20 mai, journée mondiale des pollinisateurs: mobilisons-nous!

http://www.un.org/en/events/beeday/

En 2016, l’ONU a délaré le 20 mai « Journée mondiale des abeilles » à la demande de la Slovénie, date anniversaire de la naissance de Anton Janša, fondateur de l’apiculture slovène au 18ème siècle. L’ONU reconnaissait ainsi l’importance des pollinisateurs dans le fonctionnement des écosystèmes. Les abeilles et les pollinisateurs en général sont dorénavant considérés comme une « valeur universelle » pour le 21ème siècle. Célébré pour la première fois en 2018, cet événement est passé relativement inaperçu.

Objectif : sensibiliser: C’est pourtant une occasion formidable de sensibiliser le public au rôle crucial que jouent les pollinisateurs pour notre plus grand profit. C’est la raison pour laquelle nous invitons chacune et chacun à marquer et à célébrer cette date en 2019. Le projet est d’organiser une série d’évènements, impliquant tous les milieux concernés par les menaces qui planent sur les pollinisateurs, soit l’apiculture, les milieux de protection de l’environnement et des abeilles sauvages, mais aussi l’agriculture, la science, la politique, les enseignants, les consommateurs et le public en général. Nous en appelons donc à votre créativité, à votre dynamisme et à votre énergie pour marquer ce jour très spécial en organisant dans votre section, association, avec des collègues, dans votre rucher, au marché ou dans les écoles de votre commune, une manifestation autour du thème des pollinisateurs.

Suggestions : Cette action pourra prendre la forme d’une « porte ouverte au rucher », d’une dégustation de miel, d’un stand ou d’une table au marché, d’un brunch dans un verger ou dans une culture fécondée par les abeilles, dans un musée, une école d’agriculture ou encore d’une causerie ou d’un café au miel sur votre lieu de travail. Le 20 mai 2019 étant un lundi, nous appelons à cette mobilisation dès le le samedi 18 mai 2019.Toutes les initiatives et propositions sont bienvenues. Elles seront répertoriées dans un grand calendrier qui sera accessible en ligne et communiqué aux media du pays.

Votre engagement sera déterminant Plus la mobilisation au niveau local sera grande, plus grand sera l’écho au niveau national le 20 mai. Un matériel de base sera élaboré pour cette journée et sera diffusé par voie électronique. Chaque apicultrice/eur, agricultrice/eur, scientifique, enseignant est une immense source de savoir, de connaissances et de compétences et c’est par votre engagement direct que vous serez le plus crédible dans vos communautés locales. N’hésitez pas à relayer et diffuser cet appel.

Contact, renseignements, annonce d’un évènement, coordination: laissez-moi un message.

…sur les épaules des géants….

Quelle belle surprise que ce court message de T. Deonna m’annonçant en début de semaine que les deux François, Huber et Burnens, faisaient l’objet de plusieurs émissions de Jean-Claude Ameisen durant ces premiers samedis de février 2019. Médecin de formation, auteur à succès, ce merveilleux conteur nous enchante tous les samedis de onze heures à midi sur France Inter. Une voix envoutante, une érudition hors du commun, une documentation très approfondie, à l’affût des dernières découvertes sur le vivant, mais également à l’écoute des poètes et capable d’étonnants retours aux sources de la connaissance.

C’est ce que nous offre Jean-Claude Ameisen autour de Huber et Burnens. Autour de plusieurs publications dont le livre classique “La vie des abeilles” de Maeterlinck, le très récent “Apiculteur aveugle” de Sara George et ma chronique sur François Huber dans la Revue suisse d’apiculture, il nous invite à revivre leur étonnante aventure alternant textes personnels avec la lecture des originaux de François Huber, de Sara George, de Maeterlinck, ou encore du poète américain Nick Flynn dont il sait rendre toute la beauté, la richesse et la poésie.

Comme a déjà su le faire avec talent, imagination, sensibilité et émotion Jean Winiger lors du vernissage du livre de Sara George en octobre dernier (vernissage de l’apiculteur et son élève), c’est avec une égale justesse que le conteur nous invite à nous hisser “sur les épaules des géants” que sont François Huber et François Burnens, pour “voir plus loin, voir dans l’invisible, à travers l’espace et à travers le temps “. Fermez les yeux, imaginez le bruissement d’un essaim d’abeilles, écoutez Jean-Claude Ameisen. Vous découvrirez alors toute la richesse qu’apporte la voix humaine à ces textes sublimes. Inutile d’être amateur de littérature pour apprécier les poèmes de Nick Flynn, encore moins d’être scientifique pour suivre la pensée et les découvertes de Huber et Burnens.

La lecture à voix haute apporte une dimension supplémentaire à la qualité des textes qui m’avait échappé jusque là. A l’écoute du récit de leurs premiers travaux consignés sous forme de lettres à Charles Bonnet, on apprécie avec quelle pertinence les arguments sont amenés dans un ordre naturel, comment les détails méthodologiques sont dispensés à propos, comment ils soutiennent la compréhension de la pensée, comment sont conçues les expériences et découvertes des deux hommes. Rien à voir avec la forme moderne des articles scientifiques, arides, rébarbatifs et inaccessibles aux non-spécialistes. Ici au contraire, on est invité à participer au processus de la découverte, à l’examen critique des hypothèses et des théories, à imaginer des expériences qui permettent de discriminer le vrai du faux, à suivre ses propres intuitions et sortir du cadre dans lequel l’ignorance et la confusion des idées nous enferment souvent.

On croirait presque, en écoutant la lecture de la réponse de Bonnet à la première lettre des “Nouvelles observations sur les abeilles”, de participer à la conversation qui s’est peut-être déroulée dans le salon du naturaliste de Genthod et qui débute ainsi: “Vous m’avez étonné Monsieur!”… Burnens et Huber avaient découvert la fécondation de la reine abeille, dans les airs, à l’extérieur de la ruche…

Pour écouter et réécouter: