Sun Tzu : le Codex Strategia des Dirigeants en Vingt Citations Essentielles

Sun Tzu et les guerres médiévales
An imperial battle painting commemorating the campaign victories in the Northwestern region, 1862-1877, Qing dynasty, Guangxu

Vingt citations essentielles du Sun Tzu pour les dirigeants stratèges

      Profitons de ce court répit hivernal pour méditer autrement sur ces quelques citations suivantes.

  La puissance financière seule ne garanti pas le succès, car pour autant que certains espaces économiques peuvent se réduire drastiquement et conduire les protagonistes à user de la force et de moyens démesurés, ces derniers pourraient bien être symptomatiques d’un aveu d’échec par impréparation, mais aussi une bataille inappropriée engagée sous le coup de la colère et de l’orgueil.

 Dans la guerre, le nombre seul ne procure aucun avantage. N’avancez pas en vous reposant exclusivement sur la puissance militaire“.

  Au regard des adversités économiques, les préceptes suivants se transcrivent assez aisément en ressources financières et humaines ; innovations technologiques ; management et gouvernance ; marketing, communication et déploiement commercial. Il suffit d’y poser un œil critique et un certain bon sens.

I – La base de tout : Le renseignement et la cartographie des menaces

   Pour Sun Tzu, tout est dans la préparation, la coordination et la qualité des renseignements économiques recueillis : “Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles.“

 Percevoir le concurrent identifié comme un ou ‘seul‘ adversaire peut s‘avérer trompeur quand d‘aucuns agît en méconnaissance des facteurs clés que sont : la doctrine (le modèle économique) , le temps (l‘agenda des actions) , l’espace (le secteur d‘activité et ses acteurs) , le commandement (le management) , la discipline (la coordination et la préparation).

Que ce soit sur le plan des affaires, de la diplomatie ou de l’influence, il s’agît ici surtout de mieux savoir pour mieux agir…

Quelques citations :

  • « Un prince avisé et un brillant capitaine sortent toujours victorieux de leurs campagnes et se couvrent d’une gloire qui éclipse leurs rivaux grâce à leur capacité de prévision. Or la prévision ne vient ni des esprits ni des dieux ; elle n’est pas tirée de l’analogie avec le passé pas plus qu’elle n’est le fruit des conjectures. Elle provient uniquement des renseignements obtenus auprès de ceux qui connaissent la situation de l’adversaire . »

  • « Connais ton ennemi et connais-toi toi-même ; eussiez-vous cent guerres à soutenir, cent fois vous serez victorieux. »

  • « Tout le succès d’une opération réside dans sa préparation. »

  • « Qui connaît son ennemi comme il se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui se connaît mais ne connaît pas l’ennemi sera victorieux une fois sur deux. Que dire de ceux qui ne se connaissent pas plus que leurs ennemis ? »

  • « Connaissez l’ennemi et connaissez-vous vous-même ; en cent batailles vous ne courrez jamais aucun danger. »

  • « Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par tes défaites. »

  • « Sois subtil jusqu’à l’invisible; sois mystérieux jusqu’à l’inaudible; alors tu pourras maîtriser le destin de tes adversaires. »

  • « Une armée sans agents secrets est exactement comme un homme sans yeux ni oreilles. »

  • « Qui ignore les objectifs stratégiques des autres princes ne peut conclure d’alliance. »

  • « Impalpable et immatériel, l’expert ne laisse pas de trace ; mystérieux comme une divinité, il est inaudible. C’est ainsi qu’il met l’ennemi à sa merci. »

II – Préparation et Protection du cœur de sa citadelle

     La protection des entreprises consiste à préserver et sécuriser son patrimoine. Il s’agît ici non seulement de veiller à ses actifs matériels, mais surtout à identifier et comprendre l’ensemble de ses actifs immatériels dont la valeur financière ‘invisible’ représente jusqu’à 75 % de la richesse d’une entreprise.

     Selon les différentes interprétations comptables internationales, le capital immatériel – aussi appelé ‘actifs intangibles’ – représente l’ensemble des actifs identifiables qui participent à la « rentabilité présente et future » de l’entreprise. Leurs valeurs restent pourtant ‘hors bilan’.

Aussi et selon la définition la plus acceptée en matière financière, le capital immatériel se décompose en trois catégories :

Le Capital Humain : expérience, formation, gouvernance, management, relations interpersonnelles, motivation, etc.) ;

Le Capital Structurel : la culture de l’entreprise, la communication interne, la sécurité de son patrimoine informationnel, l’organisation (management), l’innovation/ inventions, brevets, marques, franchises, licences et contrats, inventions, formules, processus, dessins, modèles et savoir faire, copyrights et droits d’auteur.

Le Capital Relationnel , ou l’environnement d’affaires : les relations avec les actionnaires, les partenaires, les clients (fidélisation, ancienneté, solvabilité …), les fournisseurs (solvabilité, réputation, diversifications …), la société (réputation, influence, communication…).

La valeur globale d’une entreprise repose donc avant tout sur un savant dosage de ces différents types de ressources productives, mais aussi sur l’intelligence collective (émotionnelle) en place à les combiner, les développer et surtout les exploiter de manière opérationnelle.

Ainsi, comme on peut le voir, ce n’est pas nécessairement l’entreprise la plus riche en ressources qui l’emporte et qui dispose de la plus grande valeur…

Quelques citations :

  • « Lorsque le monde est en paix, un homme de bien garde son épée à son côté. »

  • « […] vaincre l’ennemi sans même se battre, voilà le fin du fin. »

  • « Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires dans cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans combattre. »

  • « Celui qui excelle à résoudre les difficultés le fait avant qu’elles ne surviennent. »

III – Diplomatie : de la communication à l’influence

     Dans l’ouvrage “L’influence, le noble art de l’intelligence économique” paru en 2012 sous les plumes averties d’Alain Juillet et Bruno Racouchot, l’influence passe principalement par deux formes de communications :

     « D’une part, une communication classique, ayant pour objet la diffusion de l’information vers des cibles extérieures, mais aussi en direction de ceux qui ont à la connaître en interne pour optimiser leurs actions. Envisagée sous l’angle sécurité, cette communication est aussi à visée pédagogique pour avertir des dangers potentiels, sensibiliser et apprendre à se protéger. »

Et d’autre part :

     « il y a la communication active et offensive sous la forme de l’influence. On va utiliser les informations recueillies pour déstabiliser l’adversaire ou le faire aller dans la direction où l’on souhaite qu’il aille. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour des esprits non-avertis, la communication est – et ce dès l’origine – consubstantielle à la démarche d’intelligence économique. Celle-ci, bien loin de s’enfermer dans une conception strictement sécuritaire, doit au contraire explorer les ressources offertes par la logique communicationnelle. Il est de son intérêt de le faire, sur un mode offensif, via la mise en œuvre de stratégies d’influence. »

Quelques citations :

  • « La grande science est de faire vouloir à autrui tout ce que vous voulez qu’il fasse, et de lui fournir, sans qu’il s’en aperçoive, tous les moyens de vous seconder. »

  • « Vous profiterez de la dissension qui surgit chez vos ennemis pour attirer les mécontents dans votre parti en ne leur ménageant ni les promesses, ni les dons, ni les récompenses. »

  • « Entretenez des liaisons secrètes avec ce qu’il y a de plus vicieux chez les ennemis ; servez-vous-en pour aller à vos fins, en leur joignant d’autres vicieux. »

  • « l’appât de la vengeance, celui des richesses ou des postes éminents que vous leur promettez, suffiront amplement pour les gagner. »

Les plus belles batailles sont toujours silencieuses, et leurs succès rarement tapageurs…

 

En bonus cette semaine au format Smartphone (sur Yumpu), le codex des cinquante préceptes stratégiques clefs pour tous dirigeants stratèges.

Sun Tzu - Maîtres et Dirigeants -Cinquante préceptes Clefs pour les Dirigeants

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Deux ouvrages de l’auteur pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques

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jerome gabriel - blog Le Temps - Sun Tzu - Intelligence et cultures stratégiques

Le Dirigeant en mode combat : l’Art d’anticiper face aux invisibles

Quels sont ces facteurs invisibles qui nous échappent ?

Sun Tzu Jérôme Gabriel Dirigeant Stratège

Crises économiques, disruptions sanitaires et technologiques, nouveaux acteurs et révolutions comportementales : Comment continuer d’avancer quand les événements économiques nous échappent des mains ?

  Ce nouvel article est un rappel synthétique d’un des facteurs fondamentaux derrière la notion d”anticipation ‘stratégique’; notion largement galvaudée et élimée par les vagues successives de modes sans lendemain et de tendances futiles – une autre forme de perturbateurs endocriniens – dont les ombres projetées ne servent qu’à détourner nos attentions et empêchent la clairvoyance et le décryptage des changements : il s’agit ici de dépasser le stade de la survie – refuser de n’être qu’un ‘existant’ – pour enfin retrouver ces ressources de vie qui nous animent et nous font avancer.

La règle absolue : quand il y a la foi, il y a la voie

Sans objectif, pas de stratégie de vie

  Réapprendre à réussir face aux incertitudes : ici, la bonne grille de lecture n’est pas seulement celle qui consiste à regarder le succès des autres, c’est aussi celle qui consiste à comprendre la nature de nos propres échecs. En stratégie pure, le modèle d’analyse occidental se présente donc sous deux angles distincts : analyser les succès sous le prisme de leurs forces ; soit sous celui de leurs faiblesses.

Le tout est souvent une question de point de vue ; de ces circonstances fluctuantes qui nous obligent à prendre une approche analytique plus ‘holistique’ si l’on veut véritablement comprendre pourquoi une entreprise – un projet de vie personnel – à aboutie ici et une autre à faillie là-bas… Car, réussir ou périr est souvent une affaire de conviction.

Pourtant en opposant systématiquement ces 2 concepts réducteurs de ‘force’ et de ‘faiblesse’, on perd de vue la plus importante notion philosophique dont les stratèges orientaux comme Sun Tzu sont adeptes : celle qui postule que la force des uns n’est souvent que la défaillance ou l’aveuglement des autres. En termes économiques, ce principe se traduit par l’exploitation du vide par un plein : apprendre à saisir les opportunités qui apparaissent ou savoir créer les conditions favorables pour exploiter ces ressources invisibles aux yeux des autres. Il en va de l’observation et de l’anticipation.

‘La Stratégie et l’anticipation’ : Késaco ?

Une autre intelligence pour la stratégie

STRATÉGIE, subst. fém.

[P. oppos. à tactique]

Ensemble d’actions coordonnées, d’opérations habiles,

de manœuvres en vue d’atteindre un but précis.

D’abord une définition : Du latin ‘strategia‘ qui définissait le gouvernement militaire d’une province romaine, le mot est emprunt du grecque « στρατηγι’α » ‘strategía’ dont l’utilisation initiale indiquait le « commandement d’une armée » où « l’aptitude à commander une armée, les qualités d’un général » et « manœuvre ou ruse de guerre » (art des stratèges). Plus récemment, au 19° siècle, le terme a été adapté à l’art militaire comme «la science des mouvements d’une armée éloignée d’une autre. » (Boiste)

Dans cette version militaire de la stratégie, tout est une affaire d’anticipation humaine et logistique en amont de la survenance d’un évènement menaçant.

Le dirigeant stratège face aux ‘invisibles’ : Le vrai capital immatériel c’est le ‘savoir’

Pour le monde économique, la notion de stratégie est l’ensemble des choix d’objectifs et de moyens qui orientent à moyen et long terme les activités d’une organisation, d’un groupe. Elle est souvent liée à la stratégie financière de l’ entreprise qui n’est pourtant qu’un aspect de sa stratégie globale; elle inclut les choix à moyen et long terme d’objectifs et de moyens économiques adéquats. Mais c‘est un fait : en matière économique, les paramètres à intégrer afin de bâtir une stratégie sont pour le moins intangibles : invisibles même, aux yeux des dirigeants.

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Capital immatériel : Plus de 60% de la valeur stratégique d’une entreprise est invisible selon les normes comptables internationales….

  Pour la plupart des entreprises occidentales en 2021, la case à cocher devrait être celle d’une stratégie d’investissement vers l’immatériel… Et avec elle, son cortège de ressources invisibles. Selon le cabinet Ernst & Young, à l’age de l’économie de la connaissance, plus de 63% de la valeur des firmes sont constitués de capital immatériel : des actifs stratégiques invisibles… La même étude relevait également qu’il y a à peine dix ans, la valeur de l’immatériel représentait déjà 3’500 milliards d’euros. Si environ les 2/3 des actifs invisibles des firmes ne figurent pas dans leurs états financiers, il est donc difficile d’évaluer la nature des ressources combinées favorisant ou non la croissance économique d’une entreprise.

Ceci explique pourquoi durant la dernière décennie, l’écart existant entre la capitalisation boursière des firmes cotées et la valeur comptable de leurs fonds propres a oscillé entre 400 et 500%. En 2008 déjà, l’OCDE avait déjà définit le capital immatériel parmi cinq composants principaux : les investissements en technologie, les investissements qualifiants, les études et organisation de marché, les logiciels et les systèmes d’information. Depuis, la liste a été augmentée par d’autres économistes qui y ont ajouté ; le capital humain, le capital structurel et le capital client (ou relationnel).

Le drill cognitif : Réapprendre à voir

Lors de précédents articles, la question de l’entreprise était présenté sous l’angle de l’entrepreneur lui-même. L‘entrepreneur se retrouve, en effet, souvent isolé mais s’il n’est jamais complètement solitaire ; il doit toujours composer avec des forces extérieures souvent inconnues. Là où certains voient des risques, l’entrepreneur stratège apprend à saisir ces opportunités invisibles aux yeux de ses contemporains.

arcana strategia

Mais le prix du risque en vaut-il l’aventure ?

Car entre aventure et mésaventure, la préparation seule ne suffit pas…

  Comme pour un Général en campagne, le dirigeant a pour priorité de connaître ses propres forces et faiblesses. Celles-ci sont fluctuantes et évoluent dans le temps en fonction du terrain économique sur lequel l’entreprise se déploie. Dans l’analyse des risques ceux-ci prennent en compte ces ‘invisibles’ et sont évalués de manière endogène par rapport à sa propre organisation interne – management ; gestion des flux humains et compétences – et exogène – le territoire économique et sa topographie concurrentielle.

  Les risques sont alors évalués en termes de ‘probabilités de survenance des menaces’ et leurs gravités en termes d’impacts. Ce sont ces grilles de lecture qui nous différencient les uns des autres dans le savoir identifier ces facteurs opportuns ou inopportuns à l’état embryonnaire qui nous conduiront soit vers des ressources d’abondance, soit nous condamnerons à l’indigence. Et si la peur n’efface pas les risques, seule la clairvoyance nous écartera de l’obscurantisme – et 2021 ne sera qu’une étape de plus dans cette exploration des invisibles pour nous réinventer, nous réadapter et surtout, repenser nos priorités existentielles avant que les algorithmes ne le fassent pour nous. Il faudra pour cela, une fois de plus, réapprendre à voir.

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Chapitrage – Index complet du blog : Sun Tzu parle aux Dirigeants Stratèges

Sun Tzu parle aux Dirigeants Stratèges 

CHAPITRAGE DU BLOG de Jérôme Gabriel

INDEX DES LIENS THÉMATIQUES

Vous trouverez ci-dessous l’ensemble des articles publiés

depuis 2018 par thématiques principales

Sun Tzu parle aux dirigeants stratèges - Journal Le Temps - Index thématique du Blog (#dirigeantstratege ; #intelligencestratégique ; #suntzuformations ; #gouvernancestratégique ; #sécuritééconomique ; #gestiondesrisques ; #arcanaimperii ; #suntzu)

Dernière mise à jour le 06.02.2021

 

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Mise en Avant du Blog sur Sun Tzu et la Stratégie

Introduction au Blog : “Sun Tzu parle aux dirigeants stratèges”

Avant-propos : la sagesse et la guerre économique

 

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INTRODUCTION AU BLOG

Transcrire l’Art de la Guerre de Sun Tzu dans le contexte économique actuel

Genèse : des Royaumes Combattants aux guerres économiques

 

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ESPACE SUN TZU – L’ART DE LA GUERRE

L’Art de la Guerre et les Forces de la Raison

Sun Tzu – L’Art de la Guerre intégral – Nouvelle édition 2019 pour le Journal Le Temps

Introduction : Sun Tzu – Maîtres et Dirigeants : Les forces de la raison

Chapitre I : Planification

Chapitre II : Le prix de l’engagement

Chapitre III : État stratège : Les politiques de conquête

Chapitre IV : Mesures et forces de l’invincibilité

Chapitre V : Les formes de la force

Chapitre VI : L’emploi des intangibles

Chapitre VII – Manœuvres : Les facteurs fondamentaux

Chapitre VIII : Les neuf variables d’ajustement

Chapitre IX : Règles d’occupation

Chapitre X : Espaces tactiques

Chapitre XI : Les neuf situations

Chapitre XII : Les cendres de la victoire

Chapitre XIII – Du renseignement : Devins et espions

Sun Tzu : Ressources essentielles de référence

 

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SUN TZU : CITATIONS MAJEURES

Sun Tzu – L’ Art de la Guerre : toutes les citations majeures – concepts et préceptes.

Bienveillance et Confiance : 30 Préceptes et Concepts Clefs du Sun Tzu pour un Management Apaisé

120 citations et références majeures de l‘Art de la guerre pour les entreprises – Recueil intégral

Sélection et décryptage de citations choisies de l’art de la guerre appliquées aux affaires

20 citations clés pour mieux comprendre l’intelligence Stratégique en affaire

L’Art de la gouvernance : 30 Citations de Sun Tzu pour les dirigeants de PME

 

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MANAGEMENT (GOUVERNANCE) STRATÉGIQUE – INTELLIGENCE POLITIQUE

Préceptes clefs d’Intelligence et de Gouvernance Stratégique, de Management de Crise et de Gestion des Risques.

Cellules stratégiques : l’Art de maîtriser la déception

Le Dirigeant en mode combat : l’Art d’anticiper face aux invisibles : Quels sont ces facteurs invisibles qui nous échappent ?

PME en mode ‘Combat’ : Ce que nos dirigeants doivent intégrer dans leur management pour 2021

Sun Tzu et l’Armée : Les Dix Commandements d’une Gouvernance de Crise (Opus 3-3)

Sun Tzu et le concept de ‘Territoire’ – Décryptage des sens cachés (Opus 2-3)

Sun Tzu et la Guerre – Décryptage des sens cachés (Opus 1-3)

Couvre-feu, pare-feu, contre-feu : quelle stratégie ?

L’Art du Brainstorming : quand rien ne va plus, pensez en brainstormer

Ni marketing, Ni stratégie : l’art de l’ignorance et le prix de la méprise sémantique

Une drôle de rentrée 2020 : Les Cinq facteurs clefs d’un management avisé

Couvre-feu, pare-feu, contre-feu : quelle stratégie ?

Bienveillance et Confiance : 30 Préceptes et Concepts Clefs pour un Management Apaisé

L’Art du Brainstorming : quand rien ne va plus, pensez en brainstormer

Ni marketing, Ni stratégie : l’art de l’ignorance et le prix de la méprise sémantique

Une drôle de rentrée 2020 : Les Cinq facteurs clefs d’un management avisé

Le Prince et le troisième Tengu

Paradoxa : les leçons politiques des archivistes du jour d’après

L’Art de la mutation – Une intelligence stratégique adaptative

Crise : le jour d’après – Crise, en chinois, se dit Wēijī – 危机 : il est composé des caractères ‘danger’ et ‘opportunité’.

 Alain Juillet : L’Art de la guerre économique  – Timeline de l’interview sur ‘ThinkerView’ (04.2018)

Un Dirigeant, un objectif : Mille stratégies invisibles

Précepte n° 1 : mieux savoir pour mieux comprendre – le prix de l’ignorance marketing

Précepte N° 2 : pouvoir et gouvernance

Précepte N° 3 : gouvernance et … “conformité” ?

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ARCANA IMPERII – Intelligences et Stratégies Politiques

Les Arcanes de l’Intelligence Politique : L’émergence des Raisons (les coulisses de l’Histoire Stratégique)

Arcana Imperii – Ouverture : “Dans l’hombre des âmes stratèges”

Arcana Imperii – Genèse – l’Odyssée de l’espèce : Du primate à la suprématie

Arcana Imperii – Opus 1 : Sur les pas du premier stratège – De la survie

Arcana Imperii – Opus 2 : Sur les pas du premier stratège – De l’invention : L’adaptation par la création

Arcana Imperii – Opus 3 : Sur les pas du premier stratège – De la Connaissance : Informer et Comprendre

 

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LIBRE TRIBUNE

Doris et le dragon chinois 龍 (article du 23.08.2018)

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SUN TZU ET LE PETIT PRINCE (De Wu) – Wu Zixu

Sun Tzu et le Petit Prince – Un Ordre dans le Désordre : l’abeille et la mouche

 

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Découvrir l’auteur et la collection stratégique Maîtres & Dirigeants

Deux ouvrages pour développer sa pensée et ses réflexes stratégiques 

Collection Maîtres et Dirigeants - Sun Tzu - Arcana Strategia

© 2020 – Arcana Strategia (arcanastrategia.com)

Sun Tzu et la Guerre – Décryptage des sens cachés (Opus 1-3)

la notion de ‘Guerre’ dans le Sun Tzu

Décrypter les sens cachés du Sun Tzu – un référentiel idéologique des concepts cachés essentiels de Gouvernance Stratégique : Guerre, Armée et Territoire.

Sun Tzu et la Guerre

La Guerre dans l’esprit des stratèges : la part perdue des Dieux

  Manager en stratège n’est pas une mince affaire quand l’acquisition des bases cognitives d’un sujet aussi vaste n’ont pas ou trop peu d’écoles de pensée scientifique. Il n’existe en effet aucune méthode structurée ni de ‘manuels’ du parfait chimiste en la matière… La raison en est simple : la stratégie est la seule matière appartenant au domaine des sciences humaines dont les pratiques philosophiques sont exclusivement soumis à la réalité de résultats quantifiables ; une sorte de puissant état d’esprit du règne vivant dont seuls les Humains sont dotés.

 La stratégie est ainsi une forme de pensée globale dont la pratique principale sert l’action et l’efficace dans la réalisation de ses ambitions. Un état d’esprit de conquête sur l’Ordre naturel : une quête permanente des Hommes dans leurs tentatives de maîtriser la matière par l’esprit ; quête immémoriale et perpétuelle du Spirituel et du Divin sur le Temporel.

 C’est en cela qu’il faut apprendre à dissocier ce à quoi le Sun Tzu s’apparente en tant que traité dévoué à l’art militaire de par sa dominante thématique. Pourtant, les apparences sont souvent trompeuses en matière de traduction et d’interprétation quand on trace, à partir d’une généralité perçue, une ligne de pensée cognitive qui, avec le temps, se transforme en doctrine acceptée ; car, au-delà des mots, cet ‘art de la guerre’ est avant tout un état d’esprit : un recueil philosophique de gouvernance éclairé très éloigné des lignes de pensée d’un traité martial ‘Clausewitzien’.

Les mots de l’esprit : La puissance idéologique du champ sémantique

 Depuis l’enfance, notre apprentissage et notre compréhension se fait le plus souvent de cette manière inconsciente à l’image que les mots évoquent à l’esprit ; aux nuances qui distinguent l’idée de ses analogues. Les mots sont avant tout des idées, formelles conceptuelles, concrètes ou abstraites que notre cerveau traite de manière singulière.‘Comprendre’ l’autre est un exercice complexe d’interprétation. Exercice d’attention qui demande au cerveau un effort à la fois logique et intuitif : un aller-retour chaotique de l’hémisphère gauche au droit ou le contraire… Les mots deviennent images, impressions et analogies ; se déforment et se recomposent au gré des capacités d’analyse de chacun mais aussi et surtout de sa propre culture personnelle.

 Le sens n’est donc pas dans les choses elles-mêmes. C’est notre façon d’organiser nos représentations et d’attribuer à chacune une place dans un système, qui fait correspondre des signes aux choses, et qui nous conduit à conférer à chacun de ces signes un sens particulier. Ainsi pour Claude Lévi-Strauss : « Par notre langage, nous avons ainsi ‘signifié’ l’univers. »

 On peut ainsi en déduire que contrairement aux dictionnaires actuels dont les mots sont traduits sous forme de ‘versions’, la pensée humaine procède de manière ‘notionnelle’ par juxtapositions et associations d’idées et de thèmes dans leurs nuances raisonnées, émotionnelles ou inconscientes.

 Conséquemment, personne ne perçoit le monde extérieur de la même manière car aucun cerveau ne possède la même grille logicielle ; d’où l’importance de traiter la langue traduite comme une transcription la plus souvent inconsciente d’idées conceptuelles aux multiples significations (polysémies), nuances et analogies. En prenant conscience que nous passons donc nos vies à ‘décrypter’ le monde par analogies d’idées abstraites, les lecteurs avertis et cultivés parviennent à effectuer cette synthèse qui lie rationnel et irrationnel, concret et abstrait, visible et invisible.

Zhanzheng - guerre en chinois
Zhanzheng – Guerre en Chinois (Décryptage)

De la pensée chinoise à l’idéologie derrière le terme de ‘Guerre’ dans le Sun Tzu

 Nous y voilà donc enfin…

 En Chine, chaque caractère est une idéographie : un dessin symbolique d’une interprétation abstraite soit d’une chose visible et matérielle, soit d’une action ou d’une intention particulière, soit d’un concept émotionnel abstrait. La lecture d’un classique chinois est donc un exercice d’interprétation – ‘interprétation’ qui, selon Paul Ricœur, consiste à reconstruire l’intention de l’auteur en même temps que la signification du texte lui-même. Afin d’intégrer les concepts liés à la grille de lecture du Sun Tzu, il faut avant tout élargir son champ sémantique aux nuances et analogies possibles selon les interprétations transcrites des différentes versions disponibles du Traité.

 L’exercice qui suit vous permettra ainsi de mieux décrypter le sens de l’Art de la Guerre de Sun Tzu dans ses nuances politiques et managériales contemporaines – exercice à la fois obscur et démystifiant.

La Guerre selon la Sun Tzu = L’Art du rééquilibrage arbitral

Sun Tzu et l'équilibre des forces

« quand l’ordre est un état des forces à l’équilibre, le désordre est celui qui engendre invariablement les guerres. »

 Philosophie : Les règles d’action régissant la pensée chinoise traditionnelle dans sa doctrine de guerre voudrait, selon certains sinologues, qu’elles se matérialisent non pour une ambitieuse expansion territoriale et la domination par l’anéantissement d’un adversaire, mais par l’assujettissement de ce dernier à un ordre supérieur : une action civilisatrice idéologique génératrice d’harmonie. Le maître de guerre est ainsi le parangon d’une action arbitrale par anticipation portée à l’annulation de conflits d’intérêts à l’état embryonnaire (politique et idéologique) ou dans sa capacité à déployer des moyens incapacitants contre un adversaire potentiellement menaçant (technologiquement et militairement).

 En cela, si le Sun Tzu est un traité militaire dans ses colonnes apparentes, il est avant tout un traité d’anticipation stratégique et politique. Sa génétique principale est celle du confucianisme en tant que philosophie globale de gouvernance. Il faut savoir que les écrits de l’époque dans leurs restitutions par les philosophes et les stratèges chinois sous forme de livres, traités ou manuels, étaient avant tout portés à la connaissance des Princes, dirigeants ou haut fonctionnaires ‘divins’ des Royaumes bellicistes de l’époque. Souverains ambitieux mais avisés, l’exercice du pouvoir ne pouvait se concevoir de manière pérenne par la seule force brute et l’engagement onéreux d’hommes et de matériels dans des guerres prolongées ; la guerre étant d’une certaine manière perçue comme un aveu d’échec par l’incapacité politique des états à anticiper les menaces et les empêcher. La guerre ne se pense donc pas en termes d’utilisation de la force brute mais bien en termes d’anticipation des conflits bien en amont de leurs survenances. L’art prospectif n’est pas qu’une science divine, il est avant tout celui de l’anticipation par le renseignement…

La notion de guerre dans le management stratégique : les cinq maux

 En matière économique, la guerre est systématiquement interprétée dans un contexte de concurrence commerciale : guerres pour exister, se préserver, se développer ou enfin pour dominer.

 Nombreux sont en effet, les ouvrages de cuisine managériale offrant des recettes préchauffées pour managers pressés : sortes de menus fast-food facilement assimilables, chic et choc mais par-dessus tout très ‘bankable’. Dans ces ouvrages, le plus souvent, la guerre économique et commerciale est une notion plus fréquemment utilisée pour décrire un état d’esprit plutôt qu’une réalité : guerre des prix par ci, guerre technologique par là, guerre économique pour les uns et guerre d’influence pour les autres. Beaucoup de bruit pour cacher nos misères existentielles et nos lacunes en matière de management stratégique…

 Mais qu’en est-il de l’adversité réelle – de cette ‘concurrence’ qui provoque ces guerres économiques ?

 Dans le Sun Tzu, entrer en guerre est symptomatique de déséquilibres liés à plusieurs maux d’ordre managériaux ; au nombre de cinq, ces principales infractions au code de la bonne gouvernance étant : l’impréparation par manque d’anticipation, la négligence, l’ignorance, l’aveuglement idéologique et le déni des réalités. Infractions d’ordre cognitif qui provoquent invariablement les désordres et axiomatiquement la défaite d’une entreprise. Car c’est bien l’anticipation sur la concurrence et l’empêchement des conflits d’intérêts à l’état embryonnaire qui prévient le risque de guerre économique.

« Éviter jusqu’à la plus petite faute implique une conquête sans errements d’un ennemi déjà défait. » .(Sun Tzu – Décryptage – Chapitre IV-3)

 Il est dit : Anciennement ceux qui étaient expérimentés dans l’art des combats savaient avant tout se rendre invincibles puis, attendaient que l’ennemi devienne vulnérable ; ils ne s’engageaient jamais non plus si l’occasion d’aller dans les guerres qu’ils prévoyaient ne leur était pas favorable et avantageuse. Ils avaient pour principe que l’on ne pouvait être vaincu que par sa propre faute, et qu’on n’était jamais victorieux que par la faute des ennemis, car ils savaient que la force des uns n’est basée que sur la faiblesse des autres.

 L’invincibilité dépend de nous ; elle se trouve dans le savoir et la maîtrise de ses propres capacités. C’est pourquoi Sun Tzu précise : Qui connaît son ennemi et se connaît, en cent combats ne sera point défait. Qui ne connaît pas son ennemi mais se connaît lui-même, égalise ses chances de victoires à celle de ses défaites. Qui ne connaît ni son ennemi ni lui-même sera toujours défait. (Sun Tzu – Décryptage – Chapitre III-9)

 Dans sa version du Sun Tzu, le Colonel Lucien Nachin paraphrase la maxime d’une manière plus managériale : « Si, en outre, vous savez ce que vous pouvez et ce que vous ne pouvez pas et ce dont sont capables ou non vos subordonnés, si vous livrez cent guerres, cent fois vous serez victorieux. Si vous ne savez que ce que vous pouvez vous-même, mais ignorez ce que peuvent vos subordonnés, une fois vous serez vainqueur et une fois vous serez vaincu. Mais si vous ne vous connaissez ni vous-même, ni vos subordonnés, autant de combats, autant de défaites. »

 C’est pourquoi, il est dit que les conditions du succès étant élaborées en amont de chaque bataille : les armées victorieuses gagnent avant d’aller au combat, alors que les armées défaites s’engagent à la guerre avant de gagner. (Sun Tzu – Décryptage – Chapitre I-11)

 Le meilleur savoir-faire n’est pas de gagner cent victoires en cent batailles, mais plutôt de vaincre l’ennemi sans croiser le fer : « Sans bataille, diminuer et empêcher l’armée ennemie, voilà l’excellence ! » La vraie guerre économique est donc bien celle que nous provoquons par nos dénis et notre aveuglement des réalités…

A méditer avec philosophie !

ps : Cet article est dédié à J-A M. et ses équipes pour le travail remarquable de résilience dont le groupe a su faire preuve en transformant la menace pandémique en de nouvelles opportunités économiques. Ils se reconnaîtront dans leurs victoires sur les cinq maux.

Prochains opus (2 & 3) : Décrypter les sens cachés des notions d’Armée et de Territoire dans le Sun Tzu (Un référentiel idéologique et herméneutique* des concepts cachés essentiels de Gouvernance Stratégique)

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Bienveillance et Confiance : 30 Préceptes et Concepts Clefs du Sun Tzu pour un Management Apaisé

Diriger & Gouverner : Entre ‘l’altérité’ et l’Art de la bienveillance

Sun Tzu - Diriger et Gouverner

     L‘entrepreneur est un être seul. Il ne l’est pas par nature mais il le devient malgré lui. L’isolement procède de son statut d’autorité naturelle sur ses ‘sujets’ salariés ; autorité demandée mais aussi commandée par la gouvernance de son entreprise. De toutes les difficultés, celle qui apparaît le plus fréquemment relève d’une absence ou d’un manque de confiance envers ses collaborateurs.

     Cet état de fait provient le plus souvent d’un sentiment contradictoire de la condition humaine opposant le plus souvent le besoins de partager ouvertement ses pensées et le réflexe inné de se préserver pour éviter des dissensions ou survivre. 

Reprendre confiance = déléguer = fédérer

#entreprises #pme #suisse #Sun Tzu

     Si on ne gère pas ses collaborateurs comme le ferait un général envers ses soldats, il n’empêche que certaines règles humaines protocolaires mais aussi et de nature ‘subtiles’, s’appliquent dans ses relations aux autres.

     Le plus souvent liées à la confiance envers autrui, ces règles de gouvernance ne sont que le produit d’une posture de fermeté mêlée de bienveillance. Ici, coexistent dans leurs complémentarités l’inflexibilité d’une doctrine (règlements internes et codes éthiques) et son adaptation aux changements législatifs ; la tenue d’un objectif commercial et sa révision face à des ruptures technologiques ou des manœuvres concurrentielles agressives ; préserver la défense de son territoire tout en déployant ses forces expéditionnaires à la conquête de nouveaux marchés.

    Ces changements ou ‘mutations’ économiques procèdent principalement des hommes eux-mêmes dans leur quête de survie et de sécurité économique. Dans l’adversité, la communauté [la cité] devient une deuxième famille véhiculant ses propres valeurs de justice, de droits et de devoirs.

      Le monde de l’entreprise est aussi une communauté : une Cité qui doit savoir fédérer ; motiver et protéger, avec ce liant universel et irremplaçable : la confiance.

La doctrine, l’équité, l’amour pour tous ceux qui sont nos subordonnés et, pour tous les hommes en général, la science des ressources, le courage et la valeur : telles sont les qualités qui doivent caractériser celui qui est revêtu de la dignité de Général.”

Sun Tzu

 En vous souhaitant une excellente lecture méditative, je vous propose de nous plonger dans les 30 citations et les commentaires les plus évocateurs du Sun Tzu – l’Art de la guerre – pour les entrepreneurs et les dirigeants.

  • Un général avisé prend toujours en compte, dans ses supputations, tant les avantages que les inconvénients d’une option. Il voit les profits et peut tenter des entreprises ; il ne néglige pas les risques et évite les désagréments.
  • […]N’agissez pas si vous ne voyez pas d’intérêt clair pour le pays. N’utilisez pas vos soldat si vous n’êtes pas sûr du succès. Ne combattez pas si vous n’êtes pas menacé. Un souverain n’ordonne pas à son général de lever une armée sous le coup de la colère; un général n’attaque pas parce qu’on lui a fait affront[…] un royaume détruit ne se relève pas de ses cendres et les morts ne reviennent pas à la vie.
  • Le plus important, est le peuple. Obtient sa confiance et son soutient et tu obtiendra tout ce que tu voudras.
  • Mei Yao Ch’en dit : Ce qui dépend de moi, je peux le faire ; ce qui dépend de l’ennemi n’est jamais assuré.
  • Un chef d’armée qualifié demande la victoire à la situation et non à ses subordonnés.
  • Lorsque les hommes se rassemblent constamment par petits groupes et se parlent à l’oreille, le général a perdu la confiance de son armée.
  • Ch’en Hao : “Lorsque les ordres du général ne sont pas stricts et que son comportement manque de dignité, les officiers sont turbulents.
  • […] le Duc Li Ching de Wei a dit : “Or, les qualités indispensables à un général sont avant tout la clairvoyance, l’art de faire régner l’harmonie au sein de son armée, une stratégie réfléchie doublée de plans à longue portée, le sens des saisons et la faculté de saisir les facteurs humains. Car un général inapte à évaluer ses possibilités ou à concevoir ce que sont la promptitude et la souplesse avancer, lorsque se présentera l’occasion d’attaquer, d’un pas trébuchant et hésitant, les yeux tournés avec anxiété d’abord à droite, puis à gauche, et il sera incapable de mettre sur pied un plan. S’il est crédule, il se fiera à des rapports indignes de foi, croyant tantôt ceci et tantôt cela. Aussi craintif qu’un renard dans le recul et dans l’avance, il laissera ses rangs s’éparpiller. En quoi cette façon d’agir diffère-t-elle de l’action de conduire des innocents dans l’eau bouillante ou dans le feu ? N’est-ce pas exactement la même chose que de mener des vaches et des moutons en pâture à des loups ou à des tigres ?””
  • Chang Yu : “Lorsque l’administration et les ordres manquent de fermeté, le moral des hommes est bas et les officiers enragent.”
  • Non moins remarquables semblent les recommandations d’aimer le soldat, de sentir l’âme des subordonnés, de se préparer à la guerre par l’étude et la réflexion, de connaître l’ennemi aussi bien, sinon mieux que ses propres forces, de ménager les populations vaincues comme de traiter humainement les prisonniers de guerre.
  • On dénombre cinq traits de caractère qui représentent un danger pour un général : s’il ne craint pas la mort, ils risque d’être tué ; s’il chérit trop la vie, il risque d’être capturé ; coléreux, il réagira aux insultes ; homme d’honneur, il craindra l’opprobre ; compatissant, il sera aisé de le tourmenter.
  • Un général se doit d’être impavide pour garder ses secrets, rigoureux pour faire observer l’ordre. Il lui incombe d’obstruer les yeux et les oreilles de ses hommes pour les tenir dans l’ignorance. Il modifie ses objectifs, bouleverse ses plans et nul ne le devine. Il déplace ses bivouacs, varie ses itinéraires et déjoue toute prévision.
  • Triompher au combat et être universellement proclamé “Expert” n’est pas le comble de l’habileté, car soulever un duvet d’automne ne demande pas beaucoup de force ; distinguer le soleil de la lune n’est pas une preuve de clairvoyance ; entendre un coup de tonnerre ne prouve pas qu’on a l’ouïe fine.
  • Être plusieurs années à observer ses ennemis, ou à faire la guerre, c’est ne point aimer le peuple, c’est être l’ennemi de son pays; toutes les dépenses, toutes les peines, tous les travaux et toutes les fatigues de plusieurs années n’aboutissent le plus souvent, pour les vainqueurs eux-mêmes, qu’à une journée de triomphe et de gloire, celle où ils ont vaincu. N’employer pour vaincre que la voie des sièges et des batailles, c’est ignorer également et les devoirs de souverain et ceux de général; c’est ne pas savoir gouverner; c’est ne pas savoir servir l’État.
  • Un habile général sait d’avance tout ce qu’il doit faire; tout autre que lui doit l’ignorer absolument. Telle était la pratique de ceux de nos anciens guerriers qui se sont le plus distingués dans l’art sublime du gouvernement.
  • Un général avisé s’emploie à vivre sur l’ennemi.
  • Quand le général n’a ni la fermeté ni la rigueur requises, que ses instructions manquent de clarté, il y aura désordre.
  • En tuer un pour en terrifier un millier.
  • Le général court cinq dangers: Téméraire, il risque d’être tué. Lâche, il risque d’être capturé. Coléreux, il risque de se laisser emporter. Chatouilleux sur l’honneur, il risque d’être humilié. Compatissant, il risque d’être tourmenté.
  • Si le général est généreux, mais incapable de diriger, bienveillant, mais incapable de rétablir l’ordre, ses soldats, tels des enfants gâtés, seront inutiles.
  • Toute campagne guerrière doit être réglée sur le semblant ; feignez le désordre, ne manquez jamais d’offrir un appât à l’ennemi pour le leurrer, simulez l’infériorité pour encourager son arrogance, sachez attiser son courroux pour mieux le plonger dans la confusion : sa convoitise le lancera sur vous pour s’y briser.
  • On se défend lorsqu’on dispose de moyens suffisants ; on attaque lorsqu’on dispose de moyens plus que suffisants.
  • Traitez bien les prisonniers, nourrissez-les comme vos propres soldats ; faites en sorte, s’il se peut, qu’ils se trouvent mieux chez vous qu’ils ne le seraient dans leur propre camp, ou dans le sein même de leur patrie. Ne les laissez jamais oisifs, tirez parti de leurs services avec les défiances convenables, et, pour le dire en deux mots, conduisez-vous à leur égard comme s’ils étaient des troupes qui se fussent enrôlées librement sous vos étendards. Voilà ce que j’appelle gagner une bataille et devenir plus fort.
  • Il faut conduire, en amont du combat, des manœuvres indirectes, dont le but est soit de préparer une situation favorable au combat, soit de vaincre sans même devoir combattre. Dans tous les cas, il ne faut frapper qu’une fois qu’on est sûr de vaincre, d’un seul coup, au point que l’adversaire ne pourra pas se relever.
  • Sachez le bon que produit la terre et vous profiterez de ses ressources; connaissez les routes et vous prendrez la bonne; par le calcul, sachez divisez exactement pour donner à chacun, en vivres et munitions, sans excès, ni trop peu. La balance vous apprendra à répartir la justice, les récompenses et les punitions. Enfin, rappelez-vous les victoires qui ont été remportées, les circonstances de la lutte et vous saurez ainsi l’usage qu’on en a fait, les avantages qu’elles ont procurés ou les préjudices qu’elles ont causés aux vainqueurs eux-mêmes.
  • Le premier [danger] est une trop grande ardeur à affronter la mort; ardeur téméraire qu’on honore souvent des beaux noms de courage, d’intrépidité et de valeur, mais qui, au fond, ne mérite guère que celui de lâcheté.
  • Si un général est pusillanime, il n’aura pas les sentiments d’honneur qui conviennent à une personne de son rang, il manquera du talent essentiel de donner de l’ardeur aux troupes ; il ralentira leur courage dans le temps qu’il faudrait le ranimer ; il ne saura ni les instruire ni les dresser à propos ; il ne croira jamais devoir compter sur les lumières, la valeur et l’habileté des officiers qui lui sont soumis, les officiers eux-mêmes ne sauront à quoi s’en tenir ; il fera faire mille fausses démarches à ses troupes, qu’il voudra disposer tantôt d’une façon et tantôt d’une autre, sans suivre aucun système, sans aucune méthode ; il hésitera sur tout, il ne se décidera sur rien, partout il ne verra que des sujets de crainte ; et alors le désordre, et un désordre général, régnera dans son armée
  • Un Souverain ne peut pas lever une armée sous le coup de l’exaspération ni un général se battre sous le coup du ressentiment. Car, s’il est possible à un homme irrité de recouvrer la sérénité et à un homme ulcéré de se sentir satisfait de nouveau, un Etat qui a été anéanti ne peut être rétabli, ni les morts rendus à la vie.
  • Savoir faire sortir le courage et l’intrépidité de la poltronnerie et de la pusillanimité, c’est être héros soi-même, c’est être plus qu’un héros, c’est être au dessus des intrépides.
  • Lorsque ses troupes sont désordonnées, le général n’a pas de prestige.
  • N’employer pour vaincre que sièges et batailles, c’est ignorer également les devoirs du Souverain et ceux du général ; c’est ne pas savoir gouverner ; c’est ne pas savoir servir l’État ; c’est ne pas savoir combattre. Aussi, lorsque la guerre est résolue, que les troupes étant formées sont sur le point d’entreprendre, ne dédaignez pas d’employer la ruse.
  • ce qui est au-dessus du bon est souvent pire que le mauvais.

 

Pour aller plus loin en ces temps d’incertitude

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A méditer avec discernement…

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Le Prince et le troisième Tengu

Sun Tzu Jérôme Gabriel Blog Dirigeant Stratège

 

  Peut-être les avez-vous croisés sur ces chemins boisés au cœur de ces forêts denses et sombres qui caractérisent certaines régions montagneuses. C’est dans ces mondes clairs obscurs que les arbres convoitent depuis la nuit des temps que se trouvent les Tengu.

Les Tengu

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David Thatcher – Katsui Koubou – Japanese Samurai Armour Studio

  Esprits aussi maléfiques que bienveillants des mythes bouddhistes, ils ne peuvent pas tomber en enfer – lieu inexistant dans cette religion -, et étant donné leurs mauvaises actions de leur vivant, ils ne peuvent accéder au nirvana. Fantômes de prêtres, de nonnes, d’hommes et de femmes ordinaires, ils sont les damnés de ce purgatoire – errants éternels dans ce royaume des ombres.

De leurs vies peu vertueuses, ils sont devenus Tengu par leur vanité et leur arrogance, leur malveillance et leur ignorance, le déni ou la cupidité.

  Emprisonnés d’entre ces deux mondes – redevenus esprits -, certains apprennent les pouvoirs des démons perturbateurs – de ceux qui agissent dans les détails pour saboter les plans ; d’autres, plus puissants et cultivés, possèdent la maîtrise des forces de la nature et provoquent les grands malheurs et les catastrophes. Il est dit de ces derniers, qu’ils tombent avec le bruit de tonnerre et apporte les fléaux et les guerres.

De ces deux premiers démons, il en existe pourtant une troisième sorte De tous, il est le plus redoutable. Sage et Démon à la fois, il est le grand Tengu : le Daitengu.

 

Le Prince et le Daitengu

  Gouverner est un art difficile mais les élus célestes ont droit à consulter le Daitengu quand les oracles peinent à comprendre les signes divinatoires. Cette nuit-là, accompagné de ses Prétoriens, le Prince de Wu quitte le Palais et son royaume au son du martèlement des fers de ses meilleurs chevaux. Affaibli et isolé, contraint par les événements qui pourraient conduire la Nation au péril, ses meilleurs alliés retournés et leurs armées aux frontières, il se débat mentalement entre l’envie de fuir ou lutter, faillir ou assaillir.

  Après une chevauchée de plusieurs heures, le petit groupe parvient à la lisière des forêts du nord que les superstitions locales ont désignées forêts des enfers car nul ne les traverse indemnes et la plupart n’en reviennent jamais. À l’approche des lieux, les hommes sont saisis par une indéfinissable crainte mêlée d’angoisse. Parvenus à l’entrée du sentier, les chevaux se cabrent et refusent d’avancer plus avant. Interdite aux hommes en arme, Le Prince contemple le sentier tortueux qui s’étire dans les ténèbres et sait qu’une fois encore il sera seul face au destin. Rien ne lui inspire confiance, mais il n’a plus d’autres espoirs. Peut-être que ce soir, au milieu des ténèbres une lueur lui sera propice.

 Le cercle des jugesSun Tzu Jérôme Gabriel Blog Dirigeant Stratège

  Au centre de cette forêt se trouve un immense espace circulaire qu’aucun arbre n’a jamais conquis. Sorte de Forum encerclé d’un mur végétal au milieu duquel se trouve un rocher de la taille d’un promontoire. Afin de préparer le Prince, les oracles lui ont transmis les prières de circonstance afin d’appeler les esprits dans les meilleurs augures et se préparer à ce qui ressemble déjà à un tribunal.

  Après plusieurs minutes d’invocations, transit de froid et de peur, des lueurs argentées apparaissent d’entre les arbres. Sans bruit, les esprits prennent leurs formes caractéristiques et se rapprochent par détachements effrayants du centre de la trouée.

Sun Tzu Jérôme Gabriel Blog Dirigeant StratègeLe Prince n’a plus de souffle, son cœur martèle sa poitrine par saccades incontrôlables et ses dernières énergies vitales semblent le quitter. Il tente une dernière inspiration et tombe inanimé sur le flanc du rocher. Alors que le détachement de Tengu à becs d’oiseaux se saisissent de son corps évanoui, le grand Tengu – le Daitengu – sonde son âme tourmentée.

Le lendemain…

  La nuit passée, le Prince sera retrouvé par un détachement de sa garde le lendemain matin à la lisière de la forêt. Réveillé par les secousses et les voix de ses hommes, le Prince gémit puis réveillé, réalisant sa situation, esquisse un étrange sourire. Tel un revenant des abysses après avoir surmonté sa dernière épreuve, il contemple ses derniers compagnons et leur dit : Je connais enfin le secret du grand Tengu. Dans les souvenirs de ses rêves, il revoit la tête d’un aigle lui adresser la parole.

Le troisième Tengu

  Le Prince se remémore alors le réquisitoire du grand Tengu :

  Les deux premiers esprits maléfiques incarnent la longue pérégrination de l’espèce humaine dans son Histoire chaotique. Pensant progresser dans le temps, les Hommes se parent d’artifices toujours plus sophistiqués et illusoires pour se divertir laissant les deux premiers esprits frapper toujours plus fort avec toujours moins d’efforts.Sun Tzu Jérôme Gabriel Blog Dirigeant Stratège

Le premier Tengu se cache dans les détails. Il se nourrit de votre ignorance et de votre incompétence. De l’égoïsme de vos sophistiques politiciennes, il profite de chacune de vos contradictions pour renforcer les divisions et déstabiliser les nations.

Le deuxième Tengu se nourrit de votre négligence et du déni d’arrogance. Il agit dans les moments propices pour mettre à terre vos plus beaux ‘progrès’ construits par la vanité de ceux qui croient maîtriser la nature ; maître du Ciel et de la Terre, il agite les terres et les volcans, augmente les mers et assèche les rivières, propage les souffles malsains des grandes pandémies.

Et moi, dit enfin le Daïtengu, je suis le plus dangereux de tous et pourtant je ne détruis rien et je ne mens jamais. Contrairement aux deux premiers, je crée toutes les conditions favorables à vos bonheurs artificiels et vos replis égoïstes, car ni les machines ni leurs concepteurs n’ont jamais renforcé les esprits des Hommes.

Mon Art suprême ? Votre amnésie.

Favoriser l’œuvre des deux premiers Tengu en vous ménageant un paradis artificiel grâce à votre plus grande défaillance : votre défaut de mémoire collective.

Et vous cher Prince, où se trouve votre école de la mémoire ?

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Arcana Imperii “Dans l’ombre des âmes stratèges” – La série-blog stratégique du journal Le Temps – Ouverture

 

#arcanaimperii #stratégie #intelligencestratégique #intelliigencepolitique

Ouverture

Dans l’ombre des Âmes Stratèges

Les arcanes de la Gouvernance Stratégique

     Si ‘Sun Tzu’ était un fin tacticien militaire et à sa manière l’un des plus fins stratèges opérationnels reconnus de son temps, son statut de Général ne lui permettait pas, ou trop peu, d’accéder aux secrets d’état dont il n’était qu’une extension brutale, un outil martial au service de ‘la politique par d’autres moyens’.

     La série proposée ici est avant tout une sélection exclusive, un recueil de pensées puissantes, de citations et aphorismes philosophiques immémoriaux ou intemporels dont la justesse marquera les explorateurs du genre humain, philosophes politiques, dirigeants avertis et esprits stratèges les plus aiguisés.

     Structurée en plusieurs thématiques sous la forme d’Opus, cette symphonie philosophique est une ode à l’humanité dans ses lumières les plus vives et ses ombres les plus sombres.

Plus on s’approche de la lumière, plus on se connait plein d’ombres

Christian Bobin – La plus que vive – 1996

     Âmes stratèges, ce recueil vous est dédié.

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