Le début juin le plus chaud de l’Histoire

Le mois de juin a débuté par des températures planétaires élevées. Sa première moitié était la plus chaude depuis le début des mesures. Nous avons momentanément dépassé le seuil de 1.5°C, et le chaleur continuera probablement dans les semaines suivantes (citation dans indiatimes).

La limite de sécurité de 1.5°C établie par le GIEC est une moyenne décennale. Elle a déjà été franchie quelques fois de façon ponctuelle. Copernicus  cite notamment le mois de décembre 2015 ainsi qu’en février et mars 2016,  qui étaient une période de super-El Nino.

Au mois de mai, la surface des océans a atteint des températures record (OMM). Elle réchauffe directement l’air au-dessus de l’eau, ce qui explique les températures élevées que la Terre subit actuellement.

Les températures extrêmes ont provoqué d’immenses feux de forêt au Canada. En Colombie britannique, il faisait trente degrés, dix de plus que la moyenne de cette période de l’année.  Les brasiers avaient dévasté 4.4 millions d’hectares avant le 9 juin, une superficie quinze fois plus élevée que la moyenne annuelle de la dernière décennie. Les images sont impressionnantes, un immense rideau de flammes s’élève à perte de vue (Reuters).   Les incendies faisaient rage dans l’Est et et dans l’Ouest du Canada, alors que l’été n’avait même pas encore commencé.  Ils ont probablement été provoqués par la sécheresse, la chaleur et les éclairs des orages.

Nous savons que les feux de forêt sont un danger croissant. Les arbres stabilisent le climat planétaire et les jungles tropicales souffrent déjà des sécheresses. Dans cette situation, il faut absolument protéger les arbres au Canada, réduire au maximum le déboisement d’origine humaine. Récemment encore, le Canada déboisait massivement par pulvérisation d’insecticides par hélicoptère (blog) Il faut absolument arrêter cela. Il y aura encore des incendies,  et nous devons sauvegarder assez de forêts pour notre survie.

Températures planétaires mesurées par Copernicus. La ligne en traits tillés indique la limite de 1.5°C que nous avons franchi en juin 2023.

Le Mexique, Belize et le sud des Etats-Unis subissent une forte vague de chaleur. Au Mexique, la température a dépassé 45°C (Reuters),  six décès dus à la chaleur ont été enregistrés, et des centaines d’oiseaux morts ont été trouvés sur les plages. Les températures élevées des océans ont probablement fait fuir les poissons et les ont empêché de nourrir (Reuters).

Au Texas, les températures maximales annoncées sont de 44,4°C (112 F) , mais c’est une chaleur humide, plus pénible (Fox News). Plus de 35 millions de personnes sont prises dans la vague de chaleur (Reuters). La consommation d’énergie de l’air conditionné menace le réseau électrique.   La température élevée de l’océan a aussi provoqué de violentes tempêtes, qui ont privé un demi-million de personnes de courant.   Aussi bien la consommation effrénée d’énergie que les coupures d’air conditionné lors de vagues de chaleur dangereuses posent des graves problèmes. La production d’énergie pourrait augmenter le réchauffement et les vagues de chaleur. Le gouvernement a ouvert des ‘cooling centers’, des abris climatisés où la population peut s’abriter de la chaleur. 

La Sibérie subit largement les effets du réchauffement planétaire. La carte Nasa de mai 2023 montre une chaleur exceptionnelle au Canada et en Sibérie (lien). La température de cette région boréale a dépassé 39.6°C, un chiffre exceptionnel dans cette région (CNN) .   En Chine,  elles ont atteint 45°C début juin. Selon le climatologue Herrera, c’est une vague de chaleur exceptionnelle qui récrira l’histoire du climat mondial (Twitter). Ces changements importants pourraient aussi pousser le GIEC à revoir encore ses prévisions à la hausse, ce qui nous permettraient de mieux anticiper les canicules futures.  

Il fait aussi exceptionnellement chaud  au Sahara.  Cela nous paraît normal, la différence n’est pas aussi spectaculaire qu’en Sibérie, mais les températures s’approchent des limites de la survie humaine, et elles monteront encore.

429.81 ppm, sommet de Bonn, et solutions de la semaine

Le somment climatique de Bonn a commencé la semaine passée.  Selon le commentaire paru dans Nature Climate Change, il y a un consensus sur le fait qu’il y a trop de gaz carbonique (CO2)  dans notre atmosphère. Les diplomates réunis à Bonn pour les pourparlers sur le climat admettent que la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère est trop élevée.  Les opinions divergent sur la façon de régler ce problème.

Même si le réchauffement est limité à 1,5°C, des millions de personnes souffriront de dramatiques vagues de chaleur, sécheresses et inondations.  Au-delà de cette limite l’existence de toute l’Humanité est en jeu (détails dans ancien blog). 

Le leader de la COP28 prévue en automne, un magnat du pétrole, déclarait récemment que la préservation du climat nécessite de retirer du CO2 de l’atmosphère, sans cela  ‘climate maths don’t add up’, le total correct ne sera pas atteint (lien AFP). Son calcul inclut peut-être une consommation abondante d’énergies fossiles, mais  d’autres estimations  mènent à cette conclusion.  J’ai personnellement été membre de l’organisation 350.org, dont le nom indique la concentration de gaz carbonique maximale compatible avec un climat stable. Or celle-ci a récemment atteint 424 ppm,  ou 429.81 le 8 juin 2023 au Jungfraujoch en Suisse. Elle est donc actuellement beaucoup trop élevée. J’ai décrit les risques dans plusieurs de mes blogs.( blog). 

Il existe trois façons de traiter ce problème, en intervenant à différents points où le CO2 est présent:  arrêter de brûler des combustibles fossiles, de loin le principal moteur du réchauffement; ou, si cette consommation persiste, empêcher le carbone de polluer l’air; ou finalement éliminer le CO2 de l’atmosphère.

“Toutes les technologies, tous les leviers disponibles doivent être utilisés”, a déclaré à l’AFP Simon Stiell, le chef de l’ONU Climat, à l’ouverture des pourparlers à Bonn.

“Mais la science est très, très claire : le moyen le plus rapide et le plus efficace de nous amener là où nous devons aller est la réduction progressive et l’élimination progressive de tous les combustibles fossiles.” (lien).

Le problème peut donc être géré à trois niveaux:

  1. La réduction d’émissions de CO2 par: le passage aux énergies renouvelables ou d’autres solutions telles que la fermeture des usines polluantes et inutiles
  2. La capture de gaz carbonique dans les usines ou dans les véhicules
  3. La capture de carbone déjà présent dans l’air.

La première solution est de loin la plus facile et la plus efficace.

Je vais maintenant donner quelques éléments concernant le point 3, la capture du carbone déjà émis. Au vu de ce qui précède, il est évident qu’il faut se concentrer sur les réductions d’émissions, le passage aux énergies renouvelables et une optimisation de l’industrie pour réduire les productions inutiles et polluantes. La capture du carbone déjà émis est plus coûteuse et bien moins logique, mais elle sera aussi utile, et  les idées dans ce domaine fourmillent.

Charbon de bois: image par PublicDomainPictures de Pixabay

Un espoir semble venir du coté du chocolat. Les plantes captent le CO2 de l’air, et en font de la cellulose (tiges, feuilles etc). Dans la nature, celle-ci est ensuite consommée par des animaux et des bactéries et le gaz carbonique retourne dans l’atmosphère. Mais il est possible de le bloquer à l’état solide. A Hambourg, les coques de chocolat sont transformées en biochar, sorte de charbon de bois, qui conserve le carbone pendant des centaines d’années. Le produit final peut-être utilisé comme engrais ou comme ingrédient d’un “béton” écologique.  La question de la destination finale de ces résidus se posait, et son utilisation dans la construction serait une excellente idée. Les développeurs de la technologie disent qu’ils inversent le cycle de carbone (AFP). Au delà du chocolat, je pense qu’elle pourrait être utilisée à plus grande échelle sur les tiges des céréales après récolte.

Une autre solution vient des roches. Les glaciers du Groenland fondent et dévoilent une poudre de roches silicates broyée par leur course, appelée farine glaciaire. Les scientifiques ont répandu cette poudre sur des champs au Danemark. Il semble que la roche réagit avec gaz carbonique de l’air (Enhanced weathering) et en capte une partie. Elle constitue simultanément un engrais efficace qui agit mieux que les fertilisants organiques. Les chercheurs ont calculé qu’en répandant cette poudre dans tous les champs de leur pays ils pourraient compenser entièrement leurs émissions de carbone. Les glaciers du Groenland fournissent d’immenses quantités de cette poudre, l’approvisionnement semble donc facile (Université de Copenhague,  Dietzen). J’aimerais quand même voir plus d’études sur l’effet de la poudre sur le sol et sur les cultures alimentaires, aussi à plus long terme.  Les plantes pourraient avoir besoin d’un autre engrais après quelques années. Généralement elles sont fertilisées avec du nitrate ou de la matière organique, du compost ou du fumier. Il faut vérifier aussi l’innocuité de cette poudre pour la santé humaine.

 

 

 

La multiplication des catastrophes rend la Californie inassurable

La plus grande assurance américaine refuse désormais d’établir de nouveaux contrats (CNN, Guardian).  State Farm, géant de l’assurance en Californie, a dépensé toutes les réserves constituées au cours des vingt dernières années pour indemniser ses clients victimes de récentes catastrophes et refuse de prendre plus de risques.

L’état le plus riche et le plus peuplé des Etats-Unis a subi plusieurs années de sécheresse et de nombreux feux, qui ont détruit des dizaines de milliers de maisons. Cet hiver, la Californie a aussi vu des inondations sans précédent, et l’aggravation est prévisible (blog).  J’ai été étonnée que les médias américains n’énonçaient pas clairement le fait que les pluies intenses sont liées au réchauffement, et à la température élevée des océans, mais les assurances semblent savoir qu’une augmentation du nombre et de la gravité des catastrophes est prévue.

Le risque d’incendie est maintenant tel que l’assurance refuse tout nouveau contrat.  L’état régule apparemment les primes et les maintient à un niveau trop bas selon leurs calculs.

Deux autres assurances américaines, dont la multinationale American International Group, ont signifié à des milliers de propriétaires Californiens que leurs assurances ne seraient pas renouvelées, selon le Wall Street Journal.

Le changement climatique augmente le risque de feux de forêts. L’année passée, en 2022, la Californie en a subi 7’490, plus que l’année précédente. Un de ces feux a détruit une centaine de villas.  Le plus grand, qui a ravagé la ville de Paradise en 2018,  a anéanti plus de dix mille bâtiments (NBCNews).

La région a vu des incendies record au cours des six dernières années, qui figurent parmi les plus chaudes de l’histoire.  Ils font partie des plus grands et les plus meurtriers de l’Histoire des Etats-Unis.

Une étude récente établit qu’environ 40% de ces brasiers sont dus au changement climatique (Washington Post).

L’assurance incendie est généralement nécessaire pour obtenir un prêt bancaire ou une hypothèque.  Leur absence fera probablement baisser les prix des maisons en Californie.

C’est une conséquence du réchauffement climatique qui sera ressentie rapidement par de nombreux particuliers. Le risque de catastrophes augmente presque partout dans le monde.

 

 

La Nouvelle-Zélande est déjà confrontée au changement climatique

Les inondations

En janvier 2023 la Nouvelle-Zélande a subi des fortes pluies.  L’océan alentour était touché par une vague de chaleur marine qui a élevé sa température bien au-dessus des normales.  Un mois de pluies sans précédent a provoqué quelques inondations. Puis le 27 janvier,  la plus grande ville de Nouvelle-Zélande,  Auckland était frappée par les flots à un niveau exceptionnel dans l’histoire du pays (Guardian, Wikipédia).

En février , le Cyclone Gabrielle a porté les destructions à un niveau supérieur. Il a dévasté le Nord de la Nouvelle-Zélande et touché Vanuatu et l’Australie.

A Vanuatu, les pluies torrentielles ont déclenché des glissements de terrain, contaminé l’eau potable et détruit les champs.

En Nouvelle-Zélande, des milliers de maisons ont été inondées ou sapées, les toits des bâtiments arrachés par le vent et de nombreux glissements de terrain ont paralysé l’île Nord. Des milliers de personnes ont été évacuées, d’autres ont fui sur les toits de leurs maisons et des glissements de terrain ont détruit les routes. Les flots charriaient d’immenses troncs arrachés qui rasaient la forêt et tout le reste sur leur passage.  Un état d’urgence national a été déclaré. Le gouvernement a déclaré qu’il s’agissait d’un événement sans précédent en Nouvelle-Zélande (guardian).

Les causes climatiques

Le cyclone s’est formé au-dessus de la mer de Coral dont la température dépassait 30°C, après trois années de la Nina qui favorisent ce type de phénomènes dans cette région. Il a déversé l’équivalent de mois de pluie en un seul jour. Il s’agissait d’un événement sans précédent, de la plus grande catastrophe du siècle dans ce pays (nzherald).

Selon l’article actuel de World Weather Attribution, les études d’attribution au changement climatique ont relevé que les précipitations étaient extrêmement abondantes, et qu’elles ont touché des régions montagneuses vulnérables aux inondations. Les modèles climatiques prévoient une exacerbation des pluies intenses d’environ 30% à l’heure actuelle, ainsi qu’un accroissement futur, ce qui rend les inondations plus probables.  Cependant, les modèles n’anticipaient pas le déluge qui s’est déversé sur la région, les mesures des stations météorologiques montrent des changements plus importants que ceux prévus par les modèles (WWA). Cela pourrait alors être un phénomène exceptionnel, isolé, ou alors les conséquences du changement climatique sont plus importantes que prévu. Cette dernière explication s’est révélée vraie dans de nombreux endroits dans le monde, le GIEC et l’ONU disent que les effets sont plus graves que prévu. Si c’est le cas, ils pourraient bien s’amplifier aussi plus vite.

Selon le climatologue Kevin Trenberth, les pluies inhabituellement intenses sont dues au réchauffement de l’océan, dont la température était de 3°C au-dessus de la normale.  Des telles vagues de chaleur marines ont aussi causé les inondations du Pakistan en été 2022, ainsi que celles de Californie en janvier.  Ses travaux confirment que les températures des océans changent à cause du réchauffement global (publi). Il a aussi observé que les régions humides le deviennent plus, la pluie s’y accroît. Il souligne aussi que des précipitations de 10% plus importantes suffisent pour déborder les aménagements existants et pour causer des dégâts (Trenberth).

Dégâts et solutions

Ce cyclone a causé les destructions le plus coûteuses de l’hémisphère Sud, estimées à plus de huit milliards de dollars américains.  Bien sûr, de nombreuses maisons individuelles ont été sapées par les flots. La majorité, 70% , appartenait à des indigènes maoris. Ceux-ci ont relevé que les événements météorologiques deviennent de plus en plus cataclysmiques et qu’ils devront quitter leurs terres pour éviter de disparaître dans les tempêtes. Ils ont invoqué l’aide de l’ONU. Les Maoris estiment que leurs droits ne sont pas respectés. Ils besoin de plus de financement et de plus de liberté pour choisir de nouvelles terres et y fonder des agglomérations durables.

L’adaptation au changement climatique dans ce pays devrait inclure des cas de retraite organisée, où les communautés et les biens sujets aux aléas sont déplacés.  Elle est en retard, certains subissent déjà des catastrophes climatiques. Le leader du parti Vert Nouveau-Zélandais appelait récemment à accélérer l’adaptation, à dépasser les clivages des partis politiques pour réagir face à ces dangers qui les dépassent (lien). Le gouvernement a alloué environ trois-quarts de milliard de dollars américains dans la réparation des routes, des ponts et des écoles pour permettre au pays de reprendre les activités normales.

Récemment, la route côtière Napier -Wairoa était remise en service, trois mois après sa destruction par le Cyclone Gabrielle (lien). Mais la semaine passée, la métropole d’Auckland était de nouveau inondée, et un état d’urgence a été déclaré.

Je dirais que les Maoris ont raison. Ils ont bien compris ce que l’avenir nous réserve.  Les catastrophes se répéteront, s’amplifieront et ils ont raison de quitter les zones menacées pour des lieux plus sûrs. Les côtes des océans sont menacées partout et les vallées de montagne suisses pourraient rencontrer les mêmes problèmes.

Les canicules des dernières années ont aussi eu des graves conséquences sur les écosystèmes de Nouvelle-Zélande. Elles ont apporté des vagues de chaleur marine et fait fondre la moitié des glaces des Alpes du Sud depuis 1950. Historiquement, l’eau atteignait de telles températures une fois en quelques centaines d’années, mais maintenant ces extrêmes se sont succédés plusieurs fois en quelques années.  Les petits penguins korora ont souffert de ces changements. Ils ne peuvent pas s’alimenter dans ces conditions nouvelles et succombent à la faim, ce qui a entraîné une forte mortalité lors des années El Nina et des vagues de chaleur marine précédentes. Des millions d’éponges sur les côtes ont blanchi, ce qui signifie une très grave maladie, ou la mort de ces animaux (Victoria U).     Les températures très élevées de l’océan en 2023 pourraient bien causer plus de pertes dans ces écosystèmes.

Océans trop chauds

Les climatologues ont peur de ce qu’ils ont découvert ces derniers jours. La température des océans a atteint un nouveau record.  Les côtes de l’Amérique du Nord sont baignées d’une eau inhabituellement chaude, 13.8 degrés Celsius plus que la moyenne. Les températures élevées du Pacifique équatorial Est annoncent une année El Niño, mais d’autres océans subissent aussi des vagues de chaleur marines.  La température de l’eau à l’équateur a rapidement augmenté de 0.4 degrés  Celsius en deux semaines. La zone concernée est plus étendue que lors d’années El Niño habituelles et parcourt aussi l’océan Indien.  D’autres vagues de chaleur marines touchent actuellement le Pacifique Nord et les côtes espagnoles, où la canicule commence déjà.  Il n’est pas clair si ces changements sont  liés au début d’un El Niño fort, qui apporterait la chaleur et des tempêtes à l’Amérique du Sud   pendant plusieurs mois, ou si nous sommes face à un événement climatique inconnu.
La température élevée de la surface des océans, en contact avec l’air, réchauffe directement l’atmosphère, nous pouvons donc nous attendre à des canicules record sur la Planète Terre ces prochains mois.  Les ouragans se forment au-dessus de l’eau chaude, ils pourraient déferler de façon très impressionnante . Enfin, les vagues de chaleur marines sont très dangereuses pour la vie des océans et des événements de mort de coraux pourraient se produire.  Au-delà de ces conséquences prévisibles, il faut remarquer que ce changement est imprévu, peu compris et nous ne savons pas comment il évoluera.

 

BBC: https://www.bbc.com/news/science-environment-65339934

Le Temps publie un communiqué officiel: https://www.letemps.ch/sciences/environnement/monde-se-preparer-temperatures-records-provoquees-el-nino

Records de chaleur successifs en Asie

Ce printemps est maussade en Europe centrale. Nous subissons encore les effets d’un réchauffement stratosphérique qui nous a envoyé de l’air froid, et continuera jusqu’à début mai. C’est un événement météorologique local et temporaire qui ne modifie pas le réchauffement global.

En Asie par contre, la chaleur règne.  Au Japon, les températures ont atteint des records en mars, les cerisiers ont fleuri plus tôt, et  le mois passé était le plus chaud de  l’Histoire du pays.  L’année passée déjà, ce pays avait accumulé 200 records de température et 71’000 personnes ont été hospitalisées pour des malaises dus à la canicule, des personnes âgées mais aussi des enfants (lien).  Cette année s’annonce encore plus torride. Le Japon organise des abris à air conditionné pour sa population.

La canicule s’étend de l’Inde à la Chine. Six villes en Inde ont dépassé 44 degrés, des décès ont été enregistrés. Cinquante personnes ont été hospitalisées après une cérémonie en plein air et treize sont décédées. Les enfants souffrent de maux de tête et des nombreuses écoles ont été fermées. La population indienne ne dispose pas de climatisation ni de budgets pour des soins médicaux, ils souffrent donc de la canicule en silence et sans recours. Dans ce pays, la plupart des travaux pénibles sont faits manuellement, les femmes portent des briques sur les chantiers et ces travailleurs sont parmi les premières victimes.

Les températures en Chine ont atteint des nouveaux records. En Thaïlande, elles ont dépassé 45°C. Dans ces régions, l’humidité est importante ce qui rend la chaleur plus dangereuse. L’index combiné (heat index) indiquait 53,8°C hier.  Ce temps torride a favorisé des feux de forêt dans le nord de ce pays (lien).

Ces derniers printemps ont été de plus en plus chauds (p.ex blog 2019), mais la canicule de cette été est inégalée.  Les thaïlandais souffrent de ces journées pénibles, et la sécurité de la population n’est probablement  pas aussi bien organisée qu’au Japon. Samedi, les autorités ont alerté une grande partie du pays sur le risque de chaleur extrême et ont conseillé à la population de rester à l’intérieur.

La consommation d’électricité, essentiellement pour la climatisation, s’est aussi accrue, 39’000 megawatts alors que l’année passée elle n’avait atteint que 32’000 megawatts.  Des coupures d’électricité ont frappé les populations lors de cet événement extrême.

Selon les scientifiques et les études cités, cette vague de chaleur est sans précédent et due au réchauffement climatique (Reuters, msn).

Je trouve ces vagues de chaleur et ces records successifs, quasiment chaque année,  très inquiétants, d’autant plus que l’arrivée d’El Nino apporte habituellement des sécheresses et des canicules, qui pourraient bien atteindre des extrêmes encore plus élevées l’année prochaine.

Rapport du GIEC 2023 – Risques de catastrophes

Aujourd’hui je vous livre une sélection de phrases exactes du résumé pour décideurs du rapport du GIEC avec le numéro de paragraphe. Si cela vous est utile, vous pouvez donc les citer ainsi. 

Ce document montre que le réchauffement causé par l’Homme contribue déjà à de nombreux événements extrêmes partout dans le monde. 

Pour chaque 1000 Gt de CO2 émis par l’activité humaine, la température de surface globale augmente de 0,45°C (B.5.2).

Le changement climatique a réduit la sécurité alimentaire (A.4).  Environ la moitié de la population mondiale connaît actuellement des graves pénuries d’eau. Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des zones très vulnérables au changement climatique : Afrique, Asie, Amérique centrale et du Sud, PMA, petites îles et Arctique (A.2.2).

Avec chaque augmentation supplémentaire du réchauffement climatique, les changements dans les extrêmes continuent de s’amplifier (B.1.3). Cela signifie que si la température moyenne sur la Planète augmente de 0,5°C, en Suisse elle montera d’un (1) degré (fig SPM.2 a et plus détaillé ailleurs, rts, OFEV), et les vagues de chaleur augmenteront plus (dr). Les pluies et sécheresses extrêmes s’intensifieront, les puits de carbone terrestres et océaniques fonctionneront de moins en moins bien (GIEC).

À court terme, chaque région du monde devrait faire face à une nouvelle augmentation des aléas climatiques (B. 2.1.) Les impacts à long terme projetés sont jusqu’à plusieurs fois plus élevés que ceux actuellement observés (B.2 degré de confiance élevé).  Les inondations seront donc plusieurs fois plus grandes, les sécheresses toucheront beaucoup plus de cultures (dr).

Les risques à court terme comprennent une augmentation de la mortalité et de la morbidité humaines liées à la chaleur (degré de confiance élevé), des maladies et des problèmes de santé mentale.

L’augmentation prévue de la fréquence et de l’intensité des fortes précipitations (confiance élevée) augmentera les inondations locales générées par la pluie (confiance moyenne).

Par rapport au rapport du GIEC précédent AR5, les niveaux de risque globaux agrégés sont évalués comme étant élevés à très élevés à des niveaux inférieurs de réchauffement climatique en raison de preuves récentes des impacts observés (B.2.2).

Les risques d’événements météorologiques extrêmes seront déjà élevés à 1.5°C degré (Fig SPM.4).

En général, lorsqu’un chiffre de température est utilisé dans le rapport, il s’agit d’une moyenne décennale. La fonte en profondeur des glaces et du permafrost s’étale sur plusieurs années et une seule année chaude n’aura pas les mêmes effets.  Cependant, il me semble que l’atmosphère pourrait répondre très vite à une élévation de température, et des vagues de chaleur et des tempêtes extrêmes pourraient déferler lors d’une seule année torride.

L’élévation du niveau moyen mondial de la mer au-dessus de la plage probable – proche de 2 m d’ici 2100 ne peut être exclue. Il y a une confiance moyenne que la circulation thermohaline  Atlantique ne s’effondrera pas brusquement avant 2100 (B.3.3). Je crois qu’on pourrait rétorquer sur ce dernier point qu’elle ne s’effondrera par braquement parce qu’elle s’arrête progressivement.

Le risque de fonte du permafrost est déjà élevé à 1,5°C (Fig. SPM4).

Une atténuation profonde, rapide et soutenue et une mise en œuvre accélérée des mesures d’adaptation au cours de cette décennie réduiraient les pertes et les dommages prévus pour les humains et les écosystèmes (C 2.2).  Les options d’adaptation qui sont réalisables et efficaces aujourd’hui deviendront limitées et moins efficaces avec l’augmentation du réchauffement climatique (B.4). Les limites à l’adaptation et les pertes et dommages, fortement concentrés parmi les populations vulnérables, deviendront de plus en plus difficiles à éviter (confiance élevée) (Extraits exacts du résumé pour décideurs du rapport du GIEC: lien). 

Actuellement, une marche bleue réunissant plusieurs personnalités romandes, surtout des femmes, parcourt la Suisse romande de Genève à Berne pour demander à notre gouvernement le respect de l’accord de Paris qui permettraient cette attenuation rapide du changement climatique. Elle est accueillie à de nombreux endroits avec bienveillance et conscience de cette problématique (#lamarchebleue sur Instagram ou Facebook). La marche a parcouru la Côte de Genève à Lausanne,  a atteint Neuchâtel samedi et part aujourd’hui en direction de Berne en passant par Fribourg. Le 22 avril, elle remettra officiellement une pétition pour l’action climatique au gouvernement.

J’ai remarqué depuis plusieurs années que les catastrophes météorologiques dépassent les  prévisions précédentes. Celles-ci ont maintenant été partiellement mises à jour avec les connaissances acquises de ces événements récents.

Cette semaine encore, un nouveau record météorologique était battu par l’ouragan Ilsa, qui a percuté les côtes australiennes avec des vents record de 289 km/h.

Les observations suggèrent l’arrivée du El Nino, courant chaud dans le Pacifique, qui provoque des années chaudes et souvent des événements météo extrêmes. Plusieurs modèles estiment qu’un super El Nino est possible (Guardian). Une étude suggère que le changement climatique pourrait provoquer une amplification de ces phénomènes. Au cours des années 2015-2016, la température planétaire s’était alors élevée de 0.5°C.  Cette période avait provoqué la sécheresse en Amérique du Sud, et un retard de la mousson en Inde, et des épidémie de fièvre dengue et de choléra.  Il se trouve qu’un épisode de super El Nino pourrait nous faire dépasser 1.5°C degré l’année prochaine déjà, et nous amener des intempéries inconnues de l’humain. Cela montre le niveau du danger climatique auquel le monde est confronté aujourd’hui. Nous devons le réduire autant que possible.

 

 

 

 

Deux trains renversés dans la région de Bienne lors de la tempête Mathis

Vendredi, un fort vent soufflait toute la journée, les arbres s’agitaient dans la tempête. A certains moments, le grésil recouvrait le sol de billes blanches en une minute, puis cessait aussi vite. A la récréation, les enfants jouaient devant l’école, sous les grands arbres gémissants. Ils devraient probablement rester à l’intérieur dans un telle situation.  Dans l’après-midi, des vents de 120 km/h ont été mesurés à Neuchâtel (MétéoSuisse).  J’y étais à ce moment-là. La vitre de l’abri-bus tremblait. Une lourde pluie tombait de biais. Les passants marchaient encore facilement dans la rue, nous ne nous rendions absolument pas compte qu’il y avait un danger. Seule une dame âgée totalement décoiffée s’est plainte qu’elle a failli tomber.

Un train a alors déraillé à Locras, près de Bienne, canton de Berne. Un wagon s’est renversé. L’accident a causé trois blessés, les trois occupants de cette voiture.  Vingt minutes plus tard, un autre train à voie étroite subissait le même sort à quarante kilomètres de là, à Büren-zum-Hof. Trois wagons ont déraillé.  A ce moment précis, la station de mesure météorologique voisine enregistrait une rafale de 136 km/h, ce qui s’approchait d’un ouragan (rts). La tempête Mathis, centrée sur le sud de l’Angleterre a généré des vents violents sur une partie de l’Europe dont la Suisse. Il a beaucoup plu et des milliers d’éclairs ont été observés.

Les deux accidents simultanés montrent clairement qu’ils sont dus aux conditions particulières qui régnaient à ce moment-là.   D’autres déraillements se sont déjà produits par vent fort près de Wasserauen en 2007, en 1996 dans l’Oberland bernois,  et en 2018 dans le Simmental bernois, sur la ligne entre Montreux et l’Oberland bernois.

Vendredi passé la ligne ferroviaire de Wasserauen était suspendue en raison des vents violents.  Comme c’est souvent le cas, les mesures de prévention sont prises là où un accident s’est déjà produit, alors que des modèles scientifiques pourraient suggérer les risques à de nombreux autres endroits.

Les deux accidents de vendredi se sont produits sur des lignes à voie étroite. L’écart normal entre les rails est de un mètre quarante. Sur les tronçons où les deux trains ont déraillé vendredi, il mesure un mètre seulement. Le service suisse d’enquête de sécurité estime que cette différence peut influencer la stabilité du train. L’angle d’attaque du vent semble aussi important, et la forme des wagons pourrait peut-être être plus aérodynamique.

Les tempêtes s’aggravent et le nombre d’arbres cassés par le vent augmente. Nous savons que le changement climatique s’amplifiera au cours de la prochaine décennie, et des intempéries sans précédent, inconnues à l’heure actuelle,  nous attendent. Nous avons besoin de règles de prévention, qui arrêtent les trains en cas de danger. Cela risque bien sûr de se produire fréquemment, entre les tempêtes et les glissements de terrain nous avons déjà vu plusieurs perturbations du traffic dans les dernières semaines.  Les transports deviendront plus hasardeux.

Nous aurons bientôt besoin de confiner la population à la maison le temps d’une journée ou de diffuser des appels radios et sms pour ouvrir instantanément nos portes aux passants en danger. Ces mesures de sécurité doivent être développées au plus vite.  Le mieux sera alors de rester à la maison. Nous devons rapidement développer un modèle du fonctionnement de la société avec une semaine par mois de confinement pour raisons météorologiques, ainsi que des moyens d’évacuation de la population en cas d’inondation ou de vague de chaleur (véhicules, abris).

Deux déraillements quasi-simultanés incriminent très clairement la tempête. D’autres accidents semblables se sont récemment produits dans le monde.  Ils devraient être réexaminés pour détecter ceux qui étaient dus à des vents forts et une modification des conditions climatiques.

 

Les catastrophes du Futur

Le GIEC nous alerte cette semaine sur l’urgence de juguler le réchauffement climatique.  Nous savons déjà que les catastrophes s’amplifieront dans les années à venir. Les réductions d’émissions porteront leurs fruits autour de 2050. Si elles restent incontrôlées, les catastrophes s’aggraveront encore.

Les auteurs du GIEC expliquent que les années le plus chaudes vécues jusqu’à maintenant, avec 39,1°C à Genève et la sécheresse de l’été 2022 seront les plus fraiches dans une génération (Otto).  La plupart seront plus chaudes, dangereusement chaudes, avec des canicules à bien plus de quarante degrés.

Une  étude récente s’est penchée sur les inondations du Futur. Elle a examiné les risques pour cinq cent lieux dans le monde, avec les particularités de leurs protection contre la montée du niveau de la mer.

Il s’avère que d’ici trente ans,  la probabilité d’inondation sera dix fois plus grande dans de nombreuses régions du monde.  Elle dépend en partie des aménagements existants, et les risques escaladent le plus rapidement en Amérique centrale, en Europe du Sud, en Afrique du Sud, et en Asie et en Australie.

Cependant, toutes les côtes sont menacées. Les aménagements côtiers actuels seront débordés dix fois plus plus souvent dans trente ans dans 26%-32% des zones étudiées, et certains endroits seront exposés aux flots chaque année.

L’étude prend l’exemple d’une ville hollandaise, Den Helder, qui est protégée  jusqu’au niveau d’inondations millénales.  Elle est entourée de barrières  qui ne seraient dépassées que tous les mille ans, et donc en théorie, elle serait inondée une fois par millier d’années.   

A mesure que les températures monteront, elle courra ce risque tous les dix ans. Elle pourrait être fréquemment submergée en 2116 ou même en 2067 (communiqué Université d’Utrecht).

Cette estimation permet bien sûr de mettre en place des protections et de prévoir des évacuations éventuelles.  Les barrages hollandais peuvent être surélevés, mais dans d’autres pays, des villes plus exposées ne pourront pas  se préparer.

Le coût de l’inondation des côtes de la Planète est estimé par Yale Climate Connection à environ dix trillions (mille millards) de dollars pour une montée du niveau de la mer inférieure à un mètre (blog, Yale).

Les dommages que subiront les côtes africaines sont évaluées par leur modeste valeur actuelle du marché, mais  les villes et les zones agricoles situées au bord de la mer sont très importantes pour leurs habitants et pour la production alimentaire mondiale.  La montée du niveau de la mer menace la moitié des terres cultivées, alors il faudrait tenir compte de la valeur que prendront les terres que nous pouvons sauver lorsqu’elles deviendront essentielles pour nourrir l’Humanité.  Une estimation suggère que les coûts des catastrophes seraient d’1.5 à 4 fois supérieurs aux mesures de prévention (lien IIASA). Le changement climatique affecterait presque tous les éléments de la vie sur Terre, toutes les possessions et les activités humaines et les estimations sont souvent partielles.

Si nous ne réduisons pas rapidement les émissions de carbone, comme le GIEC le demande,  la Suisse subira des canicules mortelles et les côtes du monde seront progressivement inondées à coups d’immenses tempêtes.

 

 

 

 

Bonnes ou mauvaises solutions pour le climat

Radicaux hydroxyl dans l’atmosphère

En février 2023 j’ai vu une technique de géo-ingénierie ou  de “nettoyage de l’atmosphère” dans le groupe Facebook de climatologues Arctic news. J’aimerais lancer un débat, avoir l’opinion de chimistes de l’atmosphère à ce sujet. L’idée est de disperser des radicaux d’oxygène dans l’air. Ils forment des groupe hydroxy qui réagiraient avec le CO2 et le transformeraient en acide carbonique, qui tomberait sur terre avec la pluie. Ils se proposent d’éliminer 15 gigatonnes de CO2, en faisant passer l’air dans des turbines générant les radicaux oxygène.

Cette modification de l’atmosphère affecte la formation des nuages, selon les inventeurs, ils se condensent plus facilement, plus près du sol, reflètent mieux le soleil et réduisent le réchauffement. Ces effets sont très nombreux et donnent un exemple de la complexité du système.

Cette technique dégrade aussi le méthane. Actuellement, il est naturellement éliminé par les molécules hydroxy existantes dans l’atmosphère, mais celles-ci pourraient être saturées par les émissions de méthane croissantes. Les inventeurs expliquent d’ailleurs l’augmentation du méthane atmosphérique par la saturation des hydroxy naturels.

Je crois que nous avons absolument besoin d’une solution qui dégraderait le méthane en cas d’émissions massives du permafrost. Celles-ci pourraient fortement réchauffer l’atmosphère, accélérer la fonte du permafrost, et cette boucle de rétroaction comporte le risque d’un réchauffement intense qui menacerait l’Humanité. Il faut donc développer d’une solution de ‘dernière chance’ pour nous protéger de tels événements.

J’apprécie l’absence de métaux, de polluants dans l’atmosphère, qui éviterait des déchets toxiques pour l’Humain et les écosystèmes.  Même les ions d’argent actuellement utilisées pour la formation des pluies artificielles semblent légèrement nocifs pour les écosystèmes, pour les gastéropodes d’eau douce, je crois.

Je vois d’ailleurs que la technique est vendue par reductiontech  sur shopify.com., il semble que je pourrais l’acheter aujourd’hui pour mon coin de ciel bleu personnel, ce qui m’inquiète un peu.  Une étude sur l’utilisation à grande échelle devrait absolument être entreprise. Qu’en pensez-vous?

Pas de billes de verre sur la banquise

Une autre invention consistait à stabiliser la glace sur la mer arctique en la couvrant de petites billes de verre. Celles-ci devaient réfléchir la lumière du soleil et protéger la glace de la fonte. J’y étais viscéralement opposée, car  la glace se fracture, est lessivée par la pluie, et j’imaginais les poissons arctiques ingérant des billes de verre. Leurs effets pourraient être bien pires que l’ingestion de plastique, mener à une disparition des petits poissons, et à une catastrophe en chaîne dans cet écosystème, où les grands poissons et les phoques ne trouveraient plus d’aliments.

Une nouvelle étude s’est penchée sur cette technique et aboutit à la conclusion que les billes de verre auraient même, un effet contraire, de réchauffement. Elles devraient de plus être répandues par l’Homme sur toute la surface de l’océan arctique.  Il s’avère qu’elles seraient inutiles dans des flaques d’eau de fonte, que le vent pousserait les billes de verre dans un coin du bloc de glace,  et que la neige reflète mieux la lumière du soleil. Cette technique est donc déconseillée (lien).

Holisoils: capture de carbone dans le sol des forêts

Le carbone devrait être stocké dans les sols. Dans les zones boisées, celui-ci constitue un réservoir plus important que les arbres eux-mêmes.

Une gestion adaptée des forêts peut transformer leur sol en puits de carbone important, ou au contraire en faire une source de carbone.  Il faut absolument utiliser au maximum cette possibilité de diminuer l’effet de serre. Le projet HoliSoils donne des pistes pour y parvenir. Les forêts de conifères ou mixtes accumulent généralement plus de carbone, car les aiguilles se décomposent plus lentement.

La coupe à blanc et le drainage des tourbières doivent être évités dans la mesure du possible. Sur les prairies, ils recommandent en général une éclaircie modérée pour maintenir la croissance du peuplement de semis, la domination des conifères et l’augmentation de la période de rotation renforcent la puits de carbone, et la régénération rapide après coupe rase freine la baisse des stocks de carbone du sol. Ils suggèrent la fertilisation par l’azote de certaines forêts, et des aménagements pour conserver de l’eau dans les tourbières (lien).  Je me demande si la fertilisation pourrait être accomplie par des semis de plantes légumineuses.

D’autre part, les forêts anciennes, de plus de cinquante ou cent ans ont des sols particulièrement riches en carbone qui doivent être préservés.

C’est une excellente solution, sans risque pour l’écosystème, et il convient d’y prêter attention.