Le début juin le plus chaud de l’Histoire

Le mois de juin a débuté par des températures planétaires élevées. Sa première moitié était la plus chaude depuis le début des mesures. Nous avons momentanément dépassé le seuil de 1.5°C, et le chaleur continuera probablement dans les semaines suivantes (citation dans indiatimes).

La limite de sécurité de 1.5°C établie par le GIEC est une moyenne décennale. Elle a déjà été franchie quelques fois de façon ponctuelle. Copernicus  cite notamment le mois de décembre 2015 ainsi qu’en février et mars 2016,  qui étaient une période de super-El Nino.

Au mois de mai, la surface des océans a atteint des températures record (OMM). Elle réchauffe directement l’air au-dessus de l’eau, ce qui explique les températures élevées que la Terre subit actuellement.

Les températures extrêmes ont provoqué d’immenses feux de forêt au Canada. En Colombie britannique, il faisait trente degrés, dix de plus que la moyenne de cette période de l’année.  Les brasiers avaient dévasté 4.4 millions d’hectares avant le 9 juin, une superficie quinze fois plus élevée que la moyenne annuelle de la dernière décennie. Les images sont impressionnantes, un immense rideau de flammes s’élève à perte de vue (Reuters).   Les incendies faisaient rage dans l’Est et et dans l’Ouest du Canada, alors que l’été n’avait même pas encore commencé.  Ils ont probablement été provoqués par la sécheresse, la chaleur et les éclairs des orages.

Nous savons que les feux de forêt sont un danger croissant. Les arbres stabilisent le climat planétaire et les jungles tropicales souffrent déjà des sécheresses. Dans cette situation, il faut absolument protéger les arbres au Canada, réduire au maximum le déboisement d’origine humaine. Récemment encore, le Canada déboisait massivement par pulvérisation d’insecticides par hélicoptère (blog) Il faut absolument arrêter cela. Il y aura encore des incendies,  et nous devons sauvegarder assez de forêts pour notre survie.

Températures planétaires mesurées par Copernicus. La ligne en traits tillés indique la limite de 1.5°C que nous avons franchi en juin 2023.

Le Mexique, Belize et le sud des Etats-Unis subissent une forte vague de chaleur. Au Mexique, la température a dépassé 45°C (Reuters),  six décès dus à la chaleur ont été enregistrés, et des centaines d’oiseaux morts ont été trouvés sur les plages. Les températures élevées des océans ont probablement fait fuir les poissons et les ont empêché de nourrir (Reuters).

Au Texas, les températures maximales annoncées sont de 44,4°C (112 F) , mais c’est une chaleur humide, plus pénible (Fox News). Plus de 35 millions de personnes sont prises dans la vague de chaleur (Reuters). La consommation d’énergie de l’air conditionné menace le réseau électrique.   La température élevée de l’océan a aussi provoqué de violentes tempêtes, qui ont privé un demi-million de personnes de courant.   Aussi bien la consommation effrénée d’énergie que les coupures d’air conditionné lors de vagues de chaleur dangereuses posent des graves problèmes. La production d’énergie pourrait augmenter le réchauffement et les vagues de chaleur. Le gouvernement a ouvert des ‘cooling centers’, des abris climatisés où la population peut s’abriter de la chaleur. 

La Sibérie subit largement les effets du réchauffement planétaire. La carte Nasa de mai 2023 montre une chaleur exceptionnelle au Canada et en Sibérie (lien). La température de cette région boréale a dépassé 39.6°C, un chiffre exceptionnel dans cette région (CNN) .   En Chine,  elles ont atteint 45°C début juin. Selon le climatologue Herrera, c’est une vague de chaleur exceptionnelle qui récrira l’histoire du climat mondial (Twitter). Ces changements importants pourraient aussi pousser le GIEC à revoir encore ses prévisions à la hausse, ce qui nous permettraient de mieux anticiper les canicules futures.  

Il fait aussi exceptionnellement chaud  au Sahara.  Cela nous paraît normal, la différence n’est pas aussi spectaculaire qu’en Sibérie, mais les températures s’approchent des limites de la survie humaine, et elles monteront encore.

La multiplication des catastrophes rend la Californie inassurable

La plus grande assurance américaine refuse désormais d’établir de nouveaux contrats (CNN, Guardian).  State Farm, géant de l’assurance en Californie, a dépensé toutes les réserves constituées au cours des vingt dernières années pour indemniser ses clients victimes de récentes catastrophes et refuse de prendre plus de risques.

L’état le plus riche et le plus peuplé des Etats-Unis a subi plusieurs années de sécheresse et de nombreux feux, qui ont détruit des dizaines de milliers de maisons. Cet hiver, la Californie a aussi vu des inondations sans précédent, et l’aggravation est prévisible (blog).  J’ai été étonnée que les médias américains n’énonçaient pas clairement le fait que les pluies intenses sont liées au réchauffement, et à la température élevée des océans, mais les assurances semblent savoir qu’une augmentation du nombre et de la gravité des catastrophes est prévue.

Le risque d’incendie est maintenant tel que l’assurance refuse tout nouveau contrat.  L’état régule apparemment les primes et les maintient à un niveau trop bas selon leurs calculs.

Deux autres assurances américaines, dont la multinationale American International Group, ont signifié à des milliers de propriétaires Californiens que leurs assurances ne seraient pas renouvelées, selon le Wall Street Journal.

Le changement climatique augmente le risque de feux de forêts. L’année passée, en 2022, la Californie en a subi 7’490, plus que l’année précédente. Un de ces feux a détruit une centaine de villas.  Le plus grand, qui a ravagé la ville de Paradise en 2018,  a anéanti plus de dix mille bâtiments (NBCNews).

La région a vu des incendies record au cours des six dernières années, qui figurent parmi les plus chaudes de l’histoire.  Ils font partie des plus grands et les plus meurtriers de l’Histoire des Etats-Unis.

Une étude récente établit qu’environ 40% de ces brasiers sont dus au changement climatique (Washington Post).

L’assurance incendie est généralement nécessaire pour obtenir un prêt bancaire ou une hypothèque.  Leur absence fera probablement baisser les prix des maisons en Californie.

C’est une conséquence du réchauffement climatique qui sera ressentie rapidement par de nombreux particuliers. Le risque de catastrophes augmente presque partout dans le monde.

 

 

Augmentation de feux de forêts en Europe

La population de toute la Terre est frappée aujourd’hui par des catastrophes plus grandes, plus complexes et plus chères, notamment par manque de mesures adéquates.  Beaucoup de ces événements sont dus au climat, et s’aggraveront probablement (UNDRR). 

En particulier, les sécheresses et les feux augmentent beaucoup. L’Amérique du Sud subit une sécheresse qui dure depuis 2019, la plus longue depuis des décennies. L’Uruguay, le nord de l’Argentine et le sud du Brésil sont particulièrement touchés.  La production de soja de l’Argentine est réduite de moitié, les glaciers des Andes ont perdu de 30 à 50% de leur volume (Flash News from the Disaster Risk Management Knowledge Centre, online).

Une nouvelle étude met en garde contre les sécheresses éclair (flash drought) , qui se développent très vite, en quelques semaines et menaceront progressivement toutes les régions agricoles au 21ième siècle (lien).

La chaleur s’accompagne d’immenses feux, qui ont frappé tous les continents,  l’Australie en 2020 où 126’000 km2 de forêts uniques au monde sont parties en fumée, emportant des peuples d’animaux entiers (BBC, blog1, 2  l’Amazonie, ou la Sibérie. Les feux sont clairement liés à la sécheresse, et certaines régions boréales, où l’humidité avait toujours régné, se sont révélées très susceptibles.  A Lytton au Canada, l’incendie s’est déclaré dans la ville lors de la monstrueuse vague de chaleur de 2021, l’été passé l’Angleterre a atteint une température de 40°C et a aussi vu de très nombreux embrasements les jours les plus chauds. 

Ce printemps, ce fléau s’est abattu sur le Canada (Temps) et l’Espagne (Euronews)  lors de canicules exceptionnelles. 

L’Europe n’échappe pas à ce danger.  L’Agence européenne Copernicus en fait l’inventaire.  Leur rapport sur l’année 2021 concluait qu’il s’agissait de la deuxième année la plus touchée, et que ces catastrophes s’étaient surtout produites dans les années 2016-2021,  les plus chaudes de l’Histoire.  En 2021, les flammes se sont surtout attaquées à l’Italie, ainsi qu’à la Grèce, à la Turquie et au Portugal. La surface embrasée avait doublé par rapport à l’année précédente (lien). 

L’année passée a vu plus de feux que la précédente. En 2022, 45 pays d’Europe ont subi ce cataclysme (Copernicus EFFIS Advance report on forest fires). Le nombre de brasiers et la surface totale ont augmenté.  L’Espagne a  été particulièrement éprouvée, ainsi que la Roumanie, le Portugal, la Bosnie et la France. Malheureusement les flammes se sont aussi attaquées aux zones protégées, particulièrement importantes. 

En Suisse, la surface brûlée a fortement augmenté en 2022. 

Cette année ce danger subsiste, l’Espagne et la France ont déjà vu de nombreux embrasements, et la surface consumée en France surpasse déjà sa moyenne annuelle.  

Les incendies sont un des grands dangers des canicules. Nous verrons des feux de forêts et des départs de feux dans les villes. Une augmentation de ces catastrophes est prévue par les experts. Il faut compter avec ce danger, et prévoir beaucoup plus de surfaces forestières pour compenser celles qui seront perdues. Je propose aussi d’étudier plusieurs solutions techniques, par exemple la présence d’eau,  pour juguler les  immenses incendies à venir.

Records de chaleur successifs en Asie

Ce printemps est maussade en Europe centrale. Nous subissons encore les effets d’un réchauffement stratosphérique qui nous a envoyé de l’air froid, et continuera jusqu’à début mai. C’est un événement météorologique local et temporaire qui ne modifie pas le réchauffement global.

En Asie par contre, la chaleur règne.  Au Japon, les températures ont atteint des records en mars, les cerisiers ont fleuri plus tôt, et  le mois passé était le plus chaud de  l’Histoire du pays.  L’année passée déjà, ce pays avait accumulé 200 records de température et 71’000 personnes ont été hospitalisées pour des malaises dus à la canicule, des personnes âgées mais aussi des enfants (lien).  Cette année s’annonce encore plus torride. Le Japon organise des abris à air conditionné pour sa population.

La canicule s’étend de l’Inde à la Chine. Six villes en Inde ont dépassé 44 degrés, des décès ont été enregistrés. Cinquante personnes ont été hospitalisées après une cérémonie en plein air et treize sont décédées. Les enfants souffrent de maux de tête et des nombreuses écoles ont été fermées. La population indienne ne dispose pas de climatisation ni de budgets pour des soins médicaux, ils souffrent donc de la canicule en silence et sans recours. Dans ce pays, la plupart des travaux pénibles sont faits manuellement, les femmes portent des briques sur les chantiers et ces travailleurs sont parmi les premières victimes.

Les températures en Chine ont atteint des nouveaux records. En Thaïlande, elles ont dépassé 45°C. Dans ces régions, l’humidité est importante ce qui rend la chaleur plus dangereuse. L’index combiné (heat index) indiquait 53,8°C hier.  Ce temps torride a favorisé des feux de forêt dans le nord de ce pays (lien).

Ces derniers printemps ont été de plus en plus chauds (p.ex blog 2019), mais la canicule de cette été est inégalée.  Les thaïlandais souffrent de ces journées pénibles, et la sécurité de la population n’est probablement  pas aussi bien organisée qu’au Japon. Samedi, les autorités ont alerté une grande partie du pays sur le risque de chaleur extrême et ont conseillé à la population de rester à l’intérieur.

La consommation d’électricité, essentiellement pour la climatisation, s’est aussi accrue, 39’000 megawatts alors que l’année passée elle n’avait atteint que 32’000 megawatts.  Des coupures d’électricité ont frappé les populations lors de cet événement extrême.

Selon les scientifiques et les études cités, cette vague de chaleur est sans précédent et due au réchauffement climatique (Reuters, msn).

Je trouve ces vagues de chaleur et ces records successifs, quasiment chaque année,  très inquiétants, d’autant plus que l’arrivée d’El Nino apporte habituellement des sécheresses et des canicules, qui pourraient bien atteindre des extrêmes encore plus élevées l’année prochaine.

Rapport du GIEC 2023 – Risques de catastrophes

Aujourd’hui je vous livre une sélection de phrases exactes du résumé pour décideurs du rapport du GIEC avec le numéro de paragraphe. Si cela vous est utile, vous pouvez donc les citer ainsi. 

Ce document montre que le réchauffement causé par l’Homme contribue déjà à de nombreux événements extrêmes partout dans le monde. 

Pour chaque 1000 Gt de CO2 émis par l’activité humaine, la température de surface globale augmente de 0,45°C (B.5.2).

Le changement climatique a réduit la sécurité alimentaire (A.4).  Environ la moitié de la population mondiale connaît actuellement des graves pénuries d’eau. Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des zones très vulnérables au changement climatique : Afrique, Asie, Amérique centrale et du Sud, PMA, petites îles et Arctique (A.2.2).

Avec chaque augmentation supplémentaire du réchauffement climatique, les changements dans les extrêmes continuent de s’amplifier (B.1.3). Cela signifie que si la température moyenne sur la Planète augmente de 0,5°C, en Suisse elle montera d’un (1) degré (fig SPM.2 a et plus détaillé ailleurs, rts, OFEV), et les vagues de chaleur augmenteront plus (dr). Les pluies et sécheresses extrêmes s’intensifieront, les puits de carbone terrestres et océaniques fonctionneront de moins en moins bien (GIEC).

À court terme, chaque région du monde devrait faire face à une nouvelle augmentation des aléas climatiques (B. 2.1.) Les impacts à long terme projetés sont jusqu’à plusieurs fois plus élevés que ceux actuellement observés (B.2 degré de confiance élevé).  Les inondations seront donc plusieurs fois plus grandes, les sécheresses toucheront beaucoup plus de cultures (dr).

Les risques à court terme comprennent une augmentation de la mortalité et de la morbidité humaines liées à la chaleur (degré de confiance élevé), des maladies et des problèmes de santé mentale.

L’augmentation prévue de la fréquence et de l’intensité des fortes précipitations (confiance élevée) augmentera les inondations locales générées par la pluie (confiance moyenne).

Par rapport au rapport du GIEC précédent AR5, les niveaux de risque globaux agrégés sont évalués comme étant élevés à très élevés à des niveaux inférieurs de réchauffement climatique en raison de preuves récentes des impacts observés (B.2.2).

Les risques d’événements météorologiques extrêmes seront déjà élevés à 1.5°C degré (Fig SPM.4).

En général, lorsqu’un chiffre de température est utilisé dans le rapport, il s’agit d’une moyenne décennale. La fonte en profondeur des glaces et du permafrost s’étale sur plusieurs années et une seule année chaude n’aura pas les mêmes effets.  Cependant, il me semble que l’atmosphère pourrait répondre très vite à une élévation de température, et des vagues de chaleur et des tempêtes extrêmes pourraient déferler lors d’une seule année torride.

L’élévation du niveau moyen mondial de la mer au-dessus de la plage probable – proche de 2 m d’ici 2100 ne peut être exclue. Il y a une confiance moyenne que la circulation thermohaline  Atlantique ne s’effondrera pas brusquement avant 2100 (B.3.3). Je crois qu’on pourrait rétorquer sur ce dernier point qu’elle ne s’effondrera par braquement parce qu’elle s’arrête progressivement.

Le risque de fonte du permafrost est déjà élevé à 1,5°C (Fig. SPM4).

Une atténuation profonde, rapide et soutenue et une mise en œuvre accélérée des mesures d’adaptation au cours de cette décennie réduiraient les pertes et les dommages prévus pour les humains et les écosystèmes (C 2.2).  Les options d’adaptation qui sont réalisables et efficaces aujourd’hui deviendront limitées et moins efficaces avec l’augmentation du réchauffement climatique (B.4). Les limites à l’adaptation et les pertes et dommages, fortement concentrés parmi les populations vulnérables, deviendront de plus en plus difficiles à éviter (confiance élevée) (Extraits exacts du résumé pour décideurs du rapport du GIEC: lien). 

Actuellement, une marche bleue réunissant plusieurs personnalités romandes, surtout des femmes, parcourt la Suisse romande de Genève à Berne pour demander à notre gouvernement le respect de l’accord de Paris qui permettraient cette attenuation rapide du changement climatique. Elle est accueillie à de nombreux endroits avec bienveillance et conscience de cette problématique (#lamarchebleue sur Instagram ou Facebook). La marche a parcouru la Côte de Genève à Lausanne,  a atteint Neuchâtel samedi et part aujourd’hui en direction de Berne en passant par Fribourg. Le 22 avril, elle remettra officiellement une pétition pour l’action climatique au gouvernement.

J’ai remarqué depuis plusieurs années que les catastrophes météorologiques dépassent les  prévisions précédentes. Celles-ci ont maintenant été partiellement mises à jour avec les connaissances acquises de ces événements récents.

Cette semaine encore, un nouveau record météorologique était battu par l’ouragan Ilsa, qui a percuté les côtes australiennes avec des vents record de 289 km/h.

Les observations suggèrent l’arrivée du El Nino, courant chaud dans le Pacifique, qui provoque des années chaudes et souvent des événements météo extrêmes. Plusieurs modèles estiment qu’un super El Nino est possible (Guardian). Une étude suggère que le changement climatique pourrait provoquer une amplification de ces phénomènes. Au cours des années 2015-2016, la température planétaire s’était alors élevée de 0.5°C.  Cette période avait provoqué la sécheresse en Amérique du Sud, et un retard de la mousson en Inde, et des épidémie de fièvre dengue et de choléra.  Il se trouve qu’un épisode de super El Nino pourrait nous faire dépasser 1.5°C degré l’année prochaine déjà, et nous amener des intempéries inconnues de l’humain. Cela montre le niveau du danger climatique auquel le monde est confronté aujourd’hui. Nous devons le réduire autant que possible.

 

 

 

 

Vagues de chaleur à plus de 50°C chaque année aux Etats-Unis?

Une autre analyse statistique se penche sur l’incroyable vague de chaleur survenue en 2021 à Lytton, en Colombie Britannique.  Les températures y ont atteint 49.7°C (le Temps), record absolu du Canada,  plus de vingt degrés au-dessus des moyennes habituelles.

Les auteurs déclarent en préambule qu’il est généralement reconnu que le réchauffement climatique augmentera considérablement l’intensité, la durée et la fréquence des vagues de chaleur dans de nombreuses régions du monde. Cette information vient du GIEC.

Une telle chaleur aurait été impossible sans les changements climatiques causés par l’Homme (le Temps), elle devient par contre de plus en plus probable à mesure que les températures montent.

Ils se concentrent sur la région Ouest de l’Amérique du Nord et estiment les risques qu’une telle canicule s’y reproduise. Ils ont analysé les résultats de modèles climatiques pour cette région.

Si rien n’est fait pour freiner le réchauffement (si les émissions de CO2 suivent le scénario business-as-usual, sans réductions), un tel événement extrême deviendra un fait courant dans la plupart des régions de l’ouest de l’Amérique du Nord.

Si le réchauffement mondial atteint le seuil de 4°C en 2100, la température dépassera les 49,7°C,  pour ainsi dire 50°C, dans 75% du territoire  étudié, qui couvre environ la moitié des Etats-Unis.

Une grande partie de ce pays sera chaque année exposée à des chaleurs étouffantes, et la majorité de sa population serait en grave danger à cause de ces températures. La production agricole sera compromise.

La chaleur montera de toutes part,  une chape épaisse recouvrira le pays, plus de cent millions de personnes y seront exposées simultanément… Il deviendrait impossible de fuir, il ne resterait qu’à se terrer dans des caves, des garages, des abris en sous-sol.

La climatisation deviendrait une nécessité vitale,  mais elle sera menacée par des coupures de courant. La canicule comporte bien d’autres dangers. La vague de chaleur de 2021 provoqué des grands feux, la ville de Lytton a brûlé. En 2022 l’Angleterre a atteint 40°C, très inhabituel pour ce pays, et des nombreux feux s’y sont aussi déclarés.  Ces risques semblent associés. 

Températures maximales en cas de réchauffement global faible (haut), modéré  (milieu) ou fort (bas), à différentes dates. Le petit chiffre en haut à droite  du graphique indique la proportion du territoire qui dépasserait les 49.7°C chaque année. Dong et al, Earths Future, 2023

Les climatologues prévoient que la température dépasserait 50°C chaque année. La variabilité de la météo signifie que certaines années, elle montera de quelques degrés plus haut. La chaleur serait réellement mortelle. 

Ce risque n’est pas du tout limité à l’Amérique du Nord. Une autre étude établissait que l’Est de la France, notamment la Bourgogne et les régions environnantes, atteindrait alors des températures similaires.

Les chercheurs notent que la vague de chaleur de Colombie britannique avait certaines particularités. Récemment, il a été établi que la chaleur a atteint un tel niveau parce que la canicule s’est prolongée et que les sols secs ont amplifié le phénomène, habituellement modéré par l’évaporation de l’eau. D’autre part, les ondulations du courant-jet ont apporté de l’air tropical loin vers le Nord et provoqué la stagnation du dôme de chaleur.

L’étude que je rapporte ici a considéré qu’une telle conjonction d’événements ne se reproduirait pas. Il me semble au contraire que nous pouvons nous y attendre à l’avenir.

Je me suis demandée si je n’exagère pas. Encore une fois, je présente une étude qui annonce des événements très graves en l’absence de réduction d’émissions de carbone, et je la trouve trop modérée.

Voici mon raisonnement: Je crois qu’il est assez évident qu’une vague de chaleur prolongée amène la sécheresse.

D’autre part, les ondulations du courant-jet qui amènent l’air chaud au Nord et provoquent sa stagnation sont plus fréquentes et plus prononcées à cause du réchauffement arctique.  Vont-elles s’aggraver encore?

J’ai trouvé aujourd’hui une étude récente,  effectuée entre autres par Michael Mann et Stefan Rahmstorf. Ils montrent que ce type de phénomènes de stagnation de chaleur au Nord, qui ont causé des événements extrêmes dévastateurs en été, y compris la vague de chaleur européenne de 2003, deviendront plus probables,  plus fréquents à cause du réchauffement anthropique (Mann et al). 

L’analyse des prévisions des modèles climatiques suggère donc qu’à 4°C de réchauffement, les trois-quarts de la région étudiée atteindront les 50°C chaque année.   Ils n’ont pas inclus le risque de variations du courant-jet et de stagnation de chaleur au Nord, mais selon l’étude de Michael Mann, celui-ci augmentera aussi.

Sans lancer de chiffre de températures encore plus effroyable, il apparaît clairement que le danger serait énorme, très étendu et concernerait une grande population, plus de cent millions de personnes. Dans le cas d’un réchauffement plus modéré, une telle canicule pourrait encore se produire, mais pas chaque année.   Bien sûr, des solutions sont mises en oeuvre pour éviter une telle fournaise, et nous devons absolument réduire ce risque autant que possible.

Addendum le 27 mars 2023: Une étude dendrochronologique réalisée sur des arbres millénaires montrant que les températures de l’été 2021 étaient les plus élevées jamais observées dans la région. https://phys.org/news/2023-03-plus-years-tree-historic-extremity.html

Image de couverture par Reimund Bertrams de Pixabay

Risques climatiques: Understanding Risk UR22

J’ai participé à la conférence  Understanding Risk’. La conférence suivait un concept nouveau, décentralisée sur trois continents, en Npuvelle-Zélande, Europe et Amérique du Sud. Ce concept semble très utile . D’une part il évite les vols longs-courriers, d’autre part il a permis de tenir la conférence jour et nuit dans les différents fuseaux horaires, ce qui bien sûr prive les participants du droit au repos. De plus, le site principal de la conférence,  Florianopolis au Brésil, a subi des graves inondations. Je suis sûre que ce concept sera très utile à l’avenir, car la conférence aurait pu continuer aux deux autres sites. Les visiteurs présents ont certainement acquis une précieuse expérience des inondations, j’espère qu’ils ont pu bien voir les problèmes.

Certains ont souligné que pour prévoir les risques, il faut faire une liste des biens existants, puis des dangers qui les menacent. Malheureusement, les risques liés au réchauffement climatique ont été sous-estimés par rapport aux événements réels de dernières années. Si  le calcul se base sur valeur des bâtiments et des infrastructures, les risques que courent les pays pauvres semblent petits. De nombreux bâtiments, parfois tous,  sont menacés, mais ont peu de valeur.

Une représentante de la Dominique dit que l’idéal serait de construire des maisons sûres, aux bons endroits, où les habitants pourraient être en sécurité en cas d’ouragan, et d’éviter les évacuations. Construire des bâtiments résistants constitue un gain très réel. Cela s’avère malheureusement difficile, il semble y avoir peu de zones sûres à la Dominique, toute l’île est menacée de catastrophes.  

L’intelligence artificielle semble améliorer les predictions de risque.  Divers solutions naturelles ou techniques ont été évoquées, la protection contre les vagues des ouragans, sous forme de mangroves, de murs en escalier, de récifs coralliens qui réduisent les vagues et leurs effets. Je crains que la montée de la mer ne dépasse ses défenses dans la deuxième moitié  du siècle. Je n’ai rien entendu sur les risques et la protection des ports maritimes. 

D’autres intervenants ont parlé de parcs urbains qui contiendraient les inondations, et rafraîchiraient les villes. 

Des nombreuses fermes urbaines où les légumes sont cultivés dans des bâtiments, parfois en plusieurs étages, sont en développement. L’idée est que l’immeuble, ou l’école, la résidence de personnes âgées cultivent leurs propres légumes.  Ce sera très utile si les rues sont inondées. 

Une étude récente montre aussi que le risque d’attaque, d’AVC, augmente à chaque degré se réchauffement climatique.

Une prise de conscience des risques de catastrophes telles que les vagues de chaleur et les glissements de terrain semble s’opérer. Elle est visible par une augmentation d’investissements dans les aménagements préventifs. 

Des nombreux systèmes d’alertes par téléphone portable sont en développement.  Des recherches sur l’étendue et les limites des feux de forêt ont été évoquées, notamment l’Australie a eu de graves problèmes, les feux ont seulement pu être arrêtés aux portes de Sydney.  Les études de risques ont besoin de grandes quantités de données, n’hésitez pas à mettre des données à disposition.

L’aspect psychologique a aussi été évoqué. Apparemment, les gens réagissent surtout aux risques qu’ils comprennent bien, et aux risques immédiats, proches. C’est pour la compréhension que je mets tellement les points sur les ‘i’. D’autre part, le public refuse parfois d’agir par respect des traditions.  La connaissance des barrières pourrait permettre une prévention plus efficace.

J’ajoute encore quelques éléments scientifiques que j’ai relevé dans les conférences de la COP: – La capture de carbone chimique est faisable, opérationnelle, et attend seulement les investissements.

Une autre conférence  de la COP27 “Evénements lents et irréversibles” montrait surtout que la mer monterait beaucoup plus  à 3°C de réchauffement qu’à 1.5°C. A la fin de la conférence une femme, s’est présentée comme membre de l’IPCC, donc professeure d’université de climatologie.   Elle est intervenue en demandant : Comment pouvez-vous taire que ces calculs sont très incertains et que les risques pourraient être bien plus graves?  Ce problème a des conséquences sur une grande partie de calculs de risque, qui pourraient bien être encore très sous-estimés. Le climatologue Johan Rockström disait récemment qu’il ne sait pas vraiment quel serait le climat à +3°C.  La Terre pourrait énormément changer.

La fonte de la glace Arctique augmentera la fréquence d’années chaudes El Nino

Il y a quelques dizaines d’années, la mer Arctique était couverte de glace. Sa surface s’est maintenant réduite de plus de moitié en été, et l’eau est en contact avec l’air.  Ce changement influe sur le climat mondial de plusieurs façons. La perte d’albédo de la glace accélère le réchauffement planétaire.  Les eaux se réchauffent et le permafrost fond. L’évaporation accrue de la mer ouverte pourrait par exemple être responsable des chutes de neiges plus abondantes sur l’Europe.

Elle semble aussi provoquer un réchauffement du Pacifique tropical.

Dans un nouvel article de Nature Communications, des chercheurs ont révélé que l’ampleur de la perte de glace de mer dans l’Arctique peuvent directement influencer El Niño.  Ceux-ci amènent des eaux chaudes à la surface du Pacifique. El Nino de l’année 2016 nous a apporté des records de chaleur avec un élévation de la température planétaire de près d’un demi-degré. Il a provoqué des précipitations intenses sur la côte Ouest de l’Amérique du Sud et des sécheresses en Asie, notamment en Inde et en Indonésie.  C’était une année record pour les cyclones dans le Pacifique. Elle a causé une grave famine en Ethiopie.

De plus, une mer arctique entièrement libre de glace en été apporterait plus de phénomènes El Nino forts.

“Après des décennies de recherche, il existe un accord général, bien que non universel, sur le fait que la fréquence des événements El Niño, en particulier des événements El Niño extrêmement forts, augmentera avec le réchauffement à effet de serre”, a déclaré le chercheur Liu.

Cela me paraît dramatique. En 2015-2016, les températures planétaires ont brusquement augmenté, une sécheresse a frappé l’Amazonie, et l’année 2016 a apporté une grave famine en Ethiopie, le bétail succombait à la chaleur.  El Nino semble aussi lié à des sécheresses en Inde et en Indonésie. Il faut réaliser qu’il fait de plus en plus chaud.  Les prochaines années El Nino ajouteront leurs vagues de chaleur aux températures déjà élevées de la Planète. Des sécheresses fréquentes en Inde et en Indonésie détruiraient leurs écosystèmes. La végétation pourrait y succomber et la chaleur deviendrait mortelle. Nous savons déjà que les vagues de chaleur seront très dangereuses, et elles dépassent déjà les prévisions. Une augmentation de la fréquence de phénomènes El Nino aggravera ces dangers.

Communiqué: https://phys.org/news/2022-09-arctic-sea-ice-loss-frequent.html

Image de couverture par Reimund Bertrams de Pixabay

La péninsule ibérique subit une sécheresse extrême causée par nos émissions de CO2

Sécheresse et feux en Espagne et au Portugal

Le Portugal fait face à une vague de chaleur, avec des températures dans certaines régions qui devraient grimper jusqu’à 43°C (109 F) ce week-end alors qu’une grave sécheresse frappe le pays. Environ un tiers du pays est confronté à un risque extrême d’incendies de forêt (phys.org).

Les températures élevées devraient durer au moins une semaine. Des “nuits tropicales”, où températures restent au-dessus de 20°C (68 F) après le coucher du soleil, sont probables.

La vague de chaleur survient alors qu’une grande partie du Portugal subit une sécheresse. Fin juin, 96 % du pays était classé comme étant en sécheresse « extrême » ou « sévère », les deux catégories les plus élevées.

Juin a également été très sec en Espagne, qui est le voisin du Portugal sur la péninsule ibérique, avec des précipitations à environ la moitié de la moyenne sur 30 ans et des réservoirs à 45 % de leur capacité. La sécheresse en Espagne réduit le débit des fleuves qui coulent vers le Portugal  ce qui aggrave les difficultés de ce pays.

L’Espagne a vécu des mois de sécheresse et de feux. La canicule due au réchauffement climatique permet aux feux de se répandre rapidement. Il y a peu plu en hiver. Une partie du territoire est en état de sécheresse extrême,  la région du Guadalquivir en sécheresse prolongée. En Almeria, les deux ou trois années passées ont été sèches, les pluies s’y réduisent.  Cette région pratiquait l’agriculture intensive sous serre, exportait énormément de fruits et légumes, et doit maintenant revoir son modèle agricole. L’eau des usines de dessalage sera probablement rationnée, et les cultures de céréales destinés à l’alimentation du bétail succombent à la sécheresse. La moitié des fermes espagnoles est concernée. Les producteurs d’olives, de noix, de céréales et de vigne, qui dépendent des précipitations, pourraient perdre jusqu’é 80% de leur récoltes (Euronews).

Le réchauffement cause les sécheresses

Les scientifiques ont observé ces changements en Espagne et au Portugal depuis des années. Futura Sciences et Taketonews rapportent une nouvelle étude qui établit que l’anhydrie touchant l’Espagne et le Portugal est la plus grave depuis mille ans. Les scientifiques ont maintenant compris cette évolution.  Le réchauffement climatique se répercute sur l’anti-cyclone des Acores, qui s’élargit. Il s’étendra probablement encore à mesure que le CO2 atmosphérique augmente. Ce changement réduit les pluies hivernales, particulièrement importantes pour l’agriculture de la péninsule ibérique. et se réduiront encore. La sécheresse s’y installera donc. L’Espagne investit dans l’amélioration de l’irrigation.

L’Organisation Météorologique Mondiale a déclaré que les chaleurs qui commencent tôt, au printemps, et les canicules prolongées sont dues au changement climatique.

L’Italie a récemment subi une longue vague de chaleur et connaît sa pire sécheresse en 70 ans. La vallée du Pô a subi une vague de chaleur précoce. Un tiers de la production agricole italienne est menacé.  Le niveau du Pô, du Tibre, et du Lago Maggiore est inhabituellement bas. La ville de Vérone rationne l’eau potable, et la production d’énergie hydroélectrique du pays a baissé.

En France, le niveau d’eau est extrêmement bas dans certains cours d’eau et des mesures de rationnement ont été mises en place en Dordogne. Le niveau du Rhin est aussi si bas qu’il rendra difficile les transports de charbon (lien).

Alors que le temps extrêmement sec frappe les pays méditerranéens, l’exécutif de l’Union Européenne a déclaré jeudi que le continent faisait face à l’une de ses années les plus difficiles en ce qui concerne les catastrophes naturelles telles que les sécheresses et les incendies de forêt en raison du changement climatique croissant.

Addendum le 11 juillet: Feux dans le Gard  Feux au Portugal

 

 

Sauvez la forêt Amazonienne: cessons les importations de produits de la déforestation

La déforestation a doublé en vingt ans

Les plantes et tous les êtres vivants sont constitués en grande partie de carbone. Le gaz carbonique émis par l’Homme est partiellement absorbé par les plantes terrestres et les océans.  Une nouvelle étude a utilisé les registres de visibilité des aéroports pour estimer la présence de feux de forêts et la déforestation en Amazonie et en Indonésie au cours des décennies passées.  Ces recueils contiennent des données qui prédatent le lancement de satellites, des années soixante à quatre-vingt.  Ils ont révélé une bonne visibilité par le passé, ce qui indique que les feux de forêt étaient peu importants. Les auteurs de l’étude concluent que la déforestation était alors plus faible que dans les estimations précédentes. Elle a fortement augmenté ces dernières décennies. Cette nouvelle comporte un aspect positif. Il en découle que gaz carbonique était alors aussi moins absorbé par la végétation et les océans, et que lorsque les émissions de carbone humaines ont augmenté, les puits naturels ont pu en intégrer plus. C’est un des grands facteurs de la stabilité du climat. S’ils absorbent automatiquement plus de CO2, peut-être épongeront-ils encore nos excès futurs.

Pourtant ces puits de carbone, notamment les forêts, inquiètent les scientifiques.  Les arbres contiennent à peu près une moitié de carbone. Les forêts sont à la fois d’immenses réserves, qu’il faut absolument laisser sur place, et des puits actifs qui absorbent du CO2 pour leur croissance.  Des récentes sécheresses transforment la forêt amazonienne en source, en émetteur de carbone, car les arbres ne croissent plus, perdent leurs feuilles, et sèchent.

Une autre étude montre que la déforestation a doublé ces deux dernières décennies. Les données satellitaires à haute résolution pour les années 2001 à 2020  ont permis de suivre la perte de forêts tropicales année par année. Les pertes sont plus importantes que ce qui avait été rapporté par d’autres chercheurs et responsables dans le monde. La déforestation est particulièrement importante en République démocratique du Congo, en Indonésie et surtout au Brésil. Des zones forestières ont également été défrichées dans les régions montagneuses, plus étendues qu’on ne le pensait auparavant. Cela peut avoir des conséquences sur le bilan carbone planétaire car les arbres de ces régions en contiennent plus.

Feux de forêt près de la frontière Brésilienne              Photo satellite @ESA

En mesurant la couverture forestière perdue et en calculant la perte de séquestration de carbone et l’augmentation des émissions, les chercheurs ont découvert que les émissions dues à la déforestation ont plus que doublé au cours des deux dernières décennies.

Le Brésil, qui contient plus de la moitié de la forêt amazonienne, est responsable de la majorité de la déforestation et des émissions de CO2 associées. Un seul de ses États (Pará) a connu plus de déforestation que les 8 autres pays amazoniens réunis.

La dégradation de la forêt est aujourd’hui aussi un danger important. Les feux, la coupe du bois, la fragmentation provoquent trois fois plus de perte de carbone que la déforestation.

Le Brésil traîne les pieds pour la reforestation

Le Brésil prend également du retard en matière de récupération des forêts, avec seulement 25 % des terres précédemment déboisées occupées par de nouvelles forêts et seulement 9 % de ses émissions de CO2 liées à la déforestation étant compensées. 

Une nouvelle étude menée par une équipe internationale de chercheurs du Royaume-Uni et du Brésil révèle que les régions ayant le plus grand potentiel de récupération forestière à grande échelle – celles qui ont subi la déforestation la plus importante – ont actuellement les niveaux de récupération les plus bas.

Ces paysages amazoniens fortement déboisés ne montrent également aucun signe de récupération, même 20 ans après le défrichement de la forêt. L’Equateur, au contraire, collabore activement à sauver le climat et régénère aujourd’hui les 60% des zones déforestées, et la Guyane un quart.

Le poumon de la Planète s’effrite encore de façon inquiétante. La  reforestation au Brésil est largement insuffisante. Les nouvelles forêts  n’absorbent que 10% de carbone  émis par la déforestation de la jungle originale.  Elles sont souvent très jeunes, la majorité a moins de vingt ans, et la moitié moins de cinq ans. Les minuscules arbrisseaux n’absorbent que peu de carbone, et ces parcelles sont souvent détournées de leur usage rapidement et les plantations sont détruites. De plus, elles sont généralement situées dans des zones moins humides qui supporteront  mal les sécheresses croissantes du Futur.

Nous devons sauver les forêts vierges de la Planète. Elles sont menacées par le réchauffement et l’activité humaine, mais nous ne pouvons les perdre et supporter la forte augmentation de vagues de chaleur et d’inondations que cela apporterait.   La disparition des forêts vierges provoquerait un réchauffement de la Terre de l’ordre d’un degré Celsius, qui aurait des conséquences dramatiques et nous pousserait dans des catastrophes mortelles. Nous devons réaliser que la forêt Amazonienne est essentielle à la survie de l’Humanité et la préserver au niveau international. Elle est elle-même menacée par le réchauffement. Sa survie serait mieux assurée si la superficie de la forêt s’étend de nouveau, et en cas d’aggravation des sécheresses, des pluies artificielles pourraient aider à la  sauvegarder pour le Futur.

J’ai pensé que nous aurions besoin de sanctions contre Bolsonaro comme elles sont actuellement mises en place contre Poutine. Bien sûr les conséquences retomberaient surtout sur le peuple négligé par ce dernier.  Il nous faut tout au moins refuser de collaborer à la déforestation en cessant l’importation de la viande et du soja Brésilien, et cela de façon concertée, au niveau mondial.

Vidéo Culture du soja

Vidéo ESA observations de l’Amazonie

Communiqués d’études scientifiques récentes:

https://phys.org/news/2022-03-global-carbon-emissions-deforestation-reveal.html

https://phys.org/news/2022-03-high-resolution-satellite-datasets-gross-tropical.html

https://phys.org/news/2021-08-exposes-big-differences-amazonian-countries.html

https://phys.org/news/2020-09-high-carbon-absorbed-amazon-forest.html

L’Amazonie en feu: danger pour le Brésil et toute la Terre

 

Arrêt des investissements dans la culture de soja et la déforestation