Comment organiser un voyage en avion avec son chien pour les États-Unis?

En cette année 2022, j’entame ma dernière année de résidence en médecine sportive vétérinaire et réhabilitation fonctionnelle afin de devenir spécialiste européen de la discipline. Après trois longes années à courir les couloirs de l’université de Gand (Belgique), j’ai nourri des envies d’ailleurs… et plus particulièrement une envie d’Etats-Unis où ma discipline est présentée comme bien plus avancée là-bas que chez nous en Europe. Ainsi, j’ai construit le projet de partir durant 6 semaines afin de comparer les pratiques de chacun des continents.

Partir aussi longtemps : OUI ! Mais sans mon chien ? Hors de question ! C’est alors que j’ai décidé de planifier ce voyage non pas en solo, mais en duo avec mon fidèle compagnon Matisse.

« Partir sans mon chien ? … Hors de question ! »

Une brève présentation s’impose ! Matisse, chien croisé Jack Russel Terrier et Yorkshire (oui, je vous le promets, c’est bien réel) est un adorable petit mâle de 6,8kg d’une année passée, son anniversaire étant en février. Matisse a rejoint la famille au printemps 2021 et me suit partout depuis lors: voyages, congrès, cours, clinique, bureau… Il a tout vécu! Il est d’un tempérament extrêmement sage et d’un calme royal. Ce détail a son importance lorsque l’on planifie un voyage de plus de 13 heures avec son chien.

Première étape

Tout débute par la prise de renseignements : je vous déconseille fortement de vous lancer dans un tel voyage sans prendre tous les renseignements nécessaires et surtout à jour! Les réglementations changent régulièrement au rythme de la situation sanitaire internationale, notamment au niveau de la rage, et les restrictions applicables peuvent varier d’un état à l’autre. Les sites internet importants à consulter sont ceux du gouvernement américain, du service des douanes américaines, du CDC (center for disease control and prevention), de votre état de destination, et des compagnies aériennes que vous souhaitez emprunter.

Les bouledogues sont interdits de vol

Tout d’abord, sachez que toutes les compagnies aériennes n’acceptent pas les chiens à bord, et que la plupart des compagnies low-cost ne les acceptent pas pour des vols long-courrier, ou bien ne proposent que des options de voyage en soute, ce que je vous déconseille fortement!

Lorsque vous contactez les compagnies aériennes que vous souhaitez emprunter, assurez-vous bien des restrictions par rapport au poids de l’animal (souvent pesé avec son sac de transport et souvent limité à 8kg l’ensemble), de la race (les races brachycéphales telles que les bouledogues sont interdites de vol par la majorité des compagnies pour leur sécurité), des documents demandés (passeports, certificats vétérinaires, certificat d’hygiène et de comportement…les exigences peuvent varier entre différentes compagnies).

Questions importantes

En ce qui concerne ces dernières, je vous recommande de les contacter directement par téléphone afin d’obtenir tous les renseignements, et n’hésitez pas à demander des confirmations de ces informations par écrit.

Les questions importantes à poser sont celles relatives à la taille du sac de transport autorisé, le poids maximal autorisé et les documents relatifs au transport nécessaires. Vous pouvez également en profiter pour contrôler ce qui vous sera autorisé comme bagage, votre chien étant souvent considéré comme occupant la place d’un bagage à main, vous vous retrouverez avec une valise autorisée en cabine en moins.

Les voyants sont au vert?

Tous les renseignements sont pris? Les voyants sont au vert? Vous voici alors fièrement arrivé à la seconde étape: réserver et acheter vos billets. Vous devez choisir votre vol: il est important de prêter attention à vos correspondances si vous en avez. Celles-ci peuvent vite se révéler être un cauchemar lorsque vous transportez votre compagnon à 4 pattes! Combien de temps devez-vous attendre entre chaque vol? Sachez que votre petit compagnon ne pourra pas sortir de son sac de transport dans l’enceinte de l’aéroport. Devrez-vous changer de terminal? Quelle est la taille de votre aéroport de correspondance? Avez-vous des files d’attente pour la vérification des passeports pour l’international par exemple….etc.…

Gare aux mauvaises surprises!

Vos billets sont pris? La plupart des compagnies aériennes demanderont que vous les contactiez directement par téléphone pour réserver le billet de votre animal. Je vous souhaite d’être patient, car ces appels représentent souvent plus de 20 minutes d’attente téléphonique…

Après toutes ces étapes, vous n’êtes encore pas au bout de vos peines! Je vous conseille de vérifier le statut de la réservation de votre animal sur le site internet de la compagnie: gare aux mauvaises surprises! En effet, si certains de vos vols sont opérés par d’autres compagnies, vous courrez le risque que le transfert d’information ne se fasse pas correctement et que la réservation vous soit tout simplement….refusée!

Pas de panique

Pas de panique, en général un coup de fil supplémentaire à la compagnie vous permet de régulariser la situation et de confirmer l’enregistrement de votre animal.

Je vous conseille de demander à nouveau à la compagnie de détailler les informations concernant les exigences envers le voyage de votre chien, et le nombre de bagage à main autorisés! Le chien pouvant déjà être considéré comme un bagage ou accessoire… Il vous faudra alors réduire votre nombre de valises ou bien les enregistrer en soute. Notez que certaines compagnies vous enregistreront gratuitement sur place votre bagage à main en soute pour compenser cette situation.

Choisir son sac de transport

Dernière étape avant le départ: choisir son sac de transport. Vous devez respectez les dimensions standard compagnies aériennes que vous avez recueillies lors de votre prise de renseignement plus tôt.

Un sac souple sera à privilégier face à une cage rigide. En effet, les sacs souples sont soumis à un regard moins strict au centimètre près que les cages rigides de la part des compagnies. De plus, cela vous permet une meilleure adaptabilité selon l’espace disponible sous le siège devant vous.

Prêtez attention aux aérations afin que votre animal ne souffre pas du manque d’évacuation de la chaleur durant son transport. Du côté pratique, choisissez un sac avec des ouvertures multiples et versatiles afin d’autoriser votre compagnon à sortir simplement sa tête ou un bout du nez à certains moments pour con confort.

Le sac se devra d’avoir un fond étanche, c’est une exigence de toutes les compagnies aériennes. Petite astuce: pensez à utiliser une alèse en plus pour la changer simplement en cas d’accident et vous assurer une fin de vol confortable.

Dernier conseil: prévoyez une petite gamelle de transport et un sachet de croquettes de petite taille (200g par exemple) afin de pouvoir proposer de l’eau et un petit repas en cours de route à votre compagnon!

Ce n’est pas une simple formalité

Vous l’aurez compris, la simple planification d’un voyage en avion avec son chien aux États-Unis ne relève pas de la simple formalité. Cela m’a pris environ 2 semaines d’organisation et de prise de contact pour parvenir à tout planifier avec les différents services. Donc armez-vous de patience, mais si vous persévérez, vous y parviendrez: “Patience et longueur de temps font plus que force ni rage”.

Prochaine étape l’aéroport!

(Suite au prochain épisode…)

Covid-19, Antibiorésistance : être vétérinaire épidémiologiste en 2022

La pandémie de covid-19 a révélé au plus grand nombre le travail des épidémiologistes en médecine humaine et vétérinaire. Aujourd’hui, chacun a pu entendre parler d’épidémiologie, mais peu d’entre nous connaissent réellement le métier de ces spécialistes.

Nous allons rencontrer le Dr Casey Cazer, Professeur assistant à l’université de Cornell, l’école vétérinaire la plus prestigieuse de la côte Est des Etats-Unis, afin qu’elle nous partage son parcours pour devenir vétérinaire spécialisé en médecine des population et sciences diagnostiques, ainsi que ces projets de recherche actuels au sujet du virus Covid-19 et de l’antibiorésistance en médecine vétérinaire.

 

Voici un extrait de cette interview traduit en Français :

 

Bonjour Casey, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bien sûr ! Je m’appelle Casey Cazer, j’ai effectué mes études vétérinaires et mon doctorat (PhD) à l’université de Cornell (USA). Avant cela, j’ai terminé mon bachelor (licence) en biologie de l’organisme à Harvard.

J’ai grandi dans la région d’Ithaca (New-York), près de l’université de Cornell entourée d’animaux. Je fais partie de ces personnes qui ont su très tôt qu’elles souhaitaient devenir vétérinaire, c’est donc la réalisation d’un rêve pour moi d’accomplir tout cela.

Désormais, en tant que vétérinaire épidémiologiste, je travaille principalement sur les pathologies infectieuses. En résumé, l’épidémiologie vétérinaire s’intéresse à l’étude des pathologies dans la population animale avec parfois des liens avec la médecine humaine.

 

“L’épidémiologie vétérinaire s’intéresse à l’étude des pathologies dans la population animale avec parfois des liens avec la médecine humaine.”

 

Tu es donc directement impliquée dans le concept de « One Health » (Une seule santé), est-ce que tu travailles aussi sur des projets liés aux zoonoses (pathologies pouvant affecter les humains et les animaux)?

Effectivement, je pense que les vétérinaires sont très intéressés par le concept de One Health, ou comment les interactions entres les humains, les animaux et leur environnement peuvent affecter leur santé. L’une des raisons majeures qui peut affecter cette santé globale sont les zoonoses. Je travaille actuellement sur plusieurs projets au sujet de l’antibiorésistance bactérienne.

 

“Nous savons que les animaux peuvent parfois être affectés par ce virus, mais ils ne jouent qu’un rôle très mineur dans sa transmission.”

 

Travailles-tu uniquement sur les pathologies bactériennes ou également sur les pathologies virales ?

Durant la pandémie de Covid-19, nous avons commencé à travailler sur le Covid-19 comme pratiquement tous les épidémiologistes du monde entier (rires).

Nous avons étudié cela du point de vue de la santé publique plutôt que de celui des zoonoses. En effet, même si l’on sait que les animaux peuvent parfois être affectés par ce virus, ils ne jouent qu’un rôle très mineur dans sa transmission.

Nous nous sommes associés au département local de santé afin d’étudier l’épidémie dans notre région en nous penchant sur la surveillance épidémique du point de vue des symptômes et non des résultats des tests. L’objectif est de répertorier les symptômes au sein de la population et d’étudier si cela constitue un marqueur fiable vis-à-vis de la transmission du virus dans la population. On a ainsi pu observer que l’on voit une augmentation des symptômes dans la population quelques jours avant l’augmentation du nombre de cas répertoriés par les tests effectués.

La pandémie s’étant installée depuis quelques temps, il semble qu’il est globalement plus accepté que le virus de la covid-19 circule, et moins de tests sont effectués. Ce genre de surveillance par l’étude des symptômes serait donc un outil utile pour compter combien de personnes se présentant chez leur médecin avec des symptômes compatibles avec la covid pourraient être réellement infectées.

 

Penses-tu que la pandémie de covid-19 a permis de promouvoir ton métier ?

Très certainement ! Surtout au début quand tout le monde a soudainement su ce qu’était l’épidémiologie !

Nous avons observé tout à coup beaucoup de personnes parlant de ce sujet, le promouvant indirectement auprès des étudiants. C’est très stimulant et l’on espère ainsi que des jeunes confrères auront également envie d’entrer dans ce domaine qui reste encore un milieu confidentiel.

 

“J’attends donc avec impatience de savoir ce que cela sera d’être vétérinaire en 2030!”

 

C’est un milieu confidentiel, mais tu as déjà toute une équipe qui travaille à tes côtés dans ton département. Comment votre travail est-il organisé ?

Mon département est tout nouveau, et se concentre sur la santé publique.

Nous faisons beaucoup de projets collaboratifs avec d’autres disciplines.

Je travaille avec des étudiants de master spécialisé et de doctorat, mais aussi avec des étudiants vétérinaires en formation. Nous avons aussi des étudiants en post-doctorat travaillant sur certains projets.

Certaines études comme les enquêtes de population requièrent beaucoup de personnes, et j’ai la chance de travailler avec une trentaine d’étudiants sur l’une d’entre-elle. Les autres projets sont des projets d’études de données et ceci ne requière qu’une seule personne parfois pour analyser les jeux de données et les retranscrire pour une étude.

 

Pour poursuivre cette interview et savoir comment Casey est entrée dans le monde de l’épidémiologie, retrouvez l’interview intégrale en langue originale (anglais) disponible ici:

 

Je te remercie pour cette interview Casey, et je terminerai sur cette dernière question: Que cela signifie-t-il pour toi d’être vétérinaire en 2022?

C’est une période très excitante car la médecine vétérinaire est un petit milieu, et nous voyons tous ces changements arriver avec les nouvelles technologies, la personnalisation des soins, l’assistance prodiguée par l’intelligence artificielle, la télémédecine, et les nouveaux moyens de communication avec les clients,…

J’attends donc avec impatience de savoir ce que cela sera d’être vétérinaire en 2030!

 

Interview réalisée à Ithaca, NY le 29.04.2022.

Recherche scientifique: comment être au coeur de l’information

Vous l’avez lu dans mon article précédent, débuter en recherche revient à se jeter dans le lac. On ne voit pas où l’on met les pied, on ne sait pas où l’on va, mais on y va. Pour ma part, j’avais besoin de baliser un peu le terrain, histoire de me rassurer un peu. Je suis de ceux qui n’apprécient pas nager sans porter leurs brassards histoire de se rassurer un peu et éviter le naufrage.

Pour débuter, il m’a fallu fouiller toutes les ressources à ma disposition: personnelles, scientifiques, informatiques et intellectuelles.

J’ai tout d’abord cherché de l’aide auprès des plus expérimentés afin de comprendre comment bien effectuer une recherche: quelles sont les clés et outils nécessaires à l’accomplissement de cette tâche? 

La seule réponse qui m’a été donnée par une doctorantes en place était: « Pense à noter les références des informations que tu trouves intéressantes, ça te sera utile quand tu souhaiteras les utiliser plus tard ». Et ceci est le seul conseil que j’ai pu tirer de la part d’une équipe de 10 chercheurs. En résumé, j’ai débuté en 2019 avec le conseil suivant « Lis, prends des notes et écris ».

Heureusement, nous sommes en 2021, et en réalité, nous avons bien plus à notre disposition, et c’est ce que j’ai découvert au cours de ces 2 dernières années en creusant la question par moi-même. 

Voici la liste de mes 3 meilleures applications pour s’informer et tout savoir en permanence, partout, correctement et rapidement (rien que ça…).

  1. Researcher: Tout savoir sur tout (et en plus c’est joli)

Cette application est définitivement la numéro 1 dans mon coeur. Je vous explique pourquoi: le design est agréable et la prise en main intuitive. Bref, on a envie de l’utiliser. 

Sachant que la moitié de mon travail consiste à lire des articles scientifiques: posséder un outil qui donne envie d’être utilisé est un avantage non négligeable!

En résumé, Researcher c’est l’Instagram des chercheurs. Vous vous abonnez à des journaux et vous avez un feed avec toutes les actualités (à savoir les derniers articles parus dans ces journaux). Vous pouvez choisir l’aspect selon si vous souhaitez voir uniquement les titres ou également les abstracts avec des graphismes ou non.

De plus, vous pouvez créer un feed spécifique qui correspond à des mots-clés (critères de recherche) qui vont vous fournir tous les derniers articles parus possédant ces caractéristiques qui vous intéressent spécifiquement. Vous pouvez également sauvegarder les articles qui vous intéressent à l’aide des bookmarks, que vous pouvez ensuite organiser par sujet dans l’application afin de conserver la référence sans nécessairement avoir à télécharger l’article.

La meilleure partie? Lorsqu’un article vous intéresse, il vous suffit de cliquer sur une icône pour que le téléchargement se fasse immédiatement sur votre ordinateur. (Ceux qui ont expérimenté l’ouverture de 4 pages internet afin de pouvoir télécharger un pdf comprennent l’ingéniosité de cette fonction merveilleuse).

Bref, c’est design, c’est joli, c’est pratique et je suis au courant de tout avant tout le monde. Et dans le milieu universitaire, c’est toujours bon d’avoir une longueur d’avance, et cette app vous la donne sur un plateau d’argent.

  1. Prime: PubMed journals & tools (Unbound medicine): La précision de pubmed en poche

Concrètement, cette application fournit les mêmes fonctionnalités que la première. Pourquoi occupe t-elle donc la seconde place? Tout simplement car son design est moins agréable (oui cela compte). 

Pourquoi je l’utilise tout de même si Researcher est plus sympa? Tout simplement car celle-ci est liée à pubmed, et j’y trouve certains journaux que je ne trouve pas sur Researcher, car moins connus…et j’avoue que je préfère la gestion de l’abonnement aux journaux sur Prime car j’ai à chaque parution la liste des articles de chaque issue. Et je suis certaine de n’en manquer aucun. Ce qui constitue un point critique pour les journaux que je dois surveiller pour préparer l’examen du collège européen. Donc si vous avez également besoin de filtrer vos publications préférées à l’article près: cette application est la meilleure pour vous.

  1. Research Gate: L’instagram des chercheurs

Je l’ai placée en 3e position, et pour être honnête je ne m’en sert que très peu, et à regret je dois l’avouer. Le feed se présente une nouvelle fois avec un design très semblable à Instagram, ce qui le rend joli et agréable à utiliser. L’intérêt de Research Gate à mon sens est que l’on peut s’abonner à un chercheur dont on souhaite suivre le travail. C’est cette différence qui la rend complémentaire des deux premières. En effet, lorsque vous lisez beaucoup de publications dans un domaine particulier, vous connaissez les noms des auteurs en vogue dans le domaine, ceux qui publient des sujets intéressant, ou tout simplement des amis à vous. Bref, vous êtes au courant de ce que les auteurs font et publient, et vous êtes certains de ne rien louper de leurs derniers travaux.

En conclusion, si vous souhaitez devenir la meilleure commère scientifique que vous n’auriez jamais espéré incarner et booster votre productivité: téléchargez ces 3 must-have depuis votre app-store. Elles sont disponibles sur smartphone et tablette. Avec votre compte pour chacune d’entre elle, vous pouvez vous connecter partout avec un accès internet, y compris depuis votre ordinateur. Bref, ces apps vous suivent partout dans votre quotidien, et en plus elles sont gratuites!

« Devenir chercheur scientifique » pour les néophytes

Ces deux dernières années, j’ai effectué mes premiers pas dans le milieu de la recherche scientifique. J’en suis aujourd’hui très heureuse, et cet aspect de mon travail m’apporte un épanouissement insoupçonné à mes débuts… En effet, mes premiers pas ont été quelque peu hésitants si ce n’est chaotiques…

Tout d’abord, en commençant un Collège Européen en médecine sportive vétérinaire (si vous ne savez pas ce que cela est, je vous réfère à mon précédent article traitant du sujet des spécialités en médecine vétérinaire): je savais que je ferais face à une spécialisation clinique qui passe également par un travail de recherche de niveau académique. Autant j’étais très enthousiaste sur le premier aspect, autant j’étais très réticente sur le second. La raison en était simple: je ne connaissais rien à cette discipline spécifique qu’est la recherche scientifique, et je n’avais aucune idée de comment m’y prendre pour réussir à produire un travail de qualité. Je ne savais pas si j’en possédais ni les talents, ni les ressources pour y parvenir…

Un an plus tard, je peux conclure que j’ai certainement acquis les deux à mon insu lorsque je reçu mon premier prix de recherche international remis par la VAHL (Veterinary academy for higher knowledge). Cela n’a pas été un processus facile, mais avec engagement et passion, il m’a été possible d’y parvenir. Et sincèrement, si on me l’avait dit une année auparavant je n’en n’aurais pas cru un mot.

Je vous partage dans cet article 6 conseils personnels pour débuter en recherche.

1. Prenez confiance en vous

J’entends déjà les huées depuis le fond de la salle « ce n’est pas si facile »: alors en soi, oui et non… En réalité, j’ai compris que si je ne me faisais pas confiance, personne ne le ferait à ma place. Spécialement si l’on considère que les personnes plus gradées n’avaient pas plus la moindre idée que moi de ce que je devais faire… Pas très rassurant lorsque l’on débute! Mon meilleur allié a été de prendre mon courage à deux mains, de suivre mon intuition et de me jeter à l’eau pour construire mon projet de recherche par moi-même sans attendre que l’on ne me tienne la main (car soyons honnêtes, cette main ne se serait probablement jamais tendue).

2. Vous avez les ressources

Premièrement, si l’on vous confie un projet de recherche, c’est que vous avez les compétences pour. En effet, vous êtes probablement arrivé à un niveau académique qui vous a permis d’engranger suffisamment de compétences et d’expérience via d’autres aspects de votre profession pour gérer un tel projet et le mener à bien afin de le convertir en publication scientifique. Donc si vous ne pensez pas avoir les ressources, détrompez-vous: elles sont quelque part en vous, il vous suffit de chercher suffisamment, et au bon endroit…

3. Vous et votre sujet… le début d’une grande histoire!

Je rentre dans la partie un peu délicate du sujet justement, car on n’a malheureusement pas toujours le choix de son sujet… Avoir un sujet, c’est un peu comme être marié: on s’engage pour plusieurs années, pour le meilleur comme pour le pire, ensemble dans les bons comme dans les mauvais jours, mais quoi qu’il arrive il faut se porter mutuellement pour évoluer dans la même direction. Donc si vous avez le luxe de pouvoir choisir, choisissez judicieusement. Dans le cas contraire, trouvez toutes les qualités possible à votre nouveau partenaire de travail car il va vous accompagner une grande partie de votre temps.

4. Ayez une vision

Que votre sujet vous plaise ou non, vous devez faire avec, alors faites au mieux. Et pour vous aider à apprécier le chemin à parcourir ensemble essayez de vous tracer une route pour vous guider. Donner un sens à votre projet, ayez une vision pour ce sujet : ce sera le fil conducteur qui vous guidera tout au long du process et qui vous maintiendra sur la voie dans les moments difficiles.

5. Soyez logiques

Quoi qu’il arrive, quoi que l’on vous dise: soyez logiques! En référence au point 2, si vous en êtes arrivé à ce stade dans votre carrière, c’est que vous avez démontré vos capacités à construire un raisonnement logique. Articulez votre projet avec un raisonnement bien construit et enracinez vous sur des bases solides (à savoir de la littérature scientifique de bonne qualité).

6. Soyez flexibles

Un imprévu se présente, le projet ne se passe pas comme prévu? Ne planifiez pas votre scénario catastrophe, rassurez-vous, votre PhD n’est pas Titanic. Respirez un bon coup, et envisagez que faire de cette nouvelle donnée: peut-elle s’intégrer à votre projet et vous faire progresser dans une direction que vous n’aviez pas soupçonnée? ou bien remet-elle en question toute votre hypothèse de départ, et vous oblige à revoir vos fondamentaux? Dans les deux cas, cela est positif, et vous poussera à extraire le meilleur de votre sujet, même si vous ne le visualisez pas sur l’instant. Il vous suffit de tracer un détour sur votre route, et l’aventure continue!

J’espère que ces conseils fondamentaux pour débuter en recherche vous seront utiles. Ce sont ceux que j’aurais souhaité entendre lorsque j’ai débuté afin de démarrer dans ce domaine de façon un peu plus sereine.

“J’peux pas! J’ai aquaponey!”

Outre ce titre accrocheur, il est vrai que ce matin je n’étais pas disponible. Mon argument a fait mouche auprès de tous mes interlocuteurs. En effet, tentez de justifier votre indisponibilité par un cours d’aquaponey, et vos amis vont rapidement penser qu’il s’agit plutôt d’une esquive maladroite de votre part que d’une excuse très sérieuse.

Si vous souhaitez connaitre les véritables origines de l’aquaponey, je vous laisse en compagnie de l’article de Pegasebuzz.

Et pourtant, en ce qui nous concerne, mon cheval et moi étions bel et bien à la piscine ce matin. Oui, vous avez tout à fait bien lu : Calliopée et moi avons enfilé notre plus beau maillot à paillettes pour aller barboter dans une piscine équestre. Enfin, tout est vrai, sauf pour le maillot à paillettes… je suis navrée pour les déçus, et vous invite à lire la suite pour vivre cette expérience atypique avec nous.

 

« Une jument complètement folle! »

Vendredi matin, 8h30. Rendez-vous aux écuries pour le départ au centre aquatique. Nous prévoyons d’embarquer 4 chevaux. 

C’était sans compter sur une poulinière un peu sauvage. Ce matin elle était d’humeur joueuse et nous a proposé un petite course de vitesse dans son pré. Outre notre échauffement de bon matin, je vous laisse deviner laquelle d’entre nous a gagné… Ce sera donc 3 chevaux au programme.

Nous embarquons, un premier hongre très calme. Puis vient au tour de Lolita, une jument au travail entrainée par la propriétaire de l’écurie. Enfin, vient le tour de ma petite Calliopée, qui monte tout en douceur.

Le van démarre, nous arrivons au bout de l’allée quand le van et notre énorme pick-up commencent à trembler. Je jette un regard interloquée à la propriétaire de l’écurie, ma main déjà placée sur la poignée de la portière de la voiture tel un réflexe. Celle-ci me répond : « Ne t’inquiètes pas, Lolita est complètement folle, elle fait toujours ça. ». Je dois avouer ne pas avoir été totalement rassurée, sachant que mon petit bijou de cheval était sa première voisine de transport…

 

Au coeur du lieu

Notre course d’athlétisme n’étant bien évidemment pas prévue au programme initial, nous arrivons avec 15 min de retard à la piscine. Devrais-je dire, au centre de réhabilitation. En effet, nous nous trouvons au sud de Gand (Belgique), dans un centre spécialisé pour la revalidation équestre. 

Notre immense pick-up s’avance dans une petite allée de graviers bordée de barrières en bois. Nous tractons notre van dans une courette, où se trouve un rond de longe que nous contournons. Nous nous parquons devant une étable en bois où sont méticuleusement stockées des balles de paille carrées. Je relève immédiatement que tout est pensé et agencé de manière très pratique, et esthétique. Ça sent « les gens de chevaux » avant même de pénétrer à l’intérieur.

L’immense porte du hangar à côté de nous s’entrouvre. Le coeur du lieu se dévoile à nous.

Je décharge ma jument la première, et pénètre un peu impressionnée dans ce lieu inconnu.
A ma droite, un couloir de nage. En face de nous, un tapis de course pour chevaux. A ma gauche, des places de pansage individuelles bardées de bois vers lesquelles je me dirige pour installer ma jument.

 

« C’est sa première fois? »

Je patiente dans mon box et attache ma jument à la longe. J’aperçois une plaie sur son jarret droit. Lolita… Cette folle de jument s’est tellement énervée durant le transport qu’elle a réussi à cogner sa voisine à travers les parois. Tandis que je désinfecte sa plaie très superficielle à l’isobétadine, l’assistante me tend des protections que je lui place sur les membres antérieurs.

« C’est sa première fois? » me lance le propriétaire des lieux. Je hoche la tête en signe d’acquiescement. Il s’agit d’un ostéopathe non vétérinaire qui a créé son propre centre de soin de rééducation pour chevaux. C’est une pratique autorisée et courante en Belgique, contrairement à la Suisse où les soins d’ostéopathie et physiothérapie sont l’apanage exclusif des diplômés vétérinaires. 

Il s’avance vers moi et m’explique : « Très bien, je te montre avec le premier comment il faut s’y prendre. J’ai d’autres chevaux à traiter après. Tu as juste à répéter la même chose avec ta jument. »

« Juste à…?! », le praticien me semble bien décontracté comparé à l’inquiétude que je nourris à l’idée de lancer ma jument dans l’eau pour la première fois.

 

Calliopée retient son souffle

Nous lançons Lolita la première. Cette furie s’est littéralement jetée dans l’eau. Tout s’est bien passé. Elle a visiblement adoré son expérience. Cela me rassure un peu.

Vient au tour de Calliopée. Je m’avance timidement vers l’entrée du couloir de nage avec la propriétaire de l’écurie. Nous devons chacune la guider pour maintenir sa nage la plus rectiligne possible d’un bout à l’autre du couloir, et freiner sa sortie de l’eau pour éviter qu’elle ne se blesse. Le puits mesure 2,50 de profondeur afin de permettre au cheval de nager en utilisant l’amplitude de ses postérieurs, et ce, sans se blesser au fond de la piscine.

Ma jument renifle timidement l’eau trouble tout en descendant sur la rampe recouverte de caoutchouc anti-dérapant. Elle projette l’eau avec son nez pour jouer. Je la sens bien, je suis confiante. Je la motive un peu à la voix pour avancer, et elle s’élance dans l’eau. Nous effectuons notre première ligne de nage, une longueur d’environ 30m. 

Calliopée retient son souffle durant toute la longueur. J’observe ses naseaux fermés et ses babines retroussées laissant apparaitre ses dents serrées contre lesquelles l’eau reflue à chaque poussée de ses antérieurs. 

Ma petite voix intérieure de propriétaire inquiète m’interpelle : « Elle va se noyer! ». 

(NB: En effet, tout propriétaire vétérinaire peut en témoigner, le jour où il s’agit de votre propre animal : vous n’êtes plus vétérinaire. Vous êtes simplement réduit au statut de propriétaire inquiet.)

Notre nageuse en herbe arrive au bout du couloir, nous freinons sa sortie pour éviter qu’elle ne se blesse. Etourdie par son expérience, je vois ses membres chancelants, son souffle court. Ses veines sont dilatées et apparentes sur toute la

surface de son corps. Je place ma main sur la peau de son thorax échauffée par l’effort. Je sens ainsi son coeur battre la chamade, tout comme mon coeur de propriétaire face à cette expérience inédite pour nous.

 

Il s’agit d’un véritable entrainement

En tant que médecin vétérinaire, qui plus est spécialisée en médecine sportive, je repère tout de suite que cette expérience n’a rien d’anodin. En effet, le cheval fournit un effort très intense pour nager. Ceci est additionné au stress de l’exercice qui est nouveau pour lui. Je perçois rapidement que ma jument fatigue.

Nous effectuons ainsi 7 longueurs entrecoupées de pauses durant lesquelles je la marche pour qu’elle récupère. Le but est de permettre au système cardiovasculaire de revenir à un état de repos afin de repartir sur un nouvel effort dans des conditions optimales. 

Ce type d’effort s’apparente à un effort à intervalles de haute intensité. Plus la jument sera entrainée, plus les temps de récupération pourront être courts, et le nombres d’intervalles d’efforts augmentés.

C’est le cas pour notre hongre qui s’élance dans l’eau et enchaine avec aisance une dizaine de longueurs sans pause.

La propriétaire de l’écurie qui m’accompagne me l’assure « Tu verras, on vient toutes les semaines avec les nôtres. C’est impressionnant la vitesse à laquelle ils développent leur musculature! »

 

Retour au calme

Calliopée a apprécié son expérience, elle se lançait seule dans l’eau sur ses dernières longueurs. 

Après cette série d’entrainement terminée, je la replace sur son aire de pansage afin de la doucher et en profite lui nettoyer et désinfecter sa petite plaie à nouveau.

Nous chargeons les chevaux dans notre van, Calliopée en tête tranquillement installée loin de Lolita. Le retour se fait extrêmement calme. Lolita semblait également bien fatiguée, elle ne s’est pas manifestée une seule fois sur le trajet du retour.

Arrivée aux écuries, je décharge ma jument, et lui sert un bon mâche de récupération avant de la libérer au pré. 

J’anticipe déjà les courbatures qu’elle aura dans les prochains jours suite à l’effort qu’elle a fournit ce matin. Mademoiselle aura droit à deux jours de repos, et je mettrai à profit mes talents de physiothérapeute pour une bonne séance de massage demain afin de soutenir sa récupération.

Rendez-vous est pris vendredi prochain pour notre prochaine séance d’aquaponey!

En attendant notre prochaine séance avec impatience, voici un extrait de notre séance en vidéo.

Pour plus d’actualités, n’hésitez pas à vous abonner! C’est gratuit, et vous offrez des carrottes à Calliopée.

Un vétérinaire : des spécialités. Comment choisir le bon vétérinaire pour son animal?

Où étais-je passée?

Si vous aviez remarqué ma disparition des blogs du Temps cette dernière année, cet article vient inaugurer une nouvelle série qui répondra à toutes vos questions. Premier indice à la fin de cet article! 

Je me fais une joie de vous retrouver et vous souhaite une belle lecture!

Le champ des disciplines que regroupe la médecine vétérinaire est immensément vaste et chacune possède des caractéristiques particulières. 

J’avais abordé succinctement ce sujet quand à « l’art vétérinaire » dans l’un de mes précédent articles que je vous invite à consulter. Celui-ci expose le choix de son domaine de prédilection du jeune vétérinaire au démarrage de sa carrière professionnelle.

Dans la suite de cet article, nous aborderons toutes les dénominations et titres que peut acquérir un vétérinaire au cours de sa carrière. 

Médecin, Docteur, Spécialiste, Spécialisé en… Ces termes n’auront plus aucun secret pour vous! Cela vous permettra de comprendre quel professionnel consulter dans une situation donnée, et ce que représente son niveau d’études et de connaissances dans son domaine.

 

Vétérinaire généraliste : une multitude d’activités

Une chose est certaine : en médecine vétérinaire, il est impossible de s’ennuyer! En tant que vétérinaire généraliste, la variété de tâches est (presque) infinie.

Un vétérinaire généraliste est un vétérinaire praticien qui travaille en cabinet vétérinaire. C’est votre vétérinaire. C’est le médecin qui contrôle régulièrement votre animal, qui effectue ses bilans de santé annuels, sa vaccination, et qui va traiter votre compagnon en première ligne.

Un vétérinaire généraliste peut exercer toutes les disciplines qui touchent à la santé animale. Médecine préventive, médecine interne, chirurgie, dentisterie, ophtalmologie, dermatologie, etc…

Ces disciplines existent pour toutes les espèces d’animaux de compagnie (chiens, chats, nouveaux animaux de compagnie), les chevaux, les animaux de rente (vaches, cochons, …) et les animaux sauvages (zoo et faune sauvage). 

Si l’on combine chacune des disciplines de cet éventail avec la multitude d’espèce dans nos pays, nous nous rendons rapidement compte qu’être vétérinaire assure un travail sans aucune monotonie!

La formation de vétérinaire généraliste correspond à un niveau d’études de master dans les pays européens (deuxième cycle universitaire), et totalise généralement 5 à 7 ans d’études selon les pays. Le candidat qui réussit avec succès ce cursus se verra diplômé « médecin vétérinaire ».

Votre vétérinaire est donc un représentant du corps médical, garant de la santé et du bien-être de votre animal. Il pourra gérer les cas médicaux les plus fréquents et les pathologies les plus classiques.

Toutefois, la médecine étant en évolution constante, celle-ci atteint un degré de complexité de plus en plus important chaque année. Il est donc impossible pour une seule personne (aussi compétente soit-elle), de tout connaître sur toutes les pathologies, dans toutes les disciplines et ce pour toutes les espèces.

C’est pour cette raison qu’il existe des spécialisations en médecine vétérinaire.

 

 

Bonjour Docteur…

En tant que médecin, de part son statut professionnel et médical, votre vétérinaire est souvent appelé « docteur » si il est un homme, ou « doctoresse » pour une femme. C’est un usage dans le language courant. 

Pourtant, au sens académique du terme, un médecin vétérinaire n’est pas « Docteur » par défaut. En effet, en Suisse, comme dans d’autres pays d’Europe, pour devenir « Docteur » il faut avoir défendu une thèse de doctorat (également appelé PhD dans les pays anglo-saxons).

Ce titre peut être obtenu, selon les pays, après 1 à 4 ans de travaux de recherche scientifique et la défense de l’ouvrage qui condense les résultats de ces recherches. Il s’agit d’un diplôme de 3ème cycle à visée de recherche. Il ne sanctionne pas un niveau clinique.

 

Une autorité européenne

En médecine humaine, votre médecin généraliste vous réfère vers un cardiologue, un neurologue ou un dermatologue en cas de nécessité d’une expertise dans un domaine de santé en particulier. Sachez qu’il en est de même pour nos animaux de compagnie! Il s’agit alors d’un « vétérinaire spécialiste ».

En ce qui concerne les vétérinaires spécialistes : Il existe une autorité européenne qui enregistre toutes les spécialités reconnues en médecine vétérinaire. Cet organisme se nomme EBVS (European board of veterinary specialisation). Seules sont reconnues comme spécialité vétérinaire les disciplines enregistrées par cet organisme. L’EBVS est le garant du respect des connaissances et avancées scientifiques dans le domaine vétérinaire, et a autorité pour imposer le respect d’une charte de formation scientifique et éthique qui garanti le plus haut niveau de qualité de formation clinique en médecine vétérinaire.

Chaque discipline enregistrée auprès de l’EBVS constitue un collège. Chaque collège est composé des vétérinaires diplômés spécialistes dans leur domaine. Ceux-ci ont alors complété au minimum 3 à 4 années d’études supplémentaires dédiées à leur domaine de spécialité clinique. Ce titre est intitulé « Diplomate du collège européen » et est obtenu après le succès du candidat à un examen final de niveau d’excellence.

Le collège européen est niveau de spécialisation reconnu au niveau européen et mondial. En effet, il existe le même système de spécialisation propre aux pays anglo-saxons. Il s’agit alors d’un “collège américain”.

Il existe actuellement 27 collèges reconnus par l’EBVS. Les collèges sont reconnus selon leur discipline (cardiologie, neurologie, chrirugie, dermatologie, médecine interne, médecine sportive, dentisterie, imagerie médicale, ….) et les espèces considérée. Les plus communes sont : animaux de compagnie (chiens ou chats) et équins.

Le spécialiste possède le plus haut niveau de compétences clinique reconnu dans sa discipline. Il est apte à diagnostiquer et traiter les cas les plus complexes qui relèvent de son domaine de compétences. Vous pouvez consulter un spécialiste dans le pour apporter une solution à un problème médical précis ou en cas d’impasse médicale, et ceci en accord et sur les conseils de votre vétérinaire traitant.

 

Spécialisé en … ?

En ce qui concerne les vétérinaires généralistes « spécialisés en » un (ou plusieurs domaines) : Il s’agit de vétérinaires praticiens qui ont souhaité approfondir leur connaissances dans un domaine d’intérêt en particulier.

Cet approfondissement peut se faire au travers de formations plus ou moins contraignantes selon les disponibilité du praticien. Celles-ci sont le plus souvent organisées en séminaires de 3j à 5j, renouvelés mensuellement jusqu’à complétion du cursus. Il s’agit la plupart du temps de formations fournies par des associations ou organismes privés. Les formateurs de ces organismes sont la plupart du temps des vétérinaires spécialistes (cf précédent) qui animent des séminaires d’approfondissement à l’attention des vétérinaires généralistes afin de leur transmettre les connaissances nécessaires à l’enrichissement de leur palette d’outils médicaux et diagnostiques.

Les titres associés à ces formations sont variés. Leur reconaissance officielle est propre au pays concerné et au degré de la formation en question. C’est l’organisme de régulation de la profession vétérinaire du pays considéré qui fait autorité pour la reconaissance de ces cursus aditionnels et leur appellation.

 

Et la formation continue dans tout ça ?

La formation continue constitue un devoir obligatoire auquel doit agréer tout médecin vétérinaire généraliste en activité. Il s’agit de séminaires, congrès, revues vétérinaires, webinar, ou tout outil reconnu mis à disposition du praticien pour maintenir ses conaissances à jour.

Ce système à pour but d’assurer la qualité des prestations de santé vétérinaire à la lumière des conaissances actuelles. Chaque participation, ou utilisation, de l’un de ces moyens de diffusion des conaissances médicales vétérinaire rapporte des points à son souscrivant. Chaque vétérinaire doit collecter un certain nombre de points afin de pouvoir attester de l’actualisation de ses conaissances, ceci lui permettant la poursuite de son exercice par l’autorité de régulation de la profession.

 

Voici pour un aperçu des différents titres officiels que peut porter un vétérinaire et les formations qu’il peut poursuivre. J’espère que cela vous a aidé à mieux comprendre l’organisation des disciplines qui constituent notre métier, et vous permettra de choisir le professionel adapté au cas de votre animal.

Si certaines de vos interrogations n’ont pas trouvé réponse dans ces lignes, je serai ravie de vous répondre dans les commentaires.

 

Comme indiqué dans le prélude de cet article, j’ai fais le choix de placer de côté mon activité d’information et de conseil auprès de mes lecteurs entre parenthèses ces derniers mois. J’en suis tout à fait navrée. La raison de cet absence vous a été exposée dans cet article : j’ai débuté une spécialisation en médecine vétérinaire (un collège européen donc si vous avez bien suivi ce qui précède). Ceci m’a demandé un investissement personnel et professionnel important que je détaillerai dans les articles suivants. Au plaisir de vous retrouver pour connaitre la suite de l’aventure et vous dévoiler ma spécialité!

A très bientôt, 

Diane Grosjean, DMV

Fourbure : quand les déconvenues s’enchainent !

Aujourd’hui je souhaite partager avec vous une tranche de vie personnelle. Un exemple manifeste que nul n’est à l’abri d’une déconvenue…même un médecin vétérinaire dans son propre domaine d’expertise.

Pour présentation : j’ai effectué mes études à l’université de Liège, choisissant comme orientation la médecine équine pour mes cliniques de master. Je suis également (l’heureuse) propriétaire d’un troupeau de 7 équidés. C’est de mon cher petit âne, Lustig, dont nous allons parler aujourd’hui.

Un âne couché

Comme chaque jour, je visite mes petits chevaux dans le pré d’en face, leur apporte eau, (friandises) et nourriture afin de satisfaire leur appétit gargantuesque!

Ce jour là, à ma grande surprise, Lustig manque à l’appel. Je l’aperçois au loin dans le pré, couché. Un âne couché…Mon sang ne fait qu’un tour : quelque chose ne va pas.

Des vieux réflexes…intacts dans ma mémoire

Je m’empresse de le rejoindre, mes neurones de vétérinaire fonctionnant à toute allure : « diagnostic différentiel : arthrose, fourbure, diabète, etc…? » J’arrive auprès de lui. 

Un coup d’oeil rapide, examen clinique éclair. Je confirme mes diagnostics : arthrose ET fourbure. C’est fou comme les vieux réflexes reviennent vite dans ces moments là, deux ans sans pratiquer en clientèle équine, et pourtant tout est intact dans ma mémoire.

Il se lève

Tant bien que mal, sous mes chaleureux encouragements : Lustig se lève! 

Campé du devant, un pas laborieux devant l’autre, il rejoins sa botte de foin. Je n’ai pas le coeur à l’en dissuader, même si je sais que c’est probablement l’un des facteurs de sa pathologie : l’excès de glucides solubles est l’un des facteurs déclencheurs de la maladie. Par ailleurs nous pouvons noter que le surpoids (bon je l’admet : l’obésité dans le cas de Loustig), une fourbure chronique, voir un syndrome de Cushing sont des causes sous-jacentes à explorer afin d’identifier la cause de sa pathologie.

Une urgence

Comme vous l’avez compris, la fourbure est une pathologie révélatrice d’un problème de santé de fond. Pourtant, en terme de prise en charge, il s’agit d’une urgence médicale. Un prise en charge précoce permet de préserver le pronostic vital de l’animal.

… traitement ?

  • AINS : J’opte pour une cure de flunixine-méglumine quelques jours avant d’enchainer avec l’aspirine sur une plus longue période.
  • Froid : en urgence, refroidir les pieds est un point essentiel. Comme je vous le montre sur ces images prises avec la caméra thermique, la fourbure se traduit par une élévation conséquente de la température du pied.

  • ARA 3000 : pour l’arthrose, en traitement d’attaque, une injection par semaine pendant 4 semaines.

Avec quelques recherches supplémentaires, je me décide pour un traitement à base de Navitol Lencare® et Crysanphyton Equistro®. Le but à ce stade est de ramener une circulation sanguine normale dans le pied afin de diminuer l’inflammation de celui-ci.

Rupture de stock!

Un peu chamboulée par cette matinée bien mal commencée, je débarque chez mon confrère pour lui raconter mon cas et lui demander les produits sus-mentionné. Et là c’est le drame : rupture de stock! Il me tend de la flunixine et des alternatives en phytothérapie . Pour le reste, prochaine commande mardi. Zut! Mon Loustig va passer un dur week-end et moi aussi. 

Sous étroite surveillance

Après cette matinée qui a eu bon d’ébranler toute ma confiance de vétérinaire, je rentre à la maison traiter mon petit protégé. Il a la bienséance de coopérer, même si il ne présente pas un air enchanté quand je lui enfile un tube de pâte dans la bouche… Je lui fait ses injections d’urgence, lui administre son remède de cheval, et prie pour que son état s’améliore.

NB : A l’heure où j’écris ces lignes, après 3 jours de traitement, Loustig marche, avec précaution certes, mais son état clinique s’améliore.

Pourquoi partager cette expérience?

Lorsque j’étais plus jeune (naive et non vétérinaire) : je rêvais d’un métier de vétérinaire super-héros (un esprit incollable, une habilité à toute épreuve, sans frontière d’espèce ou de discipline). 

La réalité de mon métier telle que je la vis est toute autre. 

L’exemple de ce matin m’en a une nouvelle fois fait prendre conscience. En tant que propriétaire et vétérinaire, mise au pied du mur par une pathologie sur mon propre animal, je me rend compte que je ne suis pas le super-héros dont je rêvais autrefois. 

Je réalise en toute humilité que mes études m’ont appris une logique de raisonnement qui m’aide à affronter les difficultés que la médecine m’oppose. La réalité est que ce n’est ni facile, ni inné. J’ai appris à rassembler des indices cliniques afin d’y associer un diagnostique médical et élaborer un traitement approprié au cas par cas.

C’est la définition du métier de vétérinaire à mon sens : un savoir-faire qui s’apprend, se perfectionne et se répète afin de nous permettre en tant que praticien de surmonter n’importe quelle difficulté.

NB : Pour lecture complémentaire sur l’aspect technique et médical de la fourbure, je vous recommande cet article spécialement dédié écrit par l’IFCE : https://bit.ly/2WSb6cW

A la découverte de l’art vétérinaire

Aujourd’hui, je souhaite vous faire découvrir l’art vétérinaire. Il s’agit pas de l’art au sens de ce tableau, premier portrait animalier de la peinture occidentale, réalisé par Jacopo Bassano en 1548. Ce que nous allons découvrir, ce sont les infinies possibilités que recouvre le métier de vétérinaire. L’historique singulier d’un art élevé au rang de science.

D’un savoir populaire à une science universitaire

Dans notre profession, nous évoquons l’exercice de « l’art vétérinaire ». A l’origine, cet art est une médecine des campagnes, un savoir populaire, transmis oralement entre initiés. La profession est alors incarnée par le maréchal, l’équarrisseur, le boucher ou encore le paysan.

Puis vint la reconnaissance en tant que science médicale dès la fin du 18e siècle. Sous l’impulsion de la création de la première école vétérinaire au monde en France, à Lyon, en 1762 : Berne fonde la première école vétérinaire Suisse en 1805. Le médecin vétérinaire est alors reconnu comme un artisan incarnant connaissances médicales et règles d’action, véritable garant de la santé animale. 

Puis la formation devint universitaire dès 1900, Berne devant ainsi la première faculté vétérinaire reconnue au monde.

Un naturel déconcertant

Cet art vétérinaire, je l’ai côtoyé, approché, parfois apprivoisé.

Je vois mes confrères plus expérimentés exercer tel des maitres de leur discipline, usant de leur talent pour analyser un cas clinique tel un chef d’orchestre, ou bien réalisant une chirurgie à la manière d’une véritable pièce d’orfèvrerie.

L’art vétérinaire se définirait donc ainsi : découvrir sa spécialité. Un domaine d’exercice, où ce mêlent naturel, connaissances et excellence.

Des possibilités vastes

Je ne cesse de m’interroger face à la multitude de possibilités et de spécialisations offrant cette profession. Tout d’abord, il nous faut choisir une espèce de prédilection : chiens, chats, chevaux, ruminants, porcs, nouveaux animaux de compagnie, faune sauvage,…

Les possibilités sont vastes, et les perspectives de carrières toutes opposées. 

Le saviez-vous? Il existe toute une panoplie de carrières en science des denrées alimentaires. De la fourche à la fourchette, le vétérinaire est également le garant de votre sécurité alimentaire.

Des domaines ultra spécialisés

La difficulté ne s’arrêtant pas là, sur le modèle de la médecine humaine, la médecine vétérinaire propose une large variété de spécialisations pour chaque espèce : médecine interne, chirurgie, dermatologie, reproduction, ophtalmologie, cardiologie, neurologie, imagerie médicale, comportement,… De nouvelles spécialisations voient le jour au rythme de l’évolution trépidante des connaissances scientifiques et médicales.

Pour achever ce portrait, chaque spécialisation voit elle-même émerger des vétérinaires ultra spécialistes dans tel ou tel domaine particulier, souvent incarnés par des chercheurs très expérimentés et motivés par l’évolution de leur discipline. 

Un oisillon jeté du nid

Jusqu’alors, baignée dans ce milieu durant mes 7 années d’études, biberonnée par les services spécialisés, rassérénée par les titulaires de collèges européens comme un saint graal de la médecine vétérinaire (diplômes d’études universitaires spécialisées en médecine vétérinaire), et éduquée par le système universitaire. Je quitte la faculté vétérinaire, mon diplôme en poche.

Seule en pleine nature, tel un oisillon jeté du nid, je cherche à faire mon petit bout de chemin dans ce métier choisi par passion. Eclectique et passionnée, je démarre ma carrière, bien loin de mon rêve d’enfance, mais ce sujet sera l’objet d’un autre article!

Puis, au détour d’une rencontre, vint le jour où je découvre l’ostéopathie vétérinaire. Débuta alors un voyage initiatique mêlant philosophie et science. Aurais-je découvert mon art? Très excitée par cette possibilité, j’entame une formation spécialisée qui bouleverse mes codes et ma vision de la médecine vétérinaire.

Je souhaite vous partager dans cette prochaine série d’articles les étapes clés de cette histoire, au travers des rencontres humaines et animales qui ont changé ma vie.

A suivre…

Retrouvez dans la catégorie : « Ostéopathie vétérinaire » tous les articles de cette série.

Références : 

  • LAVAGNE D’ORTIGUE C. Deux chiens de chasse liés à une souche, musée du Louvre (en ligne) www.louvre.fr, consulté le 30 mai 2018.
  • LAROUSSE Encyclopédie. Art vétérinaire (en ligne) larousse-edu.fr, consulté le 30 mais 2018.
  • SACKMANN W. Médecine vétérinaire, Dictionnaire historique de la Suisse, 29/12/2009.

Manucure à haut risque pour Cléa, lionne de 22 ans

Aujourd’hui, j’ai participé à ma première consultation pour une lionne au zoo de Servion. Une expérience fascinante que je tenais à vous partager.

Notre patiente du jour se prénomme Cléa. Une magnifique lionne de bientôt 22 ans, née au zoo en 1996 sous le regard du directeur M. Roland Bulliard. Soucieux du bien-être de sa lionne, celui-ci a contacté notre cabinet afin d’examiner son animal. Il semble que Cléa présente une ou plusieurs griffes incarnées, un phénomène fréquent chez les félins âgés. En effet, Cléa présente une longévité exceptionnelle même pour un lion né en captivité.

Une intervention risquée

Notre équipe est composée ce jour de deux vétérinaires : Dr. med. vet. Alexandra Durrer et moi-même, accompagnées de notre assistant vétérinaire M. Anthony Forcina. Arrivés au zoo, nous sommes accueillis par l’équipe de soigneurs en charge du bien-être de Cléa. L’ambiance est plutôt détendue. Ce n’est pas la première fois que l’équipe dirigée par la Dresse Alexandra Durrer intervient ici, Cléa a déjà subit le même type d’intervention en 2016. Une expérience sans encombres, qui nous l’espérons sera reproduite aujourd’hui.

L’intervention du jour peut être qualifiée : « à hauts risques ». Evidemment, nous pensons au risque pris par la vétérinaire qui entrera d’ici quelques minutes dans le box d’un fauve en liberté. Pourtant, Alexandra me confie : « J’espère que l’anesthésie se passera bien ». Nous sommes en effet inquiètes du risque anesthésique encouru par Cléa. Comme pour tout animal âgé nous devons prendre des précautions supplémentaires au cas où un accident survient.

Un animal de 180kg, à jeun…

Je prends les renseignements usuels : Cléa est à jeun, pèse 180kg, et ne manifeste aucun problème autre que les griffes qui nous motivent aujourd’hui.

Alexandra engrange alors une mécanique bien rodée : mesure des doses anesthésiques, préparation des seringues hypodermiques, montage des fléchettes, charge du fusil de télé-injection, vérification du set d’urgence anesthésique et antisédant. Nous sommes prêts.

Alexandra se poste devant la cage du félin, le silence fût.

Cléa ne l’entend pourtant pas de cette oreille. La vielle lionne regarde fixement la vétérinaire munie de son fusil. La mamie agite même quelques gros coups de pattes contre la grille. L’intervention de ce jour nécessitera 4 tirs dans l’épaule et le fessier, agrémentés d’un petit supplément d’anesthésique.

« Clac, Clac, Clac »

Une trentaine de minutes plus tard, Cléa dort d’un sommeil léger. Un supplément en oxygène lui est apporté de notre compresseur jusqu’à sa gueule via un long tube. « Encore deux petites minutes » nous dit Alexandra testant une énième fois le réflexe palpébral à l’aide d’une tige télescopique. Puis, après réflexion, deux réflexes vomitifs, et encore quelques minutes supplémentaires : Cléa semble bien endormie.  Il est temps de rentrer dans la cage…

Tout le personnel s’active autour des vétérinaires, Anthony maintient la tête en cas de sursaut de Cléa. Deux soigneurs rentrent dans la cage pour maintenir les pattes de la lionne et assister la vétérinaire. « Clac, Clac, Clac » entend-on. L’immense pince à griffe, à l’échelle de notre patiente, nécessite une certaine force d’activation, mais vient à bout des griffes dures et acérées de la vieille lionne. Plusieurs griffes incarnées ôtées en un éclair, puis un nettoyage et une désinfection des immenses coussinets est effectué. Il nous faut faire vite.

     

Un réveil en douceur

« Alzane! » nous appelle Alexandra. Je lui tend l’antisédant, cela sonne la fin de cette consultation atypique. Tout le monde sort du box. La lionne est recouverte de paille pour maintenir sa température, et les soigneurs installent un chauffage portatif devant son grand museau.

Nous contrôlons le réveil, tout semble bien se passer. Cléa se réveille doucement, « I believe I can fly » me chuchote Anthony en souriant: cela résume bien la tête de notre lionne au réveil. Celle-ci n’a pourtant que peu perdu de sa superbe. Elle semble également peu reconnaissante de la belle manucure dispensée par Alexandra. Dès que la vielle lionne entend la voix de la vétérinaire, celle-ci se retourne et la grogne d’un air réprobateur. « Aurevoir Cléa, à la prochaine » lui dit Alexandra accompagné d’un petit signe de la main. « Je ne pense pas qu’elle oubliera ta visite» lui soufflais-je… et moi non plus d’ailleurs.

Les griffes des félins doivent être contrôlées

Au quotidien, je vois souvent lors de mes consultations de vieux chats qui n’ont plus la force ni le courage d’entretenir leurs griffes, et qui, comme Cléa, présentent des griffes incarnées.

Celles-ci sont très douloureuses et peuvent s’infecter, jusqu’à provoquer des problèmes plus graves comme un abcès.

En tant que propriétaires, tout comme les soigneurs du zoo de Servion : contrôlez les griffes de votre félin!

En cas de doute, demandez conseil à votre vétérinaire. Comme pour Cléa, il pourra effectuer une coupe de griffes si nécessaire, et normalement sans anesthésie générale cette fois!

 

Dr Diane Grosjean