sont responsables de la plupart des contaminations et de la transmission de l’épidémie (article).

Une autre étude semble établir que le virus infecte surtout par voie nasale (article).