Innovation, diversité, parité: le renouveau des blogs du «Temps»

En mars 2017, j’ai récupéré l’administration des blogs du «Temps». Une communauté composée de 89% d’hommes et de seulement 11% de femmes, avec une majorité d’économistes, de politiciens, d’avocats. Bref, une communauté qualitative mais peu dynamique et représentative de notre société.

La transformation de la plateforme

Nous avons décidé de relancer cet espace avec une nouvelle stratégie. Tout d’abord en cessant nos partenariats avec des blogueurs inactifs ou aux propos inadaptés à un blog. Surtout, nous voulions lancer une campagne de recrutement de profils nouveaux et peu médiatisés. Notre idée: faire émerger de nouvelles voix en Suisse romande, particulièrement à propos de sujets trop peu présents dans les colonnes des médias, le nôtre compris.

Cette campagne est toujours active et nous permet de repérer et recruter des talents à haut potentiel: d’une blogueuse «zéro déchet» à une triathlète, en passant par un professeur de macroéconomie, un chroniqueur de littérature sportive, une jeune femme quittant tout pour partir au Sri Lanka, une vétérinaire, un professeur d’anglais, un SDF, un passionné de haute horlogerie et même une personne qui a décidé de mettre fin à ses jours. Un blog qui a fait polémique en France, alors que le suicide assisté est toléré en Suisse.

Ces thématiques sont des niches: elles sont peu traitées par les médias généralistes alors qu’elles intéressent pourtant un grand nombre de lecteurs.

Objectif parité

Nous nous sommes par ailleurs immédiatement engagés à atteindre la parité. Pour cela, nous avons détecté puis contacté près de 250 expertes femmes de Suisse romande. De 89% d’hommes et seulement 11% de femmes en 2016, nous sommes arrivés à un équilibre presque parfait en juin 2019: 47% de femmes et 53% d’hommes. Cela n’a pas été simple car le nombre de femmes renonçant à bloguer, ne se sentant pas assez «expertes», est bien supérieur qu’au sein de la population masculine. En moyenne, nous avons essuyé trois-quatre fois plus de refus.

Mais l’essentiel est là. Depuis janvier 2019 nous fluctuons entre une parité parfaite et quasi parfaite, ce qui démontre qu’atteindre cet objectif est tout à fait possible.

 

Autre fait intéressant: la durée moyenne des sessions. Sur nos blogs, elle dépasse les 4 minutes (données Google Analytics). Un score très élevé qui démontre la qualité de nos blogueurs et l’intérêt pour leurs écrits.

Une philosophie positive

Notre philosophie est simple, elle consiste à construire une relation «gagnant-gagnant-gagnant»: nous bénéficions, au «Temps»,  de contenus qualitatifs; le blogueur obtient une grande visibilité (sur notre page d’accueil, via nos réseaux sociaux, par l’indexation sur les moteurs de recherche liés au nom de domaine Letemps.ch); le lecteur a accès à un contenu original, complémentaire de celui de nos journalistes. 

Nous aimons aussi les belles histoires. Nous avons été ravis de voir notre blogueuse spécialisée en série télé se voir proposer une chronique à la RTS. Ou une autre remporter le Prix Nicolas Bouvier du Club suisse de la presse, saluant la qualité de ses publications.

Nos journalistes sont de plus en plus nombreux à intégrer les contributions de blogueurs qui se voient ainsi régulièrement publiés dans le journal. Dernier exemple en date: un test de la carte de crédit Revolut repris dans nos pages Economie.

Lorsqu’on nous recrutons un blogueur, nous le formons et lui transmettons un guide complet d’aide à la rédaction que nous avons réalisé. Nous lui demandons aussi, et c’est important, de se faire plaisir lorsqu’il écrit, et de ne le faire que lorsqu’il en éprouve le besoin: cela se ressentira forcément sur ses publications.

Une liste sélective, une communauté exclusive

Tout le monde ne peut pas écrire dans «Le Temps» et nous tenons à être totalement convaincus avant d’accueillir un nouveau contributeur. Nous recrutons les blogueurs nous-mêmes, en faisant notamment des recherches actives dans des universités, sur les réseaux sociaux, dans les médias locaux.

Aujourd’hui, nous comptons 185 blogueurs. C’est peu par rapport à de nombreux médias. Mais pour nous, c’est la meilleure façon de fonctionner: avec une communauté à taille réduite, nous sommes en contact permanent avec elle, pouvons lui répondre qualitativement et nous assurer que tous les membres sont actifs. 

Nous ne recrutons des blogueurs que si d’autres nous quittent, ce qui crée une certaine exclusivité à faire partie de la plateforme.

Les règles sont d’ailleurs connues dès le départ: les blogueurs inactifs depuis trois mois disparaissent de la page d’accueil, les blogueurs inactifs depuis six mois sont relancés par mes soins. Sans nouvelle, nous fermons leur blog. Oui, cela peut paraître sévère. Pourtant, cette démarche est positive car elle motive les blogueurs à proposer du contenu qualitatif à notre lectorat. Elle permet aussi de donner une chance à de nouveaux talents, qui restent sur une liste d’attente en espérant que des places se libèrent afin de rejoindre la communauté. Cela participe à conserver une communauté dynamique, qualitative et réduite. 

Améliorer ensemble notre plateforme

Tous les ans, nous réunissons nos blogueurs pour faire un état des lieux de notre plateforme. Notre démarche est participative: nous lançons toujours un brainstorming général pour que chacun nous donne ses idées pour nous améliorer.

Les nombreuses idées reçues nous permettent de progresser. Cette année, nous avons amélioré la page d’accueil des blogs, et ouvert une newsletter pour chaque contributeur. En deux ans, nous avons traité et développé plus de 40 propositions émanant de la communauté.

La monétisation est là

Il n’y a aucune publicité sur l’ensemble de la plateforme. Ces espaces sont par ailleurs gratuits et consultables librement, par tout le monde. Et pourtant, ce canal est devenu une véritable source de revenus pour notre média. 

Comment faisons-nous? Développer une communauté qualitative a attiré des organisations qui nous font régulièrement part de leur intérêt à ouvrir un espace chez nous.  Nous acceptons certains projets, à condition que ceux-ci soient conformes à notre charte: les contenus ne doivent avoir aucune vocation publicitaire, toute communication à caractère religieux ou politique est exclue, nous conservons un droit de veto, nous indiquons toujours aux lecteurs qu’un blog est sponsorisé, par souci de transparence.

Les blogs ne sont pas morts

Il y a plusieurs années, des analystes prédisaient la fin des blogs. Certains médias ont même décidé de fermer définitivement leur plateforme. Au «Temps», cet espace continue pourtant de se développer et représente aujourd’hui presque 6% de l’audience globale du site.

En apportant des points de vue pluralistes, en traitant des informations qui n’auraient jamais été traitées par nous, journalistes, en suscitant le débat et la discussion, oui, les blogueurs ont un rôle essentiel à jouer pour construire à nos côtés le journalisme de demain.

Cédric Garrofé

Journaliste pour «Le Temps», après un passage de 5 ans à développer les réseaux sociaux à 20 Minutes France (2011-2016), je m'efforce à développer le pole social du média (réseaux sociaux, blogs, événements). Je suis depuis juin 2019 plus spécifiquement chargé de développer les événements et les blogs du groupe Ringier Axel Springer en Suisse romande (Le Temps / PME / L’illustré / Gault Millau/ TV8).

63 réponses à “Innovation, diversité, parité: le renouveau des blogs du «Temps»

  1. Bravo ! La qualité des blogs du Temps s’est en effet grandement améliorée. Après m’en être quelque peu éloigné, me voilà de retour. Merci aux bloggeuses et bloggeurs et au Temps !

  2. C’est vrai que plusieurs experts ont donné -il y a quelques années- les blogs pour mort… mais la diversité et la qualité ont sauvé ceux-ci…regardez medium.com par exemple….

    1. Bonjour,

      Merci du message et pour la qualité et la régularité de tes posts (https://blogs.letemps.ch/xavier-comtesse/)! Oui justement, c’est pour ça que nous sommes convaincu que cette stratégie est bonne. Il faut justement proposer une plateforme avec des personnalités expertes dans différents domaines (comme toi sur la santé numérique ou l’IA par exemple), et ne pas hésiter à mettre en avant des jeunes talents. Pour cela, je lis souvent les magazines universitaires. Par exemple l’uniscope, le magazine du campus de l’UNIL. Je me renseigne aussi sur les thèses réalisées par les étudiants. Nous disposons en Suisse romande d’un vivier très important et surtout très qualitatif. Et je suis tout à fait d’accord, Medium est une très belle réussite !

      Cédric,

  3. Cet article me conforte et m’encourage, si cela était nécessaire, à faire encore plus et encore mieux pour la communauté 😉

  4. C’est bien, mais pas un mot sur les commentairess, ce qui me parait pourtant une des mamelles de lisibilité de vos blogs.
    Là, on peut par contre souligner le déficit aïgu de commentatrices.
    Ca sera sans doute pour un prochain sujet 🙂

    1. Bonjour,

      Concernant les commentaires, la règle est assez simple: les blogueurs modèrent eux-mêmes les messages. C’est aux blogueurs de gérer les réactions. D’ailleurs les blogueurs ont des politiques souvent très différents sur notre plateforme. Certains adorent répondre aux commentaires les plus piquants, d’autres sont beaucoup plus réfractaires à cela.

      Après, au niveau des commentaires, on a assisté avec l’émergence des réseaux sociaux il y a quelques années à un transfert des conversations vers ces espaces. Mais je trouve qu’ils se maintiennent bien sur nos blogs. D’ailleurs, nous réfléchissons à ouvrir des espaces de dialogue sur certaines de nos articles.

      Merci pour ton intérêt sur nos blogs,

      Cédric,

  5. Merci au Temps pour son accueil. C’est un vrai plaisir de cultiver ma passion au gré de mes envies depuis bientôt 4 ans. Parfois je m’interroge pour savoir si je pourrais continuer mais curieusement l’inspiration ne tarit pas. Je suis sans doute poussé par l’ampleur et la complexité de mon sujet, toujours en évolution, le vent de la liberté qui m’est laissée et le désir d’être au rendez-vous de mes lecteurs. Je pense que la « formule » blog a un bel avenir dans le contexte exposé par Cédric car non seulement elle permet de s’enrichir en s’efforçant d’exprimer clairement son message pour les autres mais aussi pour soi-même, mais encore elle est la base d’échanges passionnants avec des personnes qu’on n’aurait pas imaginé rencontrer autrement, grâce à la porte grande ouverte par Le Temps sur une multitude d’univers différents !

    1. Bonjour Pierre,

      Merci beaucoup pour le commentaire. A vrai dire, je suis aussi moi même surpris qu’il soit possible de parler de Mars et de l’exploration spatiale quasiment toutes les semaines. Ce que tu réalises est bluffant, et c’est prouvé par ta millionième visite sur ton blog (https://blogs.letemps.ch/pierre-brisson/). D’ailleurs j’en ai parlé aujourd’hui, on va voir ce qu’on peut faire pour marquer le coup! Merci de ton implication!

      Cédric,

  6. Deux petites questions:

    1 – Je croyais que vos bloggeurs publiaient à titre personnel, sans directives éditoriales, ni rémunération. Pouvez-vous le confirmer?

    2 – Est-il exact, comme j’ai pu le lire dans un commentaire,, qu’Axel-Springer aurait été racheté par un groupe américain et, dans l’affirmative, lequel?

    1. Bonjour,

      Merci de votre message.

      1 – Oui absolument, il n’y a aucune validation de leurs écrits. Nous leur faisons vraiment confiance, ils pourront eux-mêmes confirmer. Dès qu’un article est publié, il est propulsé automatiquement sur notre page d’accueil. Ce fonctionnement peut surprendre mais nous n’avons jamais eu de problème: nous procédons à une sélection très rigoureuse des blogueurs. Après, évidemment, si l’un des blogueurs postait du contenu diffamatoire par exemple, nous réagirions.

      2 – Il n’y aucune rémunération: c’est cette relation «gagnant-gagnant-gagnant» que j’évoque dans l’article. Nous offrons une visibilité très importante (tous les articles sont tweetés, mis sur la première page de notre site, repris parfois dans le journal papier, posté sur la home des blogs), les blogueurs proposent du contenu qualitatif, et les lecteurs ont accès à du contenu qualitatif gratuitement, sans publicité. C’est positif pour tout le monde 🙂

      Cédric,

      1. Merci pour votre réponse (petit détail, la seconde complète en fait la première, sans répondre à ma seconde question concernant le rachat du groupe Ringier-Axel Springer par un consortium américain).

        Votre stratégie est en effet intelligente et efficace: 185 bloggeuses et bloggeurs pour (corrigez-moi si je me trompe) quelques 80 membres de la rédaction, tous hautement qualifiés – le plus souvent détenteurs d’un titre universitaire et, sans exception, bénévoles – fait rarissime, sinon unique dans la branche -, assurent la lisibilité du journal. Sans eux et ses excellents journalistes, le “Temps” aurait sans doute déjà mis la clé sous le paillasson, car je n’aurais pas perdu une minute à le lire.

        Faut-il en déduire que le bénévolat, d’autant plus méritoire qu’il est dû à des contributeurs hors pair – est le seul remède à la presse de caniveau et, pour “Le Temps”, sa condition de survie dans la crise actuelle de la branche? Que serait ce journal sans eux?

        Vous dites rechercher et vouloir favoriser les nouveaux talents hors de l’écran-radar des media traditionnels. Imaginons alors la petite fiction suivante: un obscur étudiant, frais diplômé de la prestigieuse Ideopolis Academy, Manuel Comte, frappe à votre porte, vous dit qu’il veut devenir journaliste et vous propose de publier sa thèse de doctorat sous forme de feuilleton. Son titre: “La subsomption des concepts mathématiques à priori dans l’unité subjective transcendentale d’aperception”.

        Que lui répondez_vous? “Oh, non, on vient d’acheter une nouvelle rotative” ou “On ne publie plus les thèses, de nos jours. Surtout pas en feuilleton”. Ou encore: “Adressez-vous à “20 Minutes”. Ou – pourquoi pas? – “Votre sujet, plutôt chiant, non? Vous n’auriez -pas quelque chose de plus alléchant pour nos lecteurs? Je ne sais pas, moi – un sujet comme “La trottineuse du Sri Lanka”, “Sac au dos et ventre à terre”, “La couturière de la Toile” ou encore “Moi, Suzette, infirmière, violée vingt fois”?

        Vous lui montrez gentiment la sortie, tout en lui glissant enfin à l’oreille: “Pas de place vacante à la rédaction. En revanche, nous avons bien un poste d’aide-tourneur à repourvoir à l’imprimerie…” “Mais je veux devenir journaliste, pas imprimeur!”, proteste le quémandeur, auquel vous répondez: “Excellente initiation au métier, l’imprimerie. Balzac a été imprimeur. Croyez-moi, pour vous c’est une chance qui ne s’offrira peut-être pas deux fois. Surtout par les temps qui courent…”

        (Au lecteur d’imaginer la suite).

        Ceci dit, vous n’avez toujours pas répondu à ma seconde question: Ringier-Axel Springer a-t-il été racheté par un groupe américain, oui ou non?

        1. – Sur l’entrée au capital de KKR d’Axel Springer? Nous avons rédigé un article à ce sujet: https://www.letemps.ch/economie/fonds-americain-kkr-entre-capital-daxel-springer – Cela ne change absolument rien pour nous. Nous avons été toujours totalement libres dans notre fonctionnement. Par ailleurs, nous sommes liés à une
          jointventure fondée en 2010: Ringier-Axel Springer.

          – Concernant le bénévolat, pour «Le Temps» nous avons toujours fonctionné ainsi. Nous mettons à disposition notre visibilité et une plateforme sans publicité. Nous formons les blogueurs, les suivons et aidons. Tout cela gratuitement. En échange, ils proposent du contenu qualitatif sur notre plateforme. Je n’ai pas connaissance d’un seul blogueur ayant demandé une rémunération. Ce n’est pas leur objectif. Ils recherchent à s’associer avec notre média pour sa visibilité et crédibilité.

          – Un étudiant qui aurait une thématique de blog «ultra-pompeuse» pour le commun des mortels? On le prend sans nul doute, s’il est motivé et a un projet solide (régularité, qualité de ses écrits). Nous ne recrutons jamais en fonction de l’audience. Et nous ne le ferons jamais. Nous sommes focalisés sur une seule chose: la qualité. Je vais vous donner un seul exemple: on a contacté l’année dernière une scientifique qui étudie les relations des chauves-souris avec leurs parasites. Un sujet totalement atypique mais qui a toute sa place sur notre plateforme! Elle n’a pas donné suite mais nous ne désespérons pas d’attirer de tels profils. Nous en avons d’ailleurs beaucoup dans notre communauté.

          – Sincèrement, recruter en fonction de l’audience serait contraire à toute cette stratégie. L’une des premières règles est de rester toujours en phase avec la ligne éditoriale de son média. «Le Temps» propose des contenus sérieux et qualitatifs. Notre lectorat nous suit pour cela, et nous ne devons surtout pas changer. A mon échelle, cela concerne les événements et les blogs qui doivent correspondre à l’ADN du «Temps» et donc, être toujours très qualitatifs.

          1. Merci encore pour votre réponse et pardonnez le ton quelque peu provocateur, voire impertinent de mes questions. Mais, lecteur du “Temps” et de ses illustres ancêtres, “La Gazette de Lausanne” et le “Journal de Genève”, dont j’ai même été le correspondant “stringer” aux Etats-Unis, au milieu des années soixante, ancien journaliste moi-même, j’ai un peu trop vécu les aléas du métier pour ne pas prendre toute déclaration d’intention, aussi louable soit-elle, pour argent comptant.

            Ceci dit, je vous garde toute ma confiance et souhaite longue vie et bonne chance aux bloggeurs et blogueuses, ainsi qu’aux confrères, consoeurs et néanmoins ami(e)s journalistes du “Temps”.

  7. Merci pour ces précisions quant aux blogs du Temps. C’est une section que je suis assidument.

    Serait-il possible d’avoir plus d’informations quant aux commentaires laissés par les internautes ? Nous savons que l’auteur de chaque blog dispose de la liberté de publier ou non des commentaires (Mme Laure Käser l’a suffisamment rabâché pour qu’on ne puisse l’ignorer). Mais que fixe le code de conduite comme règle en la matière ? Par ailleurs, est-ce que le Temps peut interférer dans le processus (publication d’un commentaire refusé, respectivement suppression d’un commentaire publié), cas échéant le fait-il ? A quelle fréquence ? J’ai remarqué par exemple récemment un commentaire de “Dominic” publié sur le blog de Monsieur Adrian (qui était ma foi tout à fait pertinent même si désagréable à lire pour son auteur) qui a disparu depuis.

    Je trouve qu’il serait intéressant que les commentaires dont la publication a été refusée soient simplement mentionnés comme tels (pour être clair, les faire apparaître sans en dévoiler le contenu).

    Je me permets encore une remarque relatifs aux commentaires sur l’application Android : lorsqu’un commentaire répond à un autre, la réponse est décalée par rapport au message précédent. Si l’échange se poursuit (réponse 4 à une réponse 3 à une réponse 2 à une réponse 1 à un commentaire), ce décalage empêche la lecture de la dernière réponse car la zone de texte devient si étroite que chaque mot est scindé sur plusieurs lignes. Je proposerais de réduire fortement la taille du décalage source du problème.

    S’agissant du choix des blogueurs, vous nous expliquez chercher vous-mêmes les candidats. Est-ce à dire que l’offre de détenir un blog auprès du Temps émane toujours des collaborateurs du Temps, ou est-ce que certaines et certains vous demande de leur accorder un espace d’expression ?

    Et je finis par vous remercier de maintenir et de faire vivre ces blogs.

    1. Bonjour,

      Merci pour votre message.

      – Lorsque nous ouvrons un espace, nous signalons au blogueur que c’est à lui de gérer les commentaires. Il peut soit fermer totalement les commentaires (nous le déconseillons fortement, et de mémoire aucun blogueur ne le fait sur notre plateforme), soit opter pour une absence de modération (nous le déconseillons fortement aussi pour éviter les dérives), soit opter pour une modération a posteriori (les commentaires peuvent être supprimés par le blogueur après publication des commentaires), soit opter pour une modération a priori (les contributions sont systématiquement contrôlées avant leur affichage).

      Notre conseil: avoir une politique de modération ouverte et répondre intelligemment (et donc efficacement) aux commentaires. Si un commentaire est refusé, un bon positionnement serait de répondre en privé à l’internaute en lui expliquant pourquoi.

      Après, chaque blogueur est libre de mener la politique qu’il souhaite car nous voulons que celui-ci s’approprie vraiment son espace. Nous n’intervenons jamais dans le processus de modération d’un blog. Par contre, nous pourrions le faire en cas de commentaires par exemple diffamatoires, xénophobes, homophobes et qui auraient été laissés en ligne par un blogueur. Mais ce sont vraiment des cas extrêmes, cela n’est jamais arrivé.

      – C’est une idée intéressante pour les commentaires, je vais le rajouter à notre liste de tâches pour 2019 et 2020. Si c’est possible, nous le ferons.

      – Concernant l’application Android, je signale ce cas dès demain à notre équipe technique. Je n’avais pas connaissance d’un tel problème. Nous allons tester cela et voir pour le corriger.

      – Concernant le recrutement des blogueurs, il faut que je vous détaille un peu plus l’histoire de la communauté. Lorsque j’ai récupéré la plateforme des blogs, nous avons tout d’abord fait face à un problème de parité. Nous nous sommes penchés principalement à trouver des expertes pour rétablir un vrai équilibre (les médias doivent et peuvent vraiment mieux faire sur ce point). L’autre priorité était de diversifier les profils des blogueurs et de recruter sur des niches (lorsque je travaillais à 20 Minutes France, j’avais remarqué qu’un blog sur les échecs était toujours dans le top 3 des plus consultés. Il n’était pourtant jamais mis en avant. Ce blogueur était passionné par la thématique et disposait d’une réelle communauté fidèle). Après 1 an, la communauté s’est beaucoup développée. Nous avons demandé à tous nos blogueurs de suggérer des noms pour nous rejoindre. Nous avons reçu une quarantaine de propositions, ce qui nous a permis de recruter de nouvelles personnes. Aujourd’hui, nous recevons régulièrement des candidatures spontanées: les dossiers sont analysés tous les 6 mois, en décembre et en juin. Actuellement nous n’avons plus de places disponibles, mais en décembre 2019 d’autres blogueurs devraient nous rejoindre. Des départs et des arrivés, c’est important pour faire vivre cette communauté. Donc pour le recrutement, c’est un mélange de plusieurs choses: scouting de talents, parrainages et candidatures spontanées.

      Deux belle histoires pour finir.

      Une étudiante, Marion, voulait rejoindre notre communauté, nous avons accepte sa candidature. Nous avons beaucoup aimé ses publications, et lui avons proposé de rejoindre notre rédaction. Elle est donc aujourd’hui journaliste stagiaire pour plusieurs mois et apprend le métier. Son blog: https://blogs.letemps.ch/marion-marchetti/ – Ses articles comme journaliste stagiaire: https://www.letemps.ch/search?keywords=marion+marchetti&section=All&sort_by=search_api_relevance&sort_order=DESC.

      Et une autre belle histoire, celle de Myriam Duc. C’est en allant acheter une paire de chaussures de running que cette personne, alors vendeuse, nous a signalé son goût pour l’écriture, pour “Le Temps”, et son projet de tout quitter pour aller au Sri Lanka en stop. Nous lui avons proposé d’ouvrir un blog pour qu’elle raconte son projet, qu’elle a depuis réalisé: https://blogs.letemps.ch/myriam-duc/. Son premier article a été dans le top 3 des plus lus en 2019 (plus de 60.000 visites). Un documentaire et un livre vont bientôt sortir pour raconter son histoire.

      Merci!

      Cédric,

    1. Bonjour,

      Merci beaucoup pour votre commentaire! C’est plaisant d’en recevoir tant depuis hier. Merci de vos encouragements, nous essayons d’être toujours transparents dans toutes nos démarches, ce qui explique cet article. Merci!

      Cédric,

  8. Fidèle lecteur du journal LeTemps, et de ses prédécesseurs, pour la qualité des articles et maintenant aussi pour ces blogs variés rédigés par des personnes de qualité et enrichissantes. Je suis particulièrement certains blogueurs selon mes centres d’interêts, mais parfois je me laisse tenter par un sujet et ne le regrette pas. La richesse du blog c’est aussi la variété des commentaires induits.
    En fonction des sujets, je me demande si une tentative de synthèse des commentaires par le blogueur ou vos journalistes aurait elle une justification. Si oui, un telle option à t elle été discutée ou envisagée par la rédaction.
    Je souhaite aussi longue vie aux blogs du temps et bien évidemment à ses blogueurs.

    1. Bonjour,

      Merci! Concernant les synthèses de commentaires c’est un point qui pourrait être abordé par les blogueurs eux-mêmes. Nous essayons de communiquer sur le fait que cette zone est essentielle: il nous semble normal par exemple de répondre aux lecteurs, sachant que celui-ci aura pris le temps de lire un article et d’écrire une réaction. Mais plus précisément sur les synthèses, n’hésitez pas à proposer au blogueur directement, si vous en avez un en tête. On pourrait aussi imaginer des sortes de questions/réponses entre les blogueurs et leur lectorat. Nous travaillons notamment à resserrer les liens entre les blogueurs et les lecteurs, c’est notamment pour cela qu’on a ouvert la possibilité de s’abonner par email à ses blogs favoris. Je note la remarque dans notre carnet de bord pour améliorer la plateforme.
      Une possibilité serait aussi de créer un espace pour mieux présenter ces blogueurs. Une sorte d’interview pour mieux les connaître. C’est une option à laquelle nous avons déjà pensé. Merci!

      Cédric,

  9. Bonjour,
    Je rebondis sur la modération des commentaires. C’est fortement agaçant que certains blogueurs laissent passer que des commentaires qui leur sont proches idéologiquement … ou ceux de notre “cher” expatrié en Uruguay pour faire semblant de publier des critiques (caricaturales dans son cas).

    Serait-il possible de les inviter expressément à indiquer leur style de modération ? (a priori, a posteriori, etc) afin que l’on sache si cela vaut la peine de perdre 1 heure pour argumenter, puis s’apercevoir que notre commentaire – en tout point conforme à la charte – ne sera jamais publié car l’auteur.e ne souhaite pas d’opinion construite dissonante sur “son espace”. J’essaie de m’intéresser aux opinions qui me sont opposées et je me retrouve parfois devant un mépris ahurissant (ne pas publier est du mépris, non?).

    Je trouve par ailleurs vraiment humainement dommage de profiter de la vitrine du Temps pour publier des opinions et refuser celles de centre-droit (je comprends la modération des udc). Je pense tout particulièrement à la directrice d’Amnesty suisse qui dénonce les censures dans le monde mais ne laisse quasiment jamais de commentaires construits critiques.

    Et les blogueurs ont accès à quelles données sur leurs visiteurs ? (adresse ip, géolocalisation, …?) 🙂

    Nb: vous seriez sympas d’inviter quelques radicaux/libéraux de plus à bloguer… et pas seulement pour faire de la pub à leur étude d’avocats.

    1. Bonjour,

      Comme nous l’avons précisé, ce sont les blogueurs eux-mêmes qui décident. Le mieux est d’écrire au blogueur concerné pour comprendre son fonctionnement, il vous répondra en précisant son type de modération. Mais généralement, les blogueurs sont ouverts aux commentaires, même ceux allant à l’encontre de leurs opinions.

      Les blogueurs ont accès à l’adresse IP des commentateurs, de fait il est possible d’estimer (vraiment très grossièrement) une géolocalisation.

      Merci de votre message.

      Cédric,

      1. “Mais généralement, les blogueurs sont ouverts aux commentaires,”

        Et vous vous basez sur quoi pour l’affirmer aussi péremptoirement ?
        De mon expérience…, c’est vrai, les blogueurs qui sont là depuis quelques années sont très ouverts (car ils se sont lancés à une époque où le débat d’idées était important).
        Mais, pour ceux que vous avez invités récemment, c’est autre chose… vraiment autre chose.

        Ne serait-il pas possible d’introduire techniquement un message pour indiquer publiquement que le blogueur a censuré un commentaire (ou qu’un commentaire est en attente de modération; par exemple la case du commentaire vide avec le message “censuré” ou si vous préférez “modéré”).

        Sincèrement, je l’ai déjà dit dimanche, je me suis lassé des blogs du Temps car c’est devenu invivable… vos derniers invités mettent des jours pour regarder les commentaires (en attente de modération), puis c’est totalement arbitraire. Certains prennent le temps de censurer ceux qui ne leur sont pas proches idéologiquement, d’autres n’ont pas le temps et modèrent au pifomètre et enfin d’autres ne se donnent même pas la peine de regarder les commentaires en attente (du moins, c’est l’impression qu’ils donnent). Et oui, en termes d’interactivité, vos choix des derniers mois est franchement discutable.

        Et comment sommes-nous censés écrire au blogueur personnellement ? il n’y a pas de formulaire de contact et, généralement, ils ne laissent pas leur e-mail… et vous pensez vraiment que je vais attendre deux jour/semaines/mois pour qu’une personne me réponde, pour m’entendre dire qu’il respecte la charte du Temps ? enfin “en principe” 🙂 … puis avoir encore de l’intérêt à me replonger dans un article que j’aurai déjà lu et le commenter ? Le commentaire, c’est comme un achat de légumes frais au jardin, c’est spontané.

        Et si les blogeurs méprisent leurs commentaires, je ne vois pas d’intérêt à les lire…
        Or si vous perdez vos commentateurs, votre belle statistique sur le temps de lecture moyen va baisser drastiquement (car c’est nous qui l’augmentons en peaufinant notre argumentation pendant des minutes/heures).

        1. C’est le cas: la plupart des blogueurs acceptent les commentaires, nous échangeons régulièrement avec eux, et avons accès, si nous le souhaitons, à leur tableau de bord. Après, à nouveau, c’est à eux de gérer la modération et d’instaurer la politique de leur choix. Nous les conseillons volontiers – et nous conseillons, comme nous l’avons signalé, une politique de modération ouverte. Mais ils sont derniers décisionnaires, c’est leur espace.

          Les blogueurs qui le souhaitent peuvent laisser leur email dans leur biographie. Certains optent pour afficher leur compte twitter ou facebook. Vous pouvez saisir leurs prénoms et noms dans un moteur de recherche, vous trouverez souvent leurs sites ou réseaux sociaux, de quoi les contacter très facilement.

          «Si les bloggueurs méprisent leurs commentaires, je ne vois pas d’intérêt à les lire»: Justement, c’est ce que nous précisons à tous les blogueurs, qu’il est important de répondre aux commentaires. Après, c’est à eux de gérer cet espace. Nous ne ferons jamais de la modération des commentaires un motif de sélection de nos blogueurs. Pour nous, la qualité des écrits priment.

          Concernant une fonctionnalité indiquant à un commentateur que son commentaire n’a pas été validé, je l’ai bien noté. C’est une fonctionnalité intéressante. Si c’est possible, nous le ferons.

          1. Oui, ce me semblerait très bien que:
            – Ayant posté un commentaire, on reçoive copie à notre mail (ce qui se fait d’habitude)
            – Le commentaire devient automatiquement mentionné par ordre chrono
            * en attente de validation et/publié ou
            * commentaire non publié

            Il apparait parfois des commentaires antérieurs, mais publiés apparemment à posteriori.
            Bien sûr tout ça n’est pas d’une grande complication technique, mais pourrait rebuter certains blogueurs ayant l’impression de perdre en transparence et en indépendance, mais on peut toujours rêver :))))))

            Il me semble intuitivement que vos blogs sont un grand outil pour la pérennité de votre média et qu’il vaudrait la peine d’y consacrer une attention particulière, ce dont on n’a pas toujours le sentiment, même si vous-même, vous donnez toute la peine possible.
            Merci et je m’arrêterai là, pour aujourd’hui du moins.

          2. Merci.
            Je ne vais pas surenchérir :), mais je vous assure qu’il y a un sérieux problème de modération sur les blogs du Temps. Oui, pas tous, et les plus populaires sont certainement ceux qui modèrent de la manière la plus transparente (statistiquement, votre sentiment est donc certainement corroboré par des chiffres).

            Mais je ne pense pas être le seul à être triste par rapport à la politique de modération instaurée par certains …. Je vous assure que c’est frustrant de croire pouvoir dialoguer de manière constructive avec une personne dont l’opinion vous intéresse et vous rendre compte qu’elle n’a soit pas le temps soit pas envie de perdre du temps à vous (me) lire…

            La solution est, pour moi, de signaler de manière transparente les commentaires censurés (et pas seulement à celui qui l’a rédigé, mais de manière vraiment transparente à l’égard de tous). 🙂

            J’en ai fini. Merci de m’avoir permis de dire ce que j’avais à écrire… et de pouvoir quitter cet espace le coeur soulagé.

  10. Tellement juste, tellement bien, tellement fort.

    Merci pour la confiance témoignée et le partage de cette aventure depuis sa naissance.

    l’Observatoire des polices

    1. Merci Frédéric! Pour ton message et pour la qualité de ton blog (https://blogs.letemps.ch/frederic-maillard/) qui porte un regard frais et sans langue de bois sur les pratiques professionnelles dans la police. Il correspond d’ailleurs parfaitement à ce que nous détaillons dans l’article et notre volonté d’ouvrir des espaces à des experts qui évoquent des sujets peu médiatisés.

      Cédric,

  11. J’ai beaucoup de gratitude d’avoir été accueilli sur cette plateforme. Au-delà de la transmission d’un métier que j’aime profondément et qui reste assez “secret”, elle m’a permis de découvrir une passion pour l’écriture, ainsi qu’un réseau d’autres passionnés dont j’apprécie souvent la lecture 🙂

    1. Je ressens le même sentiment de gratitude et pour moi aussi, la passion de l’écriture a été THE révélation de l’été 2019. Big Up Cédric!

  12. Un tout grand merci Cédric pour l’énorme boulot de suivi mais surtout pour la vision que tu défends à travers les blogs du Temps.

    C’est avec plaisir et honneur que je participe à cette communauté avec qui je partage tant:-)

  13. J’ai réfléchi aussi à la liberté de l’auteur du blog de publier ou non un commentaire. Lorsque j’ai commencé à participer aux blogs, j’ai fait l’expérience, comme d’autres, du commentaire effacé, et me suis étonné d’apprendre que la modération n’était pas exercée par une personne qui n’est ni auteur, ni commentateur, et ne pouvant de ce fait avoir le recul nécessaire permettant de faire la part entre liberté d’opinion et propos inappropriés visant à faire du tort. Puis j’ai compris que chaque blogeur ou blogeuse avait un souhait propre en publiant ses articles, en rapport de sa personnalité, et qu’il ne fallait pas le confondre avec le pur journaliste qui a « un travail ». Disons que le blogueur (qui n’est pas rémunéré) est un journaliste bénévole qui s’offre une satisfaction en réussissant à partager ou confronter des opinions sur ce qui l’intéresse, susciter un débat même en y participant pas, ou simplement présenter une courte histoire qui apporte de la vie. Ce blogueur a tout de même un gros travail quand il reçoit soixante commentaires ou plus ! Et pour ceux et celles qui veulent se soucier de la liberté d’expression des commentateurs, leur amour-propre peut être parfois ou souvent égratigné, mais également peuvent être sensibles aux échanges peu respectueux entre participants. Certains ne se formalisent pas, la mise à l’écart est rapide. D’autres se trouvent devant un cas de conscience et prennent la peine d’écrire un mail, C’est un travail ! Ainsi je dirais qu’entre les deux extrêmes du blogueur qui se donne de la peine et l’autre pas, il y a la motivation de publier qui fait la différence. Le blogueur ou la blogueuse qui milite incessamment colle ses affiches, l’espace des commentaires ne l’intéresse que dans la mesure où l’écho amplifie son action. Dans ce cas je suis d’avis que le blog est détourné dans le but de bénéficier d’une tribune, je le déplore.

    La modération est donc effectuée de manière très variable d’un auteur à l’autre, et je pense que finalement il faut l’accepter, un modérateur indépendant transformerait l’heureuse jungle en jardin public. Alors je choisis pour illustration le cas de mon commentaire effacé dans le blog de M. Gilles Adrian, relevé par M. Commentateur Amateur. C’est un cas extrême, d’un autre genre que le blogueur qui milite et efface ce qui ne lui plaît pas. Le SDF en rupture qui en veut à toute la société a le même comportement dans le journal. Comment lui demander d’être autrement dans le blog ? Il ferait demi-tour, parce qu’il n’est pas un journaliste SDF bridé par des devoirs, mais un SDF « journaliste » aussi libre que le directeur du Temps, avec le souci des finances en moins.

    M. Commentateur Amateur cite également Mme Laure Kaeser qui a « suffisamment rabâché son droit à la liberté de publier ou non les commentaires ». Je souhaite donner mon sentiment, parce que j’ai trouvé dans le journal une blogueuse atypique qui n’efface pas en rapport des opinions qui ne rejoindrait pas les siennes, loin de là ! C’est une personne qui vise l’idéal d’un monde heureux, qui ne juge jamais personne, et veut aider à la paix. Elle a bien effacé quelques-uns de mes commentaires, mais pas ma personne. On ne lui reprochera donc pas d’insister un peu trop sur son droit de ne pas publier, elle n’en use pas pour défendre son ego, mais pour que les participants de son blog restent sages en classe (je blague).

    Pour conclure je désire répondre à M. Cédric Garoffé, qui estime qu’il n’y a jamais eu de « cas extrêmes » de propos laissés en ligne par un blogueur. Dans le blog de M. Daniel Mange : « Madame la Marquise, en route pour Berne ! », j’ai trouvé ce commentaire : « Une manière très drôle de rapporter les malheurs de nos CFF. Il serait plus facile de poser une barrière anti-suicide qui évitera que des directeurs de cette compagnie se jettent par dépit sous les trains ». J’ai répondu : « Environ trois personnes par semaine se suicident sur la voie de chemin de fer en Suisse. Cela fait donc suffisamment de personnes, parmi les amis ou la famille, qui tomberont sur votre commentaire pour l’apprécier dans le contexte qu’elles vivent. Je quitte ce blog qui sent mauvais, je vous salue Monsieur Mange ». Ma réponse a été effacée, puis l’auteur m’a écrit un mail : « Nous traitons dans le présent blog de l’état de la ligne Lausanne-Berne, et non des accidents de personnes ». J’en ai donc conclu que le commentaire humoristique sur les suicidés était dans le sujet, mais que celui qui ne rit pas est prié de s’en aller parce qu’il sort du sujet…

    Le cas que je cite ne rejoint peut-être pas « l’extrême » dans la graduation que vous posez, mais vous voyez, c’est bien là un état d’esprit opposé à l’idéal de Mme Laure Kaeser que je cite plus haut. Merci de vous faire un avis sur la marge flottante entre ces deux extrêmes, en rapport de l’image que vous souhaitez donner à votre journal.  

    1. Bonjour Dominique,

      Merci pour ce long message.

      Oui, les blogueurs n’ont pas du tout la même approche des commentaires, ce qui explique la différence de modération entre les blogs.

      Concernant le blog de Gilles, il est aidé par deux personnes, et il souhaite surtout se focaliser sur ses écrits, moins sur les échanges. Nous comprenons votre frustration, de ne pas pouvoir échanger vraiment avec lui. Après de notre côté, et même si nous préférons – nous l’avons souligné plusieurs fois – que les blogueurs répondent aux commentaires, nous respectons son choix. Cela s’explique aussi par son parcours de vie, qu’il détaille de manière sincère sur son très intéressant blog.

      Concernant les propos extrêmes, je parlais de diffamation, xénophobie, homophobie, insultes etc. La communauté reste finalement assez sage (tant du côté des blogueurs que des commentateurs). Et selon moi, c’est franchement c’est mieux ainsi 🙂

      Cédric,

      1. Bonjour Cédric,

        Merci d’avoir pris le temps de lire ce long message pour y répondre.

        Je ne déplore nullement un manque de communication entre blogueurs et commentateurs, mon premier commentaire le confirme. Dans le cas que je cite, M. Daniel Mange m’a d’ailleurs fourni une réponse sur mon mail. La frustration est plutôt de recevoir une réponse esquivant carrément la question. Mais je ne suis pas le Commissaire Bourrel qui dirige sa lampe de bureau sur le visage du prévenu pour le contraindre à donner de vraies réponses ! Ah, je blague un peu pour alléger l’atmosphère, après avoir posé la question malvenue du tort causé aux proches des 150 suicidés annuels sur les rails. Question malvenue pour le blogueur, et je pense pour vous aussi, qui concluez par une Lapalissade : La plaisanterie sur les suicidés n’est pas un excès puisque “la communauté des blogueurs et commentateurs reste finalement assez sage”.

        Parmi ce que vous considérez comme des non-excès, je désire en citer un dernier qui pourrait vous préoccuper davantage. Un blogueur qui représente son Parti a répondu à un autre blogueur, chroniqueur scientifique, par la voie d’un article suivant immédiatement celui de ce dernier : « Faut pas déconner… »

        Excès ? Pas excès ?.. C’est là que portait ma remarque sur l’image que vous souhaitez donner à votre journal, côté qualité au sens large.

        Au final de ce dernier commentaire qui prend à nouveau beaucoup de place (c’est mon défaut de ne pas parvenir à limiter), merci de ne pas mal prendre mes critiques, et d’en saisir quelque chose si vous l’estimez utile. Soyez assuré que j’apprécie beaucoup ces espaces de blogs que vous avez créés et gérez, ils m’ont motivé dans ma décision de m’abonner, quand bien même leur accès est libre.

        1. Bonjour,

          Nul besoin d’esquiver quoi que ce soit, je vous assure. Nous répondons ici à tous les commentaires postés, de la manière la plus transparente possible, comme vous pouvez le voir. De même que l’article détaille, également de la manière la plus transparente qui soit, comment nous travaillons. C’est juste que sur la modération, il nous serait difficile d’ajouter quoi que ce soit de plus: nous avons tout détaillé dans les commentaires: nous ne prenons pas part à cette partie, qui est réservée aux blogueurs.

          Vous signalez un cas précis dont nous n’avons ni connaissance, ni signalement. C’est pourquoi il est impossible de vous répondre. Vous pouvez nous contacter sans soucis pour nous signaler un cas précis en nous précisant le lien précis du commentaire. Nous l’étudierons et prendrons une décision en fonction.

          Lorsque nous évoquons des cas extrêmes, comme nous l’avons précisé, ce sont des commentaires pénalement répréhensibles. Nous n’avons jamais eu de signalements à ce sujet sur notre plateforme.

          Nous sommes preneurs de toute remarque et nous vous remercions de votre intérêt pour les blogs du «Temps» et de votre prise d’abonnement, c’est un soutien important pour nous.

          Cédric,

  14. Bravo à l’esprit d’ouverture qui caractérise votre journal et explique certainement votre succès actuel! Le rôle de blogs de qualité est très important dans les débats d’idées sur les grandes questions actuelles et ceux du Temps ont vraisemblablement un impact non négligeable. Par rapport aux commentaires, je pense qu’il faut aussi être conscient du temps et des efforts nécessaires pour pouvoir les gérer dans tous les aspects qui ont été abordés. Pour faciliter la tâche des bloggeurs et lui conserver toute son attractivité, ne serait-il pas souhaitable de mettre fin à la pratique détestable des pseudonymes? La transparence et la responsabilisation des gens ne sont-elles pas un bien meilleur moyen que des mesures longues et plutôt compliquées à appliquer?

    1. Bonjour,

      Merci de votre message. Il y a en effet tout un débat autour de l’anonymat qui pousserait à rédiger des commentaires souvent plus haineux que l’on ne tiendrait pas en public, sous sa véritable identité. Mais sur Internet, c’est très difficile de forcer l’internaute souhaitant rester anonyme à ne pas le faire, il peut toujours utiliser un pseudo. Quelques pistes: seuls les abonnés disposant de comptes valables et certifiés peuvent commenter, validation d’un compte par SMS (en associant un numéro de téléphone, l’internaute se sait moins anonyme)… Mais cela demande des développements et compliquerait le tâche (= réduirait le nombre de commentaires). Pour l’heure, la solution la plus simple et efficace selon nous reste de laisser les blogueurs gérer la modération. Mais vous avez raison (même si ce n’est pas toujours le cas, sur Facebook notamment): l’anonymat pousse à poster des commentaires moins qualitatifs et souvent plus haineux que lorsqu’on est obligé d’afficher sa véritable identité (ce qui pousse à plus de réserve et plus de qualitatif).

      Cédric,

      1. Votre décision est sans doute la meilleure en l’état actuel des choses. Néanmoins, plus qu’un problème purement qualitatif, il faut surtout déplorer l’agressivité de certains commentaires (rare il est vrai) envers bloggeurs/bloggeuses et intervenant(e)s, qui est beaucoup plus facile à épancher de façon anonyme. Egalement pour toutes sortes de raisons toujours plus ou moins inavouables (i.e. lobbying, désinformation/manipulation, provocation, etc…), l’usage d’un pseudonyme est bien commode. En démocratie où il n’y a pas de délit d’opinion (pour autant que celle-ci soit exprimée de façon décente et raisonnable au sens de la loi), il est très regrettable de laisser la porte ouverte à une telle pratique et à ses dérives potentielles, toujours désagréables et dommageables. Et quel crédit, quelle estime, accorder à des commentaires anonymes ainsi qu’à leurs auteurs? Les blogs du Temps auraient certainement encore quelque chose d’essentiel à gagner qualitativement dans le sens où je m’exprime ici, sans que cela implique forcément une diminution du nombre de commentaires reçus.

        1. Bonjour,

          Oui, vous soulevez que l’anonymat peut favoriser l’agressivité et donc des commentaires moins qualitatifs. Vous avez raison, et c’est ce que nous soutenons aussi dans une précédente réponse. Une personne non anonyme aura plus tendance à proposer un commentaire qualitatif. C’est normal, elle engage son image. D’ailleurs, lorsque nous discutons avec des blogueurs, tous nous disent accepter le débat, mais ne pas aimer certains commentaires trop rentre-dedans et agressifs. On peut presque tout dire, mais il faut encore savoir le dire. En exprimant un avis contraire de façon diplomatique et qualitative, on a toutes les chances de se faire accepter, favoriser la discussion et faire avancer le débat.

          Cordialement,

        2. Bonjour,

          Oui, vous soulevez que l’anonymat peut favoriser l’agressivité et donc des commentaires moins qualitatifs. Vous avez raison, et c’est ce que nous soutenons aussi dans une précédente réponse. Une personne non anonyme aura plus tendance à proposer un commentaire qualitatif. C’est normal, elle engage son image. D’ailleurs, lorsque nous discutons avec des blogueurs, tous nous disent accepter le débat, mais ne pas aimer certains commentaires trop rentre-dedans et agressifs. On peut presque tout dire, mais il faut encore savoir le dire. En exprimant un avis contraire de façon diplomatique et qualitative, on a toutes les chances de se faire accepter, favoriser la discussion et faire avancer le débat.

          Cordialement,

          Cédric

          1. Absolument, c’est exactement ça, celui/celle qui s’exprime sous un pseudonyme ne veut pas engager son image personnelle. Aucune responsabilité et la possibilité le cas échéant de tenir en public et selon les circonstances des propos diamétralement opposés à ce qui a été écrit anonymement. Le parfait outil opportuniste et hypocrite permettant d’excercer également une forme de violence pour agresser impunément autrui en se moquant et dénigrant. C’est donc plutôt navrant de voir un individu s’en prendre ainsi de façon totalement gratuite au prix Nobel Jacques Dubochet par l’intermédiaire du journal LeTemps sur https://blogs.letemps.ch/jacques-neirynck/2019/08/03/pourquoi-la-droite-est-devenue-climatosceptique/ (dernier commentaire posté du 13.8.2019). Monsieur Neyrinck a sans doute eu raison de laisser passer ce commentaire pour qu’on puisse mesurer ce qu’est une certaine droite, qui n’a jamais su produire autre chose que des calamités et autres Faurisson. Toujours prêts à polémiquer, ces gens-là oublient volontiers que c’est pourtant grâce à la gauche défendant les droits sociaux de la population que la droite et les capitalistes ont pu acheter la paix sociale et la stabilité si indispensables à la bonne marche de leurs affaires. Vous excuserez, la franchise de ces propos clarifiant mon point de vue. Vous n’êtes pas obligé de vous donner à nouveau la peine d’y répondre personnellement, mon souhait étant surtout que LeTemps et ses lecteurs/lectrices puissent en saisir toute la signification en termes d’exemplarité et d’image.

        3. @ Pierre-Olivier Mojon
          Suis d’accord avec vous, un commentaire anonyme n’a aucune crédibilité, mais sert à l’audience, même décrédibilisant le support.
          Ce que Cédric a l’honnêteté de reconnaître et audience qui est capitale pour la survie d’un média comme le Temps.

          Même si et comme je l’ai déjà dit ailleurs, Le Temps est pour moi, patrimoine romand AOC, ne sous-estimons pas la prise de capital de KKR, dans Axel-Springer D, mais c’est le monde actuel ultralibéralisé!

          Alors romands et francophones, abonnez-vous 🙂

          1. Bonjour Olivier,

            L’audience est capitale pour tous les médias oui: elle est liée aussi aux abonnements qui peuvent rentrer, à la publicité. Mais nous sommes beaucoup moins dépendants de la publicité que de nombreux médias (nous vivons surtout grâce à nos abonnés). D’ailleurs vous pouvez le voir sur notre site qui est très épuré et simple. Et sur les blogs, ils sont gratuits, et sans publicité. Donc l’audience est très loin d’être prioritaire pour les blogs. Nous cherchons surtout à avoir un espace très qualitatif et ouvrons des blogs partenaires pour financer l’espace. C’est assez simple 🙂

            Merci,

  15. Bravo Cédric,
    Je trouve ton blog intéressant et généreux. Au Temps, vous partagez vos secrets et stratégies, c’est fort, c’est grand!
    Immense plaisir à contribuer avec mes 2 blogs, très gratifiant aussi.
    Dans l’air du temps, cela participe à créer des événements gratuits où tout le monde est gagnant. Je suis chanceux d’en faire partie.
    Pour les commentaires, qui n’en sont pas toujours, j’ai parfois l’impression qu’ils sont parfois inadéquats et que même le blog n’a pas été lu !? J’en ai refusé deux, (sans parler des marabouts et autres spams…) trop longs, rien à voir avec le sujet, blague de mauvais goût, prétexte pour faire leur pub…

  16. À propos de l’usage du pseudo discuté dans cette colonne, je désire relever qu’il permet à des personnes d’apporter des témoignages, ou donner des opinions qui pourraient occasionner des complications préjudiciables en rapport de leur famille, leur employeur, ou d’autres personnes dont elles dépendent partiellement. Ne pas leur offrir la possibilité de s’exprimer nous priverait de leur contribution dans de nombreux sujets.

    1. @ Dominic
      Je saisis mal comment une opinion exprimée de façon respectueuse, décente et raisonnable pourrait amener à des complications préjudiciables avec qui que ce soit. Même dans le cas de gens intolérants et méchants (qui sont des exceptions et pas la règle), on peut toujours se défendre et se faire respecter, surtout si on a la volonté et la capacité de rédiger des commentaires. Comme dans votre cas par exemple, où ces commentaires sont souvent acerbes! Je vous comprendrais aussi beaucoup mieux dans le cadre d’un système totalitaire, ce qui n’est pas du tout le cas ici en Suisse. Votre argument est un alibi fallacieux pour pouvoir continuer à s’exprimer de façon anonyme. Une façon de procéder très contestable, car les faits démontrent que de nombreux commentaires sous pseudonymes sont problématiques et que cela n’a rien à voir avec des personnes en situation de faiblesse. Faut-il vous faire remarquer que vous-même voulez faire la police pour modérer certains commentaires sans doute peu appropriés, mais que vous êtes aussi le premier à agresser les autres pour des commentaires correctement formulés qui ne vous plaisent pas, en utilisant un pseudonyme parce que c’est sans doute plus facile ainsi que sous votre véritable identité?

      1. J’ai effectivement proposé la suppression de commentaires à plusieurs auteurs de blogs, et plus qu’une fois. Je ne me souviens que de deux ou trois réponses négatives, et suis satisfait que les blogueurs ou blogueuses soient sensibles, dans les cas où j’attire leur attention, à ôter de la colonne les démonstrations de machisme brutal, mépris de l’enfant quant à son droit à une éducation saine, rejet ou moqueries adressées aux personnes du troisième âge, racisme adroitement formulé, ou manque de respect aux personnes ayant un handicap psychique (autisme). Et là il est vrai que je ne suis pas toujours élégant dans mes réponses, mais elles ne subsistent pas longtemps car ne sont plus d’actualité dès l’instant où le commentaire est effacé. Quant à l’usage du pseudonyme, puisque vous suivez mes réponses dans les blogs, vous n’ignorez pas que je me suis déjà plusieurs fois exprimé sur ce sujet, je n’ai rien à ajouter.

        1. @PIERRE-OLIVIER MOJON

          Je t’invite à lire les articles sur les sleeping giants, les sjw et les trolls de jeuxvideos point com. Il s’agit de personnes très actives qui n’hésitent pas, pour une idée contraire à leurs valeurs, d’appeler ta famille, ton employeur, etc pour te pourrir la vie. Et certains ciblent des opinions extrémistes, d’autres se contentent de cibler des mots clefs. Et si, pour une quelconque raison, tu tombes sur leur liste, les dommages sont irréparables. Moi, à l’époque de mes débuts d’internet, j’étais tombé sur des trolls car j’avais dit que je préférais nintendo à sega, c’est vieux, j’étais très jeune, mais les conséquences ont été instructives….

          Pour moi, on ne peut pas être en faveur de la liberté d’expression et vouloir la censure ou y mettre des entraves (qui ne découlerait pas de la loi). Et, la fin des pseudos imposent la mise en place d’un contrôle des identité, donc une traçabilité de toutes tes opinions. La Chine l’a fait et note ses citoyens; la Suisse le faisait partiellement jusqu’à l’explosion du scandale des fiches.

          A mon avis, le bon sens est de lutter par des arguments pour ses opinions; pas forcer les plate-formes pour que les contradicteurs ne puissent plus s’exprimer.

          Mais, effectivement, l’anonymat entraîne l’éclosion de trolls, même cajoleurs, mais la réponse est la même depuis 30 ans: df2t /don’t feed the troll.

Les commentaires sont clos.