Notes liminaires aux 13 chapitres
Voici dans sa version ‘blog’, pour le journal LE TEMPS, les 13 chapitres de l’œuvre de Sun Tzu – L’Art de la guerre -, publiés sous la forme la plus complète possible et dans leur intégralité sur la base des meilleures traductions et interprétations mondiales sur le sujet en conformité avec les lois internationales sur le Copyright mais surtout, dans le respect intégral des précédentes versions et de leurs auteurs.
孫子兵法
Rappels historiques : Principes intemporels et universels
Le monde chinois dit ‘antique’ ou ‘classique’, établi à partir du 5° siècle avant notre ère connaît à cette époque une transition progressive passant d’une société dite ‘archaïque’ – ritualisée et composée par de nombreuses petites principautés -, à un état centralisé sous la gouvernance d’un seul souverain ‘céleste’ (Un sous le ciel).
Pendant trois siècles, six états majeurs ne cesseront de s’affronter afin d’établir une première dynastie qui sera celle des Qin en 206 avant notre ère. Cette époque, appelée celle des Royaumes combattants est similaire aux guerres féodales qui ont ensanglanté l’Europe durant le Moyen Âge. Avec la transformation des sociétés nobles et la professionnalisation des milices villageoises en hommes de guerre ‘soldés’ (soldats), la guerre devient indépendante de ceux qui la décident ; extension du domaine politique de domination, mais aussi pièce de ‘force’ dans la balance diplomatique entre états.
Les croyances ancestrales, les forces mystiques et les présages emprunts d’un ésotérisme aléatoire vont peu à peu laisser la place à une rationalité crue et comptabilisable. Les prières et les augures ne suffisent plus à la victoire. Le monde féodal basculera naturellement d’un état élémentaire de chefferies locales autoproclamées à la construction graduelle de micro-états conquérants et avides.
Les ‘forces’ et la raison : de l’émergence de la pensée stratégique
La nature ‘décisive’ de chaque force en jeux sur un échiquier toujours plus vaste par les projections et les conquêtes de domination rendra inévitable l’élaboration de stratégies et de calculs toujours plus complexes.
En devenant plus politique et en cela plus ‘Yin’ (féminin), voire ‘félin’, le pouvoir en place devra dorénavant composer avec des forces rationnelles plus complexes et invisibles : celles de la ruse et de la manipulation sur la vaillance brute, de la diplomatie et du renseignement sur celles des armes.
La nature des ‘forces’ engagées changent alors inévitablement de nature et forgent une autre raison, celle de l’État stratège. La ‘science’ de la gouvernance à grande échelle doit garantir les victoires et l’expansion des territoires.
Le traité de Sun Tzu repose donc sur ce constat tel un art transversal intégrant un ensemble organisé de composants psychologiques et scientifiques dont le Prince doit apprendre à se servir pour vaincre par domination ‘sans ensanglanter’ la lame ni sacrifier inutilement ses ressources.
Extension du domaine de la préservation et de la domination, la stratégie devient un facteur technique et humain nécessaire à la préparation de toutes politiques d’expansion ambitieuse.
Note éditoriale – Versions et interprétations
La transcription choisie pour la reproduction et l’interprétation des textes est celle de l’École Française d’Extrême Orient (EFEO) ou la Wade-Giles – Le pinyin, élaboré dans les années 50 en Chine populaire, n’étant pas représentatif des prononciations courantes en occident.
Les différentes versions de l’art de la guerre de Sun Tzu sont pour la plupart d’entre elles des extractions sommaires de la version d’origine. Ceci s’explique par le fait que le style et le ’phrasé’ des intellectuels chinois à l’ère antique est fréquemment répétitif, voire ‘elliptique’ selon les sinologues ; en y ajoutant qu’aucun lien substantiel n’existe à cette époque avec l’occident et que le le chinois classique ne possède aucune ponctuation.
Les expressions en partie ‘absconses’ peuvent néanmoins être décryptées de manière pragmatique selon le contexte et le sens général des traités. Si généralement, l’on prête difficilement des idées contemporaines à un texte de plus de deux mille cinq cents ans, alors celles retranscrites par Sun Tzu possèdent une remarquable modernité à l’épreuve du temps. Des annotations d’orientation permettront de mieux s’imprégner de certaines expressions abstraites ou de substantifs prêtant à l’ambiguïté.
Liens actifs pour chaque chapitre
第一章 – Chapitre 1 – 始計 Planification
第二章 – Chapitre 2 – 作戰 Le prix de l’engagement
第三章 – Chapitre 3 – 謀攻 Etat stratège : les politiques de conquête
第四章 – Chapitre 4 – 軍形 Mesures et forces de l’invincibilité
第五章 – Chapitre 5 – 兵勢 Les formes de la force
第六章 – Chapitre 6 - 虛實 L’emploi des intangibles
第七章 – Chapitre 7 – 軍爭 Manœuvres : Les facteurs fondamentaux
第八章 – Chapitre 8 –九變 Les neuf variables d’ajustement
第九章 – Chapitre 9 – 行軍 Règles d’occupation
第十章 – Chapitre 10 – 地形 Espaces tactiques
第十一章 – Chapitre 11 – 九地 Les neuf situations
第十二章 – Chapitre 12 – 火攻 Les cendres de la victoire
第十三章 – Chapitre 13 -用間 Du renseignement : Devins et espions
結論 – Conclusions adaptées – Maîtres et Dirigeants : ‘les forces de la raison’. (prochainement en ligne)
En vous remerciant pour vos contributions.
Excellente lecture à tous.
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