Objets connectés et santé, que savons-nous ?

Vous utilisez un objet connecté santé ? Lisez cet article.

Une équipe de chercheurs de l’Institut de psychologie de l’Université de Lausanne a publié une revue de la littérature sur les promesses, défis et craintes de la santé digitale, en mettant un accent particulier sur l’utilisation santé des objets connectés. Ce travail passionnant présente l’état actuel des connaissances sur l’utilité des objets connectés en santé.

Les auteurs rappellent que les utilisateurs d’objets connectés santé peuvent se répartir en quatre grandes catégories :

  • Des patients qui doivent gérer une maladie chronique et mesurer au quotidien leurs symptômes et leurs fonctions vitales.
  • Des sportifs qui collectent leurs données dans le but de mesurer leurs performances et de les améliorer, à travers l’adaptation des objectifs et le contrôle des progrès.
  • Des individus tout-venant qui débutent un auto-suivi de leurs activités par curiosité ou pour atteindre des objectifs de santé ou de bien-être (par exemple arrêter de fumer, perdre du poids, dormir mieux).
  • Des passionnés du suivi, intéressés à documenter leurs activités avec autant de détails possibles, et qui parfois en font une forme d’expression artistique à part entière.

Si différents aspects de la vie peuvent faire l’objet de mesures, le domaine le plus exploité est celui de l’activité physique, suivi de l’alimentation, du sommeil, de l’humeur et la qualité de vie.

Objets connectés et santé. Vous êtes soit pour, soit contre

La littérature scientifique révèle deux tendances opposées. D’un côté, les enthousiastes qui sont convaincus de l’utilité des objets connectés, de l’autre les critiques qui s’inquiètent de ces phénomènes d’auto-surveillance.

L’espoir suscité par les objets connectés et par ses promesses : l’idéal du corps quantifié et de la santé surveillée

Les auteurs de cette publication démontrent que la littérature scientifique abordant les objets connectés est marquée chez un nombre important d’auteurs par un grand espoir face à l’arrivée des technologies digitales pour améliorer la santé et le bien-être des individus.

L’utilisation la plus fréquente des objets connectés est celle du « soi quantifié », c’est-à-dire la mesure par les individus de leurs propres paramètres, que ce soit leur activité physique, leur alimentation ou leurs signes vitaux. L’idée sous-jacente est qu’une meilleure connaissance de son corps amène vers une meilleure santé.

Scepticisme et craintes face aux objets connectés : menace du corps contrôlé et de la santé instrumentalisée

Face à ces auteurs enthousiastes, les psychologues de l’Université de Lausanne montrent l’existence d’un second courant, moins important, qui a lui une attitude plus réticente face aux objets connectés.

« Le dénominateur commun reliant les travaux au sein de cette tendance se définit par la dénonciation d’une représentation de la santé digitale qui menace d’instrumentaliser le corps humain et la santé ».

Oui, l’être humain, le patient notamment, n’est pas constitué que de données, sa complexité va bien au-delà des mesures, aussi précises et nombreuses soient-elles.

Un enthousiasme dangereux

“Des auteurs, notamment en sociologie, soulignent le caractère biomédical, et de ce fait réducteur, des approches enthousiastes de la santé digitale. Les promesses issues du mouvement du Soi Quantifiée sont remises en question avec celles du « solutionnisme » technologique qui l’accompagnent”.

Le solutionnisme est l’affirmation qu’à tous les problèmes de l’humanité il existe une solution technologique, avec parfois de dangereux raccourcis : vous vous pesez chaque jour, idéalement avec une balance électronique, vous perdrez du poids….

On découvre aussi dans cette publication la position de certains chercheurs qui me parait essentielle : « l’enthousiasme dominant qui règne actuellement constitue un empêchement au questionnement critique sur les dimensions sociales, culturelle, éthiques, politiques et économiques des développements technologiques actuels ».

Alors ?

Dans leurs conclusions, les auteurs de cette publication écrivent que « la littérature analysée oscille rapidement entre prise de position « pour » ou « contre », entre « l’homme augmenté par la technique » et « l’homme diminué et soumis à la technique ».

« Au-delà d’un positionnement clairement antagoniste, cette opposition récurrente dissimule une conception du corps humain largement partagée, et qui s’apparente à une croyance qui semble partagée par les deux, soit pour la promouvoir, soit pour s’en inquiéter : le corps humain pourrait être mesuré, ajusté, programmé, contrôlé par les technologies, que cela soit espéré ou redouté ».

Les psychologues lausannois appellent à la poursuite de la recherche à travers des études de terrain, pour mieux connaître « les influences psychosociologiques qu’exercent les technologies digitales » en rappelant que l’étude des usages sociaux et des risques psychopathologiques de l’usage des objets connectés en santé demeure à l’état d’ébauche.

Je rejoins bien sûr les conclusions de cette étude, les recherches futures doivent nous permettre de dépasser le « pour » ou « contre » de l’usage des objets connectés en santé, cela implique d’inclure dans les projets futurs des spécialistes des sciences humaines.

Sans cette démarche, les professionnels de la santé ne pourront pas introduire les objets connectés dans leur pratique médicale. Pour ce qui est des utilisateurs d’objets connectés, patients ou non, ils doivent impérativement comprendre que leur complexité va au-delà de simples mesures.

 

Source : Santé digitale : promesses, défis et craintes. Une revue de la littérature. Centre de Recherche en Psychologie de la Santé, du Vieillissement et du Sport (PHASE), Université de Lausanne. Maria del Rio Carral, Pauline Roux, Christine Bruchez, Prof. Marie Santiago-Delefosse.

 

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Le solutionnisme comme foi (Revue médicale suisse, par Bertrand Kiefer)

 

 

La télésurveillance à domicile, une médecine de proximité ?

Les patients surveillés électroniquement à domicile se sentent-ils rassurés ou sont-ils au contraire plus inquiets ? C’est la question à laquelle ont voulu répondre des chercheurs du département d’informatique de l’Université de Copenhague. L’étude a porté sur des patients porteurs d’un système de détection d’arythmie cardiaque, ces patients ayant été interrogés tout au long du processus de surveillance pour connaître leurs réactions, leurs émotions.

L’expérience patient ?

« L’expérience patient » est reconnue comme un moyen d’améliorer la qualité des soins. L’importance grandissante donnée aux vécus des patients est étayée par des recherches qui démontrent que les résultats en matière de santé ne sont pas dus qu’à l’utilisation d’interventions efficaces et sûres mais surtout à l’investissement des patients.

Même si tout le monde comprend intuitivement ce qu’est une « expérience patient », il est intéressant de découvrir que ce terme englobe de nombreuses notions. Le but est bien sûr d’intégrer « l’humain » en prenant en compte les besoins de l’individu qui se cachent derrière chaque patient.

L’expérience patient sera positive si la solution proposée est esthétique et ergonomique. Mais l’expérience patient comprend des éléments plus intimes comme la joie, l’amusement ou le plaisir. L’importance de répondre aux besoins du patient est aussi naturellement centrale, tout comme le sens, la signification ou la poursuite d’objectifs personnels pour le patient. On comprend mieux pourquoi le succès des outils de la santé numérique ne dépend pas que de la technologie, aussi bonne soit-elle.

Inquiets et rassurés…

Ces patients porteurs de système de télésurveillance cardiaque ont eu des émotions le plus souvent négatives, plus rarement positives.

Les sentiments négatifs (incertitude, anxiété) étaient secondaires à différentes situations. Les chercheurs étaient partis du principe « pas de nouvelles, bonnes nouvelles », il n’y avait donc pas de communication entre les professionnels de la santé et les patients si le système ne détectait pas d’arythmie, un silence mal vécu par les patients. D’autres ont très mal vécu l’attente de la survenue d’une possible arythmie, une découverte qui les feraient instantanément basculer du camp des biens portants à celui des malades. La mauvaise compréhension de la situation était aussi génératrice d’angoisse, un patient signalant ne pas avoir compris si la détection d’une arythmie pourrait impliquer pour lui la pose d’un stimulateur cardiaque.

Les émotions positives ont été plus rares, une patiente a par exemple raconté s’être sentie très rassurée d’apprendre par son médecin que les symptômes qu’elle ressentait correspondaient bien à une arythmie détectée par le système de télésurveillance.

Connectivité, compréhension et compassion

Bien que les auteurs de cette recherche reconnaissent que leurs observations et conclusions ne peuvent pas être généralisées à tout système de télésurveillance, ils proposent de retenir trois dimensions pour les solutions de cybersanté centrée sur le patient : la connectivité, la compréhension et la compassion.

Pour ce qui est de la « connectivité », les chercheurs insistent sur l’importance de la communication entre le soignant et le patient, le simple fait pour le patient de recevoir un message de son médecin, même si aucune anomalie n’est détectée par le système, est très rassurant.

La dimension « compréhension » pour souligner que les patients vivent mal de ne pas comprendre complétement leur situation, cela peut aller d’un patient qui ne sait pas s’il devra recevoir un stimulateur cardiaque jusqu’à des situations plus anodines comme une patiente qui se demande si elle prend un risque pour son cœur en allant écouter un concert.

La compassion pour terminer, pour relever que l’histoire de chaque patient est différente, et que cela implique de la part du professionnel de la santé une approche individualisée.

La télésurveillance à domicile, une médecine de proximité ? Oui, à condition que ces solutions ne soient pas que technologiques.

 

Objet connecté ou rapports sexuels?

Utiliser un « tracker » de fertilité augmente-il les chances pour une femme de tomber enceinte ?

Dans un article récemment publié dans un quotidien romand, on apprend que « l’entreprise Ava a annoncé la naissance d’un bébé thurgovien dont la mère a utilisé cette techno développée au CSEM ».

On peut y lire :

Un bébé thurgovien vient de naître après avoir été conçu avec l’aide d’un bracelet connecté. Une première en Suisse pour Ava. La start-up zurichoise, née en 2014, a développé un bracelet qui renseigne les femmes sur leur cycle. Porté pendant la nuit, le bracelet collecte neuf paramètres physiologiques en rapport avec la fertilité, transmis par Bluetooth au téléphone portable. Une application permet ensuite de visualiser le meilleur moment pour tenter de concevoir un enfant.

Lauréate de nombreuses distinctions et financée à hauteur de 12 millions de dollars à ce jour, l’entreprise a pu développer son bracelet grâce à une collaboration avec le CSEM, à Neuchâtel.

 

Le CSEM, ce sont des scientifiques de haut niveau. Neuf paramètres biologiques, c’est beaucoup. Et 12 millions, une somme qui devrait définitivement nous convaincre de l’utilité de ce capteur de fertilité.

J’ai pourtant voulu en savoir plus, étonné que cet article ne nous dise pas si l’utilisation du bracelet Ava permettait aux femmes qui le portaient de tomber plus souvent enceintes que les femmes qui ne le portaient pas. Bien que l’article ne nous le dise pas, on suppose que la mère de cet enfant thurgovien a eu des rapports sexuels. Donc, quoi de plus naturel que de tomber enceinte ?

On découvre dès la page d’accueil du site Internet d’Ava sous la rubrique « Qu’est-ce qui rend le tracker Ava différent ? » que ce bracelet est « cliniquement testé ». C’est bien mais cela ne prouve pas son efficacité. En dessous de ce titre, l’entreprise précise « Ava a été développé par une équipe de médecins, d’experts en fertilité et de chercheurs dont la vocation est de faire progresser la compréhension scientifique du cycle menstruel et de la santé des femmes ». C’est intéressant mais cela ne prouve toujours pas son efficacité.

Il existe heureusement sur le site une rubrique « Comment Ava fonctionne » qui donne accès à une page « for healtcare professionnals » à laquelle vous pourrez accéder si vous êtes, ou déclarez être, un professionnel de la santé.

On y découvre qu’une seule étude a été publiée dans un journal avec un système « d’évaluation par les pairs », ce qui indique en général un travail de qualité scientifique puisque évalué avant sa publication par d’autres chercheurs. Il s’agit d’une étude d’observation qui démontre « que la fréquence cardiaque durant le sommeil est liée aux différentes phases du cycle menstruel ». En poursuivant notre lecture, on découvre que deux autres études ont été publiées, toutes deux financées par Ava, mais qu’aucune d’elles ne nous dit si les femmes qui portent le bracelet Ava tombent plus souvent enceintes que les autres.

Je ne dis pas que ce capteur ne fonctionne pas, je dis simplement que nous manquons encore d’études pour le prouver. Il est aussi possible que ce capteur soit utile sans être efficace, simplement en augmentant le nombre de rapports sexuels chez ces femmes qui sont attentives à leur période de fertilité.

Pour Noemi et ses parents, c’est le prénom de ce bébé thurgovien, le plus important est ailleurs. Qu’il soit né connecté ou non, nous lui souhaitons tous les bonheurs du monde…

 

Et si lʹon injectait davantage dʹhumanité dans la numérisation de la santé?

Les outils et autres services numériques destinés aux patients sont-ils réellement développés pour eux ? Pour le savoir, des chercheurs de la Brown University aux Etats-Unis ont voulu comprendre pourquoi les applications santé et autres objets connectés étaient aussi peu utilisés par les patients.

Le numérique, pour des patients plus investis

Les auteurs de cette recherche nous rappellent que la participation des patients (« patient engagement ») est un terme utilisé pour désigner l’amélioration de la capacité des patients à participer pleinement à leur prise en charge médicale, en les aidant à être plus actifs pour leur propre santé. Plusieurs études montrent que ces patients ont de meilleurs résultats cliniques.

La santé numérique, comme les objets connectés et les applications pour téléphones mobiles, est présentée comme un moyen de faciliter l’engagement des patients. La santé numérique peut, par exemple, aider les patients à s’auto-contrôler, encourager les changements de comportement, améliorer la compréhension des diagnostics et des plans de soins, mais aussi permettre des échanges dynamiques entre les patients et les professionnels de santé.

Des outils peu utilisés

Malgré la rhétorique, les patients n’utilisent pas les outils autant qu’ils le pourraient. Plus de 70 % des applications médicales ou de fitness ne sont plus utilisés après 90 jours, 50 % de ces applications sont téléchargées moins de 500 fois.  La faible utilisation de ces outils de santé numériques n’est apparemment pas due à un manque d’intérêt de la part des patients, les enquêtes faites partout dans le monde montrent à chaque fois l’intérêt de la population pour l’utilisation du numérique pour améliorer sa santé.

Pourquoi ?

Si ce n’est pas par manque d’intérêt, qu’est-ce qui explique la faible utilisation de la santé numérique par les patients ? Les auteurs de cet article répondent qu’il existe pour eux plusieurs explications, le manque de preuves d’efficacité de ces solutions mais aussi des préoccupations concernant la protection de la vie privée et enfin la résistance des médecins. Pour de nombreux experts, la faible utilisation de ces outils numériques peut s’expliquer par une trop faible implication des patients lors de leur conception. Les applications santé et autres solutions numériques seraient donc peu utilisées car elles ne répondent tout simplement pas aux besoins des patients.

Philosophie et algorithmes

Le patient n’est pas qu’une maladie, il n’est pas constitué que de chiffres et de données. Si l’on veut que les outils et autres services numériques de santé développés soient utiles aux patients, qu’ils aient un impact sur leur santé, il est indispensable de tenir compte de l’individu qui se cache derrière chaque patient.

Pour obtenir ce résultat, il sera nécessaire de mieux comprendre les besoins des patients. Pour y parvenir, deux voies complémentaires doivent à mon avis être suivies. La première est de les intégrer dans le développement de ces solutions numériques, ou mieux encore, de les encourager à développer eux-mêmes ces outils.

La seconde voie est une meilleure intégration des connaissances issues des sciences sociales et des sciences humaines. Pour reprendre une citation d’une émission Six heures – Neuf heures de la RTS consacrée aux humanités numériques :

“Des voix sʹélèvent pour que les humains cessent de se focaliser sur les logiciels, sur la robotique, sur le monde digital, pour que nous fassions à nouveau confiance à ce qui fait notre spécificité : la pensée, lʹesprit. Ce pourrait même être une question de survie face aux machines… Mais attention : il ne sʹagit pas ici de jeter à la poubelle les incroyables progrès de ces dernières décennies. Il sʹagit plutôt de lier philosophie et algorithmes, histoire et biotechnologie, sociologie et deep learning, éthique et big data”.

La solution ? Technologie + patient + sciences sociales et humaines.

 

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Louise, 70 ans, hypertendue et diabétique. Mais aussi connectée.

Le futur de la médecine ne peut pas simplement consister en la gestion de grandes quantités de données médicales (« big data ») traitées par de puissants ordinateurs, le rôle du médecin se limitant à attendre passivement les propositions crachées par l’imprimante du système.

La gestion des données médicales, y compris celles provenant des dossiers médicaux informatisés, va bien sûr permettre des avancées, mais elles n’auront de sens que si elles sont partagées.

Un échange entre professionnels de la santé mais aussi avec les patients est indispensable.

L’avenir de la médecine réside dans une médecine partagée.

 

Sharing as the Future of Medicine. JAMA Internal Medicine, September 2017

 

Louise, patiente (imaginaire) connectée

Lorsque j’étais plus jeune, et en bonne santé, j’étais suivie par un médecin qui travaillait seul dans son cabinet, c’était pour moi suffisant. Mon but était de le voir le moins souvent possible. Comme ma santé est désormais plus fragile, ce médecin isolé ne me suffit plus.

J’arrive parfois à me soigner seule, je trouve sur le site Internet du centre de santé où travaille mon nouveau médecin des informations sur les maladies les plus fréquentes, avec des conseils pour se soigner soi-même. Accéder ainsi à des informations médicales sélectionnées me permet de ne pas devoir passer par Google, augmentant mes chances de trouver les réponses aux questions médicales que je me pose.

Courriel, consultation ou téléconsultation ?

Si j’ai besoin de l’aide de mon médecin, j’ai plusieurs possibilités. Première option, lui envoyer un courriel, soit simplement pour demander le renouvellement d’une ordonnance, soit pour une question médicale simple pour laquelle une consultation ne se justifie pas.

J’ai aussi parfois besoin de voir le médecin. Pour cela, je peux prendre rendez-vous par le site Internet de la clinique. Ce système est très utile, pas besoin de passer la matinée à essayer de joindre par téléphone l’assistante. Je reçois chaque fois un rappel de mes rendez-vous, par SMS ou courriel, un service bien pratique.

Comme les patients ont parfois la mauvaise idée de tomber malade le soir et le week-end, le centre de santé a mis au point un système de télémédecine. Je peux en cas de problème recevoir par téléphone ou par vidéo des conseils d’un médecin de la clinique qui a accès à mon dossier médical. Fini le temps où je me retrouvais seule avec mes problèmes lorsque mon médecin était en vacances. Ces différents systèmes qui se complètent sont pour moi très rassurants.

Mieux informée, mieux soignée

La consultation est un moment où je me rends compte de l’importance de l’humain dans la médecine. On peut facilement automatiser les caisses au supermarché, la robotisation sera plus compliquée chez le médecin. Je veux être traitée comme une personne unique, pas comme un numéro.

Lorsque mon diabète a été découvert, mon médecin m’a donné l’adresse d’un site Internet consacré à cette maladie. Il m’avait bien donné des explications en consultation mais je n’avais pas retenu grand-chose. J’ai ainsi pu mieux comprendre ce diagnostic, mes traitements et ce que je pouvais moi-même faire pour aller mieux. Le patient a le droit d’être informé. J’ai même trouvé un groupe Facebook qui regroupe des diabétiques, très utile pour bénéficier de l’expérience des autres, c’est une précieuse source d’informations qui vient complémenter ce que les professionnels de la santé peuvent nous apprendre.

Entre deux consultations, mon médecin m’envoie souvent mes résultats par courriel. Cela peut être un simple résultat de prise de sang ou le rapport d’un spécialiste chez qui je suis allée. Je comprends mieux mes problèmes de santé et mes traitements depuis que je peux lire, et si nécessaire relire, ces documents. Transmettre des informations médicales oralement c’est bien, par écrit, c’est mieux ! Mais ce système reste tout de même moyenâgeux, je devrais moi-même pouvoir me connecter sur mon dossier médical.

Connecté

Connecté ne signifie pas toujours numérique. La connexion peut aussi se faire dans le monde réel. Lorsque je dois voir un autre professionnel de la santé, comme une infirmière spécialisée pour mon diabète, je trouve très agréable qu’elle soit aussi présente au sein du même centre de santé que mon médecin, visiblement les deux collaborent régulièrement et c’est pour moi le gage d’une prise en charge médicale intelligente, coordonnée.

“L’avenir de la médecine réside dans une médecine partagée. Un échange entre professionnels de la santé mais aussi avec les patients est indispensable”.

 

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Vous cherchez des informations santé sur Internet mais vous ne le dites pas à votre médecin !

Mieux informé, mieux soigné

Les patients utilisent internet pour trouver des informations sur leurs problèmes de santé, pour évaluer la gravité de leurs symptômes mais aussi pour savoir s’ils doivent ou non consulter leur médecin. Après un contact avec un professionnel de la santé, ils ont recours à Internet pour trouver des informations sur le diagnostic posé et sur les examens ou traitements proposés.

Plusieurs études montrent que les patients qui reçoivent et comprennent une information pertinente concernant leur santé sont plus à même de participer aux décisions médicales, de prendre leur santé en main et donc de l’améliorer, ils sont aussi plus satisfaits de leur prise en charge.

Les plus de 80 ans aussi…

La recherche d’informations santé ne concerne pas que les plus jeunes. Un rapport de l’Observatoire suisse de la santé nous apprend que 43 % des personnes de plus de 65 ans interrogées déclarent avoir consulté internet pour des informations sur des sujets de santé aux cours des deux années précédentes : 52.6 % pour les 65 à 69 ans, 40.7 % pour 75 à 79 ans et encore 21.3 % pour les plus de 80 ans !

Comme le soulignent les auteurs de cette publication, « la fonction première d’internet en lien avec la santé semble bien être celle de source d’information, cela peut avoir un impact sur le profil des patients qui peuvent se trouver très bien informés mais qui peuvent aussi être induits en erreur par les informations trouvées sur internet ».

La réaction des médecins ?

Une étude sur la répercussion de l’utilisation d’Internet par les patients sur la relation soignant – soigné nous apprend que la réaction des professionnels de la santé est souvent très polarisée. Les médecins qui eux-mêmes ne connaissent pas l’Internet santé estiment que les patients qui se renseignent sur Internet sont généralement mal informés, exagérément inquiets et trop exigeants. A l’opposé, d’autres cliniciens sont plus ouverts, pour eux la consultation de sites Internet de qualité peut être bénéfique pour le patient et l’aider à prévenir et mieux vivre les problématiques de santé auxquelles il est confronté.

Si les patients apprécient de pouvoir discuter l’information recueillie en ligne avec les professionnels de la santé, ils ne se sentent pas toujours à l’aise de le faire pendant la consultation. Cette retenue est due à la crainte du patient d’une réaction négative du médecin, alors que les patients souhaitent simplement mieux comprendre leur maladie et leurs traitements.

La formation

Seule la formation permettra de dépasser cette situation, une formation nécessaire pour les patients comme pour les professionnels de la santé. Pour les patients, pour leur dire qu’ils osent utiliser Internet et leur conseiller des sites de qualité. Un meilleur niveau de connaissance permettra aux patients d’être mieux informés, tout en les sensibilisant aux informations santé mensongères, aussi très présentes sur Internet.

La formation des soignants est aussi nécessaire, pour qu’ils sachent qu’il existe des sites Internet santé de qualité pour le grand public, des sites qu’ils devraient idéalement recommander à leurs patients.

 

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Le téléphone mobile, le nouveau stéthoscope ?

Le téléphone mobile est-il utile en médecine ? Et si oui, dans quelles situations ? Quelles sont les conclusions des études qui ont évalué son efficacité ? Le stéthoscope, symbole du médecin par excellence, va-t-il se faire détrôner par le smartphone ?

C’est à ces questions qu’ont voulu répondre des chercheurs mexicains et américains dans une étude publiée en janvier 2018 dans le Journal of Medical Internet Research en analysant 23 revues systématiques consacrées à la santé mobile, ces 23 revues représentant 371 études et 79’655 patients.

Les études analysées portaient sur différentes utilisations de la santé mobile, la plus fréquente étant l’envoi de messages écrits (SMS) appliqués à différentes fins : rappel, alerte, éducation, motivation et prévention notamment.

Une efficacité encore limitée

Parmi ces 23 revues systématiques, dix ont été jugées de mauvaise qualité, six seulement de qualité élevée. C’est la première conclusion des auteurs de cette recherche : bien que la santé mobile gagne en popularité, la preuve de son efficacité est encore limitée, les principales raisons étant justement la qualité imitée des études et le manque de recherches sur le long-terme.

Des études positives

Malgré ces réserves, les auteurs ont tout de même identifié des domaines où la recherche prouve l’efficacité de la santé mobile, notamment pour la gestion des maladies chroniques : amélioration des symptômes et diminution des hospitalisations chez les patients asthmatiques, diminution des symptômes pour les malades pulmonaires chroniques, amélioration des symptômes chez les insuffisants cardiaques avec là aussi une diminution des hospitalisations, meilleur contrôle des glycémies chez les diabétiques, amélioration de la tension artérielle chez les hypertendus et enfin diminution du poids chez les patients avec excès pondéral.

Les rappels par SMS se sont aussi révélés utiles pour améliorer la prise du traitement médicamenteux, notamment chez les patients tuberculeux ou sous traitement HIV.

Une autre étude consacrée à la détection des infections de plaies post-opératoires montre que les meilleures idées sont parfois les plus simples. Cette recherche a montré que l’envoi régulier de photo par le patient à son équipe médicale permettait de détecter des infections de plaies plus rapidement et ainsi de diminuer la fréquence des réadmissions.

Le téléphone, instrument médical ?

Même si dans les pays développés le nombre d’abonnements mobiles s’approche du nombre d’habitants (en 2016, 97.6 % en Suisse), le smartphone est un outil qui doit encore trouver sa place en médecine. Comme présenté dans un autre article de ce blog, ce ne sont pour l’instant pas les applications santé qui se révèlent les plus utiles, mais plutôt les fonctions de base du téléphone, le simple envoi de SMS étant l’intervention la plus fréquente.

Je suis personnellement convaincu que le téléphone mobile a d’immenses potentialités en médecine, c’est maintenant aux professionnels de la santé de se montrer inventif et de valider son utilité en réalisant des études de qualité.

 

Gérer sa santé grâce aux applications mobiles ?

Nous possédons tous un smartphone et il existe des dizaines de milliers d’applications médicales sur l’App store et sur Google Play. Nous devrions donc pouvoir, pour chacun de nos problèmes, trouver une application qui nous aide à mieux prendre en charge notre santé. La réalité nous montre que non, explications.

 

Les applications « bien-être »

La majorité des applications que vous trouverez sur l’App store et sur Google Play n’ont en réalité de médical que le nom. Une application qui vous propose de vous détendre en écoutant une musique zen vous permettra peut-être de passer un bon moment, elle ne méritera cependant le qualificatif de « médical » que lorsque son efficacité aura été prouvée scientifiquement. Formulé autrement, Apple et Google ont une notion très large du terme « médical ».

 

Les applications médicales non validées

Deuxième catégorie, les Apps qui se prétendent médicales mais qui n’ont pas été validées. La très sérieuse Société américaine de cardiologie a analysé les applications liées aux facteurs de risque cardiovasculaires (mauvaises habitudes alimentaires, sédentarité, hypertension, hypercholestérolémie, etc.). Les auteurs concluent dans leur rapport de 57 pages (!) qu’il existe pour chacun de ces problèmes de nombreuses applications (plus de 1’000 applications consacrées à la perte de poids…), mais que très peu ont été prouvées utiles. Ils rappellent aussi que ces applications mobiles ont le potentiel d’améliorer la santé, mais qu’elles peuvent être inefficaces, voire avoir un impact négatif. Leurs deux principales conclusions ? 1) Le marché est envahi par un nombre impressionnant d’applications 2) Sans preuve rigoureuse de leur utilité, il est difficile de recommander l’utilisation de ces applications.

Ces piètres résultats ne se limitent pas à la cardiologie. Une étude portant sur les applications de dépistage du mélanome a montré que 3 Apps sur 4 classaient plus de 30% des lésions cancéreuses comme bénignes. Inquiétant.

Il est plus surprenant encore de savoir qu’il est difficile de trouver une application de qualité simplement pour vous rappeler de prendre chaque jour vos médicaments. Comme déjà présenté dans un autre article de ce blog, l’étudiante en Sciences Pharmaceutiques à l’Université de Genève qui a consacré son travail de master à ce sujet n’a, parmi les 1883 applications étudiées, décidé de n’en conseiller aucune : les sources sur lesquelles se basent les contenus n’étaient pas données, les sources de financement non précisées, la protection des données pas assurée. Il est donc, même pour un simple rappel de médicaments, difficile de trouver une application fiable.

Les applications santé sont-elles plus utiles si l’on pense spécifiquement aux patients chroniques ? La réponse est non, les patients chroniques ne les utilisent pas, soit parce qu’ils ne les connaissent pas, soit parce qu’ils ne les jugent pas utiles.

 

Des applications utiles ?

Ce tableau doit cependant être nuancé, il existe des applications utiles, même si elles sont peu nombreuses. Certaines proposent un contenu très classique, d’autres sont plus innovantes.

Classiques car ce sont souvent de simples sources d’information, des contenus que l’on retrouve souvent aussi sur Internet. L’avantage d’avoir accès à ces contenus sous la forme d’une application est de les retrouver facilement, rapidement.

Premier exemple, Mon enfant est malade. Cette application détaille les maladies courantes de l’enfance mais également les accidents du quotidien. Elles vous aident à reconnaître les signes d’alerte, vous enseignent les gestes de premier secours et comment administrer quelques médicaments courants. Autre exemple, Orphanet qui vous permet d’accéder à la liste des maladies rares, à leur description et aux ressources qui y sont associées.

 

Des applications « innovantes »

Pourquoi innovantes ? Car elles proposent de nouvelles fonctionnalités, de nouvelles approches, des services médicaux « améliorés ».

Premier exemple, une application qui permet aux patients cancéreux traités par radiothérapie de communiquer chaque fois qu’ils le souhaitent avec leur équipe médicale pour poser des questions ou transmettre leurs symptômes. Celle solution ne fait en réalité que de faciliter la communication entre soignants et soignés, l’étude qui a analysé son utilité montre qu’elle permet aux patients de mieux s’investir dans leur prise en charge.

Deuxième exemple, InfoKids, une application développée par les Hôpitaux universitaires genevois et destinée aux parents dont les enfants nécessitent une consultation médicale aux urgences pédiatriques des HUG. Grâce à InfoKids, les parents obtiennent des conseils sur l’attitude à adopter face aux symptômes présentés par leur enfant, des informations en temps réel sur l’affluence en salle d’attente, l’itinéraire pour rejoindre les urgences pédiatriques. A la fin de la consultation, les parents reçoivent une fiche descriptive des mesures thérapeutiques à suivre. Un bel exemple de médecine augmentée, une application à juste titre primée par la Fédération internationale des hôpitaux.

A l’heure où certains prédisent le remplacement des médecins par des robots, il est intéressant de noter que les applications les plus intéressantes ne font que rapprocher patients et professionnels de la santé.

 

Prendre soin de sa santé grâce à son smartphone ?

Si vous ne trouvez pas d’application qui réponde à votre problème de santé, souvenez-vous que votre smartphone vous permettra toujours de prendre rendez-vous chez votre médecin (on aurait presque tendance à oublier que ces appareils servent aussi à téléphoner).

 

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Que vous ayez prévu ou non d’attraper la grippe cet hiver, les scientifiques ont besoin de vous !

 

L’Institut de Santé Globale de la Faculté de médecine de l’Université de Genève lance un projet original qui permet à chacun d’entre nous de participer à la surveillance de la grippe. L’objectif est de connaître l’évolution de l’épidémie en récoltant des informations directement auprès de la population.

 

Un projet participatif

Chacun d’entre nous peut s’inscrire gratuitement et anonymement sur le site grippenet.ch :  Il lui sera ensuite demandé chaque semaine de répondre à un court questionnaire pour savoir s’il a souffert de symptômes qui pourraient s’apparenter à la grippe. Quelques secondes de votre temps une fois par semaine qui permettront aux scientifiques de mieux comprendre le fonctionnement et la transmission du virus !

 

L’ubérisation de la grippe

Il existe en réalité, depuis 1986 déjà, un système de surveillance de la grippe qui porte le nom de Sentinella. Ce système se base sur les déclarations hebdomadaires des affections grippales transmises par les médecins. L’originalité du projet GrippeNet est d’obtenir des informations de toute la population, y compris de ceux qui ne vont pas chez le médecin.  C’est l’ubérisation de la grippe, plus d’intermédiaires entre les malades et les scientifiques !

 

Un projet qui doit être soutenu

Chaque année, la grippe entraîne entre 112’000 et 275’000 consultations médicales en Suisse, avec une surmortalité observée chez les personnes âgées, et des surcoûts pour le système de soins estimé à 97 millions de francs.

Les informations récoltées par grippenet.ch constituent une précieuse source de données pour la recherche sur la transmission de la grippe, grâce notamment aux données démographiques et de localisation qui permettent d’identifier les facteurs et les lieux de démarrage de l’épidémie. L’espoir d’Antoine Flahault, le directeur de l’Institut de Santé Globale, est que ces informations permettent à l’avenir de mieux prévenir les dégâts qu’entraîne l’épidémie de grippe.

Ce système précurseur pourrait même dans le futur être étendu à la surveillance d’autres maladies, y compris des maladies émergentes, de façon plus sensible que les systèmes actuels, permettant ainsi une action plus précoce pour les contrôler.

Inscrivez-vous sur le site sur le site grippenet.ch (bouton “S’inscrire” en haut à droite de la page). Merci.

 

Doit-on continuer à publier sur les réseaux sociaux ?

 

Ok, la question est naïve.

La quantité d’informations que les géants de l’Internet accumulent sur nous est pourtant effrayante. Doit-on continuer à leur offrir nos données personnelles ?

Quelques chiffres pour planter le décor :

  • Max Schrems est un étudiant autrichien qui se bat contre Facebook pour le respect de la vie privée. Il a récupéré les données que Facebook gardait sur lui: 1222 pages, y compris des informations qu’il croyait avoir supprimées.
  • Judith Duportail est une journaliste parisienne qui a utilisé l’application de rencontre Tinder pendant 4 ans. Elle a demandé les données accumulées sur elle par l’entreprise américaine et a reçu près de 800 pages de détails sur sa vie : des likes Facebook aux photos Instagram, en passant par ses préférences, son âge, son éducation ainsi bien sûr que tous les messages échangés au cours de ces années.

Dans un article intitulé « Pourquoi la puissance des empires de la technologie inquiète » et publié dans votre journal préféré, on pouvait lire le texte suivant :

C’est un réseau social qui accapare plus de cinquante minutes par jour à chacun de ses 2 milliards d’utilisateurs. C’est un moteur de recherche qui répond à plus de 60’000 requêtes chaque seconde. C’est un site web qui ne vendait au début que des livres et qui désormais loue vingt Boeing 767. C’est une société fondée en 1975 qui fait encore aujourd’hui tourner plus d’un milliard d’ordinateurs avec ses systèmes. Et c’est enfin un vendeur de smartphones de luxe qui détient 261,5 milliards de dollars en cash. Facebook, Google, Amazon, Microsoft et Apple. 

Tous ces groupes pillent nos données et cela ne concerne pas que les GAFA (Google, Amazon, Facebook et Apple) mais toutes les plateformes : YouTube, Airbnb, Uber, Spotify et de nombreuses autres à l’image de WhatsApp qui annonçait sur son blog en juillet dernier ces chiffres impressionnants : 1,3 milliard d’internautes actifs chaque mois dans le monde et chaque jour, 55 milliards de messages, 4,5 milliards de photos et 1 milliard de vidéos envoyés depuis l’application.

Dois-je vous rappeler que WhatsApp, comme Instagram d’ailleurs, appartient à Facebook. Se cacherait-il sous la gueule d’ange de Mark Zuckerberg un diable numérique ?

Ces plateformes utilisent nos données pour nous proposer des publicités ciblées mais elles les vendent aussi à des tiers.  Facebook n’est plus un réseau social, Google n’est plus un moteur de recherche, ce sont devenus des agences de publicité.

Sur ces plateformes, nous ne sommes plus des utilisateurs mais des fournisseurs de données. Oui, il aurait fallu lire les conditions générales d’utilisation avec de cliquer sur « j’accepte » mais lorsque l’on sait qu’il faut 30 jours par an pour les lire, cela limite tout de suite notre enthousiasme.

Vous vous direz sans doute que les données accumulées sur vous ne permettent pas aux géants de l’Internet de savoir des choses intimes sur vous ? Dans un récent article de ce blog, je présentais une étude qui démontrait que l’analyse des photos postées sur Instagram permettait de déterminer si une personne était dépressive, avec plus de précision qu’un médecin. Simplement à partir de photos.

C’est dans ce cadre que le Conseil National du Numérique français vient de lancer une consultation sur « la confiance à l’ère des plateformes numériques ». Je vous invite à regarder cette vidéo (3 minutes 21).

 

 

Offrir nos données aux géants du Net, une question naïve ?

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