Je publierai dorénavant mon blog sur le site français Global Climat, sur la suggestion d’un de mes lecteurs. A bientôt sur ce site:
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Le mois de juin a débuté par des températures planétaires élevées. Sa première moitié était la plus chaude depuis le début des mesures. Nous avons momentanément dépassé le seuil de 1.5°C, et le chaleur continuera probablement dans les semaines suivantes (citation dans indiatimes).
La limite de sécurité de 1.5°C établie par le GIEC est une moyenne décennale. Elle a déjà été franchie quelques fois de façon ponctuelle. Copernicus cite notamment le mois de décembre 2015 ainsi qu’en février et mars 2016, qui étaient une période de super-El Nino.
Au mois de mai, la surface des océans a atteint des températures record (OMM). Elle réchauffe directement l’air au-dessus de l’eau, ce qui explique les températures élevées que la Terre subit actuellement.
Les températures extrêmes ont provoqué d’immenses feux de forêt au Canada. En Colombie britannique, il faisait trente degrés, dix de plus que la moyenne de cette période de l’année. Les brasiers avaient dévasté 4.4 millions d’hectares avant le 9 juin, une superficie quinze fois plus élevée que la moyenne annuelle de la dernière décennie. Les images sont impressionnantes, un immense rideau de flammes s’élève à perte de vue (Reuters). Les incendies faisaient rage dans l’Est et et dans l’Ouest du Canada, alors que l’été n’avait même pas encore commencé. Ils ont probablement été provoqués par la sécheresse, la chaleur et les éclairs des orages.
Nous savons que les feux de forêt sont un danger croissant. Les arbres stabilisent le climat planétaire et les jungles tropicales souffrent déjà des sécheresses. Dans cette situation, il faut absolument protéger les arbres au Canada, réduire au maximum le déboisement d’origine humaine. Récemment encore, le Canada déboisait massivement par pulvérisation d’insecticides par hélicoptère (blog) Il faut absolument arrêter cela. Il y aura encore des incendies, et nous devons sauvegarder assez de forêts pour notre survie.
Le Mexique, Belize et le sud des Etats-Unis subissent une forte vague de chaleur. Au Mexique, la température a dépassé 45°C (Reuters), six décès dus à la chaleur ont été enregistrés, et des centaines d’oiseaux morts ont été trouvés sur les plages. Les températures élevées des océans ont probablement fait fuir les poissons et les ont empêché de nourrir (Reuters).
Au Texas, les températures maximales annoncées sont de 44,4°C (112 F) , mais c’est une chaleur humide, plus pénible (Fox News). Plus de 35 millions de personnes sont prises dans la vague de chaleur (Reuters). La consommation d’énergie de l’air conditionné menace le réseau électrique. La température élevée de l’océan a aussi provoqué de violentes tempêtes, qui ont privé un demi-million de personnes de courant. Aussi bien la consommation effrénée d’énergie que les coupures d’air conditionné lors de vagues de chaleur dangereuses posent des graves problèmes. La production d’énergie pourrait augmenter le réchauffement et les vagues de chaleur. Le gouvernement a ouvert des ‘cooling centers’, des abris climatisés où la population peut s’abriter de la chaleur.
La Sibérie subit largement les effets du réchauffement planétaire. La carte Nasa de mai 2023 montre une chaleur exceptionnelle au Canada et en Sibérie (lien). La température de cette région boréale a dépassé 39.6°C, un chiffre exceptionnel dans cette région (CNN) . En Chine, elles ont atteint 45°C début juin. Selon le climatologue Herrera, c’est une vague de chaleur exceptionnelle qui récrira l’histoire du climat mondial (Twitter). Ces changements importants pourraient aussi pousser le GIEC à revoir encore ses prévisions à la hausse, ce qui nous permettraient de mieux anticiper les canicules futures.
Il fait aussi exceptionnellement chaud au Sahara. Cela nous paraît normal, la différence n’est pas aussi spectaculaire qu’en Sibérie, mais les températures s’approchent des limites de la survie humaine, et elles monteront encore.
Le somment climatique de Bonn a commencé la semaine passée. Selon le commentaire paru dans Nature Climate Change, il y a un consensus sur le fait qu’il y a trop de gaz carbonique (CO2) dans notre atmosphère. Les diplomates réunis à Bonn pour les pourparlers sur le climat admettent que la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère est trop élevée. Les opinions divergent sur la façon de régler ce problème.
Même si le réchauffement est limité à 1,5°C, des millions de personnes souffriront de dramatiques vagues de chaleur, sécheresses et inondations. Au-delà de cette limite l’existence de toute l’Humanité est en jeu (détails dans ancien blog).
Le leader de la COP28 prévue en automne, un magnat du pétrole, déclarait récemment que la préservation du climat nécessite de retirer du CO2 de l’atmosphère, sans cela ‘climate maths don’t add up’, le total correct ne sera pas atteint (lien AFP). Son calcul inclut peut-être une consommation abondante d’énergies fossiles, mais d’autres estimations mènent à cette conclusion. J’ai personnellement été membre de l’organisation 350.org, dont le nom indique la concentration de gaz carbonique maximale compatible avec un climat stable. Or celle-ci a récemment atteint 424 ppm, ou 429.81 le 8 juin 2023 au Jungfraujoch en Suisse. Elle est donc actuellement beaucoup trop élevée. J’ai décrit les risques dans plusieurs de mes blogs.( blog).
Il existe trois façons de traiter ce problème, en intervenant à différents points où le CO2 est présent: arrêter de brûler des combustibles fossiles, de loin le principal moteur du réchauffement; ou, si cette consommation persiste, empêcher le carbone de polluer l’air; ou finalement éliminer le CO2 de l’atmosphère.
“Toutes les technologies, tous les leviers disponibles doivent être utilisés”, a déclaré à l’AFP Simon Stiell, le chef de l’ONU Climat, à l’ouverture des pourparlers à Bonn.
“Mais la science est très, très claire : le moyen le plus rapide et le plus efficace de nous amener là où nous devons aller est la réduction progressive et l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles.” (lien).
Le problème peut donc être géré à trois niveaux:
La première solution est de loin la plus facile et la plus efficace.
Je vais maintenant donner quelques éléments concernant le point 3, la capture du carbone déjà émis. Au vu de ce qui précède, il est évident qu’il faut se concentrer sur les réductions d’émissions, le passage aux énergies renouvelables et une optimisation de l’industrie pour réduire les productions inutiles et polluantes. La capture du carbone déjà émis est plus coûteuse et bien moins logique, mais elle sera aussi utile, et les idées dans ce domaine fourmillent.
Un espoir semble venir du coté du chocolat. Les plantes captent le CO2 de l’air, et en font de la cellulose (tiges, feuilles etc). Dans la nature, celle-ci est ensuite consommée par des animaux et des bactéries et le gaz carbonique retourne dans l’atmosphère. Mais il est possible de le bloquer à l’état solide. A Hambourg, les coques de chocolat sont transformées en biochar, sorte de charbon de bois, qui conserve le carbone pendant des centaines d’années. Le produit final peut-être utilisé comme engrais ou comme ingrédient d’un “béton” écologique. La question de la destination finale de ces résidus se posait, et son utilisation dans la construction serait une excellente idée. Les développeurs de la technologie disent qu’ils inversent le cycle de carbone (AFP). Au delà du chocolat, je pense qu’elle pourrait être utilisée à plus grande échelle sur les tiges des céréales après récolte.
Une autre solution vient des roches. Les glaciers du Groenland fondent et dévoilent une poudre de roches silicates broyée par leur course, appelée farine glaciaire. Les scientifiques ont répandu cette poudre sur des champs au Danemark. Il semble que la roche réagit avec gaz carbonique de l’air (Enhanced weathering) et en capte une partie. Elle constitue simultanément un engrais efficace qui agit mieux que les fertilisants organiques. Les chercheurs ont calculé qu’en répandant cette poudre dans tous les champs de leur pays ils pourraient compenser entièrement leurs émissions de carbone. Les glaciers du Groenland fournissent d’immenses quantités de cette poudre, l’approvisionnement semble donc facile (Université de Copenhague, Dietzen). J’aimerais quand même voir plus d’études sur l’effet de la poudre sur le sol et sur les cultures alimentaires, aussi à plus long terme. Les plantes pourraient avoir besoin d’un autre engrais après quelques années. Généralement elles sont fertilisées avec du nitrate ou de la matière organique, du compost ou du fumier. Il faut vérifier aussi l’innocuité de cette poudre pour la santé humaine.
Je partage ici un article d’un psychiatre polonais dans une revue médicale:
J’ai vu dans de nombreux médias qu’il a une explosion de dépressions d’adolescents, 30% ou 40% en Suisse, en France, aux Etats-Unis. C’est une réelle épidémie mondiale, peu comprise, qui laisse tout le monde démuni. A l’école suisse que j’ai vue, un élève sur dix allait bien. Certains avaient des symptômes d’anorexie et de culpabilité chronique, d’autres semblaient haïr tout le monde. Les tâches impossibles suivies de critiques ou de punitions pourraient y contribuer. Ne créons pas une génération pareille.
Vu la gravité de la situation actuelle, je propose une suppression de notes (et donc de l’apprentissage par coeur la veille des tests oublié le lendemain) à l’école jusqu’à 15 ans. Les élèves pourraient rendre un nombre donné de devoirs d’entraînement. Au minimum, le temps maximal de travail doit être réglementé en accord avec les indications de médecins pour chaque tranche d’âge. Les horaires d’école sont prévus pour que l’enfant puisse jouer dès 15 -16 heures, mais actuellement le temps préparation des tests dépasse parfois les 24 heures, et il y en a parfois cinq ou six par semaine.Les élèves demandent un planning hebdomadaire des devoirs pour que les professeurs répartissent le travail et réalisent qu’ils en ont déjà. Le temps de préparation des tests devrait figurer sur les objectifs et être intégré à ce planning des devoirs, qui ne devrait pas excéder deux heures à douze ans.
Une médecin belge déclarait que le diagnostic de dépression est souvent donné à un épuisement des surrénales dû à un stress chronique, qui peut être facilement diagnostiqué par une prise de sang. Cette maladie-là ce soigne par plusieurs mois de repos. J’espère que le stress chez nos enfants pourrait être détecté de cette façon ou autrement. Il a déjà été remarqué et l’école genevoise tente de ralentir la cadence pour améliorer l’état des jeunes.
Addendum: Il me semble que le classement Pisa porte sur des compétences générales, les maths, une langue, la compréhension, et les pays comme la France qui s’obstinent à apprendre l’histoire et la culture perdent des points à cause de cela.
D’autre part, en 2021 en Suisse la majorité d’élèves parlaient une ou deux langues différentes du français à la maison.
Je trouve encore cette étude qui montre que les cerveaux intelligents mettent plus de temps pour répondre correctement à une questions complexe que les moins intelligents (Trustmyscience). J’ai l’impression qu’en poussant les élèves à aller trop vite, certaines écoles perturbent le fonctionnement du cerveau qui donne les réponses correctes. Il faut donner le temps de la réflexion.
La plus grande assurance américaine refuse désormais d’établir de nouveaux contrats (CNN, Guardian). State Farm, géant de l’assurance en Californie, a dépensé toutes les réserves constituées au cours des vingt dernières années pour indemniser ses clients victimes de récentes catastrophes et refuse de prendre plus de risques.
L’état le plus riche et le plus peuplé des Etats-Unis a subi plusieurs années de sécheresse et de nombreux feux, qui ont détruit des dizaines de milliers de maisons. Cet hiver, la Californie a aussi vu des inondations sans précédent, et l’aggravation est prévisible (blog). J’ai été étonnée que les médias américains n’énonçaient pas clairement le fait que les pluies intenses sont liées au réchauffement, et à la température élevée des océans, mais les assurances semblent savoir qu’une augmentation du nombre et de la gravité des catastrophes est prévue.
Le risque d’incendie est maintenant tel que l’assurance refuse tout nouveau contrat. L’état régule apparemment les primes et les maintient à un niveau trop bas selon leurs calculs.
Deux autres assurances américaines, dont la multinationale American International Group, ont signifié à des milliers de propriétaires Californiens que leurs assurances ne seraient pas renouvelées, selon le Wall Street Journal.
Le changement climatique augmente le risque de feux de forêts. L’année passée, en 2022, la Californie en a subi 7’490, plus que l’année précédente. Un de ces feux a détruit une centaine de villas. Le plus grand, qui a ravagé la ville de Paradise en 2018, a anéanti plus de dix mille bâtiments (NBCNews).
La région a vu des incendies record au cours des six dernières années, qui figurent parmi les plus chaudes de l’histoire. Ils font partie des plus grands et les plus meurtriers de l’Histoire des Etats-Unis.
Une étude récente établit qu’environ 40% de ces brasiers sont dus au changement climatique (Washington Post).
L’assurance incendie est généralement nécessaire pour obtenir un prêt bancaire ou une hypothèque. Leur absence fera probablement baisser les prix des maisons en Californie.
C’est une conséquence du réchauffement climatique qui sera ressentie rapidement par de nombreux particuliers. Le risque de catastrophes augmente presque partout dans le monde.
L’atmosphère est sensible à de très nombreux facteurs, et cette complexité la rend difficilement prévisible. Un météorologue a déclaré qu’un battement d’ailes de papillon au Brésil pouvait provoquer une tornade sur un autre continent. Nous avons modifié notre enveloppe gazeuse beaucoup plus qu’un papillon, nous y avons ajouté plus de 1500 gigatonnes de gaz carbonique. La partie la plus proche de la Terre, la troposphère, s’étend à 8 à 15 km au-dessus du sol. Sa température augmente, et elle s’étend vers le haut. La couche supérieure, la stratosphère, une zone d’atmosphère raréfiée, a aussi changé. Elle s’est refroidie et en conséquence a un peu rétréci. Ce phénomène est bien expliqué notamment par Futurasciences.
Je me suis posée la question des conséquences de ce changement. Pour le moment j’ai trouvé deux articles qui rapportent des effets différents. Un excellent journaliste, Robert Hunziker, qui explore comme moi les effets du réchauffement climatique sur le site counterpunch.org rapporte que l’amincissement de la stratosphère mène à des changements de températures plus brutaux près du sol, là où nous vivons. Il provoque des sauts de température soudains, tels qu’une augmentation de température de 90 Fahrenheit (50°C) en quelques jours, observée récemment. Cela amène aussi des hautes pressions persistantes qui apportent des semaines de météo extrême, de vague de chaleur, de pluie ou de froid intense.
Personnellement j’ai remarqué ces dernières années des journées où la température monte de dix à vingt degrés pendant une heure ou deux, puis redescend. Je ne me souviens pas de changements si brusques dans le passé.
D’autre part, ce changement accélère la parte d’ozone au-dessus de l’Arctique, ce qui pourrait créer un nouveau trou de la couche d’ozone.
Un autre article rapporte que l’amincissement de la stratosphère provoque une aggravation de turbulences, récemment constatée par les transports aériens. Elles sont causées par la présence de CO2 dans l’atmosphère, qui déforme la troposphère et la stratosphère. Plus fréquentes et violentes, elles ont même provoqué des blessures chez les passagers (Texas A&M University). Il y a eu notamment 36 blessés sur un vol pour Hawaï (lien) en décembre 2022, 30 blessés sur un vol Istanbul – New-York en 2019, ainsi que 10 blessés au-dessus de Bâle en 2019.
Au mois de mai 2023, l’atmosphère a eu un autre comportement inhabituel. Des changements de pression semblent avoir provoqué un petit tremblement de terre, proche du degré 2, au Danemark. Cet événement semble très peu compris actuellement.
J’ai entendu que selon les modèles physiques, notre atmosphère pourrait avoir de nombreux comportements extrêmes qui ne se produisent en général pas, et que cette stabilité était étonnante. Il a par ailleurs été montré que la végétation, stabilise le climat, la transpiration des végétaux rafraîchit les jours chauds, et ceux-ci favorisent aussi des pluies. Je me demande si cela peut contribuer à la stabilité de notre météo, et je suggère de planter énormément d’arbres dans chaque mètre carré disponible.
Nous devons prévoir des mesures en cas de vagues de chaleur soudaine et dangereuse pour la vie humaine et le bétail. Actuellement, nous sommes prévenus quelques jours à l’avance, nous devons savoir comment protéger ou évacuer les personnes fragiles, ou même toute la population en quelques jours. Il faut aussi étudier le risque d’une vague de chaleur inattendue, survenant en quelques heures.
La population de toute la Terre est frappée aujourd’hui par des catastrophes plus grandes, plus complexes et plus chères, notamment par manque de mesures adéquates. Beaucoup de ces événements sont dus au climat, et s’aggraveront probablement (UNDRR).
En particulier, les sécheresses et les feux augmentent beaucoup. L’Amérique du Sud subit une sécheresse qui dure depuis 2019, la plus longue depuis des décennies. L’Uruguay, le nord de l’Argentine et le sud du Brésil sont particulièrement touchés. La production de soja de l’Argentine est réduite de moitié, les glaciers des Andes ont perdu de 30 à 50% de leur volume (Flash News from the Disaster Risk Management Knowledge Centre, online).
Une nouvelle étude met en garde contre les sécheresses éclair (flash drought) , qui se développent très vite, en quelques semaines et menaceront progressivement toutes les régions agricoles au 21ième siècle (lien).
La chaleur s’accompagne d’immenses feux, qui ont frappé tous les continents, l’Australie en 2020 où 126’000 km2 de forêts uniques au monde sont parties en fumée, emportant des peuples d’animaux entiers (BBC, blog1, 2) l’Amazonie, ou la Sibérie. Les feux sont clairement liés à la sécheresse, et certaines régions boréales, où l’humidité avait toujours régné, se sont révélées très susceptibles. A Lytton au Canada, l’incendie s’est déclaré dans la ville lors de la monstrueuse vague de chaleur de 2021, l’été passé l’Angleterre a atteint une température de 40°C et a aussi vu de très nombreux embrasements les jours les plus chauds.
Ce printemps, ce fléau s’est abattu sur le Canada (Temps) et l’Espagne (Euronews) lors de canicules exceptionnelles.
L’Europe n’échappe pas à ce danger. L’Agence européenne Copernicus en fait l’inventaire. Leur rapport sur l’année 2021 concluait qu’il s’agissait de la deuxième année la plus touchée, et que ces catastrophes s’étaient surtout produites dans les années 2016-2021, les plus chaudes de l’Histoire. En 2021, les flammes se sont surtout attaquées à l’Italie, ainsi qu’à la Grèce, à la Turquie et au Portugal. La surface embrasée avait doublé par rapport à l’année précédente (lien).
L’année passée a vu plus de feux que la précédente. En 2022, 45 pays d’Europe ont subi ce cataclysme (Copernicus EFFIS Advance report on forest fires). Le nombre de brasiers et la surface totale ont augmenté. L’Espagne a été particulièrement éprouvée, ainsi que la Roumanie, le Portugal, la Bosnie et la France. Malheureusement les flammes se sont aussi attaquées aux zones protégées, particulièrement importantes.
En Suisse, la surface brûlée a fortement augmenté en 2022.
Cette année ce danger subsiste, l’Espagne et la France ont déjà vu de nombreux embrasements, et la surface consumée en France surpasse déjà sa moyenne annuelle.
Les incendies sont un des grands dangers des canicules. Nous verrons des feux de forêts et des départs de feux dans les villes. Une augmentation de ces catastrophes est prévue par les experts. Il faut compter avec ce danger, et prévoir beaucoup plus de surfaces forestières pour compenser celles qui seront perdues. Je propose aussi d’étudier plusieurs solutions techniques, par exemple la présence d’eau, pour juguler les immenses incendies à venir.
Mon blog précédent parlait des femmes au foyer. Je précise qu’il m’a été inspiré par un sondage récent. L’enquête révélait que nombre de jeunes filles suisses aimeraient être femmes au foyer, auprès d’un mari plus efficace et plus âgé (lien). Ce sondage a provoqué plusieurs éditoriaux qui se lamentaient sur l’abandon des voies de carrière par les femmes et leur refus de se réaliser dans leur profession. Ils me semblaient très biaisés.
J’ai donc expliqué des évidences, que la carrière professionnelle n’est pas une voie semée de roses mais confine parfois à l’esclavage dans l’entreprise, que toute la famille bénéficie du travail domestique, et que les enfants profitent beaucoup de la présence de leur mère. J’estime que devrions faire un effort conscient pour reconnaître autant les personnes au foyer que les ‘project managers’ et autres ‘executive assistants’. Elles devraient être valorisées de façon pécuniaire, pourraient peut-être obtenir des diplômes d’éducatrice ou autres, etc. Il ne s’agit pas d’empêcher de travailler les personnes qui le désirent, mais de respecter le choix de celles qui préfèrent rester à la maison. Et je concluais en écrivant que dans la situation climatique actuelle, c’est vraiment souhaitable.
Nous allons vers des catastrophes plus graves, des évacuations, des interruptions de transports et des confinements. Une diminution du nombre de personnes en emploi, d’heures de travail totales en Suisse, serait une bonne solution pour limiter les émissions de carbone. Elle limitera les destructions dans le pays et devrait être encouragée financièrement.
La vie de la mère au foyer inclut pour moi des longs moments de jeu ou de temps dans la nature avec l’enfant, la préparation à la maison d’aliments bio, des moments pour mes activités préférées, par exemple des expositions de peinture. En théorie, il devrait être plus facile d’avoir des loisirs en supprimant huit ou dix heures de travail quotidien du planning, cela devrait nous donner plus de liberté. En pratique, le bébé pleure quand la mère sort et elle y renonce souvent. Cette période d’attachement passe après quelques années.
Je reviens sur le point de la présence de la mère ou du père auprès du bébé. La question est assez complexe. De très nombreuses études ont été faites sur ce sujet.
Il n’est pas du tout évident que le père est équivalent pour un bébé. Chez les animaux mammifères, la mère s’occupe spontanément des petits, ne les quitte quasiment pas, risque sa vie pour les défendre. Il semblerait qu’elle imite en partie les soins reçus dans sa petite enfance, parce que les guenons qui ont eu des mauvaises mères, ou en étaient séparées, ne veulent pas toujours s’occuper de leurs petits.
Bien sûr, dans notre société, nous suivons des règles d’éducation: couche, biberon, petits habits, et le père peut appliquer celles-ci aussi bien que la mère. Les petits humains seraient donc aussi bien soignés par le père. Mais l’important est le point de vue de l’enfant. Est-il aussi sécurisé par la présence du père? Ou a-t-il le sentiment d’être abandonné et peur? Le nouveau-né reconnaît beaucoup sa mère à l’odeur, tourne la tête pour chercher des phéromones, messages chimiques dans son parfum, dont certaines indiquent l’allaitement. Il réagit plus à la voix de sa mère. Ce fonctionnement est important la première année. Un allaitement maternel de six mois permet d’établir une relation saine avec la mère. Les enfants qui en ont bénéficié sont plus chaleureux, plus coopératifs, et moins capricieux et colériques (lien). Vers l’âge de huit mois – un an, période d’attachement maximal, un bébé se réfugie souvent vers sa maman, et s’ouvre beaucoup aux autres vers deux ans.
Une revue rappelle que le contact physique avec sa mère est perçu et améliore le bien-être du bébé de plusieurs façons. Il déclenche des changements hormonaux mesurables chez l’enfant « Des études sur le contact physique prolongé entre une mère humaine et un nourrisson né à terme ont démontré des effets positifs dans plusieurs domaines. Pour les nourrissons, il s’agit notamment de l’organisation du sommeil, de la régulation de la température et du rythme cardiaque, de la réponse comportementale, des pleurs/coliques, du développement socio-émotionnel, de la qualité de l’attachement, des possibilités de développement de la parole et des interactions mère-enfant (lien).
Par ailleurs, une étude suisse récente montre que la crèche, surtout à plein temps, augmente le risque d’hyperactivité, d’angoisses, de dépression et de mauvais comportements. Une autre établit que le le niveau de cortisol, marqueur de stress est plus élevé en garderie, ce qui réduit le développement des zones du cerveau impliquées dans la stabilité émotionnelle, augmente le risque d’obésité et de cancer, conduit à des comportements agressifs et à des problèmes relationnels (lien) . Une troisième montre aussi des différences dans la structure du cerveau liées à l’attachement à la mère, à sa présence pendant les premières années (lien) .
Je tombe encore sur une recherche qui, pour sa part, montre que les interactions avec le père sont importantes. Un enfant qui partage une activité ( joue avec un jouet) régulièrement avec son père à l’âge de deux ans s’exprime mieux à l’âge de trois ans (lien). Ce même effet est observé lors du jeu avec une éducatrice.
Je n’ai pas fait parcouru tous les articles à ce sujet, il sont très nombreux, et je n’ai pas tellement le temps ces jours-ci, je cours dans tous les sens avec des flyers ‘oui pour la loi climat’. Il reste que le grand psychiatre français Cyrulnik, expert du domaine dit qu’une bonne relation avec la mère pendant les deux ou trois premières années est importante pour la formation d’une personnalité épanouie. Il parle précisément de la mère. Il faudrait peut-être faire une nouvelle étude, constituée de familles de pères au foyer, de très bons pères, pour vérifier si leur présence apporte une sécurité équivalente. Dans le cas de couples lesbiens, la mère reconnue par l’enfant est celle qui l’a porté pendant la grossesse, une connection particulière se crée. Cette importante période d’attachement va jusqu’à l’âge de trois ans, après l’autonomie se développe.
Si je poursuis la comparaison avec les animaux, en général les femelles veulent s’occuper de leurs petits et les mâles ne le font pas. Cela peut recouvrir un fonctionnement biologique, ces envies indiqueraient des talents différents et la personne qui veut être avec l’enfant pourrait ensuite déployer des capacités innées dans ce domaine. Un enfant qui veut marcher ou courir le sait ensuite spontanément, sans cours, et de même une femme qui veut s’occuper de son enfant saura le faire. Il est possible que plusieurs comportements soient codés dans nos gènes, qu’ils viennent spontanément aux mères face au bébé. Cela dit, l’autre personne peut évidemment adopter des règles d’éducation équivalentes.
Je trouve que nous avons aujourd’hui des carrières, des fortunes, des réputations mais nous ne nous offrons plus les conditions de vie que nous assurons à nos animaux domestiques ou qui sont nécessaires pour l’ouverture d’un zoo (alimentation, calme, sommeil, promenade, affection). L’absence de liberté de mouvement et de gestion de son temps, et la séparation du petit de la mère constituent les principales différences. Personnellement, j’estime que la présence de la mère auprès du bébé les trois premières années fait partie des besoins essentiels de l’être humain. Le monde du travail devrait permettre un développement optimal de l’enfant, par des encouragements financiers ou des facilités d’embauche.
La mousse des forêts, de la famille des Bryophytes, est une plante archaïque, une des premières à s’être développée sur la Terre. Elle des petites feuilles, mais pas de vraies racines ni de vaisseaux qui répartiraient l’eau dans la plante. Elle colonise souvent des roches nues et ouvre la voie aux végétaux. Une nouvelle étude montre qu’elle est extrêmement utile.
Les chercheurs ont établi une carte des mousses présentes dans le monde, et comparé le fonctionnement des écosystèmes avec ou sans mousse. Les plantes profitent de la présence de ces minuscules voisins, car dans les sols couverts de mousse les nutriments sont plus présents, la décomposition de la matière organique se fait mieux. Le sol qui en est recouvert contient plus de nitrate, de phosphore et de magnésium, ce qui favorise la croissance des végétaux. Elles font circuler l’eau et contrôlent l’humidité du sol et le microclimat. Elles fixent aussi les poussières emportées par le vent.
Elles participent aussi au cycle de carbone. Les scientifiques estiment que les bryophytes présents surtout dans les forêts sont responsables du stockage de 6,45 Gt de carbone, six fois plus que les émissions annuelles de l’agriculture. C’est particulièrement notable dans les forêts boréales où abondent les mousses Sphagnum. Dans les déserts, règnent les Pottiacae (lien). Si nous perdions ces plantules, ce carbone serait émis du sol dans l’atmosphère et aggraverait le réchauffement climatique. Par contre, leur protection fixerait plus de carbone dans leur sol, comme cela devait être le cas sur la Terre du passé couverte de forêts, jonchées de vieilles souches moussues.
Une autre étude récente montre que la présence des bryophytes diminue les émissions de méthane des tourbières asséchées. Celles-ci étaient considérées comme un grand risque pour le climat, mais il s’avère que les fossés couverts de mousse émettent très peu de méthane. La présence de ces plantules favorise l’activité de bactéries méthanotrophes, qui vivent dans les mousses et consomment le méthane. Ces petits végétaux pourraient aussi secréter des composés chimiques qui limitent le développement des bactéries méthanogènes responsables de la production de ce gaz (lien). Leur présence réduit ce risque.
Les mousses survivent à un siècle de sécheresse et reprennent quand les conditions le permettent. Après une éruption volcanique, elles sont les pionnières du retour de la végétation. Les chercheurs travaillent sur la réintroduction des mousses pour régénérer des sols dégradés des villes, mais je me demande si elles supportent la pollution chimique.
Elles semblent aussi limiter les microorganismes dangereux. Le sol sous les bryophytes contient moins de pathogènes, ce qui est d’une grande utilité pour l’humanité. La diversité des mousses va de concert avec de nombreux effets chimiques et bactéricides sur le sol des forêts.
C’est un des innombrables maillons de la biosphère et nous prenons seulement conscience de son importance. La mousse retient le carbone dans le sol et provoque la croissance de bactéries bénéfiques. Elle constitue une richesse écologique qu’il faut développer. Nous pouvons favoriser sa présence en augmentant la part de réserves naturelles ou en évitant la pollution. La nature est composée de très nombreuses interactions, que nous n’appréhendons pas totalement et que nous devons sauvegarder. Cette semaine j’ai vu un autre exemple, les virus des bactéries du sol qui en influencent la prolifération et qui semblent influencés par le climat (lien). Ces bactéries elles-mêmes sont encore peu connues et c’est un nouveau niveau de complexité que nous découvrons maintenant. Respectons et protégeons la nature telle qu’elle est car nous ne la maîtrisons pas.
Une vie équilibrée implique la satisfaction des besoins corporels: manger, dormir, récupérer de la fatigue jusqu’à se sentir reposés. L’humain devrait aussi pratiquer des activités sportives, artistiques et sociales, et avoir une vie de famille. La course à la carrière professionnelle contrecarre souvent plusieurs pans de l’existence humaine normale.
Le prix à payer pour un poste prestigieux est souvent énorme: des heures de travail de plus en plus longues, jusqu’à la centaine d’heures hebdomadaires, des stages non payés, des déménagements fréquents, des produits chimiques qui améliorent leurs performances.
Les personnes qui accèdent aux postes élevés ont différentes caractéristiques. Il faut probablement des compétences réelles, du travail, de la chance, et de la débrouillardise. Certains ont de plus un diplôme d’une université prestigieuse et coûteuse, des appuis familiaux, ou de techniques carrément inavouables pour progresser dans leur carrière. L’insécurité de l’emploi est une des cause du recours à des solutions extrêmes.
François Cusset, auteur du livre ‘le déchaînement du monde‘ , remarque que “Là où la violence psychique relevait de l’exception, elle est aujourd’hui l’ordinaire. Elle n’est plus l’œuvre d’un patron sadique, elle est le rouage clé d’un système fondé sur l’accélération, la pression, la performance, la permanence de la précarité” (Libé). Dans l’éducation de mon enfant, j’ai appliqué l’idée que sans stress, l’enfant fera son activité correctement, assez soigneusement, et cela s’est vérifié. Elle était adorable, posait le verre délicatement sur la table, et le remplissait adroitement en versant l’eau d’une carafe. Elle était contente de bien le faire. Il me semble que la société va dans le sens contraire, nous sommes de plus en plus exposés à des exigences déraisonnables que nous ne pouvons pas accomplir correctement dans le respect de notre intégrité corporelle. La majorité de la population subit aujourd’hui un stress constant et certains loisirs, l’alcool, la vitesse, la drogue attirent peut-être justement des jeunes sous pression.
Dans la recherche scientifique, j’ai reçu le conseil de travailler quatorze heures par jour. Quelques années plus tard, j’ai découvert que mon frère était encouragé à travailler autant dans une organisation internationale. Les jeunes médecins suisses font plus de soixante heures par semaine, alors que le manque de sommeil augmente les risques d’erreur professionnelle (lien). La semaine est de 95 heures chez dans la finance chez Goldman and Sachs, 72 heures dans le marketing (lien BBC). Au Japon, tout employé montre un dévouement extrême au travail, rentre à la maison à minuit, ne dort en général que trois heures par nuit, alors que six heures représentent le strict minimum pour une activité cérébrale optimale. Le dimanche est en conséquence passé à rattraper le retard de sommeil. Méfiez-vous, ce même discours qui vous demande de démontrer un dévouement total est utilisé partout, et il y a surenchère, qui mène à la consommation de produits dopants.
Aujourd’hui, dans les pays développés, nous avons assez à manger. A ce niveau-là, les besoins du plus pauvre habitant du pays sont à peu près satisfaits. Il peut probablement aussi s’arranger à la piscine, de voir des films ou des concerts. Récemment, j’ai lu une interview d’un employé de maison de millionaires qui rapportait que la principale différence dans leur mode était le luxe de temps dont ils disposaient, la liberté de s’organiser comme ils voulaient.
Le travailleur pauvre, tel que la vendeuse dans un magasin, court à la crèche, au travail, appelle le médecin pendant sa pause de dix heures, fait ses courses à midi, son ménage le soir, est toujours à flux tendu et chaque imprévu dans son planning constitue un gros stress.
De plus, sa vie n’est pas vraiment une suite de réalisations intéressantes couronnées de louanges. De nombreuses personnes sont verbalement agressées par leur employeur, les clients ou reçoivent des volées de boulettes de papier, ce qui génère un stress psychologique. A cela s’ajoutent les maladies et les accidents professionnels, le travail de nuit, sur appel, le weekend, etc. Il s’agit souvent d’un rapport de force où l’employeur cherche à tirer le maximum du travailleur. Le refus du travail reflète peut-être une prise de conscience de ces réalités, et pourrait s’étendre aux hommes.
Si certaines femmes préfèrent faire tranquillement leur ménage, aller au fitness et boire un café avec une copine, elles en ont le droit. Elles se respectent peut-être plus que celles qui travaillent des nuits entières pour une publication scientifique ou un projet de marketing d’un objet nocif pour la Planète.
Les enfants
Je dirais que notre civilisation est celle des villages d’agriculteurs. L’homme faisait l’essentiel des travaux des champs, et la femme, souvent enceinte dès l’âge de quinze ans, s’occupait de la ribambelle d’enfants déjà nés. Elle cuisinait, y compris des nombreuses conserves, et confectionnait souvent des habits. Lorsque l’homme rentrait de son travail épuisant, le ménage rudimentaire était fait. Le nombre d’objets tournait autour d’une dizaine. Nous sommes faits pour cette vie, pour vivre en communauté familiale ou de village, pour prendre le temps et s’occuper de nos besoins essentiels. Ces gestes ancestraux coulent de source.
Je suis convaincue que les enfants profitent de la présence de leur mère les premières années. Je dirais qu’ils devraient toute la journée avec celle-ci, avec un minimum de séparations, jusqu’à trois ans, Ils devraient toujours bénéficier d’une réponse bienveillante de la mère, à leurs demandes. Le célèbre psychiatre français Cyrulnik estime qu’un attachement correct à la mère pendant les premières années est une des clés de l’équilibre psychique (lien). Nous savons tous que les chiots séparés trop tôt de leur mère sont nerveux et en manque d’affection toute leur vie, et cela pourrait être vrai pour nos enfants. Le stress de la mère se transmet à l’enfant, si prend son temps, celui-ci est détendu. J’ai proposé une société plus harmonieuse pour les enfants dans un blog ancien.
Actuellement, en Suisse nous observons une forte augmentation d’hyperactivité chez les enfants, et de dépressions chez les adolescents. Le travail des mères est un des changements qui pourrait y contribuer, les réseaux sociaux sont aussi suspectés. Une étude suisse associe l’enfance en crèche à une augmentation d’hyperactivité, d’angoisses et de mauvais comportements (20minutes). L’auteur de l’étude, Denis Ribeaud (rapport, publication) m’a précisé que les effets négatifs sont moins marqués chez une maman de jour, et auprès d’une personne connue de l’enfant, et que la présence des grands-parents est aussi sécurisante que celle des parents.
Le soin des enfants ainsi que le travail domestique constituent une charge réelle et suffisante. La personne au foyer contribue à l’économie domestique en faisait le ménage, la lessive, les conserves, les réparations d’habits et d’autres objets, les échanges des surplus avec autres villageois dans une situation similaire. A mesure que les femmes travaillent plus, les plats préfabriqués avec de l’émulsifiant et de la graisse de palme envahissent le foyer dans leurs barquettes plastique. La journée d’une ménagère -type, ayant plusieurs enfants, comporte de nombreuses tâches utiles et constitue un travail à plein temps, qui rend l’investissement professionnel du mari possible.
Aujourd’hui, beaucoup de mères de jeunes enfants travaillent à perte, payent la garde d’enfants, les trajets et les impôts pour garder un pied dans le monde du travail et un emploi plus tard. Dans le monde actuel, elles ont raison car il est très difficile de trouver du travail après la quarantaine, par contre les personnes déjà en place y restent généralement. Il faudrait peut-être des garanties de réengagement après un arrêt, une interdiction de discrimination par l’âge, ou un revenu minimum pour les personnes hors d’emploi.
Je n’adhère pas du tout à l’idée que le compagnon doit être plus efficace ni plus âgé. Par contre, les tâches ménagères, les soins aux enfants et aux parents handicapés sont des occupations tout aussi valables que le travail salarié, ces activités sont essentielles au fonctionnement de la société alors que de nombreux emplois actuels ne le sont pas. Elles doivent être valorisées et non pas dénigrées.
Certes, le travail des femmes a beaucoup contribué à l’égalité. Au 19ième siècle les femmes n’étudiaient pas et peu de personnes pensaient qu’elles en étaient capables. Elles se sont révélées très compétentes dans la plupart des métiers. Elles avaient peu de droits. Il n’y a pas si longtemps, les femmes étaient battues par leur mari et n’avaient aucune issue. Traditionnellement, l’homme décidait de tout mais ce n’est pas automatique si la femme reste à la maison. Le salaire du mari peut être automatiquement partagé en deux, il peut employer sa femme pour la garde des enfants et le ménage, ou la personne au foyer pourrait toucher un revenu minimum. Des lieux de rencontres devraient être mis en place pour qu’elles ne soient pas isolées. Le droit des femmes à l’emploi doit bien sûr être maintenu. Il faut cependant garder à l’esprit qu’en Europe, les citoyens ont aussi droit à ne pas pas travailler s’ils en ont les moyens.
Aujourd’hui, la vie sur Terre est en danger. David Graeber, auteur de bullshit jobs, dit que nous détruisons la Planète pour satisfaire nos égos (lien). La diminution du temps de travail total de la population suisse est une des meilleures solutions pour sauver la vie sur Terre (étude ETHZ). Alors, si certaines préfèrent rester à la maison, c’est un pas dans la bonne direction pour la Planète. Elles ne provoqueront pas d’émissions des transports, ni de la construction des lieux de travail. Espérerons qu’ayant le temps, elles recycleront et chineront des habits d’occasion. Elles planteront peut-être quelques fraises au lieu de les faire venir d’Espagne. Nous devons encourager cette voie volontaire menant à une réduction d’émissions de CO2, y compris par des mesures pécuniaires.
Données Swissinfo: https://www.swissinfo.ch/fre/societe/à-l-épreuve-des-faits_les-mamans-suisses-sont-elles-souvent-des-mères-au-foyer-/45354146