Un orage détruit une centaine d’arbres à Genève en août 2020

Le 13 août, un violent orage a touché Genève et Vaud. Il a provoqué des nombreux dégâts dans les parcs Genevois. Cette tempête a arraché ou gravement endommagé de nombreux arbres.

Une centaine de géants des parcs Genevois a été déracinée ou cassée.  Les vents semblaient provenir de tous les côtés. Selon M. Brunet, du service des parcs de Genève, les parcs présentaient un spectacle apocalyptique, des arbres étaient complètement déplantés, dévissés.

Photo de Jean Estoppex (ainsi que la photo de couverture)

Le vent semble être venu de tous les côtés, les dégâts donnent un sentiment de mini – tornade. Ces arbres étaient parfaitement sains, sans fragilité particulière.

Selon le service des parcs de la ville de Genève, les dégâts causés par cette tempête sont sans précédent depuis l’ouragan Lothar. Les spécialistes des parcs remarquent d’ailleurs que le changement climatique nuit aux arbres de Genève. Les érables et les pruniers vieillissent vite, on pourrait aujourd’hui planter des oliviers, ils ne geleraient probablement plus. Les arbres mourants sont actuellement remplacés par des espèces qui supportent la chaleur, la sécheresse et le vent fort. 

Faut-il anticiper le déracinement des arbres?

De nombreux endroits dans le monde ont été balayés par des bourrasques extrêmement fortes ces dernières années. Des vieux plants étaient extirpés du sol et des toits s’envolaient. La nuit du 19 au 20 septembre 2020,  quatre tornades ont touché le Var en France, et ont brisé des vieux arbres, qui sont tombés sur des terrasses remplies de clients. 

Je n’ai pas encore trouvé d’étude qui prouve que le réchauffement cause des vents plus forts, car le vent est très variable.  Il faut bien formuler cette question, la réponse est sûrement dans les données. J’ai pourtant vu plusieurs relations récentes de nombreuses tempêtes qui emportent des voitures ou qui brisent des arbres centenaires.   Plusieurs chercheurs ont montré qu’il y a plus d’ouragans très forts, destructeurs, ces dernières années (lien).  Des petits ouragans, appelés Médicans, se forment en Méditerranée, d’autres se condensent dans l’Atlantique et tournent parfois vers l’Europe. La tempête Alex formait une belle spirale au-dessus de la France.  Il faut compter avec le risque que les tempêtes grossissent. L’Etat d’Iowa aux Etats-Unis a été dévasté par un vent très fort. Le front tempêtueux qui a balayé l’Iowa a été provoqué par de l’air inhabituellement chaud (Iowa). Il faudrait des chercheurs dans ce domaine qui prévoient le renforcement des vents dû à un réchauffement planétaire, et qui étudient sérieusement cette hypothèse pour voir quels dangers elle nous réserve. Aurons-nous des tornades et des ouragans en Suisse dans 10 ans?  Les tempêtes menaceront-elles les toits de tôle ondulée et les grues, ou raseront-elles des bâtiments entiers comme le font les tornades aux Etats-Unis?  Il faudrait avoir une idée, une estimation du niveau de destruction auquel nous nous exposons,  et concevoir des plans de gestion de ce risque, adapter les constructions pour un monde d’ouragans.  

Nous entrons dans une époque très dangereuse. Nous n’avons pas tout prévu. Même si la relation entre vents et réchauffement n’est pas claire, il faut considérer dans l’urbanisme le risque d’une aggravation. Si nous en voyons maintenant les premiers indices, elle sera terrible.

 

Des arbres horizontaux? En tout cas des arbres

Nous avons absolument besoin d’arbres en ville. Ils apportent la fraîcheur et l’humidité, et améliorent l’air.  Ils pourraient limiter le réchauffement, et si nous les perdons, il deviendra insupportable. A certains endroits, il serait peut-être plus prudent de tailler des arbres pas trop haut, pour qu’ils résistent mieux au vent et ne s’écroulent pas sur les bâtiments.  Mais cela n’évitera pas les toits arrachés, les voitures volantes, et de nombreux autres problèmes.  Par contre, si nous prenons le problème dans l’autre sens, si nous arrêtons les émissions de CO2 et plantons de grandes forêts, nous pourrons éviter le déchaînement des éléments.

Dorota Retelska

Dorota Retelska, décrypte les nouvelles du climat. Docteure ès Sciences de l’UNIL, auteure d’Antarctique-Ouest dans le Vide, elle alerte sur les dangers du climat depuis plusieurs années. Elle est active dans plusieurs organisations de défense du climat, entre autres l’Association Climat Genève, Greenpeace, TACA, et le Collectif Climat 2020.

3 réponses à “Un orage détruit une centaine d’arbres à Genève en août 2020

  1. Depuis ce printemps, on remarque la présence du vent quasi-constante, ceci semble inhabituel dans ma région
    Ce qui parait curieux est le fait qu’il ne s’agit ni d’un vent du soir, comme au Japon ,qui se soulève à la tombée de la nuit, ni de belles tempêtes telles qu’on les connait par temps de pluie dans les forêts galloises par ex; mais ici, il s’agit d’une présence constante
    Quelle hypothèse faire?
    Celle d’un déplacement d’air que plus rien n’arrêterait autour de la terre?

  2. Une chose me parait certaine, c’est que le prix des assurances pour l’habitation va monter en flèche au cours des prochaines décennies en raison des dommages majeurs causés aux habitations par les vents destructeurs qui pourraient aussi ravagés des quartiers et même des villes entières. Les paiements des primes d’assurance risquent de devenir exorbitants et par conséquent inabordables pour une majorité de citadins qui n’auront plus les moyens d’assurer leurs biens immobiliers.

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