Lorsqu’un médecin envoie un courrier à un autre médecin, le patient n’est que rarement mis en copie. Est-ce normal ?
Une information importante doit être transmise par écrit
Même si leur nombre augmente, les professionnels qui envoient une copie de leurs courriers aux patients restent minoritaires. Cette pratique, quasi inexistante il y a quelques années, se développe lentement, elle ne constitue pourtant, et de loin, pas la règle.
Les raisons sont multiples. La première est probablement que les professionnels considèrent ces courriers comme une transmission d’information entre eux, qui ne regarde donc pas directement le patient. Même si on peut bien sûr comprendre cette position, elle relève probablement d’un certain paternalisme médical. La deuxième raison est la crainte que le patient ne puisse pas comprendre le contenu de ces courriers. Cet argument doit être entendu, il n’est pas à la portée de tous d’interpréter le contenu des rapports médicaux, souvent truffés de termes techniques difficiles à comprendre. Je pense moi que la majorité des patients peuvent comprendre l’essentiel des courriers qui les concernent.
Il est aussi vrai que le rapport du spécialiste est souvent présenté au patient par le généraliste lors de leur prochaine rencontre, mais malgré l’interaction que permet le mode oral de délivrance de l’information, il n’est pas optimal : des études indiquent qu’entre 40 et 80 % de l’information délivrée par le personnel médical oralement est immédiatement oubliée par le patient et que près de la moitié de l’information retenue est incorrecte. Une information importante doit donc à mon avis être transmise au patient par écrit.
Donner au patient la place qui est la sienne
Les recherches montrent en tout cas que cette pratique augmente la satisfaction des patients. Elle a aussi d’autres avantages, notamment de parfois corriger des erreurs :
« Je ne prends plus la Pravastatin comme indiqué mais de la Simvastatin ». Ou encore : « Il manque deux médicaments dans la liste de mon traitement… ».
Le plus important est probablement ailleurs, c’est simplement de donner au patient la place qui est la sienne, de l’intégrer pleinement dans la prise en charge de sa santé.
« Après une consultation, lorsque on arrive à la maison, on a déjà presque tout oublié de ce que le médecin nous a dit. Recevoir une lettre permet de mieux comprendre sa maladie et savoir ce qui peut être fait pour aller mieux ».
Puisque les rapports ne sont que rarement envoyés aux patients, j’ai personnellement pris l’habitude, lorsque je reçois le rapport d’un spécialiste, de l’envoyer par courriel à mon patient. J’ajoute souvent un commentaire pour qu’il comprenne les conclusions et propositions du spécialiste, tout en prenant soin de lui dire que je suis à sa disposition s’il a encore des questions. Cette façon de faire nécessite du temps, j’espère qu’il se justifie pour le patient par une meilleure compréhension de sa situation médicale. Cette pratique permet parfois d’éviter une consultation qui n’aurait servi qu’à transmettre les conclusions du spécialiste, dans ce sens, elle permet un gain de temps et d’argent.
Aller encore plus loin ?
Il serait pourtant possible d’aller plus loin encore, c’est-à-dire d’écrire au patient, le médecin n’étant qu’en copie du courrier. Le contenu ne serait peut-être pas très différent, il devrait bien sûr être rédigé dans un langage que le destinataire puisse comprendre, il aurait cependant l’avantage de placer le patient au centre de sa prise en charge. De telles initiatives existent déjà, j’avais dans un ancien article de ce blog déjà parlé d’un projet anglais allant dans cette direction.
Former les professionnels de la santé
Je suis convaincu qu’il faut mieux intégrer les patients dans leur prise en charge médicale. Leur envoyer une copie de leurs documents médicaux est un moyen d’aller dans cette direction. Ne devrait-on pas enseigner cette pratique aux professionnels de la santé durant leur formation ? Je pense qu’actuellement ce sujet n’est jamais abordé.
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Merci pour votre excellent article. Je voudrais ajouter que lorsqu’un rapport est envoyé au médecin traitant, l’émetteur du rapport le facture, sauf erreur entre 17 et 18 frs pour un petit rapport d’une page et plus cher s’il contient plusieurs pages. Le médecin traitant qui le lit, en notre absence, nous facture également ce montant pour “prestation en l’absence du patient”. Puisque tant l’écriture que la lecture de ce rapport est facturé au patient, une copie devrait donc lui être adressé directement, cela semble logique.
Je suis entièrement d’accord avec vous! En tant que patiente je dois me battre pour obtenir une copie des courriers médicaux (ça m’est encore arrivé la semaine dernière). Devoir passer par son généraliste pour une simple feuille A4 est une perte d’énergie (tellement précieuse quand on a une maladie chronique) et d’argent pour la sécu! Je pense que la majorité des patients est capable de comprendre l’essentiel d’un courrier médical (et en cas d’incompréhension le médecin traitant peut nous expliquer).
On ne cesse de me dire que je dois gérer seule ma maladie mais comment la gérer si je n’ai pas toutes les informations en ma possession (puisque effectivement une fois sortie de la consultation j’ai déjà oublié la moitié de ce qui m’a été dit!).
De plus, cela pose aussi des problèmes lorsque l’on consulte plusieurs spécialistes. Si, par exemple, je dis à un médecin que j’ai passé un bilan psy qui n’a rien révélé mais que je n’ai pas le courrier du psychiatre, le médecin peut décider de me croire sur parole ou pas…
ça devrait être une obligation d’envoyer une copie au patient. Mais écrire au client est une perte de fond du commerce du médecin puisqu’il rend ainsi le patient plus libre de changer de médecin!
Bonjour,
Vous avez une bien mauvaise opinion des médecins ! De toute façon en Suisse le dossier médical appartient au patient, si vous voulez une copie de votre dossier, vous n’avez qu’à le demander à votre médecin, il doit vous le donner.
Meilleures salutations
Jean Gabriel Jeannot
Oui, vous avez raison.
Des HUG, pour une copie d’un seul rapport que j’ai demandé 1 an après la consultation, j’ai payé 50 francs non-remboursable par l’assurance, bien naturellement. Les médecins sont d’office des notables depuis la nuit des temps, mais la crise Covid nous révèle que nombreux manquent de liberté d’action et de courage, sans parler des affairistes vaccinateurs et des taiseux qui n’osent pas s’exprimer. Personnellement, je ne participe plus aux enquêtes de bus santé que j’ai commencé il y a 27 ans pour marquer mon désapprouvèrent de ce qui se passe à l’hôpital, et au département de la santé publique à Genève ! M. Berset qui se présente devant le peuple en conférence de presse certains mercredis, masqué, montre bien le niveau de respect qu’il nous réserve. Il sait que le masque ne sert que dans des situations particulières comme l’avait expliqué le Pr. Pittet en avril 2020 à Léman bleu. Mais ils veulent mettre la pression en abusant de leur position dominante ! Ma confiance reviendra après la crise sans aucun doute.
Cordialement,
Bonjour,
Le but de mon article était de parler de la transmission des documents médicaux aux patients, pas de parler de M. Berset, du département de santé publique de Genève ni des vaccinations. Ceci dit, le Prof. Pittet, n’est quant expert parmi d’autres, parfois il a raison, parfois il a tort.
Ma généraliste aucun problème. SPONTANÉMENT SANS DEMANDER
Bravo et merci.
C’est en effet dommage et contre-productif que le patient n’ait pas accès à une version écrite pour les cas que vous décrivez, surtout lorsque celle-ci existe de toute façon.
La communication systématique du compte rendu d’une consultation de spécialiste au patient demeure “une fausse bonne idée”.
-Vous expliquez parfaitement pourquoi c’est une bonne idée … qui satisfait le patient.
-Mais en fait c’est tous les CR (hospitalisations, consultations, examens de laboratoire, ana-path, traitements en cours…) qui doivent être accessibles à TOUS les médecins consultés ET en temps réel (donc un dossier informatisé du patient).
Ainsi la transmission des seuls courriers médicaux au patient demeure très insuffisante en pratique.
-Enfin il faut aussi mettre en balance la satisfaction du patient et les effets délétères (et non négligeables) d’une interprétation erronée du document transmis. Le médecin traitant conserve dans ce circuit un rôle essentiel d’explication et de conseil.
La mise en place d’un véritable dossier médical informatisé du patient que vous avez récemment abordé pose d’autres problèmes. Tout aussi difficiles !
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. Je partage votre point de vue, il s’agit bien sûr de tous les documents médicaux, je n’en ai pas parlé par simplification pour mon texte mais le patient devrait tout pouvoir recevoir. Le dossier électronique du patient devrait pouvoir remplir en partie ce rôle mais 1) il faut que les documents y soient placés 2) il n’y aura aucun commentaire, aucune explication. Il n’est pas facile de trouver le chemin idéal mais je suis sûr d’une chose, il faut mieux intégrer le patient dans les soins et repas toujours penser “qu’il n’est pas capable”. L’étude américaine citée dans cet article est pour cela rassurante: https://blogs.letemps.ch/dr-jean-gabriel-jeannot/2016/01/30/acceder-en-ligne-a-son-dossier-medical%E2%80%AFpour-mieux-se-soigner/
Bien à vous.
Jolie plaidoirie pour un système électronique.
Mais, à de rares exceptions, qui est capable de gérer la tonne de papier qu’une communication automatique générerait…
Communication sur demande, oui, mais spontanée ? Cela aura au moins le mérite de sauver la Poste 🙂
Bonjour,
Merci pour votre commentaire. Dans un monde idéal, je pense que chaque patient devrait pouvoir accèder à son dossier médical par voie électronique, sans que le professionnel de la santé ne doive lui envoyer des documents.
Votre question “communication sur demande oui mais spontanée ?” est intéressante. Je pense moi que la norme doit être le partage, le non partage doit être l’exception. Soit le patient signale qu’il ne veut recevoir aucun document, soit s’il reçoit une fois un document qui ne l’intéresse pas, il n’en prend simplement pas connaissance.
Meilleures salutations.
Malheureusement, dans le domaine de la santé, un mot suffit à empirer la situation d’un patient (psychotage)… alors imaginez si les patients recevaient tous les documents…
Et vu le niveau scolaire et le taux d’allophone, il faudra ensuite créer des consultations pour expliquer, traduire, expliquer la traduction… multiplier les contreavis, suravis, …
A mon avis, rien ne vaut le lien de confiance entre le médecin traitant, qui filtre les infos, et le patient, qui accorde sa confiance.
Je peux parler d’expérience. Le médecin de mon père lui envoie beaucoup d’informations, plutôt que prendre le temps de lui expliquer, et je dois passer des heures à trier le papier, rangé en vrac par mon père, pour répondre à ses questions, gérer ses rendez-vous, etc. Il est noyé par la masse (et il n’y a qu’un spécialiste) et ne trie rien, mais accumule… et se sent perdu. Or je ne le voie malheureusement pas chaque semaine.. Et je ne vous dis pas ses crises d’angoisse quant il lie au hasard une phrase et ne comprend pas un mot qui lui “semble” inquiétant…
Sans provoquer, je pense que votre idée vaut pour les CSP+ suisses, en bonne santé, et capable de gérer des archives. Grosso modo, une petite minorité de la population…
Mais, sur demande, ok.
Je pense que l’exemple de votre père est intéressant. Lorsque que je dis que le patient doit prendre plus de place dans la relation soignant – soigné, cela signifie dans son cas qu’il doit dire à son médecin de ne plus lui envoyer ses documents et autres rapports, que cela l’inquiète. Il doit “s’imposer” dire ce qu’il veut, le médecin devra ensuite le respecter. Mais la norme doit être le partage…
Bonjour Vic, merci de votre commentaire. Sauf votre respect, les patient(e)s doivent recevoir tous leurs documents, CDs, DVDs, etc.etc…. Sans aucune exception. En Suisse comme à l’étranger. Les frontières n’ont rien à voir dans cette thématique. Et surtout les patient(e)s chroniques extrêmement informé(e)s, responsables et qui peuvent aussi être excellemment suivis hors de nos frontières plutôt étriquées. En plus c’est beaucoup moins onéreux. Mon pays n’a pas du tout le monopole de l’excellence médicale dans des spécialités pas forcément “bien représentées” sur ce minuscule territoire.
Et nul besoin d’être un CSP+ suisse ou d’une autre nationalité ….. pour exiger toutes les pièces d’un dossier, compiler des données, préparer un résumé (dans la langue utile en fonction des voyages et virées) et introduire des résultats de laboratoire sur Excell pour créer des courbes de suivi sur 50 ans et plus. En d’autres termes, très facile et extrêmement utile en toutes circonstances. Cela permet aussi d’éviter bien des erreurs de prise en charge et/ou de choix + dosages médicamenteux.
Mais encore nul besoin d’un titre universitaire pour surfer sur des sites médicaux hautement spécialisés (ex: PubMed), lire sans jamais paniquer tout ce qui touche à notre problème chronique mais encore utiliser des formules mathématiques de conversion d’unités et/ou de suivi CKD.
Au risque de me répéter, c’est une affaire toute simple de responsabilité personnelle envers un souci médical qui nous concerne directement. Et personne d’autre.
Nous apportons en consultation des informations saines pour notre suivi médical et démontrons ainsi notre maîtrise du sujet qui nous préoccupe et nous préoccupera encore bien longtemps.
A noter qu’en Suisse, même les Laboratoires d’analyses diverses doivent être complètement rééduqués du point de vue de la transmission immédiate des résultats aux patient(e)s (avant transmission aux médecins). Je dirais même – expérience oblige – que c’est les pires pinailleurs du système du point de vue de la transparence maximale indispensable à un impeccable suivi médical ! Il faut toujours se farcir ces inutiles remarques d’un personnel administratif peu qualifié et qui se mêle de tout, sans rien savoir du tout et qui probablement ne sait même pas convertir des mg/dl en µmol/l ou mmol/l (formules ad hoc puisque la Suisse fait bande à part du point de vue UI).
Lorsque je suis ailleurs qu’en Suisse, je reçois absolument TOUT avant ma spécialiste qui est pourtant cheffe de service de niveau professoral (également hors de Suisse) …..
Les patient(e)s responsables, c’est épatant pour la plupart des médecins. Les consultations s’en trouvent facilitées et forcément écourtées. A la satisfaction de tous les intervenant(e)s.
Je comprends et accepte que certain(e)s Dieux(Déesses) de la médecine détestent les patient(e)s responsables difficilement manipulables. Je ne vis pas sur l’Olympe, donc cette attitude me laisse de marbre dans ma vie simple de malade chronique, mais néanmoins constamment en voyage.
Portez-vous bien + salutations.
“Mais, sur demande, ok.”
Je suis désolé Eliane, mais je n’ai pas compris le but de votre réponse. Il y a de très nombreuses idées qui se percutent, sans ligne conductrice.
Je retiens que vous confrontez votre opinion, construite via Dr Google, aux spécialistes et que vous passez beaucoup de temps pour cela. Tant mieux si vous y trouvez de la force. Mais je préfère faire confiance en l’avis d’un professionnel, que j’ai choisi, et passer du temps avec mes enfants.
Dr Google, sûrement pas ….. pas dans ma nature de gober des inepties.
En réalité très peu de temps, question d’organisation. Mes voyages sont prioritaires. Tout comme mon fils.
Mon seul et unique avantage est d’avoir œuvré en coulisses dans cet impitoyable univers dont je connais par cœur tous les travers comme tous les “avantages”.
Portez-vous bien ….
Bonjour / Bonsoir, en fait tout appartient aux patient(e)s, y compris les notes manuscrites des médecins. Et depuis bien bien longtemps. Vous pouvez d’emblée exiger une copie de tous vos rapports, quels qu’ils soient (consultations spécialisées, RX, SCAN, IRM, densitométrie, histologies diverses, laboratoire, etc. etc.), avec les DVD ou CD en relation. C’est la Loi en Suisse (19 juin 1992): article 8, section protection des données etc.
Aucun médecin toutes spécialités confondues, aucun hôpital, aucune clinique, aucun laboratoire d’analyses ne pourra s’y soustraire. Délai légal = 30 jours pour tout recevoir. Un médecin versus un Hôpital sera d’emblée poursuivi s’il ne s’exécute pas dans le délai imparti.
Évidemment, j’ai une très très longue pratique de la récupération systématique de toutes les pièces m’appartenant, sur un demi-siècle, y compris les coupes histologiques post-biopsie d’un de mes organes vitaux ….. Je n’ai pas attendu l’application de la Loi officielle pour tout exiger systématiquement.
Les patient(e)s doivent impérativement gérer leurs dossiers en parallèle du(es) médecin(s). C’est nettement plus prudent et cela permet de contrarier toutes les tentatives de négation d’un résultat/rapport etc. par un autre médecin, en cas d’urgence par exemple. C’est aussi très sécurisant en cas de voyages fréquents. Nous avons toujours tout sous la main. Y compris un abstract résumant tous nos antécédents.
Cela permet aussi de libérer les familles d’un poids décisionnel qui pourrait être difficile sans avoir l’intégralité des éléments “médicaux” sous la main.
Tout dernièrement, j’ai consulté pour une tendinite aiguë et invalidante du flexeur ulnéo-carpien gauche et d’emblée, aux urgences, j’ai indiqué que mon dossier m’appartenait dans son intégralité. Il n’y a eu aucune discussion, aucune contrariété (hôpital public hors-zone francophone je le précise mais en Suisse). Le chirurgien de la main a ainsi très vite pris connaissance de mon abstract médical, simplifiant ainsi à l’extrême le choix thérapeutique possible y relatif, en respect absolu de mes antécédents. Donc affaire promptement classée sans argumentation stérile. Zéro énervement + efficacité maximale.
Les patient(e)s en Suisse sont encore bien trop naïfs(ives) et ne connaissent pas leurs droits les plus élémentaires. Avoir son dossier sous la main évite bien des catastrophes et des prises en charge aléatoires, surtout lorsque le référent médical n’est pas immédiatement disponible/joignable.
Attention, la découverte de certaines notes manuscrites médicales dans vos dossiers peut être terriblement perturbante, d’autant plus qu’il fût un temps où les médecins ne se privaient pas de commenter très crûment les expérimentations médicamenteuses et/ou autres sur les corps humains.
Je sais exactement de quoi il retourne alors, dans certains cas, âmes sensibles s’abstenir.
A noter que sur le territoire helvétique, je n’ai jamais payé un centime pour la récupération des pièces m’appartenant.
Le médecin et son(a) patient(e) = un team. Dommage que cela ne passe pas (trop) bien chez moi !
Pas très loin de nos frontières, c’est déjà tout à fait d’actualité. Zéro discussion inutile. Tout à disposition immédiatement. Mon expérience est vraiment particulièrement étendue dans ce domaine.
Commentaire pour Morgane: il faut écrire et récupérer manu militari vos pièces médicales. En citant la Loi. Et préparer une compilation soigneuse de vos documents pour vos prochaines consultations. Vous verrez immédiatement comment le respect “médical” envers vous se modifie. Paroles d’une vieille malade chronique (depuis 61 ans) à une autre malade chronique …..
Salutations.
Certains médecins ne posent aucun problème et m’envoient systématiquement leurs CR mais la dernière que j’ai consulté dans un centre anti-douleur s’y est opposée mordicus. J’ai eu beau dire et redire que j’avais le droit d’avoir une copie du CR elle n’a rien voulu entendre. J’ai réussi à l’avoir par mon généraliste mais à la lecture du CR je comprends mieux pourquoi on ne voulait pas me le donner (erreurs multiples, le médecin à minimisé mes symptômes et n’a tenu compte que de ce que j’avais dit de positif sur le traitement en passant sous silence le fait que certains médocs n’ont aucun effet…. bref c’est un CR totalement biaisé, à sa lecture on pourrait presque se demander pourquoi j’ai été consulté!). Ce qui m’énerve le plus c’est de souvent devoir “batailler” pour avoir des infos qui me concernent et qu’on me pense incapable de les comprendre ou même incapable de faire appel à mon généraliste pour avoir des explications…
Bonjour Morgane, je comprends très bien votre désarroi. C’est une bataille, mais il est préférable d’y voir une stratégie pour votre propre bénéfice et votre bien-être (relire “L’art de la guerre” de Sun Tzu).
Il y a toutes sortes de trucs et astuces pour obtenir nos documents, tous nos documents médicaux sans exception et sous diverses formes. J’ai aussi aidé des membres de ma famille qui n’osaient pas à une époque où les médecins se croyaient encore Empereurs/Impératrices …. et jetaient certains rapports hyper-spécialisés à la figure des patient(e)s …. ce n’est pas un conte des frères Grimm, c’est une histoire vraie à la sauce lausannoise.
Exemple simple dans le contexte: ces extraordinaires rapports de pharmaco-génétique et/ou pharmaco-toxicologie qui démontrent que certains produits anti-douleurs n’ont absolument aucun effet chez certain(e)s patient(e)s. Ces patient(e)s ne métabolisent tout simplement pas ou de travers des listes entières de produits “standardisés”. Hélas certains médecins ne veulent rien savoir, ni se remettre en question …. Ce sujet est très vase et je ne vais pas épiloguer.
Revenons à nos moutons: forcément, il y a des étapes si un médecin ou une institution fait de la résistance dans la transmission de TOUTES les pièces d’un dossier, y compris les notes manuscrites. Cela fonctionne toujours. Ne jamais perdre de vue que la Loi est du côté des patient(e)s.
Donc rester zen + tenace + ne jamais perdre de vue les objectifs.
Je connais aussi trop bien les histoires de rapports médicaux erronés que les médecins rechignent à corriger alors que ces rapports comportent des erreurs uniquement imputables aux médecins eux-mêmes. Car parfois, ils/elles oublient de lire certains autres rapports pourtant bien transmis préalablement et/ou ils/elles inventent un effet secondaire possible, reconnu, mais non existant chez un(e) patient(e) lambda. Le micmac médical est toujours possible.
C’est des humains comme nous, ils(elles) sont stressé(e)s, épuisé(e)s, ont du chenit dans leurs documents et donc …… commettent des erreurs qui, non détectées, peuvent s’avérer très graves et dont les patient(e)s seul(e)s feront les frais.
Alors la moindre des choses sera de corriger l’erreur. Certes, la démarche d’humilité et de reconnaissance d’un bug reste particulièrement difficile pour cette profession.
En général, il faut écrire au Directeur médical de l’Institution abritant le médecin fautif, au Médecin-cantonal pour signaler le cas, avec copie à tous les médecins traitants du(de la) patient(e). Bien sûr, il faut EXIGER
a) la reconnaissance de l’erreur dans les documents et
b) la correction expresse du rapport spécialisé.
Bien sûr ne jamais omettre le CM ou copie masquée à
1. l’avocat protégeant nos intérêts en général ainsi qu’au
2. notaire stockant divers documents importants (et parfois compromettants pour certains médecins).
et 3. entre parenthèses, si vous connaissez un(e) journaliste, lui envoyer une petite copie informelle de l’erreur. Cela peut énormément servir, surtout en cas de poursuite du blocage “médical”.
Tout le processus fonctionne à merveille. Les rapports comportant des erreurs sont corrigés, renvoyés et nous recevons même les très plates excuses d’un Directeur médical pour ne citer qu’un tout petit exemple parmi moult autres exemples en réserve.
Au risque de me répéter, toujours rester zen, imperturbable. Votre suivi médical en sera considérablement amélioré. Et durant très longtemps. Et vous aurez gagné en RESPECT.
Portez-vous bien !
Bonsoir,
J’ai eu un grave accident 14.12.1983 à Genève. J’étais jeune, quand j’ai demandé mon dossier, il n’était même plus dans les archives du HUG. Depuis, je demande souvent, pas toujours une copie. On me les envoie sans supplément. J’ai des séquelles tardives qui se reveillent. Recherche dossier SUVA/AI j’éspère trouver. L’es médecins n’aident.
Merci beaucoup pour votre article. Je pense que l’accès aux courriers entre le médecin traitant et le spécialiste est particulièrement important pour les malades chroniques qui connaissent parfaitement leur maladie et leur traitement. Cela permet d’éviter pas mal de malentendu et d’erreur. Cela augmente la relation de confiance, essentielle dans cette relation médecin-patient et une meilleure qualité de communication. Dans les cas extrêmes, cela permettrait peut-être aussi de diminuer le nombre dépôts de plainte de la part de patients.
Bonjour / Bonsoir Natacha Dewarrat, vous avez tout compris. C’est exactement cela. Merci. Les patient(e)s chroniques savent toujours où ils en sont (avec ou sans traitement peu importe), compilent par sécurité tous leurs documents “médicaux” et ils vivent très harmonieusement même si, par exemple, leurs valeurs sanguines, urinaires, etc. sont complètement “à côté de la plaque” …. sans que cela dérange d’un iota leur bien-être. Je note volontairement cette expression romande, l’ayant souvent entendue au sujet de mes résultats qui dérangent les autres ! Comme quoi dans la nature, il y a de la variété, donc forcément chez les humains aussi. Et tant pis pour cette tendance assez claire de laminage des différences. Portez-vous bien.
Au-delà de la question juridique et de la propriété incontestable des documents au patient, il convient de penser à la protection de celui-ci. Aucun rapport médical dans son langage technique ne peut remplacer l’explication verbale du professionnel et son accompagnement.
Ce n’est pas du paternalisme, mais du simple bon sens. Que fera le patient devant un diagnostic psychiatrique ou oncologique difficile à accepter? Que deviendra dans l’esprit du patient le terme “suspicion de …” avec un diagnostic très grave? Qui aidera le patient à s’y retrouver dans la jungle de la nomenclature médicale? Chacun s’imagine perplexe ou dérouté à la réception parcellaire du résultat d’une investigation placée hors de son contexte global.
Une communication globale de tous les documents aux patients ne peut se faire que de façon ordonnée, après une discussion avec le médecin traitant ou le spécialiste et en fonction de la gravité du problème avec une disponibilité ultérieure du médecin, dont on sait qu’elle sera la plupart du temps présente. Le problème est évidemment diffèrent et plus simple pour d’anciennes pathologies résolues ou pour des résultats de suivi d’une pathologie chronique.
Tout ceci pour répéter que la protection d’une patient est capitale: c’est le fameux “primum non nocere “.
Vous avez raison, la protection du patient est primordiale. Une copie des courriers adressés au spécialiste ne remplace évidemment pas le rôle essentiel du médecin traitant. Des « suspicions de »… » impliquent une discussion entre le médecin et son patient. Je pensais plutôt au suivi « ordinaire » d’un patient par son médecin généraliste qui adresse des courriers aux spécialistes et vice-versa. Personnellement, je réside assez loin de mon médecin traitant et des nombreux spécialistes qui me suivent. Afin d’éviter des trajets trop nombreux, nous avons l’habitude de faire des consultations par e-mail. Chaque échange d’e-mails est partagé entre mon médecin traitant, les spécialistes et moi-même. Cela nous permet à tous un certain gain de temps et de discuter quasiment en temps réel de certains traitements suggérés. Chacun donne son opinion. Au final, la décision me revient, mais je me réfère toujours à mon médecin car j’ai confiance en lui et que lui seul a la maîtrise de mon dossier dans son ensemble. Mais cela évite pas mal de malentendus. Impliquer le patient dans un processus de discussion est essentiel pour son adhésion à un traitement. Mais encore une fois, je ne prétends pas que cela doit remplacer une visite chez son médecin. Cette relation-là est également primordiale.