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Les années chaudes réduisent la production économique et El Nino est un risque important

L’ONU a annoncé la semaine passée que l’apparition du courant Pacifique El Nino est de plus en plus probable. Il élève la température mondiale, et son effet portera surtout sur 2024. Mais les huit dernières années ont déjà été les plus chaudes de l’Histoire (lien),  alors cet hiver et les mois suivants  dépasseront probablement les températures connues de l’Humanité au niveau planétaire. L’OMM s’attend à une sérieuse augmentation. Les catastrophes météorologiques ont provoqué plus de deux millions de morts en cinquante ans (ONU) et une importante aggravation est possible.

El Nino et la canicule en général ont des effets négatifs sur l’activité économique. Ils réduisent généralement la croissance mondiale. Les événements passés ont provoqué des pertes économiques de 4,1 et de 5,7 trillions de dollars (trillion:1012  CallahanGizmodo).

Les années chaudes réduisent l’activité économique dans tous les pays, tempérés aussi bien que tropicaux, à tel point que la température explique les différences mondiales de développement (Dell).

La productivité économique atteint un sommet à une température de 13°C et décroit rapidement au-dessus de ce seuil. Les activités économiques, agricoles et industrielles diminuent avec la chaleur, dans le monde entier, depuis 1960. Cette constatation a été tirée de la comparaison de la production du même pays, ou de différents Etats des Etats-Unis,  lors des années chaudes et froides.

Le rendement des céréales baisse rapidement entre 20 et 30°C, et la productivité humaine décroit aussi (Burke). L’effet n’est pas linéaire mais très important. La production décroît rapidement avec la température, et baisse plus encore quand la canicule augmente.

L’effet sur l’agriculture est évident. Les cultures sont très sensibles aux conditions météorologiques, elles ont des températures de croissance optimales, elles poussent peu quand il fait froid,  plus vite dans des conditions tempérées,  puis cessent de croître s’il fait trop chaud.   Si les conditions sont trop défavorables, certaines plantes cultivées meurent sur pied et leur rendement tombe à zéro. Les activités industrielles sont aussi freinées par la chaleur.

La baisse rapide de productivité liée à l’augmentation de température suggère que l’adaptation au changement climatique sera plus difficile que prévu.  Selon cette estimation, les trois quarts des pays s’appauvriront si le réchauffement n’est pas jugulé. 

Celui-ci peut amplifier les inégalités mondiales, car les pays chauds et pauvres subiront probablement la plus forte réduction de la croissance. Même une légère augmentation de température pourrait provoquer des pertes économiques beaucoup plus importantes que les estimations antérieures.

Si les sociétés continuent de fonctionner comme elles l’ont fait dans un passé récent, le changement climatique remodèlera l’économie mondiale en réduisant considérablement la production économique (Burke). Ces estimations n’incluent pas les événements catastrophiques liés aux conditions exceptionnelles.

La Banque Mondiale déclarait récemment que les prévisions de croissance des pays pauvres sont mauvaises pour ces cinq prochaines années. Leur économie sera de plus  rythmée par les catastrophes et leurs conséquences.

Un El Nino moyen ou fort sur une Planète qui est déjà au-dessus 1°C provoquerait  des événements météorologiques jamais vus de l’Humain, notamment des précipitations très importantes, noyant l’Amérique du Sud sous des inondations et des glissements de terrain.  Les récoltes pourraient être perdues ou immobilisées par ces intempéries.

Le Nino de 1997 a provoqué des inondations au Pérou, Mexique (90 cm de pluie) et Kenya (JustHaveAThink). Cette fois, l’humidité atmosphérique et la température sont plus élevées et les pluies pourraient être plus abondantes.

L’Indonésie a subi une sécheresse extrême en 1997. L’Amazonie, et l’Inde sont généralement exposées à la sécheresse lors d’El Nino, et les températures pourraient être extrêmes.  Quel niveau de chaleur attend l’Inde en 2024? Cette question est d’une importance capitale.

Le gaz carbonique accumulé dans l’atmosphère y reste des dizaines d’années. Nous savons déjà que les vingt prochaines années les catastrophes climatiques s’aggraveront, les canicules seront plus intenses, et les pluies plus abondantes (blog GIEC). Nos inondations suisses atteindront vingt, puis cinquante centimètres d’eau dans la rue, et couvriront plusieurs quartiers, et un jour emporteront des passants. Il y aura plus de glissements de terrain et plus de routes de montagne coupées.  Le niveau de danger augmentera. Nous devons arrêter cette escalade, arrêter les vagues de chaleur avant qu’elles ne deviennent mortelles en Suisse, et éliminer les émissions de carbone pour espérer une amélioration du climat. SVP, votez “OUI” à la Loi Climat et demandez  (d’une façon très amusante) à vos amis de le faire.

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La multiplication des catastrophes rend la Californie inassurable

La plus grande assurance américaine refuse désormais d’établir de nouveaux contrats (CNN, Guardian).  State Farm, géant de l’assurance en Californie, a dépensé toutes les réserves constituées au cours des vingt dernières années pour indemniser ses clients victimes de récentes catastrophes et refuse de prendre plus de risques.

L’état le plus riche et le plus peuplé des Etats-Unis a subi plusieurs années de sécheresse et de nombreux feux, qui ont détruit des dizaines de milliers de maisons. Cet hiver, la Californie a aussi vu des inondations sans précédent, et l’aggravation est prévisible (blog).  J’ai été étonnée que les médias américains n’énonçaient pas clairement le fait que les pluies intenses sont liées au réchauffement, et à la température élevée des océans, mais les assurances semblent savoir qu’une augmentation du nombre et de la gravité des catastrophes est prévue.

Le risque d’incendie est maintenant tel que l’assurance refuse tout nouveau contrat.  L’état régule apparemment les primes et les maintient à un niveau trop bas selon leurs calculs.

Deux autres assurances américaines, dont la multinationale American International Group, ont signifié à des milliers de propriétaires Californiens que leurs assurances ne seraient pas renouvelées, selon le Wall Street Journal.

Le changement climatique augmente le risque de feux de forêts. L’année passée, en 2022, la Californie en a subi 7’490, plus que l’année précédente. Un de ces feux a détruit une centaine de villas.  Le plus grand, qui a ravagé la ville de Paradise en 2018,  a anéanti plus de dix mille bâtiments (NBCNews).

La région a vu des incendies record au cours des six dernières années, qui figurent parmi les plus chaudes de l’histoire.  Ils font partie des plus grands et les plus meurtriers de l’Histoire des Etats-Unis.

Une étude récente établit qu’environ 40% de ces brasiers sont dus au changement climatique (Washington Post).

L’assurance incendie est généralement nécessaire pour obtenir un prêt bancaire ou une hypothèque.  Leur absence fera probablement baisser les prix des maisons en Californie.

C’est une conséquence du réchauffement climatique qui sera ressentie rapidement par de nombreux particuliers. Le risque de catastrophes augmente presque partout dans le monde.

 

 

Sécheresse persistante dans le bassin du Rio de la Plata

Le bassin Parana – La Plata, le deuxième plus grand bassin fluvial d’Amérique du Sud, traverse la pire sécheresse depuis 1944. Des déficits de précipitations record au cours des deux dernières années hydrologiques ont asséché le sud-est du Brésil, le nord de l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay. Une faible mousson sud-américaine a encore aggravé la situation.

La sécheresse dans le bassin du Parana – La Plata a causé des dommages à l’agriculture avec une baisse des rendements, en particulier pour le soja et le maïs, ce qui a un impact sur les marchés mondiaux. Le bas niveau du fleuve a freiné les transports des récoltes restantes. La sécheresse a persisté en 2022.

La partie inférieure du bassin de La Plata souffre des pires conditions d’humidité du sol et de végétation, en particulier dans ses zones les plus méridionales.

Le bassin de La Plata est l’un des principaux producteurs d’énergie hydroélectrique au monde. C’est la principale source d’énergie renouvelable en Amérique du Sud. Les barrages et les centrales hydroélectriques du bassin de La Plata satisfont environ 55% de la demande de la région. La sécheresse prolongée a un impact considérable sur la production d’énergie et provoque une diminution de la production hydroélectrique qui touche l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et la Bolivie.

Le rapport européen « Sécheresse extrême et à long terme dans le bassin de La Plata : évolution des événements et évaluation de l’impact jusqu’en septembre 2022 » décrit l’épisode de sécheresse extrême 2019-2021 dans le bassin du Rio de la Plata en Amérique du Sud  l’année dernière, causé par des températures exceptionnellement élevées (visible aussi dans la vidéo en lien et décrit dans mon blog ci-dessous l’année passée).

Une grave sécheresse persiste dans le bassin de Parana – La Plata en Amérique du Sud. Cette année, les poissons meurent et échouent en masse sur les bords de rivières, le bétail succombe dans les pâturages, et le soja périclite dans les champs. L’Argentine était récemment le premier producteur mondial de soja.

Selon l’agence de Presse Sud-américaine Mercopress, la récolte sera inférieure à celle de l’année passée, qui était déjà compromise par la sécheresse. Seul un tiers du soja des années précédentes avait été planté cette année. La récolte de cultures d’hiver, d’orge et de blé sera particulièrement mauvaise, et les perspectives pour l’été semblent inquiétantes aussi.  Le réchauffement climatique augmente le risque de mauvaises années.

L’Argentine pourrait remettre en question l’élevage qui souffre de ces conditions météorologiques. La production de céréales suffirait facilement à nourrir l’Humanité si elle n’était pas utilisée pour nourrir un cheptel en expansion rapide. La reforestation ou des plantations agricoles d’arbres, respectant la biodiversité, auraient des effets bénéfiques sur le climat local et global.

Quels arbres pourraient être cultivés en Argentine? Des noix du brésil? Du moringa?

Le rapport préparé conjointement par le Centre commun de recherche de la Commission européenne, l’OMM, le CEMADEN, la Fondation CIMA et le SISSA  : The 2019-2021 extreme drought episode in La Plata Basin

The European Commission’s: Drought in South America – 10 years overview

Mon blog sur la sécheresse de l’année passée:

Canicule, insectes ou soja en Argentine

 

COP27: Compensation des pertes et dommages du réchauffement

Les débats de la COP 27 incluent la compensation des pertes et préjudices (loss and damage) dues au changement climatique. Ces pertes peuvent être matérielles, culturelles, humaines, ou psychologiques. Les pays pauvres, tropicaux, souffriront les premiers du réchauffement. Actuellement, 97% des personnes touchées par les événements extrêmes vivent dans des pays en voie de développement.

Les famines du Sahel survenues entre 1968 et 1985 étaient déjà dues au réchauffement climatique. La Somalie a vécu une grave sécheresse en 2017 et cette année, traverse la pire crise de la faim dans l’Histoire de la région. Les sécheresses en Afrique subsaharienne ont triplé entre 1970–79 et 2010–19.  En 2018, des cyclones dévastateurs ont touché 2,2 millions de personnes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.  En Afrique occidentale et centrale, de graves inondations ont entraîné la mortalité et la migration forcée, la perte d’abris, de terres cultivées et de bétail.  Des maladies se répandent et l’insécurité alimentaire augmente (Lancet, lien). Les mers attaquent les régions côtières.

Les pays les moins développés sont les plus touchés par ces “pertes et dommages” alors qu’ils sont les moins préparés pour y faire face et les moins responsables du réchauffement global. Au contraire de la Suisse, les maisons individuelles ne sont pas assurées et les Etats ne disposent pas de moyens pour réparer les routes et les infrastructures détruites par les glissements de terrains et les inondations.

Les pays les plus exposés, notamment les petits Etats insulaires, demandent l’instauration d’un mécanisme de compensation. Celui-ci devrait, selon eux, être distinct des fonds qui existent déjà pour l’adaptation ou la diminution des émissions. “Le système onusien aujourd’hui a de l’argent pour mettre des panneaux solaires, pour moderniser votre maison (…), mais il n’en a pas pour les gens qui perdent leur maison”. Harjeet Singh, CAN (Climate Action Network).

“Les pays du Nord disent que ce sont des sommes colossales, qu’ils ne pourront pas le ‘vendre’ à leurs concitoyens”. Pourtant des solutions existent. En septembre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait par exemple appelé à taxer “les profits exceptionnels des entreprises productrices d’énergies fossiles”  pour ” les pays souffrant de pertes et dommages causés par la crise climatique”.  Il serait aussi possible  de taxer les émissions des secteurs aérien et maritime, de mettre en place un prélèvement sur les transactions financières ou encore d’instaurer un moratoire sur la dette des pays touchés par une catastrophe climatique (d’après FranceInfo).

Je suis bien sûr favorable à ces compensations. Il est tout à fait juste d’offrir des moyens de subsistance à ceux qui en seront privés par un climat déchaîné. Les victimes perdront leurs maisons ou leur gagne-pain.  Les sécheresses rendront l’agriculture difficile ou impossible. Nous devons les aider à avoir une vie décente et à éviter la mort de faim, l’handicap causé par la malnutrition, les aggressions lors d’une vie de sans-abri, la vente des filles, le vol, le travail inhumain, et autres mesures désespérées provoquées par l’extrême pauvreté.

Je m’interroge un peu aussi sur la faisabilité des compensations. Si le climat évoluait vers un réchauffement abrupt, ce que le seuil d’1,5°C a pour but d’éviter, les conséquences seraient extrêmement graves. De nombreux pays seraient dévastés, avec une mortalité très élevée, et nous vivrions essentiellement, chichement, en autarcie en Europe. Nos pays subiraient des graves catastrophes à répétition auxquelles nous aurions de la peine à faire face.  Il serait alors impossible de compenser les pertes des pays pauvres, et il resterait peut-être peu d’habitants à qui offrir les compensations. Mais ce jour-là, nos gouvernements trouveraient  certainement un moyen pour passer outre.

D’autre part, même si nous prévenons une évolution grave, certains pays, les îles menacées par la montée du niveau de la mer, les deltas, ou d’autres, victimes de la désertification, devront être abandonnés et leurs habitants relogés ailleurs.  En général, je dirais qu’il ne faut pas reconstruire continuellement des routes sans cesse détruites, des villes inondées à répétition. Autant que possible, il faut préférer les solutions les plus sûres tout de suite, reconstruire ailleurs, ou sécuriser très bien lors de rénovation, comme c’est souvent le cas en Suisse.  La réduction du réchauffement est la meilleure solution, la plus sûre. Il faut garder à l’esprit qu’indépendamment du mécanisme de compensation, nous devons tout faire, immédiatement, pour éviter une évolution catastrophique du climat. Il en va de notre propre sécurité.

Cela dit, le Futur est incertain. Il est clair que les compensations des pertes et préjudices du réchauffement seraient en tout cas très utiles maintenant, lors de l’actuelle famine de Somalie ou de coûteuses inondations en Amérique du Sud. Elles permettraient aux populations des pays touchés de vivre dignement dans leurs pays, dans des sociétés relativement sûres et stables, et nous pouvons leur offrir cela aujourd’hui, pour les prochaines années.

Deux pétitions qui demandent une compensation des pertes et dommages:

350.org Tell Biden: https://act.350.org/sign/Biden-loss-damage-petition-COP27

One to World leaders: https://act.one.org/sign/adenike-climate-petition-int

Les revues médicales demandent l’aide pour l’Afrique face au climat

 Une grave famine se déclare en Afrique de l’Est. Après quatre saisons des pluies ratées consécutives, les récoltes en Afrique de l’Est sont devenues si stériles qu’une personne risque de mourir de faim toutes les 36 secondes. Les conditions se détériorent si rapidement en Somalie, en Éthiopie et au Kenya que les experts des droits de l’homme affirment qu’il s’agit de la pire crise de la faim de l’histoire de la région – avec peu de soulagement en vue. La situation est extrême (Article yahoo news).

L’accélération des effets du réchauffement climatique rend malade et tue des centaines de milliers de personnes chaque année sur le continent africain, ont averti mercredi des centaines de revues médicales.

L’appel, rédigé par 16 rédacteurs en chef de revues biomédicales de premier plan de toute l’Afrique, déclare que les dommages déjà causés à travers le continent “devraient être une préoccupation suprême pour toutes les nations”.

“Il est très injuste que les nations les plus touchées aient le moins contribué aux émissions mondiales cumulées, qui sont à l’origine de la crise climatique et de ses effets de plus en plus graves”, déclare l’éditorial.

Il a été publié dans quelque 250 revues scientifiques, dont 50 titres africains et des revues médicales internationales comme The BMJ, The Lancet, le New England Journal of Medicine et le National Medical Journal of India.

Les auteurs ont critiqué l’échec de la communauté internationale à tenir sa promesse de fournir 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 aux pays en développement pour stimuler une transition énergétique verte et aider les nations à se préparer aux futurs impacts climatiques.

Le réchauffement climatique pèse lourdement sur les économies africaines et la santé de leurs populations, affirment les auteurs, appelant à un financement spécifique pour faire face aux coûts des dommages déjà ressentis.

Les sécheresses en Afrique subsaharienne ont triplé entre 1970–79 et 2010–19.  En 2018, des cyclones dévastateurs ont touché 2,2 millions de personnes au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe.  En Afrique occidentale et centrale, de graves inondations ont entraîné la mortalité et la migration forcée, la perte d’abris, de terres cultivées et de bétail. (actuellement inondations au Nigéria et au Tchad).

Les changements dans l’écologie des vecteurs provoqués par les inondations et les dommages à l’hygiène environnementale ont entraîné une augmentation des maladies dans toute l’Afrique subsaharienne, avec une augmentation du paludisme, de la dengue, de la fièvre de Lassa, de la vallée du Rift la fièvre, la maladie de Lyme, la maladie à virus Ebola, le virus du Nil occidental et d’autres infections.

 

L’élévation du niveau de la mer réduit la qualité de l’eau, entraînant des maladies d’origine hydrique, notamment les maladies diarrhéiques, l’une des principales causes de mortalité en Afrique.

Les catastrophes climatiques perturbent l’approvisionnement en eau et en nourriture, augmentant l’insécurité alimentaire et la malnutrition, qui cause 1,7 million de décès par an en Afrique. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la malnutrition a augmenté de près de 50 % depuis 2012, en raison du rôle central de l’agriculture dans les économies africaines. Les chocs environnementaux et leurs effets d’entraînement causent également de graves dommages à la santé mentale. Au total, on estime que la crise climatique a détruit un cinquième du produit intérieur brut des pays les plus vulnérables aux chocs climatiques.

Certains progrès ont été réalisés, notamment sur les systèmes d’alerte précoce et les infrastructures de défense contre l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes.

Mais l’appel estime que les pays les plus riches, historiquement responsables des émissions de combustibles fossiles à l’origine du réchauffement, ont la responsabilité d’agir, à la fois moralement et dans leur propre intérêt.

“Il est temps que la communauté mondiale reconnaisse que la crise climatique, tout en affectant le continent de manière disproportionnée, est une crise mondiale”, a déclaré Lukoye Atwoli, professeur et doyen du Medical College East Africa.

“L’action doit commencer maintenant, et commencer là où elle fait le plus mal, en Afrique. Si nous n’agissons pas, la crise deviendra très bientôt le problème de tous.”

Les auteurs proviennent de revues telles que African Health Sciences, l’African Journal of Primary Health Care and Family Medicine et l’East African Medical Journal.

Lien sur l’éditorial: https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)01986-9/fulltext

Blog Famine Afrique 2020: https://blogs.letemps.ch/dorota-retelska/2020/01/29/nous-sommes-responsables-de-la-plus-grande-famine-de-lhistoire-qui-frappe-actuellement-lafrique-australe-et-des-drames-a-venir/

Les principaux risques environnementaux se trouvent au Brésil et en Russie

J’ai jeté un coup d’oeil sur le rapport Mapplecroft de cet été, portant sur les risques environnementaux  et sur celui de cet automne,  centré sur l’agriculture. Ils estiment les risques environnementaux pour les investissements financiers dans différents pays. Je suppose que leurs données viennent du rapport du GIEC,  et comme les catastrophes climatiques dépassent plutôt les prévisions (feux d’Australie, coûts,  fonte de la glace Arctique et du permafrost, vagues de chaleur), les conséquences pourraient être plus importantes qu’ils ne les décrivent.   L’index d’évaluation inclut l’exposition au changement climatique, la déforestation, le stress hydrique, les lois de protection de l’environnement, ainsi que d’autres, tels que la gouvernance et les droits de l’Homme.

Cette analyse montre que le monde n’est pas assez préparé aux effets en cascade du changement climatique.  La plupart des pays tentent de se prémunir contre les aléas physiques mais les conséquences économiques de celles-ci ne sont pas étudiées, faute de crédits.  Les pays dont l’économie est dominée par l’agriculture sont considérés comme particulièrement exposés.  Il s’agit en particulier du Brésil, avec la culture du café, de la canne à  sucre, du boeuf et du soja (pour l’alimentation du bétail). Le Brésil est touché par le changement climatique, les sécheresses et les inondations, et sa production agricole future est compromise. 

Une des conclusions principales est que la guerre en Ukraine a des graves conséquences sur le marché de l’énergie et des matières premières. En conséquence,  l’Asie se réfugie dans les énergies fossiles. Les minéraux et métaux achetés jusqu’à maintenant en Russie,  notamment le cuivre ou la potasse, devront être trouvés ailleurs.

Je crois que tout cela pourrait facilement être résolu par une meilleure organisation de l’économie. Nous pourrions éviter de jeter des objets en métal ou contenant de minéraux rares. Les engrais chimiques contenant de la potasse pourraient être remplacés par des solutions naturelles.  La production d’engrais azotés pose déjà de nombreux problèmes. Elle est aujourd’hui très importante. La culture des plantes n’en absorbe que la moitié et l’excédent crée une importante pollution. Il contamine les eaux potables et les écosystèmes aquatiques, dont il entraîne l’acidification et l’eutrophication, c’est à dire la formation de zones mortes dépourvues d’oxygène, mortelles pour les poissons.  L’excès de nitrates dans l’alimentation, notamment dans les salades et les épinards peut causer des modifications de l’hémoglobine nocives pour la santé, notamment des nourrissons. Le taux de nitrates dans l’alimentation, en particulier celle des bébés, est régulé mais me souviens d’une émission de la télévision suisse, qui montrait qu’il y en a souvent trop dans les salades, et je consomme souvent des salades bio pour éviter ce problème (article_nitrates1 , article nitrates2). Les particules fines de nitrates dans l’air sont liées à une mortalité accrue, notamment de maladies cardio-vasculaires et respiratoires (étude). La production d’engrais azotés consomme énormément d’énergie, ce qui devient cher aujourd’hui, et a récemment provoqué une immense explosion d’un entrepôt à Beyrouth, qui a causé une centaine de décès.  Ces engrais peuvent par exemple être remplacés par des semis de plantes légumineuses entre les cultures. Celles-ci captent l’azote de l’air comme la fabrication d’engrais chimiques, sans pollution. 

Le passage aux énergies renouvelables pourrait avoir de nombreuses conséquences. Notamment, les panneaux solaires sont fabriqués à 70% en Chine, qui est aussi la source de 60% de minéraux rares, et que cela renforce le pouvoir politique de ce pays.  Ces changements politiques devraient surtout décourager les investissements dans les énergies fossiles.

Le rapport Mapplecroft sur l’agriculture montre que le changement climatique est un grave risque dans ce domaine.   En 2045, le changement climatique sera un risque extrême pour le Brésil, l’Inde, mais aussi pour le sud-est des Etats-Unis et de la Chine. Sept pays européens, dont l’Italie, verront une forte augmentation des risques pour l’agriculture, et tout cela pourrait aussi être sous-estimé. 

Je salue la prise de conscience des conséquences du changement climatique, et l’observation sur les risques en cascade. Ils sous-estiment certainement les effets climatiques, notamment ceux des inondations.  Je remarque dans ce rapport que les principaux risques financiers à court terme sont le Brésil et la Russie.  Il me saute au yeux que cette insécurité est due à des leaders malintentionnés. Je trouve personnellement qu’ils représentent aussi les principaux risques pour la Planète à plus long terme. Bolsonaro, par la déforestation de l’Amazonie (radiofrance), pourrait dérégler sérieusement le climat mondial et créer des problèmes alimentaires pour la Planète entière. De nouvelles élections se sont déroulées au Brésil hier, et le dernier compte rendu préliminaire que je vois sur Facebook donne Lula gagnant, alors cette menace planétaire pourrait disparaître bientôt (CNN vers minuit). Non, maintenant le Monde rapporte un avantage pour Bolsonaro au premier tour !!!

La Russie représente une menace environnementale plus grave encore. Elle agitée spectre de la bombe nucléaire, qui créerait d’immenses dommages. 

Les principaux problèmes semblent dus à une mauvaise gouvernance.  Cela donne une petite idée du potentiel de solutions qui pourraient être réalisées avec de la bonne volonté et des  décisions éclairées.

 

Sécheresse, champ, jardin, femme

La Suisse desséchée

Sécheresse et agriculture

Ce matin, il faisait déjà chaud à huit heures. Une nouvelle vague de chaleur s’abat sur la Suisse ce début d’août, Genève pourrait atteindre 38°C.

La sécheresse dure depuis début juillet. La NASA a publié les images satellite de la Suisse en juillet 2022. Les prairies sont asséchées et jaunes (images ici vers le bas). La Suisse vit une aridité sans précédent. Les mois de mai et de juillet ont été exceptionnellement chauds, ensoleillés, et les pluies étaient rares. Le mois de juillet, après quelques orages, au début, a maintenu cette tendance…  Les températures ont dépassé 35°C et atteint 39.1°C à Genève-Cointrin le 19 juillet. Les températures en montagne sont aussi exceptionnellement élevées, et les glaciers suisses s’écoulent en torrents furieux gris. Il fallait s’élever à 5184 m d’altitude pour atteindre 0°C. La persistance de conditions anticycloniques a rendu cette vague de chaleur exceptionnellement longue (Météosuisse juillet).

La chaleur et l’absence de précipitations causent de graves dommages à l’agriculture Suisse. Les prés, le maïs et les navets, ainsi que les cultures de plein champ, y compris les pommes de terre, sont touchés. La production de fourrage est insuffisante.

Toute la France est en alerte sécheresse. Le maïs en souffre particulièrement, ainsi que le fourrage. L’Espagne et la région de la mer noire sont aussi touchées et la production de maïs fourrager est réduite en Europe.

Les éleveurs du Jura vaudois prévoient une désalpe précoce (article Le Temps). La production de Gruyère  pourrait diminuer à cause de la météo causant une moindre productivité des vaches.  D’autres agriculteurs montent l’eau aux alpages par hélicoptère. L’élevage est donc confronté au manque d’eau dans les pâturages estivaux, au manque de fourrage dû à la sécheresse, et bientôt à la mort du bétail dans les vagues de chaleur.

Sécheresse dans les forêts et sécheresse éclair

L’anhydrie expose les épicéas aux scolytes, et ils sont déjà infectés dans de nombreuses régions. Les hêtres laissent tomber des feuilles pour mieux résister (article). Le Valais dispose depuis longtemps de systèmes d’irrigation et ils pourraient être développés dans les autres cantons. Je proposais dans un autre blog de construire aussi des réservoirs et des canaux d’irrigation pour les forêts suisses.

Un nouveau phénomène observé ces dernières années a été appelé sécheresse éclair, “flash drought”. De l’air très chaud et très sec, combiné à des vents forts,  provoque une sécheresse sévère en un mois ou moins. Ce phénomène  observé récemment aux Etats-Unis ainsi qu’en France, est moins prévisible, ou nécessite des outils de prévision spécifiques et augmente encore le risque d’effondrement de la production agricole.

Les agriculteurs tentent de s’adapter en prévoyant des solutions d’irrigation ainsi qu’en passant à des cultures des pays chauds, mais les changements climatiques iront de plus en plus vite.

L’été passé, les températures ont atteint 49°C en Colombie britannique. Cet événement semble rare pour le moment, mais la probabilité de telles températures augmente chaque année.

Du risque d’un réchauffement abrupt

Je suis parfois accusée de paniquer le public et de chercher les pires horreurs climatiques. Il s’avère que c’est très utile. Une nouvelle étude présentée par la BBC montre que les apports du GIEC ne présentent pas assez les pires conséquences possibles du réchauffement climatiques, qui y sont quasiment ignorées.  Or ces conséquences catastrophiques, même ayant une probabilité de 2% ou 10%, seraient très importantes. Prenons pour example l’effondrement de l’Antarctique-Ouest , qui provoquerait  l’inondation de toutes les villes situées en bord de mer où réside plus d’un milliard de personnes. L’étude explique que la prise en compte de ces risques dans les calculs montrerait que le coût du réchauffement est plus important. Elle permettrait aussi de mieux prévoir et gérer ces crises si elles se concrétisent, et de mieux comprendre pourquoi il faut limiter les températures à 1.5° ou 2°C.

En Suisse, les conditions que supportent ou ne supportent pas les barrages ont été soigneusement calculées et sont connues, ce qui permet de prévoir leur consolidation, leur abandon ou au moins l’évacuation des personnes menacées. Nous devons faire de même pour le réchauffement climatique.

D’autre part, de nombreuses conséquences du réchauffement telles que la mortalité due à la chaleur aux Etats-Unis, les dommages et le coût des inondations, les feux de forêt, la fonte du permafrost ont été sous-estimées et des prévisions plus élevées auraient dû être établies. Chacun des derniers rapports du GIEC a révisé le danger à la hausse, car des événements climatiques  graves s’étaient produits dans les années précédentes et se produisent continuellement. Les modèles les plus alarmistes pourraient se révéler vraiment utiles.

Photo de couverture : Christiane Rossi par Dorota Retelska

COP26 : Adaptation maintenant, catastrophes demain

La Conférence COP26, à Glasgow prend la mesure du défi qui nous attend. Plusieurs dirigeants ont dit qu’il ont dit qu’il faut agir maintenant pour sauver le monde. L’ancien secrétaire-général de l’ONU Ban Ki Moon a déclaré que nous avions laissé tomber le monde, laissé tomber les communautés les plus vulnérables. « La réponse à la pandémie a montré ce qui était possible, et nous devons faire pareil pour le climat. Nous ne pouvons pas continuer le  business as usual. L‘adaptation est la seule solution et peut générer des retours sur investissements de 20 pour 1″. C’est assez impressionnant d’entendre les dirigeants déclarer que nous devons sauver le monde maintenant, et ils semblent s’y atteler.

La conférence sur l’adaptation a commencé sur les mots « chaque pays sent les conséquences du changement climatique. Les pauvres en paient le prix. Cette injustice doit être reparée et peut l’être ici à Glasgow. « . La secrétaire d’état britannique a déclaré que les communautés les plus pauvres luttent déjà pour supporter les conséquences du climat qui se produisent quotidiennement. J’ai entendu des promesses d’investissements supplémentaires dans l’adaptation, et vu des très jolis exemples d’associations rurales, qui développent l’irrigation, l’agriculture biologique de subsistance, et l’agriculture indigène de subsistance au Chili. Les projets choisis ont tous été financés par des fonds d’aide des organisateurs de la Conférence, Le Royaume-Uni. C’est un peu dommage, car d’autres, bénéficiants de financements différents, sont peut-être encore meilleurs.

Une conférence qui présentait des pistes pour une Terre résiliante face au climat. incluait des interventions sur les arbres, une société plus communautaire, l’intervention des acteurs locaux, les barrages hollandais et britanniques. Une responsable de l’environnement Britannique a mentionné que la côte Est de L’Angleterre a vécu une marée inhabituellement haute, dont Londres a été bien protégé psr le barrage sur la Tamise. Ils ont souligné que l’adaptation par ouvrages de génie est possible et efficace.

Un autre spécialiste a déclaré que le plus important est de connaître les risques, et que ceux-ci doivent être rendu publics, et portés à la connaissane de tous. Cela me paraît très important aussi, et comme je l’ai éccrit précédemment, ces risques doivent encore être mieux étudiés.

Un ministre de Fiji , je crois, a demandé à en finir avec le tabou des pertes et des dommages. Il a rappelé que certains écosystèmes sont altérés de façon irréversible. Certaines villes ou régions ne pourront peut-être pas être sauvées, il deviendra absurde de reconstruire chaque année, et les îles exposées à la montée du niveau de la mer n’y échapperont peut-être pas. Il demande un financement additionnel pour les conséquences du climat.

Un autre spécialiste a déclaré que le plus important est de connaître les risques, et que ceux-ci doivent être rendu publics, et portés à la connaissane de tous. Cela me paraît très important aussi, et comme je l’ai éccrit précédemment, ces risques doivent encore être mieux étudés.

Un des points clés de conférences sont les pertes dues aux catastrophes climatiques, et leur compensation, et je m’attendais à entendre de détails à ce sujet. J’ai été un peu surprise de voir les jolis projets d’arrosage et de jardinage et non pas des villes inondées.  Le climat causera des dommages énormes, et il faut en parler, il faut s’en préoccuper maintenant. La conférence porte entre autres sur le mécanisme de Santiago pour le financement des pertes et dommages.  Nous devons faire preuve de solidarité et aider les pays frappés par les catastrophes à fonctionner de façon harmonieuse, et à assurer la sécurité et la subsistance des populations.

Les prochaines années doivent être un nouveau départ pour le monde (conférence UNCTAD)

Je participe à une conférence UNCTAD/CNUCED par internet.  Je cite rapidement quelques déclarations que j’ai relevé, un peu approximativement, excusez-moi.

Le secrétaire-général de l’ONU a dit qu’il y a quelques jours il a sonné l’alarme face à la situation actuelle: pauvreté, catastrophes, méfiance et division, épidémie de coronavirus. Cette année, 120 millions de personnes sont tombées dans la pauvreté à cause de l’épidémie de coronavirus.

Il a ensuite déclaré que nous devons réduire le blanchiment d’argent, trouver des règles globales (a global framework) pour taxer les entreprises,  et établir des règles ouvertes et honnêtes de commerce mondial.

Mme Mottley, la première ministre de la Barbade, a mentionné que le GDP n’est plus une bonne mesure. Elle a aussi relevé que la dette et les catastrophes climatiques ne laissent pas de marge de manœuvre aux pays les plus exposés, et que la crise de la dette pourrait devenir une crise financière.

Elle a aussi dit que la résistance aux antibiotiques a déjà fait des nombreux morts et que c’est une épidémie grave qui émerge lentement. Moi, il me semble qu’elle pourrait quasiment rendre la chirurgie impossible,  et indépendamment de la chirurgie, je serais certainement déjà morte de deux ou trois maladies que les antibiotiques ont soigné en quelques jours. Je crains que cela ne concerne la majorité de la population mondiale. C’est un problème à éviter absolument.

Elle relève aussi, avec d’autres, que l’économie digitale est un espoir, et qu’il y a énormément à faire pour instaurer des modes de vie sains.

Mme Grynspan, secrétaire-générale de l’UNCTAD a mentionné que l’économie a évolué de façon très différente.  Certains pays développés vivent un développement très rapide et varié.

Elle dit aussi que nous sommes face à une crise de transport, en particulier maritime, et que la prochaine décennie est cruciale pour mettre en place une économie durable. Elle a précisé qu’une décarbonisation rapide est nécessaire pour nous éviter les pires impacts du climat.

Le président du Costa-Rica Alvarado Quesada a déclaré que nous devrions rendre les leaders responsables des conséquences de leurs actions au niveau mondial.

Mme Okonzjo -Iveala directrice de l’OMC: a entre autres dit que le commerce est parfois vu comme un problème alors qu’il peut être la solution. Elle considère que nous devons maintenant , ces prochains cinq ans, investir et nous préparer à affronter les prochaines pandémies.

Elle pense demander un fond intermédiaire pour permettre aux pays d’ investir ces prochaines cinq années pour se préparer aux prochaines pandémies et au changement climatique. D’après elle, il faut investir maintenant pour être prêts à affronter les problèmes plus tard. 

Plusieurs intervenants ont relevé que la prochaine décennie serait décisive et qu’un accord mondial est nécessaire.

Personnellement j’aimerais que nos sociétés ne soient pas si dépendantes du commerce, et que la production des pires produits, nocifs pour l’environnement, soit éliminée.  La part d’emplois dévolus à un fonctionnement harmonieux de la société devrait être plus élevée, et la part consacrée à la vente et au commerce devrait diminuer.

 

 

Le plastique est dangereux pour le climat et menace directement la Biosphère

La pollution plastique est partout, des côtes des océans aux fosses les plus profondes, et dans les régions les plus lointaines et les les plus sensibles. 

Comme elle est de plus irréversible, elle pourrait constitue une limite planétaire chimique, qui menace  les  processus biologiques  de la Terre. 

Le raffinage du plastique est aussi l’une des industries les plus coûteuses en GES du secteur manufacturier et a produit environ 200 millions de Mt CO2e dans le monde en 2015.

Les émissions de carbone sont dues au processus énergivore de craquage, un processus pétrochimique dans lequel les hydrocarbures saturés sont décomposés en hydrocarbures plus petits, souvent insaturés, appelés oléfines, qui sont ensuite transformés en résines plastiques.

Le plastique est léger, son  transport  dégage donc moins de CO2 que celui des objets plus lourds.  Cependant, sa production nécessite beaucoup d’énergie. L’extraction du pétrole et du gaz nécessaires à la production de plastique émet énormément de CO2. De plus, il est constitué d’hydrocarbures qui sont dégagés lors de la dégradation de l’objet.

Le recyclage demande de l’énergie, l’incinération a le plus grand impact sur le climat.  Un tiers de déchets résultants n’est pas géré correctement et entre dans les systèmes aquatiques.  Il est dégradé jusqu’à des nanoplastiques < 1000 nm.  

Ces résidus se retrouvent dans la chair de poisson de mer. On en trouve aussi dans le corps humain, et des études pour établir leur effet sur l’Humain ont été lancées. L’effet des additifs du plastique, tels que le bisphénol, est établi. Ils perturbent le système hormonal du corps humain et ont des nombreux effets nocifs( obésité, problèmes cardiaques, baisse de la fertilité, malformations sexuelles).

Je me pose aussi des questions sur l’utilisation de plastique dans l’agriculture,  certaines techniques de culture utilisent une bâche posée sur le sol, pour protéger le fruit ou le légume du contact du sol. J’imagine que des molécules de plastique pourraient être lessivées par la pluie ou libérées par la digestion des micro-organismes du sol, pénétrer dans les plantes et être ingérées par l’Humain. Je n’ai pas trouvé d’études sur les effets de cette technique agricole, elles devraient en tout cas être effectuées.

Des matières biologiques, produites dans les plantes, évitent l’utilisation de ressources fossiles.  Elles sont pour la plupart biodégradables  et moins toxiques.  Leur utilisation pourrait réduire nos émissions de CO2, à condition de ne pas déboiser de nouvelles terres pour leur production.

Le plastique est nocif pour la vie marine et le réchauffement climatique, qui fragilise ces écosystèmes, pourrait aussi aggraver son l’effet.

Les tempêtes plus fortes amenées par le réchauffement climatique pourraient le disperser.  Les inondations pourraient augmenter le lessivage des débris vers la mer. 

Les microplastiques pollue déjà fortement la mer Arctique. Alors que d’autres zones sont très dégradées par l’activité humaine et la pollution directe, ou par les températures ascendantes, la mer Arctique demeure une des rares zones où la vie marine pourrait prospérer. Il faut préserver ces trop rares espaces vierges de toute pollution.

Les récifs coralliens, très menacés par les vagues chaleur marine, car ils supportent mal une eau au dessus de 30°C, le sont aussi par le plastique.  Certains études montrent qu’il nuit à la croissance, à la fertilisation, provoque plus de maladies des coraux. 

Les microplastiques ne semblent pas avoir d’effet sur la photosynthèse du phytoplancton, le premier élément de la chaîne alimentaire aquatique. Ils sont nocifs pour plusieurs autres organismes. Ils perturbent la digestion des moules. Cet effet est plus fort dans des conditions d’acidification des océans.

Les débris favorisent aussi la mobilité des espèces invasives. Le changement climatique entraîne aussi des grands changements des écosystèmes aquatiques, les espèces de poissons se déplacent clairement vers les pôles pour fuir les températures montantes (article). 

Il y a plusieurs autres effets négatifs. Les déchets ont transformé des paradis en enfer, en décharges interminables, puantes et toxiques. C’est une abomination. Si ce développement se poursuit, les ordures déborderont sur les villes et les champs produisant notre nourriture. Il doit s’arrêter.

Aujourd’hui, la Chine fait face à des pénuries d’électricité qui ont provoqué des coupures de courant dans des grandes villes chinoises. Certaines usines ont été mises à l’arrêt (blog Horvath), apparemment à cause de manque de charbon.   C’est une excellente nouvelle, la Chine devrait trier ses usines et se débarrasser des plus absurdes. Il faut éliminer les pires absurdités qui ont lieu aujourd’hui sur Terre. Selon une autre source, certaines usines ont été arrêtées pour réduire l’énorme pollution et pour permettre au ciel chinois d’être de nouveau bleu pour une courte période.  L’empoisonnement que les habitants vivent au quotidien a été un instant allégé.

Au 19ième siècle, des bonimenteurs vendaient des potions miraculeuses dont certaines étaient extrêmement toxiques, sans aucun contrôle. Ces pratiques ont été éliminées.  Aujourd’hui, nous devons réglementer l’industrie. Elle ne doit pas polluer la Planète et mettre nos conditions de vie en danger. Chaque problème entraperçu s’amplifie rapidement au centuple du fait de la rapidité du développement et doit être traité très sérieusement et très vite.

L’humanité vivrait bien mieux sans certaines usines produisant des emballages ou des objets de très mauvaises qualité.  L’augmentation du prix de l’énergie peut nous faire prendre conscience que certains objets sont produits pour être aussitôt jetés.  Ils sont aussi transportés et des bâtiments sont construits pour les entreposer et les vendre. Parfois, les invendus sont directement incinérés.

La Chine pourrait  à la fois infléchir le cours du réchauffement climatique et changer la façon dont nous vivons et renonçant à produire des objets absurdes et en misant sur l’utilité et la qualité.  Comme ce pays est soi-disant communiste, il pourrait se rappeler ces idéaux et fournir à tous les travailleurs de la Planète les objets nécessaires à leur vie et à leur confort au lieu du capharnaüm actuel.

Un objet doit avoir une certaine durée de vie, une année par exemple. Certains ustensiles utilisés dans ma famille depuis cinquante ou cent ans. Si j’en achète dans un mauvais magasin, il pourrait casser au bout d’un mois, sa durée de vie est donc réduite de mille fois. Les objets qui ne fonctionnent qu’une fois ou deux sont une escroquerie, ils devraient être systématiquement traqués. Leur production et leur vente doivent être interdites. Et cela doit être fait de façon rapide, efficace et systématique. Il faut peut-être un nouvelle organisation internationale capable de gérer ces problèmes.