Le fossé qui sépare la connaissance scientifique et les croyances des patients est-il en train de s’élargir ?

Le fossé qui sépare la connaissance scientifique et les croyances des patients est-il en train de s’élargir ? La réponse est clairement oui pour l’éditorialiste du journal médical « The Lancet Oncology » qui parle d’une réelle crise de confiance entre les professionnels de la santé et le grand public.

Des médecins et des patients toujours plus éloignés ?

Les raisons de cette évolution ? En vrac et sans être exhaustif : des patients qui ne croient plus aveuglément ce que les médecins leur disent, la disponibilité toujours plus grande d’informations santé de qualité très variable, des professionnels de la santé qui communiquent insuffisamment avec leurs patients et enfin, pour lier le tout, une bonne dose de crédulité humaine.

En oncologie, cet éloignement se manifeste de façon très concrète par des patients qui s’auto-diagnostiquent et qui recourent à des thérapies alternatives non éprouvées, quel que soit l’avis de leurs médecins,

Comme le rappelle cet article, des chercheurs ont étudié l’association entre l’utilisation de la médecine complémentaire et alternative, l’adhésion aux traitements conventionnels et la survie globale chez les patients atteints de cancer1, 2. Ces études ont révélé que les patients qui ont recours à la médecine complémentaire sont plus susceptibles de refuser la chirurgie, la radiothérapie ou la chimiothérapie, et que les patients qui ont recours à la médecine complémentaire ou alternative sont deux fois plus susceptibles de mourir que ceux qui sont traités par la médecine conventionnelle.

Je pensais jusqu’à récemment que l’homéopathie et les autres thérapies alternatives, à défaut d’être efficaces, ne faisaient pas de mal, je n’en suis plus convaincu.

Comment savoir quel est le meilleur traitement ?

Un article publié sur le site evidentlycochrane.org nous donne la réponse :

  1. Le patient et le professionnel de la santé doivent accéder à des informations de qualité.
  2. Le patient doit avoir confiance au médecin mais doit aussi être capable de le « challenger », il ne doit pas croire et faire tout ce que le médecin lui dit sans réfléchir.
  3. Le professionnel de la santé doit être capable de prendre en compte les préférences du patient.

Cela nécessite de former les professionnels de la santé. Ils doivent apprendre à utiliser les bases de données médicales électroniques où ils pourront trouver les réponses aux questions qu’ils se posent face à leurs patients. Cela signifie aussi qu’ils doivent être capables d’intégrer dans les traitements proposés les préférences et les valeurs du patient.

Pour ce qui est des patients, ils doivent eux aussi apprendre à utiliser l’Internet santé. C’est ce que l’on appelle la littératie santé, la capacité d’une personne à trouver, à comprendre, à évaluer et à utiliser une information sur la santé afin de prendre des décisions éclairées concernant sa propre santé ou celle d’un proche.

Les patients s’informent

Je me réjouis bien sûr de voir les patients prendre une plus grande place dans la relation soignant – soigné, de les voir s’informer sur leurs problèmes de santé. Mais pour que cela soit utile, ils doivent impérativement accéder à des informations de qualité.

Un des grands problèmes actuels est à mes yeux la qualité extrêmement variable des informations santé trouvées dans les médias. A une époque où les fausses informations se répandent sur Internet et sur les médias sociaux plus vite que les vraies, on est en droit de s’inquiéter.

Internet n’a pas l’exclusivité des fausses informations santé, les magazines dits féminins en sont la preuve. Si vous devez encore vous en convaincre, lisez cet article « Non, je ne veux pas  repulper ma poitrine en trois pschitt, merci » paru dans le Temps cet été.

Il y a aussi une foule d’inspirés qui sans aucune connaissance médicale se permettent de donner des conseils santé, les célébrités sont les plus dangereuses car leurs conseils sont suivis. Vous découvrirez un bel exemple dans cet article « Oeuf dans le vagin et jus détox : un dimanche en enfer avec Gwyneth Paltrow ».

Chose plus inquiétante encore, ce sont parfois les professionnels de la santé qui diffusent de dangereux messages, ce médecin proposant de traiter l’homosexualité par l’homéopathie en est la preuve.

Un des problèmes d’Internet est que l’on y trouve tout, y compris ce qui est complètement faux. Si vous vous demandez si le SIDA peut être guéri par une plante, vous trouverez facilement un site qui vous dira que oui (une plante qui en plus traite le diabète et le cancer…). Dans ce domaine de la fausse information, les médecines dites alternatives sont surreprésentées.

Suivre des traitements inefficaces, pour peu qu’ils ne soient pas dangereux, est sans conséquence pour des problèmes de santé qui guérissent tout seuls. Vous pouvez traiter votre rhume hivernal avec n’importe quel traitement, vous guérirez. Pour les problèmes plus sérieux, faites tout de même attention.

Mieux informé, mieux soigné

Je ne prétends pas avoir la réponse à cette problématique mais deux pistes doivent à mon avis être suivies :

  1. Aider le grand public à acquérir les connaissances pour une utilisation efficace mais aussi critique de l’Internet santé. Cela pourrait être une belle mission pour l’Office fédéral de la santé publique.
  2. Encourager les professionnels de la santé à plus communiquer, avec leurs patients bien sûr mais aussi en dehors de leur cabinet, en étant présents sur Internet et sur les médias sociaux. Il ne s’agit pas de se substituer au travail des journalistes scientifiques, juste de proposer une information complémentaire.

Il en va de la santé des patients.

 

  1. Complementary Medicine, Refusal of Conventional Cancer Therapy, and Survival Among Patients With Curable Cancers. JAMA Oncol. Published online July 19, 2018.
  2. Use of Alternative Medicine for Cancer and Its Impact on Survival. JNCI: Journal of the National Cancer Institute, Volume 110, Issue 1, 1 January 2018, Pages 121–124

 

Dr Jean Gabriel Jeannot

Médecin, spécialiste en médecine interne, avec un intérêt particulier pour l’utilisation des technologies de l’information et de la communication en médecine.

10 réponses à “Le fossé qui sépare la connaissance scientifique et les croyances des patients est-il en train de s’élargir ?

  1. Votre article est vraiment intéressant car j’ai été surprise par plusieurs amies américaines confrontées à des diagnostiques et les démarches qu’elles ont faites. Non pas seulement pour s’informer de la maladie et des traitements possibles, mais aussi sur le parcours professionnel d’un médecin. Quelle université, quel hôpital pour son internship, avec quel professeur il/elle a travaillé, depuis combien de temps pratique-t-il/elle une procédure et avec quel taux de réussite – avant même de prendre rendez-vous.

  2. “Comment clouer l’homéopathie au pilori, ou l’histoire d’une “fake news” largement diffusée, par le dr. J.Yves Henry.

    Une polémique surprise

    L’heure de la retraite arrivant, et observant le rapide déclin de la pratique homéopathique, j’ai utilisé mes économies à monter un site de e-learning des médecines naturelles, l’homéopathie y occupant une place de choix. Ce site, qui propose aux étudiants plus de 1400 articles et cours, génère un millier de visites par jour. Il est laissé volontairement libre et gratuit, afin de profiter au plus grand nombre, en outre chaque praticien a la possibilité d’y intervenir pour en améliorer le contenu.

    En plein mois d’août, j’ai eu la surprise d’observer qu’un de ses articles, écrit il y a dix années environ et destiné aux étudiants de 3ème année, fait la une des gazettes, sous le titre accrocheur du « médecin qui soigne les homosexuels par homéopathie » !

    Evidemment, il s’agit d’une interprétation fausse de mes propos.

    Cet article consiste en fait en une brève présentation des données psychologiques classiques de la genèse de l’homosexualité, suivi d’une réflexion sur le symptôme homéopathique « homosexualité » présent au « Répertoire de Kent » outil incontournable des praticiens homéopathes et des remèdes homéopathiques vers lesquels il peut orienter, si on le recoupe avec d’autres modifications du comportement observées.

    Quelques précisions
    Certains termes ont des significations très différentes en médecine universitaire « classique » (allopathie) et en homéopathie, ce qui peut conduire à de nombreuses incohérences d’interprétation ! Prenons 2 exemples : les notions de symptômes et de remèdes.
    SYMPTOMES …
    En allopathie, un symptôme est rattaché à une maladie qui le caractérise, on parle d’ailleurs de « symptôme pathognomonique », dans la triade :
    Symptôme —> Maladie (nosologiquement définie) —> Traitement (allopathique)
    En homéopathie, un « symptôme homéopathique » décrit une caractéristique ou une modification de comportement, particulière à ce patient et ne rentrant pas – la plupart du temps – dans le cadre d’une maladie. Exemples : désir de sel, pieds froids, transpiration des mains, etc … Certains symptômes concernent l’apparition de troubles organiques (ex. : sortie de verrues) ou de choix personnels (ex.: soucieux du salut de son âme). On y trouve aussi beaucoup de modalités : amélioré à l’air frais, la tête couverte, aggravé en mangeant du melon, etc … 64000 symptômes dans le répertoire de Kent ! Il ne faut pas confondre “prendre en compte un symptôme” et “soigner une maladie”

    REMEDES …
    En allopathie, le remède chimique vise à corriger les dysfonctions connues de la maladie (traitement étiologique) ou au moins les symptômes gênants de celle-ci (traitement symptomatique).
    En homéopathie, on va sauter l’étape du diagnostic de maladie (c’est d’ailleurs un principe de cette méthode) et choisir un remède qui rassemblera dans sa pathogénésie (base de données des symptômes homéopathiques observés lors d’expérimentations par prise d’un remède homéopathique) le plus grand nombre de symptômes homéopathiques observés chez le patient.
    Pour pouvoir donner un remède qui correspond à un ensemble cohérent et complet de symptômes, il est nécessaire d’en faire la liste la plus complète possible, cela s’appelle l’étape de répertorisation.

    Principes de traitement en homéopathie
    Le remède (information de nature immatérielle pour les hautes dilutions) ne vise pas à faire disparaître tel ou tel symptôme ou maladie, mais à corriger les fonctions de régulation sous-jacentes (encore mal connues) à ces symptômes homéopathiques.
    Dans le répertoire, un symptôme homéopathique est en relation avec un certain nombre de remèdes, chacun de ceux-ci ne sera considéré pour la prescription que si sa pathogénésie comporte d’autres symptômes homéopathiques caractéristiques de ce patient. Donc, en homéopathie, le remède (information) n’est caractéristique d’aucun diagnostic nosologique (diagnostic de maladie) !
    Pour expliciter un peu mieux ce processus compliqué, j’utiliserai l’image suivante : ce travail d’investigation sur des points de repères comportementaux objectifs s’apparente à ce que réalise les marins en croisière côtière : ils prennent le relèvement (angle par rapport à la boussole) de divers amers (points remarquables observables sur la côte), puis, ils reportent ces observations sur la carte. L’endroit où les lignes se croisent indique la situation du navire !

    FAKE NEWS …ou méconnaissance ?
    Ainsi, les médias ont mis en relation directe un symptôme avec la possibilité d’utiliser tel ou tel remède homéopathique. C’est une erreur grossière : si le symptôme « épithélioma » (tumeur de la peau) est au répertoire, les remèdes proposés ne vont bien entendu pas guérir cette tumeur, qui nécessitera un traitement classique ! Mais, si le remède est bien choisi, en croisant ce symptôme de modification corporelle avec d’autres (il en faut au moins trois, c’est ce que l’on appelle le « trépied de Hering »), le patient se sentira probablement globalement mieux et verra même peut-être disparaître des symptômes gênants dont il n’avait même pas parlé à son thérapeute !

    Il me semble important d’insister sur le fait que l’approche homéopathique est une approche holistique et que dans ce « holos » il y a tous les aspects, tous les comportements, toutes les facettes de ce que l’humain peut faire et être. Et que par conséquent il s’agit avant tout de décrire et d’observer, en dehors de tout jugement (moral, légal, social …). Dans cette optique, chaque détail observé peut être utile ou nocif, selon l’endroit où il se trouve dans le tout. L’idée des équilibres qu’il faut retrouver et l’idée de devoir mettre les choses de nouveau en rapport les unes avec les autres devient chaque jour un peu plus évidente, donc… les homéopathes iraient dans le sens de l’histoire ?

    Afin que vous puissiez vous rendre compte par vous-même, voici les références de l’article en cause: https://www.medecine-integree.com/homosexualite/

    La nouvelle a été reprise par les journaux français et suisses, puis relayée par les radios et même la télévision (TSR1), où le président du conseil de l’ordre des médecins, sans rien connaître au dossier, m’a traité de « charlatan », déclenchant des centaines de mails et de coups de téléphone d’injures !

    Eberlué par cette charge sans aucun fondement, j’ai cherché à en comprendre le sens. Les informations que j’ai obtenues me laissent penser que je ne suis qu’un des boucs émissaires d’une campagne anti-homéopathie bien orchestrée, menée par le groupe français « homéoverdose », très actif sur la toile, visant par tous les moyens à décrédibiliser et à faire dérembourser l’homéopathie.

  3. le titre est mal choisi: il ne s’agit pas d’opposer les sciences (médecins) et les croyances (patients) qui semble confiner les patients dans des croyances ancestrales , ce qui ne correspond à aucune réalité , mais d’établir un nouveau dialogue entre les différents aspects de la médecine qui ne s’arrêtent pas aux laboratoires , mais qui doivent prendre en compte l’ensemble des paramètres de l’être humain.
    La médecine moderne a cru pouvoir guérir toutes les maladies grâce à la technologie hyper sophistiquée, mais il faut bien admettre que cette thèse ne tient pas la route . Les liens mentionnées sont plutôt anecdotiques !
    D’abord , la médecine n’a pas encore tout compris du corps humain, par exemple le fonctionnement du microbiote encore mal connu, et un médecin qui a suivi un cursus classique peut se tromper complètement dans son diagnostic et prescrire un mauvais traitement .
    On sait aussi que l’hygiène de vie joue un rôle primordial pour obtenir une longue espérance de vie qui ne dépend pas que des médecins .
    (…)
    Donc, on ne peut plus admettre la position traditionnelle qui met le médecin sur un piédestal et son patient en un récepteur passif, mais de considérer deux partenaires pour maintenir une bonne santé.

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. Je ne crois pas que le titre soit mal choisi, il s’agit bien d”un fossé entre la connaissance scientifique et les patients, je n’ai pas écrit que tout ce qui venait du mondé médical était juste.
      L’objectif est justement d’établir un nouveau dialogue, mais pour cela les différents acteurs doivent acquérir de nouvelles connaissances, de nouvelles compétences (comme écrit dans le paragraphe “Comment savoir quel est le meilleur traitement ?”).
      Vous écrivez “On sait aussi que l’hygiène de vie joue un rôle primordial pour obtenir une longue espérance de vie qui ne dépend pas que des médecins”, vous avez raison, mais c’est bien l’objectif de cet article, rendre le patient le plus autonome possible, pour évoluer vers un réel partenariat soignant-soigné, mais cela implique que tous accèdent à des informations médicales de qualité.

  4. Bonjour
    J’ai bien apprécié votre propos ainsi que la discussion qui a débuté sur ce blog. Je suis très intéressé par la question du fossé que vous soulevez.
    Néanmoins il y a d’autres fossés qui concernent directement les médecins, dont celui qui existe entre entreprises pharmacologiques ou techno industrielles et pratique de la médecine.

    Prenons pour exemple le cas des entreprises chimiques et pharmacologiques – que je considère comme profondément liées en ce que la chimie produit des poisons et la pharmacologie produit des médicaments afin de réparer les suites de tels empoisonnements – on le dit assez pour ce qui en est du domaine de l’oncologie.
    Je trouve étonnant de constater l’energie et la hargne que le milieu médical met à lutter contre l’homéopathie – ce n’est qu’un exemple parmi d’autres – en comparaison avec l’indulgence que ce même milieu témoigne envers les entreprises chimiques et pharmaceutiques et, bien sûr, leur exploitation financière éhontée des souffrances des humains.
    Personnellement je ne « crois pas » à l’homéopathie. Et ici ne pas croire représente bel et bien un acte de croyance, je crois à certains – de loin pas tous – des arguments que l’on oppose à l’homéopathie (je précise cela parce que il se trouve que je suis athée mais que là il ne s’agit nullement d’une croyance.) Bref pour mon poropos, là n’est pas la question.
    Car, voyez-vous, je ne peux pas non plus être persuadé par le sérieux de vos propos, non pas que je ne les trouve pas rationnels ou que je ne partage pas quelques uns de vos arguments, mais tout simplement parce que je crois très sérieusement que la question de l’homeopathie ou du recours aux médecines complémentaires et/ou alternatives n’est qu’une question secondaire. Le jour où le corps médical luttera avec autant de détermination contre le pouvoir de l’industrie médicale (sont les entreprises pharma) et de la finance (les assurances dont je n’ai pas parlé ici) alors je pourrais croire au sérieux de leur guehuerre contre ces médecines autres.

    Je vous reproche donc de ne pas inscrire votre propos dans une perspective plus g’obale – je pourrais tout aussi bien dire avec ironie que je vous reproche d’être par trop analytique et pas assez systémique, voire holistique.

    F. Conne

    PS

    Je n’ai pas lu vos autres textes sur ce blog. Certes vous concernant, je suis peu informé.
    Toutefois faut-il le préciser? – je ne m’en prends pas à vous personnellement mais au monde médical, ou plutôt aux informations qui transparaissent sur les luttes que mène le dit milieu contre les dérives les plus perverses de nos pratiques de santé.
    J’apprécie beaucoup les rubriques du dr. Bernard Boreljournal dans le journal : Le Courrier. Mais la encore ce n’est qu’un individu qui s’exprime … tout comme vous, tout comme moi.

  5. Bonjour,

    Merci pour votre commentaire. Je vais essayer d’y répondre.

    Vous écrivez “Prenons pour exemple le cas des entreprises chimiques et pharmacologiques – que je considère comme profondément liées en ce que la chimie produit des poisons et la pharmacologie produit des médicaments afin de réparer les suites de tels empoisonnements”.

    1. Je ne dis pas que les industries chimiques et pharmacologiques sont parfaites mais je dois vous dire que face à une douleur, une infection ou un cancer, je suis heureux d’avoir à ma disposition ces produits chimiques.
    2. Il faut je pense faire attention à ne pas trop opposer “chimie” et “nature”. L’amanite phalloïde est un produit naturel dont il faut se méfier, à l’opposé de nombreux médicaments sont extraits ou inspirés de la nature.

    Vous écrivez plus loin “Je trouve étonnant de constater l’énergie et la hargne que le milieu médical met à lutter contre l’homéopathie – ce n’est qu’un exemple parmi d’autres – en comparaison avec l’indulgence que ce même milieu témoigne envers les entreprises chimiques et pharmaceutiques et, bien sûr, leur exploitation financière éhontée des souffrances des humains”.

    Je ne partage pas votre point de vue, je trouve que la société et le monde médical sont assez indulgents face à l’homéopathie et d’autres thérapies alternatives, mais il est vrai que je n’ai pas de chiffres à vous donner pour corroborer ce propos.

    Ou je pense vous rejoindre est que le corps médical doit avoir un regard critique envers l’industrie pharmaceutiques. Mais cela rejoint ce que j’ai essayé de dire dans cet article, les médecins doivent acquérir les compétences pour évaluer et critiquer les informations qu’ils reçoivent, notamment de l’industrie pharmaceutique. Cela implique de connaître les bases de données médicales (PubMed, Dynamed, UpToDate, Cochrane) et d’avoir les connaissances pour une évaluation critique des ces contenus. L’information qui vient des pharmas est promotionnelle, non scientifique, je ne la lis pas et je ne reçois plus les délégués médicaux depuis plusieurs années.

    Merci à vous d’avoir pris le temps de commenter cet article.

  6. Une question à se poser : qu’est-ce un bon médecin ? Celui qui prescrit beaucoup ou celui qui écoute et répond à son patient.
    Je préfère un praticien qui possède le sens de l’écoute en répondant avec des mots simples car nous ne sortons pas tous de l’Université ! Malheureusement, certains médecins pratiquent une logorrhée assourdissante pour signifier aux autres “je suis le meilleur ” comme le font également certains politiciens !
    Quant aux infos trouvées sur internet (je l’ai aussi fait, ce qui m’a rendu service), dans certaines circonstances elles peuvent rendre service mais remplacer un praticien cela me semble délicat.

    1. Bonjour,
      Merci pour votre commentaire. Qu’est-ce qu’un bon médecin ? A l’évidence celui qui écoute et répond à son patient. Mais la difficulté est que même une bonne capacité de communication ne signifie pas forcément que le médecin soit compétent. Par contre, un médecin qui communique peu ou mal peut être une raison d’aller voir ailleurs (si on a le choix..).
      L’autre problème est celui des termes utilisés par les médecins, ils utilisent des termes inconnus des patients, même sans s’en rendre compte. Une étude réalisée en Angleterre a par exemple montré que les termes de “bénin” et “malin” n’étaient pour des situations de tumeur pas clairs pour un nombre important de patients. Personnellement j’essaye de faire des efforts mais je ne suis pas sûr d’être parfait…

      1. Bonjour,
        Je vous remercie d’avoir pris la peine de me répondre..
        Ayant été confrontée une fois à un risque sensible (bénin ou malin), votre Confrère me l’a annoncé avec une jolie phrase “Madame la Réponse est Négative” !

  7. Bonjour

    Merci pour votre réponse.
    Un signe pour moi évident de ce que l’on distrait les gens sur des débats secondaires, par exemple a propos de l’homeopathie, est celui-ci.
    De quoi se composent les semainiers de pilules préparés pour les clients de nos EMS et autres établissements gériatrique? Non seulement on ne compte plus les chimies prescrites mais encore la part de pilules homéopathiques y est des plus congrues.
    Pour moi c’est l’analogue de l’observation d’un s’y mptôme. Et je ne puis que m’étonner qu’on ne prenne pas au sérieux de si gros symptômes de dysfonctionnement des pratiques médicales et paramédicales.
    Certes je veux bîen croire que certaines des pilules du semainier allègent les souffrances de ces vieilles personnes… mais au prix de quels effets secondaires? Par exemple ces l’abrutissement de maint résidents que l’on place devant un téléviseur débitant ses inepties de bébés animaux ou, que sais-je encore, d’images de quelque inauthentique folklore, …

    F. Conne

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